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Castelnaudary. Entraînements "musclés" à la Légion étrangère : les langues se délient

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Publié le 03/03/2009

Vice-président de l'Amicale des anciens de la Légion, B. Malleck témoigne sur son expérience militaire, au lendemain de l'affaire des photos choc prises durant l'instruction de jeunes recrues.

Castelnaudary. Légion étrangère : les langues se délient DDM 

Une simple voix. Aucun témoignage ne pourra, à lui seul, résumer la vie d'une institution qui compte, aujourd'hui, quelque 7 600 militaires. Brahim Malleck, à visage découvert, entend simplement, à la demande de notre titre, apporter sa pierre à l'édifice. Homme de parole, ancien maître d'hôtel au mess des officiers, 25 ans de carrière, il avait toute la confiance de ses chefs. Pour la Légion, il nourrit un amour et une fierté visibles, mêlés d'admiration et de respect. Aujourd'hui, c'est aussi un militant associatif reconnu. Une simple voix, mais une voix qui compte.

Les photos chocs. « Ces images m'ont choqué, commente Brahim Malleck. En vingt-cinq ans de Légion, j'ai connu des choses difficiles : des entraînements physiques jusqu'au bout de mes forces, des brimades, voire des humiliations. Mais jamais quelque chose comme ça être en slip et ramper dans la boue. Je partage toute l'analyse du général Pichot de Champfleury sur cette affaire. C'est l'erreur d'un jeune lieutenant qui donne une mauvaise image de toute la Légion ».

Couché dans sa propre tombe.

Moniteur des jeunes recrues, pendant plus de deux ans, lorsque le 4e RE était encore accueilli sur le site de l'ancienne caserne, Brahim Malleck a connu les rigueurs de l'instruction. « Un mauvais résultat au tir, et on faisait creuser sa propre tombe au fautif, qui passait la nuit dedans, se souvient-il. Une mauvaise marche ? La section mangeait dans les casques lourds : tout mélangé, de l'entrée au dessert, avec le vin en plus. Mais jamais je n'ai mangé dans une poubelle. Il y avait aussi la « p'lote ». Je me souviens d'un légionnaire qui tenait son arme à l'envers, au moment où on envoyait les couleurs (le drapeau) : on lui a mis une charge sur les épaules, et il enchaînait les exercices. Pompes, course, marche en canard, se jeter au sol. C'était épuisant. Ou bien, on s'échangeait les grades. L'engagé qui se trompait en saluant prenait une baffe »… Des humiliations ? « C'était une manière d'endurcir les recrues, de les forcer à donner le meilleur d'eux-mêmes. Nous avions une vie de militaires, mais en plus serré. En régiment de combat, tout ça s'arrêtait », précise Brahim Malleck.

Fraternité d'armes. D'un côté, une fraternité d'armes érigée en profession de foi. « Le premier au 8 kil TAP (1) posait son sac dès l'arrivée et repartait aider ceux qui étaient plus lents », se souvient Brahim Malleck. De l'autre, des insultes racistes. « Je me suis engagé au lendemain de la guerre d'Algérie, reprend-il. Pour certains petits gradés, c'était tout frais. J'étais le « bougnoul ». Je ne savais même pas ce que ça voulait dire. C'était encore plus dur pour les Pakistanais, qui ne comprenaient pas le français. Mais quand j'ai compris, ça s'est vite arrêté ».

Du changement.

« À l'époque où je me suis engagé, on était 40 à 50 par chambre. On avait à peine le temps de se doucher ou de manger. Il fallait être caporal-chef ou avoir dix ans de service pour se marier ou avoir une voiture. Les choses ont beaucoup changé. Le confort aussi. La Légion a évolué. Les mauvais traitements, comme les coups, sont interdits depuis 20 ans. Au quartier Danjou, ils sont à deux ou trois par chambre, avec douche et toilettes. Il y a même de la musique au réfectoire ».

Pourquoi témoigner ? Par « honnêteté », répond Brahim Malleck, qui entend dire les choses comme elles sont. Sans concession, mais sans envie de nuire.

(1) Une course de huit kilomètres, en treillis et rangers, avec sac à dos et armement, à parcourir en moins d'une heure. Une spécialité des troupes aéroportées.

 

Propos recueillis par Laurent Gauthey

Traduction

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