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La Newsletter 12/18 de l'AALEME

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La Newsletter 12/18 de l'AALEME

Le défilé du 14 juillet : une histoire de famille

 

De Franck Edard lundi 16 juillet 2012.

 

Le hasard fait souvent bien les choses. Pour Audrey et Virgile, la fête de la Nation, c'est un peu cette année, une réunion de famille.

Audrey Taton-Couty est sapeur-pompier volontaire à la Rochelle... Virgile Taton est musicien dans la légion étrangère. Leurs points communs : ils sont frère et sœur... et en plus de cela, ils vont défiler ensemble sur les Champs-Élysées pour le 14 juillet.

A quelques heures du coup d'envoi des festivités, la pression monte. Le caporal Virgile Taton va défiler pour la 7e fois cette année. Pour lui, la sensation est la même : des frissons dès que la cérémonie commence. En tant qu'habitué, les conseils qu'il dispense à sa sœur sont très utiles :

"Il faut être naturel. Quand on marche, qu'on avance, faut être naturel. Il ne faut pas penser à ce qu'il y a autour. Parce que surtout... quand les gens voient les pompiers ou la légion étrangère, ils sont en folie. Donc vaut mieux qu'elle ne fasse pas attention à ce qu'il y a à côté et qu'elle marche droit".

C'est à 17 ans que Virgile Taton s'est engagé dans la légion étrangère. Et depuis, chaque année, c'est le même rituel. Il descend les Champs-Élysées chaque 14 juillet.

"C'est un honneur de pouvoir défiler sur les Champs-Élysées. C'est pas une chance que tout le monde aura. Franchement là, ça va être mon 7e... et c'est toujours tête haute, et toujours fier"

Audrey Taton-Couty, sapeur-pompier volontaire, peut avoir le sourire. Elle réalise un rêve de gosse.

"Depuis plusieurs années, je le regardais toujours à la télé pour voir mon frère passer à la télé. J'étais une petite fille derrière son écran et voir son grand frère défiler sur les Champs-Élysées, c'était génial. Là, le fait d'être sur les Champs et de ne pas être devant c'est écran, c'est un petit rêve qui se réalise".

Et visiblement, le caporal Virgile Taton a été de très bon conseil. Tête haute, toujours fière... là voilà qui passe devant la tribune présidentielle. Quelques mètres derrière Audrey Taton-Couty, son frère la suit avec la musique de la légion étrangère.

"C'est une joie de se dire qu'on est tous les deux là. Si un jour on nous avait dit qu'on allait se retrouver tous les deux sur les Champs-Élysées à défiler ensemble... personnellement, je n'y aurais pas cru".

Voir aussi : Le reportage sur le défilé du 14 juillet

Adieux aux armes du général d'armée Bruno Dary le lundi 16 juillet 2012

 

Le 18 juillet 2012

Discours prononcé par le général d’armée Bruno DARY, Gouverneur militaire de Paris, en l’Hôtel national des Invalides.


Crédit photo : GMP/COM

Le mot de la fin….

Bien chers amis,

Voici 5 ans, lorsque je pénétrai pour la 1re fois dans ces lieux magiques et symboliques, je disais à mes enfants, ce que m'avait appris la carrière militaire : « Attention, mes chéris, que ces lieux ne nous tournent pas la tête, car lorsqu'à minuit, le 12e coup sonnera, le carrosse en citrouille se transformera ! » et je rajoutais « Et en plus, ce n'est pas un conte de fée ! »

Aujourd'hui, le 12e coup vient de sonner et c'est bien ainsi ! Mais je ne souhaite pas épiloguer sur ces 5 années passées, car seul ce qui résistera au temps aura de la valeur. Je ne souhaite pas non plus épiloguer trop longtemps sur ma carrière : l'ordre du jour a été prononcé règlementaire tout à l'heure ; et comme le dit sobrement un chant de Légion, pour dire adieu à celui qui a aimé son métier « Il a servi honnête et fidèle ! » Tout simplement et c'est bien ainsi ! Et je ne veux pas, non plus, tomber dans le poncif des campagnes d'anciens combattants, qui commencent toutes par « T'en souviens-tu, Lulu? » et se terminent immanquablement par la même rengaine : « C'était le bon temps ! », comme si l'époque était plus difficile aujourd'hui qu'hier, ou comme si nous étions incapables d'apprécier l'instant présent à sa juste valeur !

Je tiens simplement rendre hommage à une personne, qui le mérite bien ; cet hommage, je veux l'adresser au soldat et plus particulièrement au « soldat français » ! Il y a 48h, en effet, le Chef d’État-major des Armées et à moi-même, accueillions le Président de la République sur la place de l’Étoile, pour les cérémonies du 14 juillet. A ce moment-là, je lui ai dit très simplement : « Monsieur le Président, les quelque 5 000 soldats de tout grade et de toute armée, que vous allez passer en revue et voir défiler, sont fiers d'être ici aujourd'hui, mais sachez, que tous sans exception, sont prêts à risquer leur vie, sur l'ordre du Chef des armées que vous êtes ! »

En effet, le soldat est d'abord un homme d'action, car, dès lors que les autres moyens n'ont pu aboutir, il lui appartient alors de concrétiser une décision politique ; s'il n'a pas le monopole de l'action, en revanche, il lui revient d'agir sous le spectre de la mort, en étant conscient que le sang pourra couler, que ce soit le sien, celui de ses soldats ou de l'adversaire ! C'est bien là sa spécificité et la seule qui vaille. Mais aussi respectable soit-elle, cette spécificité unique de donne pas au soldat tous les droits, y compris sur un théâtre d'opération : bien au contraire, il agit toujours dans un cadre contraint fixé par des règles, et selon des principes éthiques qui doivent le guider dans ses réflexions, ses décisions et la conduite des opérations. Son action demeure ainsi en permanence partagée, voire écartelée entre des principes, simples, clairs, nets, purs, et presque faciles et une réalité complexe, évolutive, paradoxale, multiforme, lieu de tous les antagonismes. Si les concepts sont faciles à manier, la réalité l'est beaucoup moins ! On comprend pourquoi le Commandant de Saint-Marc, lui qui, à plusieurs reprises dans son existence eut à faire des choix existentiels entre ses convictions profondes et une situation paradoxale et ambiguë, pourquoi il a intitulé ses mémoires « Les champs de braises ». L'honneur d'un homme, en effet, et plus particulièrement celui du soldat, appelé à agir et à s'engager dans des situations extrêmes où la mort rode, consiste bien, comme on l'apprend à Saint-Cyr à discerner dans la complexité, à décider dans l'incertitude et à agir dans l'adversité ; c'est ce que Clausewitz appelait déjà en son temps le brouillard de la guerre !

Et la langue française, avec sa richesse, son histoire et sa subtilité ne s'y est pas trompée, car dans un certain nombre de termes qui touchent justement à notre éthique - nous dirions aujourd'hui nos fondamentaux - on retrouve ce paradoxe, où un principe énoncé au singulier a une signification flatteuse, alors que le même terme, employé au pluriel pour traduire son application concrète, prend une connotation péjorative, comme si ces principes purs et immatériels se couvraient de boue au contact de la réalité ! Et je voudrais rendre hommage au soldat de France, en évoquant devant vous quelques uns de ces mots, dont l'ambiguïté singulier/pluriel caractérise bien la vie du soldat et révèle en même temps son écartèlement permanent entre le respect des concepts et la conduite de l'action. Sans doute, est-ce le mystère de la condition humaine du soldat...

Le premier mot est celui de service : d'un côté, le service et, de l'autre, les services ou les servitudes ; Servir, disait Barrès, est le plus beau mot de la langue française ; qui d'entre nous n'est pas persuadé qu'il s'est engagé pour servir son pays, et de la façon la plus désintéressée qu'il soit, le service des armes ? Et qui n'inscrit pas sur un livre d'or, le jour de son départ d'une formation, ces simples mots « j'ai servi » ? Et pourtant, la vie quotidienne du soldat est remplie de services, voire de servitudes c'est même le quotidien du soldat ; hier, Vigny décrivait les « servitudes militaires » ; aujourd'hui, il en est toujours de même : une affectation que l'on n'avait pas souhaitée, une mission rébarbative, une alerte qui remet en cause des projets familiaux, un tableau d'avancement qui se fait attendre, un commandement que l'on souhaitait autre ; et qui d'entre nous n'a pas vécu des moments, où l'obéissance d'amitié, si souvent évoquée, n'allait pas de soi ?

Un deuxième mot répond à ce paradoxe ; c'est la parole et, son pluriel, les paroles. Dans la bouche d'un soldat, et encore plus chez celui qui est appelé à commander, la parole est sacrée, car elle engage ! Elle engage autant celui qui la prononce que celui qui la reçoit. En opération, il est parfois difficile de tout écrire, surtout quand les circonstances se précipitent ; alors la parole, claire, courte, concise prend toute son importance, d'autant plus qu'il faut être certain qu'elle soit bien comprise, car toute méprise ou toute erreur peut être dramatique ! Elle revêt donc pour le soldat un caractère presque sacrée, puisque l'on va jusqu'à évoquer la parole d'honneur !
Pourtant son pluriel, les paroles, l'est beaucoup moins ; il est même péjoratif ! Il n'est pas flatteur de dire des propos d'autrui que ce ne sont que des paroles…On dit d'ailleurs d'un grand soldat que c'est un homme de parole, et non pas un homme de discours ; je n'ai pas dit que les hommes de discours n'avaient pas de paroles ; mais l'expérience nous montre que plus on parle, plus on risque de s'égarer et moins on est sûr de pouvoir tenir sa parole.

Le service, la parole, il en est aussi de la tradition et des traditions : que de confusions entre les deux ! Le soldat est souvent qualifié d'homme de Tradition, car les vertus militaires défient les siècles, s'affranchissent des régimes et transcendent tactique et technologie ; en effet, notre grande tradition, reine des traditions, avec un « T » majuscule, reste encore et pour longtemps notre volonté et notre fierté de servir la France ! Et la tradition dans les grandes choses ne consiste pas à refaire ce que d'autres ont fait avant nous, mais de comprendre l'esprit qui les avait amenés à faire ces grandes choses et qui leur aurait fait faire de bien différentes en d'autres temps. Toute le reste, ce ne sont que des traditions, où le bon côtoie le moyen, parfois le folklore et même le burlesque : il est d'ailleurs paradoxal de voir que moins on est ancien en service, plus on parle des traditions, les champions dans ce domaine étant incontestablement nos jeunes camarades des lycées militaires qui rêvent, sans doute trop, sur leurs noirs bouquins ! Et inversement, plus on vieillit sous le harnais, plus on retrouve que nos traditions d'armes, si variées soient-elles, se rejoignent vers notre unique et grande tradition. Ainsi, chasseurs et légionnaires peuvent défiler selon leur propre cadence sur les Champs-Élysées, chacun selon ses traditions, mais la grande Tradition du 14 juillet reste bien que chaque formation se présente de façon rigoureuse devant le chef des armées.

Après la tradition, c'est le mot « Honneur » qui me vient à l'esprit : l'Honneur et les honneurs : L'honneur est bien ce que l'on inculque à nos jeunes officiers, cette manière d'être, de réfléchir, de croire et d'agir, qui, au-delà des contingences et des vicissitudes, doit les guider et déterminer leur choix, surtout quand la situation devient complexe et délicate. Ma génération d'officiers n'a jamais eu à faire, heureusement sans doute, de choix dramatique entre l'honneur et la discipline, comme la génération précédente, qui fut confrontée à de véritables drames de conscience, que ce soit au cours de la 2e Guerre mondiale, ou pendant les guerres d'Indochine et d'Algérie.
Quant aux honneurs, si vous voulez bien, n'en parlons pas trop, car après cinq années de Gouverneur militaire de Paris, je crois avoir tout vu, tout lu, tout reçu, et tout entendu… J'ai simplement essayé de ne pas me faire hypnotiser par les paillettes, les apparences et, ce que l'on appelle la comédie humaine, où le paraître et les honneurs l'emportaient sur tout autre considération ! La carrière militaire est d'ailleurs bien faite, et alterne, avec harmonie et psychologie, les périodes de commandement et celles de rédacteurs !

Il est encore un mot, qui nous grandit lorsque nous l'utilisons au singulier, mais qui, au pluriel, nous rappelle notre condition humaine et surtout notre condition de soldat, c'est la mort ! En effet, qui d'entre nous, en Corniche dans l'espoir de Saint-Cyr ou à Saint-Cyr dans l'exaltation d'une vocation naissante, qui d'entre nous n'a pas chanté ces vers de Péguy :

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle…
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés.»

Mais si Péguy, dans sa fougue épistolaire, a magnifié la mort, sans savoir d'ailleurs qu'elle lui donnerait rendez-vous dans les premiers mois de la Grande Guerre, la vie militaire, avec les premières opérations extérieures, avec les expériences de chef, avec les grandeurs et servitudes du protocole militaire, ici à Paris, nous a confrontés, non plus à la mort, idéalisée par Péguy et dans nos têtes de Saint-cyriens, mais aux morts avec tout ce que cette réalité traîne dans son cortège. Et encore, même là, faut-il faire preuve de discernement ; ici aux Invalides, nous avons rendu les honneurs à de grands hommes, souvent âgés, qui avaient consacré une partie de leur vie à servir la France ; bien sûr, nous étions tristes de les voir partir, de ne plus pouvoir croiser leur regard ou parler avec eux, mais un peu comme une chandelle s'éteint à l'aube, après avoir éclairé son entourage toute une nuit, nous savions que c'était l'ordre normal des choses ! Je pense à quelques uns d'entre eux : aux généraux Bizard, Saint-Hillier, Bigeard, au père Casta, à nos amis les compagnons de la Libération, Pierre Mesmer, Robert Gallet, et le dernier à être parti, Théodore, à Lazare Ponticelli, aux pensionnaires des Invalides, Jean Lartéguy, Eugène Battestini, le colonel de Mollens, et tant d'autres !
Et puis il y a ceux qui nous ont quittés dans la force de l'âge, avec qui nous aurions bien aimé faire et refaire le monde ; je pense à Jean Coulloume-Labarthe, Antoine Lecerf, Ben Simon. Je pense aussi à mon adjoint, mort pour la France à Kolwezi en 1978, le sergent-chef Norbert Daniel.
Et puis, il y a la mort au combat qui touche notre jeunesse ; sèche, brutale, violente, révoltante, elle fauche sans prévenir, frappe sans égard, meurtrit à tout jamais, mais elle reste intrinsèquement liée au métier de soldat. Ces jardins, où nous vivons aujourd'hui un moment que j'ai souhaité agréable, ont accueilli depuis 5 ans, près d'une centaine de fois, les familles de soldats tombés en Afghanistan, au Liban et en Guyane. Dans le cortège qui accompagnent à chaque fois ces morts, sont regroupés les frères d'armes, qui, bien qu'aguerris, ne peuvent contenir leurs larmes, les pères qui essaient, tant bien que mal, de garder leur dignité par égard pour leur fils, les mères effondrées, qui seraient prêtes à se sacrifier si elles pouvaient simplement redonner vie à celui qu'elles ont vu naître, les grands parents, qui se demandent ce qu'ils font encore sur terre, alors que leur petit-fils est parti en pleine jeunesse, les enfants esseulés, qui nous surprennent toujours par leur regard sur la vie et la mort, et puis les épouses, au bord du gouffre, du néant ou de l'absurde !

Mais ces lieux nous rappellent aussi les heures heureuses de la vie et c'est pour cette raison que le dernier mot, cher au soldat, qui répond à cette ambiguïté singulier/pluriel et qui touche l'âme du soldat dans son intimité, est celui de l'amour !
En effet, dès que l'on parle d'amours au pluriel, on y ajoute presque systématiquement des adjectifs comme folles, coupables, cachées, tumultueuses, sulfureuses, … vous aurez noté cependant que ce terme se féminise aussi au pluriel, ce qui en adoucit heureusement la teneur !
Mais je préfère évoquer l'amour, au singulier, qui reste la force qui nous anime le plus !
Oui, j'ai aimé le métier des armes ; ce métier aux deux visages, si différent en temps de paix et en temps d'opérations : le temps de paix où notre richesse première est la qualité, la force et l'intensité des relations humaines et le temps des opérations où la force de caractère prend le pas sur toute autre considération, où l'on se demande inlassablement « Et si ? Et si ? » pour n'exclure aucune hypothèse et éviter d'être surpris ! J'ai aimé ce métier au-delà des contingences politiques qui l'ont fait évoluer de façon incroyable depuis mon entrée à Saint-Cyr : d'une armée de conscription de presque 400 000 hommes, montant la garde aux frontières de l'Est, face au pacte de Varsovie, notre armée de Terre, à l'instar des autres, s'est professionnalisée, a intégré la disparition de menace à nos frontières, mais à vu ses effectifs divisés par 3 !

Oui j'ai aimé nos soldats, les soldats français ; sains de corps et d'esprits, toujours volontaires, disciplinés, parfois gouailleurs ; comme le disait l'Empereur en parlant de sa Garde : « ils grognent encore, mais ils marchent toujours ! » ! J'ai connu des êtres directs, spontanés, en un mot, des gens simples, directs et gais. Avec un tant soit peu de considération et de justice, on peut alors les emmener au bout du monde.

J'ai aimé aussi la Légion étrangère et ses hommes, parce que j'ai trouvé parmi eux les mêmes vertus militaires que partout ailleurs, mais sans doute poussés à leur plus haut niveau, parfois même de façon excessive : la générosité, l'ardeur, le goût de l'aventure, la confiance, la fidélité au chef, la pudeur et le mystère aussi, l'attachement à la France, leur pays d'accueil. Lorsque l'on a l'honneur de commander des soldats de cette trempe, on a alors un impérieux devoir d'excellence et d'exigence personnelle, car ce n'est pas la qualité du soldat, fût-il légionnaire, qui fait forcément la qualité du chef ! Et chaque cadre doit continuellement se demander s'il sert la Légion ou s'il n'est pas en train de s'en servir…

Et puis j'ai aimé ma famille, mon épouse et mes enfants. Quand je suis arrivé dans l'armée française, oserais-je dire dans ma 1re affectation, il était habituel de dire qu'un officier perdait 90 % de sa valeur dès lors qu'il était marié. La vie conjugale puis familiale m'a montré exactement le contraire, qu'une épouse vous apprend ce que le métier des armes ne vous apprend pas toujours ou alors qu'à moitié : la patience dans les épreuves, la finesse du jugement, le discernement des choses de la vie, le partage de l'autorité et aussi, que la force, pour autant qu'elle reste une vertu, n'est pas la seule qui compte ! Quant aux enfants, ils nous apprennent, dès leur plus jeune âge, la confiance, l'innocence et l'importance du père, puis avec l'adolescence, ils vous font comprendre que le chef de famille doit être d'abord celui qui aime, explique, convainc et montre l'exemple en silence, c'est-à dire les vertus essentielles d'un chef militaire ou de tout chef.
J'ai aussi entendu des officiers, au soir de leur carrière s'adresser à leur épouse, en leur disant – c'était en anglais dans le discours : « Chérie, allume le feu, je reviens vivre à la maison ! » ; au-delà de la plaisanterie, quel dommage pour la famille et tout simplement pour la vie ! Si l'on pouvait réécrire l'Ecclésiaste ou du moins la paraphraser, car il ne faut pas changer un iota au Livre vrai, il faudrait dire à nos officiers :

Il y a un temps pour tout sous le ciel :
Un temps pour les opérations et un temps pour l'entraînement ;
Un temps pour le service et un temps pour la famille ;
Un temps pour le travail et un temps pour le repos ;
Un temps pour la crise et un temps pour le calme ;
Un temps pour le rire, un temps pour la peine !

Pour conclure, vous me permettrez de laisser le mot de la fin à un soldat, qui appartient lui aussi à la confrérie des guerriers et qui, peut-être plus que tout autre connut et vécut les vicissitudes du soldat durant 4 ans dans la boue et la puanteur des tranchées ; c'est Rolland Dorgelès, qui termine son célèbre livre Les croix de bois par les mots suivants :

« Vous étiez si jeunes, si confiants, si forts, mes camarades : une telle joie était en vous qu'elle dominait les pires épreuves. Dans la boue des relèves, sous l'écrasant labeur des corvées, devant la mort même, je vous ai entendu rire, jamais pleurer. Pour raconter votre longue misère, j'ai voulu rire aussi, rire de votre rire. C'était le bon temps… Oui, malgré tout, c'était le bon temps, puisqu'il vous voyait vivants… On a bien ri, au repos, entre deux marches accablantes, on a bien ri pour un peu de paille trouvée, une soupe chaude, on a bien ri pour un gourbi solide, on a bien ri pour une nuit de répit, une blague lancée, un brin de chanson…
Un copain de moins, c'était vite oublié, et l'on riait quand même ; mais leur souvenir, avec le temps, s'est creusé plus profond, comme un acide qui mord…
Et maintenant, arrivé à la dernière étape, il me vient un remords d'avoir osé rire de vos peines, comme si j'avais taillé un pipeau dans le bois de vos croix.»

Général d'armée Bruno DARY
Gouverneur militaire de Paris

 

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Musée de l'Uniforme Légionnaire à Puyloubier (13)

 

19.07.2012

J'aime les Musées et les Vieilles Pierres

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Une visite par un jour d'orage ou il fait un froid qui glace les os, il faut vraiment être fous... mais ça valait vraiment la peine d'aller le visiter. A 25 km d'Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône au pied de la montagne Sainte Victoire (représentée maintes et maintes fois par le peintre Paul Cézanne), se trouve le village de "Puyloubier".

ENTRÉE DU SITE DE LA LEGION ÉTRANGÈRE

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Ses habitants sont appelés les Puyloubierens et Puyloubierennes, la commune se trouve à une vingtaine de km du magnifique Parc Naturel Régional du Luberon. Il offre aux visiteurs une faune et une flore diverse et variée, des paysages et villages typiquement Provençaux (j'ai fait quelques notes sur les villages du Lubéron)  ainsi que des sites naturels à visiter de grande qualité et de toute beauté comme par exemple :

  • Le Colorado Provençal à RUSTREL.
  • Le Sentier des Ocres à ROUSSILLON.
  • Les Mines d'Ocres de Bruoux à GARGAS.

LE VILLAGE PERCHE DE ROUSSILLON

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Site Internet du Parc du Luberon ou vous trouverez divers sites à visiter :

https://www.luberon-apt.fr/index.php/fr/

ANCIENNES CARRIÈRES A CIEL OUVERT A ROUSSILLON

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Site Internet de la Mine d'Ocre de Bruoux :

https://www.minesdebruoux.fr/

BICORNE DU GÉNÉRAL BURNOL

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Depuis 1954 à Puyloubier s'y est installée "l'Institution des Invalides de la Légion étrangère" (crée par le Roi Louis-Philippe le 9 mars 1831), maison qui accueille ses Légionnaires afin de recevoir soins, traitements et repos aux malades mais aussi, elle y reçoit des retraités ou des Légionnaire qui n'ont plus aucune famille et ne savent ou aller.

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Dans le vaste "Domaine du Capitaine Danjou" se trouve aussi le musée de l'Uniforme dans le superbe château du XIXe siècle, il est l'annexe du "Musée de la Légion étrangère d'Aubagne" et nous permet de découvrir l'histoire de la Légion étrangère au travers des hommes qui ont servi la France.

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PARACHUTE DE FUSÉE ÉCLAIRANTE TACHÉ DE SANG

PROVENANT DES COMBATS DE DIEN-BIEN-PHU

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Les pensionnaires de l'Institution des Invalides de la Légion étrangère, s'occupent des vignes et font d'excellents vins (rouge, rosé et blanc) connu dans le monde entier, vous pourrez l'acheter à la boutique parmi différents objets de leur production.

https://www.enprovence.fr/rubrique/artisanat_r6/le-vin-des-grognards-de-la-legion-etrangere_a252/1

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L'accueil y est chaleureux, le musée très complet avec ses mannequins dans leurs magnifiques uniformes tous différents les uns des autres. Ils retracent l'histoire et les missions des légionnaires, des objets authentiques très intéressants et émouvants y sont exposés.

ENTRÉE DU MUSÉE DANS LE CHÂTEAU

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"Musée de l'Uniforme Légionnaire"

Domaine du Capitaine-Danjou

13114 PUYLOUBIER

TUNIQUES DE GRANDE TENUE MODÈLE 1931

DES OFFICIERS DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

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La Légion étrangère est la seule à compter dans ses rangs, des étrangers provenant des cinq continents, ils sont tous volontaires pour servir un pays qui n'est pas le leur "La France". La Légion offre à ces hommes la possibilité de mettre leur passé entre parenthèse en servant la Légion.

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Ils se voient offrir "une nouvelle chance afin de prendre un nouveau départ", on les juge non pas sur leur passé mais sur les actions, comportements  et mérites au sein de la Légion étrangère et de la France. La Légion attire toujours autant de volontaires à l'engagement et défend l'image et le rayonnement de la France dans le monde.

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J'admire toujours lorsque lors de la Fête Nationale du 14 juillet (prise de la Bastille pendant la Révolution Française le 14 juillet 1789), les "Pionniers Légionnaires Bâtisseurs" défilent sur les Champs Elysées à Paris. Ils portent la barbe, le tablier de buffle et la hache sur l'épaule en défilant en cadence avec leur principal symbole qu'est le leur, le fameux "Képi blanc".

DÉFILE DU 14 JUILLET 2011 SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES A PARIS

 

Dans leur régiment les Pionniers Légionnaires Bâtisseurs constituent tous les corps de métiers, l'équipe est chargée de la construction, l'entretien et l'amélioration des infrastructures. Un code du Légionnaire existe je vous le retranscris, ainsi que sa devise qui est :

"Legio Patria Nostra", La "Légion Notre Patrie".

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Le Code du Légionnaire

1 - Légionnaire, tu es un volontaire

servant la France avec Honneur et Fidélité.

---

2 - Chaque légionnaire est ton frère d'arme,

quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion.

Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite

qui doit unir les membres d'une même famille.

---

3 - Respectueux des traditions, attaché à tes chefs,

la discipline et la camaraderie sont ta force,

le courage et la loyauté tes vertus.

---

4 - Fier de ton état de légionnaire,

tu le montre dans ta tenue toujours élégante,

ton comportement toujours digne mais modeste,

ton casernement toujours net.

---

5 - Soldat d'élite, tu t'entraîne avec rigueur,

tu entretiens ton arme comme ton bien le plus précieux,

tu as le souci constant de ta forme physique.

---

6 - La mission est sacrée,

tu l'exécutes jusqu'au bout,

au péril de ta vie.

---

7 - Au combat tu agis sans passion et sans haine,

tu respectes les ennemis vaincus,

tu n'abandonne jamais ni tes morts,

ni tes blessés, ni tes armes.

MOUCHOIR D'INSTRUCTION MILITAIRE N° 8

(placement des effets pour les revues en détail dans les chambres)

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Ceux qui se sont engagés à servir la France "avec honneur et fidélité" savent qu'en contrepartie et sans condition, ils pourront toujours faire appel à la Légion en cas de besoin.

"Notre honneur est de ne pas abandonner un camarade"

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Dans la vie comme sur le terrain, on n'abandonne jamais un homme martèle le colonel Lantaires. Pour maintenir la dignité de "ses hommes", et pour aider les plus jeunes à se réinsérer, l'Institution a voulu qu'ils se sentent utiles. D'où l'idée de leur confier une activité quotidienne, pour certains c'est la vigne, pour d'autres la reliure ou la céramique ou d'autres activités.

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Depuis 1831 et plus particulièrement depuis les fameux combats de "Camerone" en 1863, la Légion n'a cessé de porter haut et fier les couleurs de notre pays et d'affirmer son culte sacré de la mission. Ainsi près de 36 000 légionnaires sont tombés au champ d'honneur pour un pays qui ne les a pas vus naître.

musée de l'uniforme légionnaire à puyloubier,légionnaires,sainte victoire

La bataille de Camerone fut un combat très important qui marqua à jamais la vie des Légionnaires, elle est célébrée chaque année le 30 avril, tous les légionnaires se retrouvent dans l'Institution pour une grande fête. Il y a même une chanson dédiée à cette grande bataille écrite par Jean-Pax Méfret en 1981 dont voici le site et les paroles de cette chanson "CAMERONE" :

https://www.jean-pax.com/spip.php?page=chansons-chansons&id_article=30

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Site Internet sur la Bataille de Camerone au Mexique :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Camerone

NORVÈGE 1940 (voir les skis et raquettes)

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Dans une salle une vitrine lui est dédiée avec un Légionnaire montant la garde et l'hacienda a été peinte pour montrer dans quel environnement cette bataille s'est déroulée. Une vitrine au pieds du Légionnaire avec de la "TERRE DE CAMERONE" provenant de l'ancienne sépulture de 1892, recueillie en 1963 lors du transfert du tombeau au monument actuel.

LA BATAILLE DE CAMERONE (Mexique)

musée de l'uniforme légionnaire à puyloubier,légionnaires,sainte victoire

Le combat opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique. Une soixantaine de Légionnaires résistèrent pendant plus d'une journée dans un bâtiment d'une hacienda à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. En fin de journée à court de munitions ils chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette, mais plus de la moitié furent tués dont le Capitaine Danjou qui reçut une balle en plein cœur.

 

Les légionnaires tués au combat en Afghanistan, comme ceux tombés il y à 70 ans à Bir-Hakeim, n'ont pas démenti leurs aînés. Ce Camerone 2012 sera l'occasion de rendre à ces héros d'hier et d'aujourd'hui, célèbres ou inconnus, l'hommage qu'ils méritent.

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Sur cette fontaine construite en 1850, fut apposé en 1965 le buste du capitaine DANJOU né en 1829 à Chalabre dans l’Aude, mort pour la France au combat de CAMERONE le 30 Avril 1863.

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MOUCHOIRS D'INSTRUCTIONS MILITAIRES N° 1 CONCERNANT

LA CONNAISSANCE DU REVOLVER MODÈLE 1873

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Le domaine à pris en 1953 le nom de ce héros légendaire qui a marqué la LÉGION ÉTRANGÈRE par son exemple et son esprit de sacrifice suprême, symboles de la fidélité du légionnaire à la mission et à son pays d'adoption.

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Je vous invite, si vous aimez l'armée, les uniformes et surtout l'histoire, à vous rendre dans ce lieu qui est un endroit paisible aux paysages magnifiques. Le musée et les uniformes vous livreront leur mémoire, l'histoire et souvenirs.

Bonne visite à tous...

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