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Un jeune Chinois rejoint la Légion étrangère française

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Mercredi, 15 Octobre 2014

Fu Chen

 

Avant de rejoindre la Légion étrangère, le jeune Fu Chen était employé de bureau en Chine. Son compte Weibo, « Combattre dans la Légion étrangère française » a déjà séduit plus de 40 000 fans, et a attiré l’attention des médias.

Plusieurs raisons de s’engager, une même raison de partir

Après avoir obtenu son diplôme de l’École de commerce de Tianjin, Fu Chen a commencé à travailler dans le commerce international. Tous les jours, il se rendait au port et inspectait les containers, ce qui lui permettait de rencontrer beaucoup de gens mais de faire peu d’exercice. En mars 2010, il a obtenu un visa d’étudiant pour la France. Trois mois plus tard, il déposait son surplus de bagages au domicile de la vieille dame qui l’hébergeait, et prenait le train jusqu’à la petite ville d’Aubagne pour s’engager dans la Légion.

« La plupart de ceux qui rejoignent la Légion étrangère le font pour obtenir la nationalité française », explique-t-il. Avant, il suffisait de trois ans de service pour demander la nationalité, aujourd’hui il faut faire cinq ans. La Légion est composée de soldats de plus de 100 pays ; les deux nations les plus représentées sont la Roumanie et Madagascar.

La Légion recrute en permanence. Sur 100 candidats, à l’issue des examens physiques, écrits et de l’entretien, seuls 50 sont retenus et revêtent l’uniforme militaire pour commencer leur formation spéciale dans un lieu reclus. La formation des soldats ordinaires dure trois mois, celle des Légionnaires se déroule sur quatre mois. La plupart des soldats viennent de familles modestes, où l’on devient agriculteur, réparateur ou chauffeur de poids lourd. Beaucoup ne sont pas allés à l’école, et avoir terminé le collège est déjà mieux que la moyenne. Sur les 50 nouvelles recrues, Fu Chen et un soldat tchèque étaient les seuls à être allés à l’université.

Après la formation initiale, beaucoup de recrues décident de partir. « Il suffit de lever la main et dire qu’on en a assez, de signer un papier et l’on peut partir le lendemain », explique Fu Chen. Les raisons de s’engager sont toutes différentes, mais ceux qui partent le font pour la même raison. Selon lui, beaucoup rêvent de porter l’uniforme, mais ils réalisent vite que la vie militaire est ennuyeuse, et pour ceux qui se laissaient dériver au quotidien, il est dur de voir ses libertés soudain restreintes, de s’habituer à ne dormir que quatre ou cinq heures par nuit, et de passer le reste de son temps à courir, à rester debout et à sauter. Outre les exercices, il y a de nombreuses sanctions, et si une recrue fait une erreur, le groupe entier est puni. Après quatre mois, il ne restait que 30 recrues sur les 50 du départ. Fu Chen, lui, a signé un contrat de cinq ans.

La guerre au Mali, le danger permanent

Après le coup d’État militaire survenu au Mali, en Afrique de l’Ouest, en 2012, l’ancienne colonie a demandé un soutien militaire à la France. La Légion étrangère, qui fait partie de l’Armée française, a été envoyée sur place. C’est ainsi que le 30 mai dernier, Fu Chen a été stationné au Mali.

Pendant la phase de répression contre les rebelles, le risque de mort un omniprésent. Fu Chen conduisait un véhicule de reconnaissance en première ligne, et devait repérer les véhicules parfois abandonnés au milieu du désert. « Nous avions peur de ce que nous appelions le tonnerre fantôme, lorsqu’il suffit d’ouvrir une portière pour déclencher une explosion », explique-t-il. Après plusieurs incidents similaires, les ordres sont venus d’en haut de ne plus inspecter sans précaution les véhicules suspects.

La pression du front amène de nombreux soldats au bord de l’effondrement. À la fin de l’année dernière, pendant des vacances à Tianjin, Fu Chen jouait sur son iPad lorsqu’un pétard a retenti. De choc, il a immédiatement jeté son iPad, s’est prostré sous la fenêtre et a fait le geste de saisir son arme à feu. Deux secondes plus tard, il est revenu à lui et en a ri.

Le désert du Sahara est encore plus impitoyable que les bombes. La température tourne autour de 50 degrés Celsius chaque jour de l’année, voire 70 degrés en hauteur. La Jeep de Fu Chen était devenue un sauna. Il devait souvent faire des rondes au pied levé, pendant plus de dix heures sur les bosses du désert.

Il n’a parlé de son départ au Mali qu’à son père. À sa mère, il a dit qu’il irait faire « un exercice dans les montagnes ». Ce n’est qu’après ses quatre mois là-bas qu’il lui a révélé qu’il était allé faire la guerre en Afrique.

Dans moins d’un an, Fu Chen sera démobilisé et pourra demander la nationalité française, à condition de rester en service actif pendant deux ans. Il n’en a pas l’intention. « Ce statut ne m’intéresse pas, je vais sans doute rentrer en Chine après mon contrat », révèle-t-il.


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