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Des noms qui manquent ou en trop sur l’Anneau ? « Ça devient pénible ! »

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La Voix du Nord

Publié le 19/02/2017

D’habitude, c’est pour se plaindre du possible oubli d’un patronyme sur l’Anneau de la Mémoire qu’on nous contacte. Cette fois, il y en aurait deux de trop ! Voilà qui en tout cas agace un tantinet les autorités…

L’Anneau de la mémoire a été inauguré le 11 novembre 2014 par François Hollande. Il comporte les noms de Ernest Chaumény et Ernst Chaumény.  PHOTO PASCAL BONNIERE

Comme celle de Joseph Charbonneau, on avait jusqu’ici pris l’habitude que des familles nous contactent pour se plaindre du possible oubli du patronyme de leur aïeul sur l’Anneau de la mémoire. Mais cette fois-ci, il y en aurait donc deux de trop ! «  Les Français ont enregistré Ernest Chaumény comme disparu ou mort en France, explique Pascal Mallet. Et les Allemands ont estimé qu’il n’y avait pas un Comines en France et un Comines en Belgique, et ont donc eux aussi comptabilisé leur Ernst comme mort sur le territoire français ! Les deux pays ont donc noté à tort le nom de mon grand-père sur les listes fournies pour établir les inscriptions sur l’Anneau » Mais bon, il ne se plaindra pas outre mesure que le sacrifice de son grand-père soit ainsi salué pour la postérité sur l’Anneau de Lorette.

Sentiment d’injustice

Et c’est tant mieux. Parce que pour ceux qui ont eu à éplucher ces listes, et les autorités qui ont aujourd’hui en charge de les compléter, ces affaires de noms manquants ou de noms en trop irritent au plus haut point ! L’historien Yves Le Maner s’en faisait récemment l’écho dans nos colonnes.

«  Les familles entreprennent des recherches, et ça, personne ne peut leur reprocher. Là où ça devient gênant, voire pénible, c’est quand elles doutent du travail mené par les historiens ou les autorités. Lesquels, notamment en amont de la construction de l’Anneau de la mémoire, se sont attaqués à un chantier titanesque ! » En 2012 et 2013, lui et l’équipe qu’il avait constituée sous le drapeau de la Région Nord - Pas-de-Calais ont ainsi visionné une à une les copies numériques des 1 400 000 fiches des morts pour la France. Il leur a fallu aussi vérifier les noms des 580 000 soldats morts sur le front du Nord – Pas-de-Calais en 14-18, à partir des listes fournies par les autorités militaires britanniques, françaises et allemandes (lire aussi ci-contre). «  On a mené un travail très rigoureux. Et il est particulièrement désagréable que certains en doutent », tempête Yves Le Maner.

« C’est injuste pour ceux qui, depuis plus de vingt ans, ont accompli un travail de mémoire »

Dont la colère est au moins aussi grande que celle des personnels de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense, qui ont pris le relais. Et de fulminer contre ce qui s’apparente parfois malheureusement à de l’ignorance «  quant à ce que fut la tragédie de la mort de masse en 14-18. C’est injuste pour ceux qui , depuis plus de vingt ans, ont accompli un travail de mémoire en rendant accessible sur Internet les fiches des morts pour la France et les journaux de marche des régiments. Le site Mémoire des Hommes a permis à de nombreuses familles et associations de retracer le parcours des Poilus ».

Un peu de respect et d’humilité

Comme il nous le disait en septembre dernier, Yves Le Maner voit quand même dans ces « affaires » de noms manquants ou en trop un côté positif. En ce qu’elles traduisent le puissant mouvement d’intérêt que suscite l’Anneau de la mémoire. « Il a permis de sortir de l’oubli collectif le site tragique de Lorette, dont la fréquentation a connu une croissance extraordinaire depuis 2014. Le public a bien compris la nature profonde et novatrice de l’Anneau. Lequel ne célèbre pas une victoire – aucune nation n’est sortie plus forte de la Grande Guerre – mais évoque la tragédie de la mort de masse qui a ensanglanté le continent européen et rend hommage à des milliers d’anonymes, venus de toute la planète, qui sont morts dans leur jeunesse, victimes des balles et des obus de la guerre industrielle. Ces hommes, tous égaux, sont désormais unis dans une fraternité posthume. Cela mérite respect et humilité. »

D’où viennent les listes ?

Les listes qui ont servi de base de travail au recensement des soldats dont le noms devait être inscrit sur l’Anneau de la mémoire ont été fournies par la Commonwealth War Graves Commission (241 214 noms de soldats issus de l’ancien empire britannique, inhumés dans quelque 800 cimetières militaires de la région) ; le Volksbund Deutsche Kriegsgraberfursorge (173 876 noms) ; et enfin la liste des 106 012 patronymes confiée par les autorités françaises, intégrant les combattants des anciennes colonies (Algériens, Sénégalais, Indochinois…) et de la Légion étrangère (Suisses, Chiliens, Argentins). L’anneau comporte aussi les noms de 2 326 Belges, 2 266 Portugais, 1 037 Russes, 6 Américains...


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