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Nord du Mali: une piste d'aviation fantôme au cœur de l'Afrique

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Sur la carte du Mali, le petit avion noir symbolise un aéroport. Mais aucun appareil n'a depuis des années atterri sur la piste en latérite de Goundam, dans le nord du pays, que vient reconnaître une patrouille de l'armée française.

Le manche à air que soulève à peine l'air brûlant du désert et les marques de peinture blanche écaillées sur des dalles de béton le long de la piste sont les seuls signes de vie aéronautique : ce qui a peut-être été un hangar est une ruine sans toit, toutes les portes et fenêtres de ce qui a pu être un terminal ont été volées.

Sur le sable, le squelette renversé d'un chariot à bagages, sans roues.

Dans cette immense région désertique où la maîtrise de la voie des airs est un enjeu stratégique pour des forces étirées sur des milliers de kilomètres, remettre en activité le site permettrait à l'opération française Barkhane, qui traque les jihadistes dans toute la zone sahélo-saharienne, d'étendre sa toile.

"Pour nous, c'est une première reconnaissance", explique à l'AFP le lieutenant-colonel Zlatan qui, conformément aux consignes, ne révèle que son surnom, hommage au joueur emblématique de son club de foot favori, le PSG. "Si c'est OK, des membres du Génie de l'air viendront de Gao (la grande ville du nord du Mali, à 450 km à l'est) pour l'expertiser davantage".

"Nous sommes à 80 kilomètres à l'ouest de Tombouctou", la position de Barkhane la plus proche, poursuit l'officier, qui commande un détachement d'une trentaine de militaires français, accompagnés de soldats maliens.

"Si on peut poser ici des avions ou des hélicos, voire monter une petite base, c'est autant de gagné. Nous augmenterions d'autant le rayon d'action de la force Barkhane", explique-t-il.

- 'Environnement favorable' -

Les pick-up couleur sable de l'armée malienne et les blindés français prennent position sur les collines alentour, pour sécuriser les lieux dans une région où opèrent à peu près librement de multiples bandes armées: jihadistes ayant échappé à l'opération Serval en 2013, qui a précédé Barkhane, combattants touareg, arabes ou autres, voire simples brigands...

Le véhicule de l'avant blindé de la Légion étrangère approche de l'entrée de la piste. "Ton compteur fonctionne ? Mets-le bien à zéro", crie au pilote le major Gino, qui commande l'équipage, 26 ans de Légion. Il note les coordonnées de départ sur le GPS qu'il porte au poignet.

Le blindé parcourt la piste lentement. Elle est en bon état, bien lisse, les rares traces de pneu d'avion ont depuis longtemps été recouvertes de sable. Tous les cent mètres, sur le côté, une longue marque blanche reste visible.

"1.400 mètres !" crie le pilote arrivé en bout de piste. Un légionnaire saute à terre, franchit la largeur à grandes enjambées "25 mètres". Le major Gino note dans son carnet.

La patrouille se rassemble, une communication satellite est établie avec le poste de commandement. "Piste en bon état, 1.400 mètres sur 25, environnement favorable", dit-il avec un fort accent italien.

"Il y a même une route en partie goudronnée qui la relie à Goundam, à dix kilomètres", ajoute le lieutenant-colonel Zlatan. "Il y a beaucoup de place, elle est entourée de petites collines sur lesquelles on peut mettre en batterie des missiles sol-air pour la défendre. Pour moi c'est sûr, on peut vraiment en faire quelque chose".

La patrouille française a profité d'une mission de cinq jours dans la région pour venir inspecter l'aérodrome désaffecté. La décision de transformer les lieux en une autre base de Barkhane, pouvant accueillir hélicoptères et avions de ravitaillement et de transport de troupes, sera prise en haut lieu.

"Les gars du Génie de l'air vont venir nous voir d'ici à la fin du mois de juin, je les conduirai ici", dit le lieutenant-colonel. "Ce sera à eux de valider la piste. Mais 1.400 mètres, c'est parfait. Nos pilotes savent poser un avion sur 500 mètres. Ensuite, on verra...".

AFP

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aa
 

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