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Un roi normal

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Mardi 9 octobre 2012

Louis Philippe

"Les habits neufs de l’Empereur »  est le titre d’un conte du danois Andersen. Pour beaucoup, seule une phrase de ce conte est bien connue, l’exclamation d’un petit garçon : « Le roi est nu » !

Louis Philippe ne souffrait pas du syndrome de la « normalité », contrairement à son lointain successeur, François, roi élu.

Le conte faisait état d’un roi qui s’est fait escroquer par des individus prétendant lui faire des habits qui ne pourraient être vus que par des gens intelligents. Comme chacun n’osait avouer ne pas voir l’étoffe  - et pour cause, il n’y en avait pas – pour ne pas passer pour un sot, le roi est allé faire une promenade tout nu. Le bon peuple faisait semblant de le voir habillé, sauf ce petit garçon qui s’est écrié : « Le roi est nu ».

Deux morales peuvent être tirées de cette histoire : - l’une, c’est l’évidence que nul n’ose évoquer, mais fini par éclater à la lumière; l’autre, c’est que quand un problème surgit, il faut en parler, ne pas faire l’autruche, même si cela doit perturber les beaux esprits, car dans le cas contraire il ira en s’amplifiant jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour le résoudre.

Dans le cas évoqué avec malice par notre ami Christian, le peuple est abusé par les habits neufs d’un président neuf, qui n’a pas la carrure nécessaire à la taille de ses vestes, même si celles-ci  ont de courtes manches, pour faire croire qu’il a le bras long ! Mais les premiers petits garçons commencent à crier dans les rues que le roi est nu et  même ses thuriféraires ne se laissent plus abuser, mais n’osent le dire pour ne pas passer pour des sots.

 

Un roi normal

 

   Je découvre en même temps que tous les Français au lendemain de l’élection présidentielle une expression à la mode qui consiste pour notre nouveau président à se considérer comme un “président normal”.

Normal ? Etait-il normal  cet homme qui se promenait sur les boulevards parisiens coiffé d’un chapeau rond, un parapluie noir sous le bras ? Sa silhouette ne le distinguait pas des passants normaux…

Il était une fois… Un jour qui ressemblait aux autres jours, “la couronne lui tomba sur la tête”, et malgré cette nouvelle charge d’être à la tête de la France, il resta le même et refusa de changer son allure. Il éduquait ses fils en établissement public et se complaisait beaucoup à deviser avec les parisiens.

Il vivait paisiblement au palais Royal refusant de s’installer aux Tuileries de crainte de retrouver le bureau de Louis XV, le lit de Louis XVIII. Un député n’en croyait pas un mot: “j’ai toujours pensé, disait-il que l’hésitation du monarque venait moins de scrupules à coucher dans le lit d’autrui que de répugnance à quitter le sien”.

Cet homme ridicule, mal à l’aise dans son costume qui faisait ressortir un petit ventre rebondi, se trouvait au beau milieu d’une foule immense au Palais Royal, dans un grand désordre. On distingua au milieu du trouble  “cet homme au chapeau gris, à l’habit brun, au large parapluie sous le bras qui donnait de tous côtés des poignées de main un peu hasardées”. L’individu était contraint de “nager pendant un quart d’heure à travers les chapeaux pour trouver la cour du palais”. ῎ Il était en mauvais état, son gilet déboutonné, ses manches arrachées et son chapeau défoncé ῎. Ce bonhomme était le roi en visite à Paris ; c’était Louis Philippe en personne, vêtu en simple bourgeois, passant à pied devant les bains chinois”.

Un jour de 1843, alors qu’il se promenait avec la Reine Victoria dans les jardins du château d’Eu, il lui avait, dit-on, cueilli une pêche, avant de sortir un couteau pour la peler. “Quand on a été comme moi, un pauvre diable vivant à quarante sous par jour, avait-il lancé, faisant son ouvrage, on a toujours un couteau dans sa poche.” La Reine en avait été désemparée.

Ainsi était Louis-Philippe, créateur de la Légion étrangère, le seul roi ayant régné avec le titre de “roi des Français”, mort en exil en Angleterre, le 26 août 1850. C’était à ne point douter, un Roi Normal…

 

Christian Morisot.

Signature MOMO

Traduction

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