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Légionnaire toujours...

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Extraits de l’hommage émouvant rendu par son camarade de promotion, le lieutenant-colonel (er) André Barraquier, au Colonel Jean Sarrabère.

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Colonel Jean SARRABERE, commandeur de la LH, le 10 août, à presque 87 ans


Salut Sarrabère ! Donne-moi la force nécessaire pour contenir mon émotion pour que je puisse aller au bout de cet hommage que je tiens absolument à te rendre.


Après quatre ans au prestigieux Prytanée Militaire de La Flèche, tu es admis à l’École Spéciale Militaire Interarmes, notre chère école.


Saint-cyrien de la promotion GARIGLIANO, à la sortie de l’École d’application de l’infanterie à Saint-Maixent, où nous nous sommes côtoyés pour la première fois en 1951, tu ne choisis pas la Légion mais le 3e Régiment de tirailleurs algériens à Constantine.


Puis, passé par Bel Abbès tu arrives au 5e Régiment étranger d’infanterie. Je suppose combien grande était ta fierté de servir dans la même unité que ton père, le Régiment du Tonkin. Je t’y rejoins au 1er Bataillon en octobre 1953. Tu étais l’adjoint du capitaine commandant la 4e compagnie. Un poste difficile qu’il fallait affecter à un officier de confiance, car la 4 était la compagnie ‘jaune’ du bataillon, celle composée essentiellement de ‘tirailleurs annamites’, des vietnamiens, malheureusement mal formés militairement et dont le moral était parfois défaillant car ils pressentaient le sort funeste réservé à leur patrie.


Rapidement, nous avons combattu côte à côte lors de l’opération MOUETTE, avec les deux gros accrochages de Chi-Phuong et Yen-Mong, au Sud du Tonkin, dans la région de Phu-Nho-Quan.


Suivent quelques opérations dans le delta. Puis, fin décembre nous embarquons pour Saigon, que nous quittons trop rapide-ment pour prendre la piste vers le Moyen Laos. Nous atteignons Seno, notre base de départ et début janvier 1954, nous entrons dans la forêt laotienne. Nous n’en ressortirons qu’au mois de mai très affaiblis avec des effectifs squelettiques et le moral au plus bas.


Dans cette campagne, tu vas te montrer déterminant dans les deux plus gros combats que nous avons menés.


Le 31 janvier à Bang-Poung, notre point d’appui est menacé par un régiment vietminh. Tu es chargé de donner l’alerte en cas d’attaque avec une vingtaine de tirailleurs à quelques centaines de mètres en avant de notre dispositif, ce que tu as parfaitement exécuté. J’entends encore l’ordre hurlé par mon commandant de compagnie aux avant-postes : « N’ouvrez le feu qu’après le passage du lieutenant Sarrabère » et puis le cri d’un légionnaire : « Le lieutenant est rentré ». Ouf ! est la réaction de tout le bataillon. Nous avons gagné la bataille, d’abord grâce à toi, sans aucun doute.


Moins de trois mois plus tard, à Ban-Sen-Phan, tu es en tête de ta nouvelle unité, entièrement légionnaire : la 3e compagnie. Tu disais alors : « l’officier adjoint est toujours en tête ou en queue mais jamais ‘peinard’ au milieu ». Ce jour-là, tu pénètres dans cette maudite clairière jusqu’au fond de la nasse où le feu, le fer et une nuée de bô-doi s’abattent sur ta troupe en la disloquant totalement. Je ne sais pas comment tu es revenu vers nous pour participer aux contre-attaques qui nous ont permis de récupérer les survivants, les morts et le corps du lieutenant Vaugrente, ton commandant de compagnie froidement exécuté d’une balle dans le front.


Dans le courant du mois de mai, le moral affaibli par la fin de Dien Bien Phu, nous revenons au Tonkin. Nous participons aux opérations de récupération des postes à la périphérie du delta. Tu vas une nouvelle fois te distinguer dans la région des Sept Pagodes en prenant d’assaut avec une seule section, un piton, le « piton Sarrabère ». Et voilà l’armistice, notre régiment sera le dernier à évacuer Hanoï. Puis, il rejoindra l’Annam à Tourane (aujourd’hui Da-Nang). Nous devons quitter le 5 et rejoindre le 2e Régiment étranger d’infanterie en vue d’un rapatriement en Afrique du Nord. Nous débarquons à Bizerte et rapidement, les opérations de sécurisation de la mise en place de la nouvelle République tunisienne ressoudent nos unités. C’était en 1956. Le travail terminé, nous recommençons au Maroc pour l’installation de Mohammed V.


Tu nous quittes pour l’ESMIA qui a besoin d’officiers exemplaires, comme toi, pour former nos jeunes camarades. D’ail-leurs, tu exerceras tes talents d’instructeur à l’Ecole d’Application de l’Infanterie par deux fois, à Saint Maixent puis à Montpel-lier.


Revenu à la Légion au 4ème REI dans le Sud Constantinois puis au 1er RE à Saïda, tu commandes la 4ème Compagnie.


Tu vas nous quitter car tu rejoins la métropole. Puis, c’est la fin de l’Algérie et commence la valse des mutations : Place de Paris, 19e BCP, État Major de la 1re Division puis de la 6e Région. Mais la Légion te réserve le commandement du Détachement de Légion étrangère de Mayotte comme Chef de corps, récompense suprême pour un officier de Légion !


Tu reviens à l’EAI en 1979 et tu plantes des racines à Montpellier. Et nous sommes à nouveau réunis jusqu’à la fin...


Jean SARRABERE tu étais un homme valeureux, un soldat discipliné, un officier de Légion honnête et fidèle.

Adieu Sarrabère ! Mon vieux compagnon, mon très cher frère d’Arme.


Extraits de l’hommage émouvant rendu par son camarade de promotion, le lieutenant-colonel (er) André Barraquier

 

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