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La Newsletter 12/22 de l'AALEME

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Retour à Mythomanialand

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Mardi 7 août 2012

Voilà un bien bel article qui ne supporte aucun commentaire si ce n'est celui de dire très haut que nous sommes en parfait accord avec les écrits de son auteur qui précise et organise notre pensée sur un sujet qui mobilise notre communauté et nos amis. Antoine donne un semblant d'explication sur le motif qui nous pousse à réagir aussi nombreux. Depuis l'incendie de Carpiagne, nous n'étions plus habitués à une telle mobilisation.

Merci Antoine reçu cinq sur cinq.


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Retour à Mythomanialand

La chose est  impressionnante. En trois coups de cuillère à pot, si j’ose l’expression, « le colonel » a vu sa carrière arrêtée avant qu’il ne le soit lui-même, nous l’espérons. La police helvète s’y emploierait, paraît-il. Pays doté d’une armée de milice, sa police  ne badine  pas avec ça.  Les réseaux sociaux sont époustouflants qui permettent le meilleur comme le pire avec une fulgurance sans égal. Notre imposteur a été rapidement identifié, un de nos anciens, de même origine nationale, a même réussi à enquêter par l’intermédiaire du facteur, cousin de sa cousine, qui apporte le courrier à notre « officier supérieur », actuellement recherché dans son pays.

Mais dans le fond, ce qui m’a le plus interpellé est le fait que bien que beaucoup de mythomanes aient été retrouvés par nos anciens qui veillent, aucun comme celui-ci, n’a suscité une telle mobilisation de la communauté des anciens légionnaires. Ma lettre d’ailleurs nº66 a reçu un unique commentaire que je vous livre tel quel, sans en retirer une quelconque gloriole : « Monsieur, tres bien ecirt ! en fin une reaction correct contre ce malades qui marche sur le sang, les blesses et nos morts ! mes Salutations Distangues. Ancien (2e REP) non Francophone ». Ceci pour montrer comment des anciens peuvent être sensibles à l’imposture et se sentir atteints dans l’essence de leur être comme je l’écrivais précédemment.  On peut donc avoir l’impression que jusque-là,   les usurpateurs ne s’attaquaient qu’à l’excellence : l’image du légionnaire dans la pureté du soldat qu’elle suppose.  Mais avec l’affaire du « colonel », une autre dimension semble avoir été atteinte, une nouvelle limite franchie: Waridel mystifiait en se servant, par surcroît, de l’image d’un « chef légionnaire ». Cela semble avoir dépassé la mesure du raisonnable, de l’acceptable dans l’esprit des anciens, pour atteindre à une sorte de sacrilège ! L’amour du chef, qui n’est pas un vain mot dans nos rangs, a pris le pas sur les autres considérations. Je crois que c’est le motif de cette mobilisation sans précédent qui a si  heureusement abouti. Le « colonel » devra envisager  de donner une autre direction à sa future carrière après, je l’espère, un traitement vigoureux.

Cependant, je le disais en début de lettre, les réseaux sociaux autorisent le meilleur comme le pire. Ces réseaux qui permettent de débusquer l’imposteur, le malfrat, le violeur, le pédophile, j’en passe… permettent également  à certains de déverser leur fiel par tombereaux, qui se traduit par la diffusion de rumeurs et propos haineux, vipérins, bref, de cracher sur les personnes par internet interposé. Il nous faut inviter tout un chacun à user de mesure et de modération dans les propos tenus et, dans certains cas, à se reporter à la teneur d’un élément de la lettre nº66 :

« La mythomanie peut revêtir plusieurs formes dont :

- la vaniteuse (le sujet se vante),

- la maligne (compensation d’un complexe d’infériorité par la médisance). »

Attribuer ses propres échecs connus ou inconnus à l’action d’un tiers, est une manière d’utilisation de la vanité : « j’aurais  pu car je suis bon, mais on m’a empêché… » et, de la forme maligne, par  la médisance. Ainsi, on s’auto-conforte dans l’idée que l’on s’est forgée  que ce qui peut nous arriver de fâcheux  est la faute de l’autre et jamais la sienne. A force de l’affirmer envers soi et envers son entourage immédiat acquis à la cause, on finit par s’en convaincre et oublier l’origine même des faits. L’enfer c’est toujours les autres !

Là encore, la vigilance des anciens et les témoignages de situations réelles, démontrées, doivent être remerciés et loués. J’ai pris acte de cette heureuse et réconfortante levée de boucliers.

La fidélité légionnaire,  je ne l’ai jamais  perçue   comme un sentiment à sens unique devant s’exercer uniquement du subordonné envers ses chefs, mais également dans l’autre sens ; je dirais même surtout dans l’autre sens, car la majorité d’entre nous,  gradés de tous  niveaux, devons une bonne part de notre position à nos subordonnés. C’est souvent en nous appuyant sur leurs actions -  même si nous  sommes à l’origine de celles-ci et  sommes nous qui les commandons -  que nous avons réussi nos missions. C’est en restant conscients de notre interdépendance,  fidèles à nos principes - érigés en vertus cardinales, à nos subordonnés, à nos chefs, à nos frères d’armes de tous grades, que nous resterons dignes  et maintiendrons allumé le flambeau à sept flammes qui nous guide, fiers de l’honneur d’avoir été légionnaires et d’avoir servi la Légion et, par là, la France.

Antoine Marquet

Antoine

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Des mythes et des manies

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Vendredi 3 août 2012

Lettre d'ailleurs nº 66

 

COLONEL EN CONTREFAÇON CHINOISE

Colonel de contrefaçon

Dans le monde légionnaire nous sommes bien placés pour le savoir : certains candidats à l’engagement ont tendance à embellir leur passé, leurs origines, leur rang social. Pieux mensonges car, « à beau mentir qui vient de loin » et la vérité se fait rapidement jour en règle générale. Je ne crois pas que l’on puisse classer ces quelques individus dans la catégorie des mythomanes, mais seulement de gens voulant, face à l’inconnu, se grandir. Les mythomanes procèdent  d’une véritable pathologie qui revêt plusieurs aspects. J’y reviendrai.

Ces temps-ci, quelques anciens de l’institution, sous-officiers, caporaux-chefs, légionnaires se sont mis à débusquer les mythomanes qui s’imaginent légionnaires. Du coup, ils nous font découvrir sur facebook, les images les plus délirantes, de personnes endossant des tenues et des accessoires de tenue pouvant faire illusion auprès de gens peu connaisseurs du monde légionnaire et même, plus largement, du monde militaire. Leur pathos les pousse à s’exhiber affublés même de FA.MAS factices. Généralement ils se cantonnent aux petits grades, mais voilà que l’on vient de découvrir une authentique perle : un colonel !

Mais qu’est-ce que la mythomanie exactement ?

C’est une tendance pathologique à recourir au mensonge sans même en avoir conscience. Le mythomane ne réussit pas à faire la différence entre ce qui lui dicte son imagination et la réalité. Chez le malade, car il s’agit bien d’une maladie, les mensonges ne sont pas intentionnels et n’ont pas pour objectif de tromper les autres. Ils permettent uniquement au mythomane de faire accepter par les autres sa propre réalité et justifier par là son existence. Évidemment ces autres ne l'entendent pas de la même oreille, qui se sentent trompés, abusés, et atteints dans l'essence même de leur être, si tant est qu'ils appartiennent au groupe dont l'identité est usurpée.

Dupré, spécialiste, au début du siècle dernier,  distinguait quatre types de mythomanie :

- Vaniteuse (le sujet se vante),

- Errante (la personne ne cesse de fuir)

- Maligne (compensation d’un complexe d’infériorité par la médisance)

- Perverse (fabuler pour escroquer)

La mythomanie peut se révéler comme le symptôme de désordres psychiatriques comme la psychose ou la névrose.

La première de ces catégories est très commune chez les "raconteurs de campagnes" que nous rencontrons tous. Le goût pour le superfétatoire, une sorte de mégalomanie - ce délire de grandeur - vient s'ajouter, dans certains cas à la mythomanie; la deuxième est caractéristique du mythomane du type "anguille" dont le plus célèbre exemple est, me semble-t-il, celui de ce faux médecin qui a berné sa propre famille sur son état de médecin de l'OMS à Genève et qu'au bout de son chemin mythomaniaque a tué toute sa famille et ses beaux-parents. La troisième se rencontre communément dans nos popotes... quant à la dernière, son nom parle de lui-même.

Alors dans quelle catégorie classer nos lascars dégotés par la vigilance d’anciens auxquels aucun détail ne semble échapper ?

Pour ma part je les mettrais dans deux catégories : la vaniteuse et la perverse.

La vaniteuse parce qu’ils ne se déguisent pas en un quelconque soldat, ils cherchent une imaginaire appartenance à une troupe d’élite mondialement reconnue, prestigieuse, et que souvent, le plus souvent, ils s'affublent de décorations pour se grandir encore par la stature du héros.

La perverse car ils fabulent pour escroquer. Pas pour s’approprier les biens d’autrui au moyen d’escroqueries, mais pour obtenir un traitement de choix – qui viendra flatter leur vanité – une place dans une cérémonie officielle, une reconnaissance de leur état de héros, de patriote, de quelqu'un qui mérite d'éveiller l'intérêt des autres, par exemple.

Ils sont apparemment inconscients des risques qu’ils encourent vis-à-vis de la loi, et du fait que,   l’universalité de la Légion aidant, ils ont plus de probabilités d’être débusqués que de passer inaperçus aux yeux des autorités.

Souvent leur inconscient pathologique est tel qu’ils ne se rendent pas compte que l’incongruité même de leur accoutrement, tellement ils « en rajoutent », les dénonce. Il  y a celui qui s’habille en légionnaire et met une cravate bleu-pétrole, cet autre qui se met en tenue de combat « guerre du golfe », alors que son visage poupon nous laisse soupçonner  qu’il était à l’école primaire à l’époque donnée, celui encore qui utilise des accessoires contradictoires sur la même tenue, mais incontestablement, la perle rare, le summum de la contrefaçon, le gagnant toutes catégories du pompon, est sans doute « le colonel » dont l’image illustre mon billet. Il a été identifié et je crois que sa carrière va connaître un gros coup d’arrêt.

Mais d’après certains spécialistes, une vie de mythomane n’a rien de facile. Pour demeurer dans « son » monde le mythomane doit en permanence rompre les liens créés pendant son errance mentale et géographique. Pour un mytho, le pire, s’est d’être confronté à son propre mensonge car c’est perdre sa raison d’être. Découvert, il enchaine immédiatement sur un nouveau mensonge. Mais son ego a été secoué par l’épreuve. Il devient angoissé et il nécessite des soins, ensuite,  il recommencera ailleurs, le même type de vie.

Il semblerait que si le mythomane ne supporte pas la réalité telle qu’elle est c’est tout d’abord parce qu’il ne se supporte pas lui-même tel qu’il est. C’est la pathologie du narcissisme. Chaque mensonge emporte un désir. Chez le mythomane c’est d’être reconnu pour ce qu’il n’est pas.

Comme si, pour exister il fallait se dépeindre sous les traits d’un autre. Un héros.

Antoine Marquet

Antoine

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