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Lettre à des camarades lointains.

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17. janv., 2014


Mes chers camarades, mes chers amis,

vous voilà réunis en grand nombre  ce 17 janvier, à l’instar des années précédentes, pour célébrer entre officiers anciens "képi blanc"  notre saint patron, Antoine le Grand. Celui-ci après avoir distribué ses biens aux pauvres, gardez-vous en bien ( !),  se retire dans le désert pour vivre en ermite sur la route de la Mer Rouge qui nous est maintenant barrée, depuis le départ de ce qui reste de la 13è DBLE vers d’autres déserts; il devient ainsi un anachorète qui est tout le contraire d’un cénobite. Hélas, malgré cet éloignement on ne lui fiche pas la paix et il est obligé d’effectuer de nombreux déménagements, non remboursés par le commissariat de l’armée, pour fuir les fâcheux. Il a des tentations le brave saint Antoine, mais elles sont représentées par des animaux et non par ce  à quoi vous pensez !...  Il semble être vrai qu’à partir du XIVè siècle on l’affuble d’un cochon… mais c’est bien ultérieur à son existence, donc n’y voyez pas une quelconque tendance libidineuse…

Tout cela pour vous dire que je regrette bien de ne pouvoir, encore une fois, assister  à ces retrouvailles sous l'égide de cet Antoine-là.  Mon impossibilité n’est pas à proprement dire volontaire mais conjoncturelle. Je  ne participerai pas à vos agapes tout simplement parce que je me suis rapproché d’un autre saint Antoine, celui de Padoue qui en fait est de Lisbonne, où il est né, et où je me trouve depuis quelque temps.

Né aussi dans une capitale, je m’accommodais  bien peu de la provinciale vie de retraité dans ma prison-dorée de Vaucluse où est située ma maison. J’ai bien trahi saint Antoine en faisant le pèlerinage de saint Jacques de Compostelle… J’y ai gagné quelques ampoules et quelques satisfactions très temporaires… mais surtout  la certitude de revenir au train-train quotidien. C’est pourquoi, un beau jour, j’ai « largué les amarres », mais pas toutes.  Ici, au contraire de là-bas, les journées ne me suffisent pas pour mener à bien tous mes projets. Je voyage, je visite, je peins, je ne rate pas une expo  ni un spectacle qui vaille la peine, bref je fais une foule de choses plus conformes à mon caractère. Je me rends deux fois l’an en France, hélas, jamais en janvier…

Mais je ne suis pas le seul à m’être un peu éloigné de notre belle France… Krésimir vit heureux sur son île  paradisiaque en Adriatique, notre camarade Tatarchouk, le cavalier,    a  quitté pour quelque temps la mer océane et autres rivages exotiques pour aborder les côtes de Méditerranée et poser son sac, marin. Mais c’est une situation que je crois tout à fait   provisoire. En quelques années il a parcouru presque tous les océans du globe ; je pense qu’il ne lui manque que l’Arctique, car il a même effleuré l’Antarctique.  Vivant discrètement, il aime cette vie solitaire, et comme il le dit « son appétence marine ne peut se satisfaire longtemps d’observer les amarres qui se tendent sous l’effet de la houle. Comme un cheval ne peut se contenter de rester dans son écurie, j’ai besoin de sentir le souffle des embruns dans le visage et le vent dans les voiles ».   

Quand  on a chevauché les vagues de l’immensité marine, eu le visage fouetté par les embruns au goût de sel, vu s’éloigner devant  l'étrave  l’horizon fuyant et s’évanouir dans le sillage la dernière escale, je ne pense pas que l’on résiste  longtemps. Comme l’appel de la forêt ou de la savane pour les grands fauves, le fracas des vagues, le hurlement du vent, le claquement de la voile que l’on affale ou l’on borde aura tôt fait de se transformer en appel du large…

Sans doute, certains  autres de nos camarades ne se joindront pas à vous parce que vivant  dans de lointains ailleurs, ou manquant de disponibilité pour des raisons diverses, quelques autres pris par le service et  enfin   ceux enfermés dans leur cerveau étriqué qui pensent probablement ne pas être reconnus à leur juste valeur…

Mais voilà que je me suis bien égaré des chemins de saint Antoine, qui était Egyptien, lui.

Je termine cette petite lettre évocatrice du saint patron de tous les légionnaires sans exclusive, en vous disant, pour continuer de filer la métaphore marine, qu’une nouvelle année est comme une mer inconnue… (expression subtilisée à un ami)  je vous souhaite de la traverser, vers le prochain horizon, avec bonheur, que les vents vous soient favorables ou contraires… et à l’inverse de saint Antoine le Grand et de Tatarchouk, ne soyez pas anachorètes, soyez cénobites, pour continuer à vous réunir au moins une fois l’an!

Si je peux  me permettre un conseil récurrent, buvez un « bon coup » mais n’abusez pas de boissons à base de seigle, du Genièvre par exemple, car vous risqueriez d’être atteints d’ergotisme appelé aussi le « Mal ardent » ou le « feu de  saint Antoine » !

Et par saint Antoine, vive la Légion.

Antoine Marquet


Traduction

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