Secret défense
L'attitude de l'opinion a fortement évoluée au cours des derniers mois.
Alors qu'un Conseil de défense doit rendre, dans les prochains jours, les premiers arbitrages sur le Livre blanc et, à partir de là, sur le niveau des crédits militaires, un sondage Ipsos pour le ministère de la défense, témoigne d'une évolution notable de l'opinion publique sur ces questions. Pour les Français, l'heure n'est plus à l'angélisme et encore moins à l'antimilitarisme, sur le thème : plus d'argent pour les écoles et moins pour les armées. (On pourra lire l'article d'Etienne de Durand (Ifri) paru dans Le Monde : "Ne réduisons pas le budget de la défense")
66 % des Français pensent en effet que, en dépit du contexte de "réduction des déficits publics", le budget de la défense doit être "maintenu ou augmenté" et seuls 29% considèrent qu'il doit être réduit. Or, en novembre 2011, ces chiffres étaient rigoureusement inverses : réduit 65% (1) et augmenté (32%). Quelque chose a basculé dans l'opinion durant l'été 2012, si l'on en croit les courbes d'Ipsos.
Dans le détail, 14% des Français que le budget doit être augmenté, 52% maintenu, 20% légèrement réduit et 9% fortement réduit - 5% ne se prononçant pas. Cela signifie que moins d'un Français sur trois approuve ce que le gouvernement va prochainement décider : une réduction des crédits de défense.
Même tendance avec la question si la France doit rester une grande puissance militaire et diplomatique. 63% des personnes interrogées pensent que oui alors que 31% considèrent qu'elle n'en a plus les moyens.
44% des Français pensent que la situaton internationale nécessite un effort supplémentaire de la France, contre 39% d'un avis contraire. Là encore, la tendance s'est récemment inversée : en aout dernier, ils étaient respectivement 39% et 46%.
Les opérations extérieures sont majoritairement approuvées, que ce soit la lutte contre la piraterie en Somalie (78% contre 19%), le Mali (69% contre 27%), le Liban (50% contre 40%), le Kosovo (49% contre 40%) - seule exception, l'Afghanistan (45% contre 51%). Et encore, ce théâtre connait une forte remontée de popularité, puisque seuls 28% des Français l'approuvaient en juillet dernier. Et que 62% des personnes interrogées sont même favorables au maintien de 500 militaires français pour former les afghans, après le retrait de l'essentiel des troupes.
François Hollande et le gouvernement socialiste semble bénéficier d'un véritable état de grâce en matière militaire. La gauche rend-elle la guerre plus acceptable ? Joli sujet de dissertation à Sciences-Po...
(1) La réponse "augmenté" n'est proposée que depuis octobre 2012.
(Sondage Ipsos effectué auprès d'un échantillon de 1007 personnes, les 25 et 26 janvier 2003)
66 % des Français pensent en effet que, en dépit du contexte de "réduction des déficits publics", le budget de la défense doit être "maintenu ou augmenté" et seuls 29% considèrent qu'il doit être réduit. Or, en novembre 2011, ces chiffres étaient rigoureusement inverses : réduit 65% (1) et augmenté (32%). Quelque chose a basculé dans l'opinion durant l'été 2012, si l'on en croit les courbes d'Ipsos.
Dans le détail, 14% des Français que le budget doit être augmenté, 52% maintenu, 20% légèrement réduit et 9% fortement réduit - 5% ne se prononçant pas. Cela signifie que moins d'un Français sur trois approuve ce que le gouvernement va prochainement décider : une réduction des crédits de défense.
Même tendance avec la question si la France doit rester une grande puissance militaire et diplomatique. 63% des personnes interrogées pensent que oui alors que 31% considèrent qu'elle n'en a plus les moyens.
44% des Français pensent que la situaton internationale nécessite un effort supplémentaire de la France, contre 39% d'un avis contraire. Là encore, la tendance s'est récemment inversée : en aout dernier, ils étaient respectivement 39% et 46%.
Les opérations extérieures sont majoritairement approuvées, que ce soit la lutte contre la piraterie en Somalie (78% contre 19%), le Mali (69% contre 27%), le Liban (50% contre 40%), le Kosovo (49% contre 40%) - seule exception, l'Afghanistan (45% contre 51%). Et encore, ce théâtre connait une forte remontée de popularité, puisque seuls 28% des Français l'approuvaient en juillet dernier. Et que 62% des personnes interrogées sont même favorables au maintien de 500 militaires français pour former les afghans, après le retrait de l'essentiel des troupes.
François Hollande et le gouvernement socialiste semble bénéficier d'un véritable état de grâce en matière militaire. La gauche rend-elle la guerre plus acceptable ? Joli sujet de dissertation à Sciences-Po...
(1) La réponse "augmenté" n'est proposée que depuis octobre 2012.
(Sondage Ipsos effectué auprès d'un échantillon de 1007 personnes, les 25 et 26 janvier 2003)
Lundi 4 Mars 2013
Jean-Dominique Merchet