2015
Adieu Raymond
Inauguration de la plaque commémorative Bir Hakeim - discours de Jean-François Voguet
mardi 15 janvier 2013
Mesdames, messieurs,
A l’occasion de cette cérémonie d’hommage aux combattants de Bir Hakeim, je tiens à saluer les représentants de la Fondation de la France Libre. La fondation qui nous accompagne depuis des années pour organiser dans notre ville diverses cérémonies : le 18 juin, chaque année place du général de Gaulle pour nous souvenir de l’Appel fondateur, appel que chaque année les collégiens de Jean Macé, établissement classé ZEP viennent lire. Et puis aussi le 10 novembre pour l’anniversaire de la disparition du fondateur de la France libre cette armée et ce gouvernement qui maintenir contre vents et marées la flamme de la Résistance française alors que Pétain et consorts avaient honteusement renoncé.
Je veux les remercier de cette initiative d’offrir pour le 70e anniversaire de Bir Hakeim, une plaque commémorative à notre ville qui possède une rue rappelant ce haut fait d’armes. Je ne conterai pas ici l’histoire détaillée de cette bataille titanesque qui opposa 3723 Français Libres aux troupes de l’Afrika korps du général Rommel et de ses alliés italiens 15 fois plus nombreuses, les autres intervenants le feront bien mieux. Mais je tiens à parler du contexte de la pose de cette plaque.
Nous avons accepté avec plaisir d’organiser cette cérémonie, conscients de l’importance de la connaissance historique pour les jeunes générations. Nous avons voulu associer à cet hommage en plus de la Fondation de la France Libre, le Groupement de Recrutement de la Légion Etrangère qui est présent depuis sa création au fort de Nogent, situé en réalité à Fontenay. D’abord tout naturellement pour rappeler le rôle éminent de la Légion étrangère dans cette bataille avec les 1er et 2e bataillon de la 13ème demi-brigade commandés par le lieutenant-colonel prince d’origine géorgienne Dimitri Amilakvari. Et c’est aussi l’occasion de rappeler que la Légion est présente à Fontenay depuis 50 ans au fort et que des milliers d’étrangers sont passés par ses portes pour rejoindre l’armée. Je salue au passage la délégation des anciens de la Légion.
Enfin, nous avons voulu invité à cette cérémonie les associations du monde combattant toujours très dynamiques dans notre ville et maillon important dans la transmission de la mémoire et de l’histoire.
Cette rue a été dénommée Bir Hakeim suite à la décision du Conseil municipal du 19 juillet 1949. Le vote fut unanime et obtint les 31 voix des élus de l’époque à la fois du PCF et du RPF. Il s’agissait de baptiser je cite « la voie ouverte entre le boulevard du 25 août 1944 et la limite de Nogent » qui était alors « non encore dénommée ». Elle entendait rappeler ce fait d’armes de 1942.
1942, année terrible s’il en fut. C’était le temps où les forces de l’axe ont atteint leur domination la plus étendue sur tous les Fronts : en Europe où les nazis oppriment les peuples des Pyrénnées jusqu’à Stalingrad. En Asie et dans tout le pacifique où les Japonais assassinent à grande échelles depuis les Philippines jusqu’en Corée. En Afrique enfin avec une attaque concerté des troupes germano-italiennes contre les Britanniques obligés de se replier vers l’Egypte. En France Résistance nationale pas encore unifiée prend des coups terribles avec les arrestations, les déportations d’otages, et les fusillades. A Fontenay même, nos rues en gardent les noms, de nombreux résistants sont arrêtés : Gabriel Lacassagne est déporté à Auschwitz comme otage avec 1100 autres militants communistes, Edouard Maury, Georges Le Tiec et d’autres Francs Tireurs et Partisans sont arrêtés, torturés et emprisonnés. Des dizaines de juifs sont raflés avant d’être déportés et exterminés. Les temps sont durs et l’espoir d’un renversement de tendance encore bien utopique.
Dans ce contexte, la Bir Hakeim est une bataille première. Première pour la France libre d’abord. Certes, il y avait bien eu, me 1er février 1941 la prise de Koufra dans le désert libyen par les troupes du colonel Leclerc qui avaient ravi cet oasis aux troupes de Mussolini. Mais avec Bir Hakeim ont est à une autre échelle. Celle de tout le front d’Afrique du Nord où le débarquement allié n’a pas encore eu lieu. C’est le moment où les troupes d’Hitler et de Rommel ont des ambitions clairement affichées pour toute l’AFN et le proche orient. Et c’est là que s’affirme l’héroïsme de ces 3700 hommes qui combattent sous les drapeaux de France et le commandement du général Koenig. Il y a des Français comme le capitaine Mesmer mais aussi des bataillons d’Oubangui-Chari, des Nord Africains… Des troupes et un équipement hétéroclites qui vont tenir pendant 3 semaines face à un ennemi beaucoup, beaucoup plus nombreux. Brisant l’attaque italienne d’abord en détruisant de nombreux chars par l’utilisation inédite de canons transformés en redoutables armes à tir direct. Puis en contenant l’attaque des panzer divisions du général Rommel. Le bilan est étonnant : côté français on compte 140 tués, 230 blessés et 800 prisonniers. Du côté de l’Axe c’est plus de 3300 hommes mis hors de combat tués, blessés ou prisonniers. 51 chars, 50 avions et plus d’une centaine de véhicules sont détruits. Le 11 juin les troupes françaises rompent l’encerclement et rejoignent les troupes britanniques qui ont réussi en 3 semaines leur évacuation. Un succès qui donne à la France Libre et à ses troupes leurs lettres de noblesse.
J’insiste un peu sur le symbole des troupes de la légion du lieutenant-colonel Amilakvary. Elles comptaient pas moins de 300 républicains espagnols qui sauvèrent par leur action l’armée britannique. Ils avaient connu dans leur pays l’arrivée du franquisme soutenu par les troupes l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie… Ils savaient pourquoi ils combattaient. Bir Hakeim est un moment capital, le grain de sable dans la marche en avant de l’Afrika korps. Le début de la fin pour les Allemands en Afrique, un tournant qui mène à El Alamein puis à la victoire au même titre que la résistance soviétique à Stalingrad en 1942 qui conduit à la première capitulation nazie du 3 février 1943 et qui marque le tournant de la guerre en Europe.
Symbole fort de l’héroïsme donc dont le retentissement est considérable y compris dans la France occupée. Au moins deux maquis de France créés en 1942 portent le nom de cette victoire. Le maquis Bir Hakeim des Cévennes créé par l’armée secrète et un maquis des Charentes. Ce nom repris par les combattants de l’intérieur marque alors l’union de la France libre et des combattants en territoire occupé.
Bir Hakeim c’est aussi le symbole de la Légion, celui de l’intégration d’étrangers qui deviennent français par le sang versé, symbole fort, la France étant le seul pays du monde qui donne des armes à des non nationaux pour défendre ses couleurs. Symbole fort de continuité puisque dès août 1792 les révolutionnaires se présentent à la barre de l’Assemblée pour proposer « l’adoption de tous ceux qui dans les diverses contrées du monde, ont mûri la raison humaine et préparé les voies de la liberté. » C’est le sens même de cette troupe, c’est une des grandes leçons que nous laisse l’héroïsme de ces soldats qui sont devenus français au combat comme leurs compagnons de étrangers aussi de la Résistance intérieure.
Merci de votre attention.
NÎMES Les arènes théâtre des commémorations du 151ème aniversaire du combat de Camerone
30 avril 2014
Dans des arènes bien comblées, le 2ème régiment étranger d'infanterie (REI) basé à Nîmes a commémoré le 151ème anniversaire du combat de Camerone. Cette bataille qui, en 1863 a vu une soixantaine de soldats de la Légion étrangère affronter plus de 2 000 mexicains. Pendant une journée, héroïquement, refusant de se rendre, la poignée de soldat va combattre avec courage et jusqu’à la mort tuant plus de 300 mexicains et blessant autant d’hommes. En fin de journée, les six derniers légionnaires français, à court de munitions, choisissaient de charger les troupes adverses à la baïonnette. Depuis, la Légion célèbre chaque année cet acte de bravoure et de don de soi. Les compagnies ont donc défilés et ont rendu honneur au drapeau du régiment. Un état des troupes a aussi été réalisé par le commandement militaire. Aujourd'hui, la 2e REI intervient partout dans le monde, particulièrement au Mali, aux Emirats-Arabes-Unis, en Nouvelle-Calédonie ou en Guyane.
Le Colonel Jean-Louis Rondy, grand Officier de la Légion d'Honneur, a été reçu à l'aéro-club de Châtillon sur Seine
Les membres de l'aéro-club de Châtillon sur Seine ont eu dernièrement le grand honneur de recevoir un militaire hors pair, décoré de très nombreuses fois pour ses faits d'armes, en particulier par la croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur, le colonel Jean-Louis Rondy.
https://www.legiondhonneur.fr/sites/default/files/promotion/lh_20140429_2.pdf
Jean-Louis Rondy est originaire du Châtillonnais : son arrière grand-père était tréfileur à Sainte Colombe sur Seine, son grand-père exerçait la profession d'huissier de justice à Châtillon sur Seine. Son père fit ses études à Châtillon.
Il réside actuellement à Grancey sur Ource où tous les membres de sa famille sont inhumés.
Voici ses états de service, qui sont véritablement impressionnants :
Pierre Magès, membre de l'aéro-club de Châtillon sur Seine était présent lors de la réception du Colonel Rondy, il a pris des photos et réalisé une vidéo, merci à lui.
Le colonel Rondy a été accueilli par le Président de l'Aéro-Club, Jean-Michel Antoni, Pierre Magès a filmé le discours d'accueil, le voici :
Voici toutes les décorations du Colonel :
Grandeurs et servitudes de guerre
mardi 19 mai 2015
Réalisation : Georges GUILLOT
Documentaire historique - 2015 - Durée : 52 mn - DVD L’Harmattan vidéo & La Gaillarde Productions
Durant la Guerre d’Indochine, la Légion étrangère était, essentiellement, une légion germanique. Tel est le fil conducteur de ce documentaire scrupuleux qui retrace les conditions d’enrôlement, d’instruction et d’emploi de ces combattants particuliers, dont un bon nombre étaient des prisonniers de guerre capturés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Un million de prisonniers allemands ont été détenus en France de 1944 à 1948. Beaucoup de ces très nombreux captifs étaient des soldats très aguerris, dont la compétence professionnelle faisait des recrues de choix pour l’armée française, qui y puise une partie de ses combattants d’Indochine. Pour pourvoir rapidement à son besoin en hommes, des moyens de pression indirects sont utilisés. La sous-alimentation et la dureté des conditions de détention accroissent le pouvoir de conviction des recruteurs de la Légion étrangère qui font la tournée des camps de prisonniers. La crainte des Soviétiques, notamment chez les prisonniers originaires de l’Est de l’Allemagne, s’y ajoute. Enfin, des bureaux de recrutement sont ouverts dans la zone d’occupation française en Allemagne, attirant notamment de jeunes gens sans avenir et souvent sans famille. Cet appel à l’engagement facilite aussi, dans des proportions toutefois plus limitées qu’on a pu l’imaginer, le recyclage d’un certain nombre d’ex-Waffen-SS compromis dans des crimes de guerre. En tout, 30 000 des 72 000 légionnaires engagés en Indochine sont de nationalité allemande.
Leur incorporation à Sidi-Bel-Abbès en Algérie, qui était alors la « maison mère » de la Légion, n’est pas aussi dépaysante qu’on pourrait le supposer. En effet, la forte proportion d’Allemands (qui excède les normes réglementaires de panachage préconisées), mais aussi d’engagés venant des pays de l’Est qui comprennent ou pratiquent l’Allemand en fait la langue vernaculaire de la troupe, y compris celle des ordres énoncés par les petits gradés. De même, les chants militaires se germanisent très rapidement. Certains sont issus d’un registre traditionnel mais d’autres sont des reprises du répertoire de l’armée nazie. Cette germanisation de fait ne semble pas avoir enchanté le corps des officiers, qui la tolère pour des raisons d’efficacité pratique. Une autre particularité de la situation est que la très forte expérience combattante d’une partie des nouveaux engagés excède celle d’une grande partie de leurs cadres, sans que la culture de la discipline en soit pour autant compromise.
Si ces aperçus spécifiques sont relativement inédits, en revanche la deuxième partie du documentaire brosse un tableau mieux connu, celui de la Guerre d’Indochine. Sans développer la chronologie du conflit, l’accent est principalement mis sur un double aspect. Le premier est celui des conditions de guerre et des méthodes de combat impitoyables pratiquées par les deux parties, marquées par le double constat de l’inefficacité des techniques de pacification employées par les Français, et des crimes de guerre incontrôlés perpétrés par les deux camps. Côté français, une partie de ces exactions est d’ailleurs expéditivement imputée aux légionnaires allemands du fait des antécédents de guerre nazis… Le deuxième volet se concentre sur la bataille décisive de Diên Biên Phu, dont le déroulement est récapitulé avec efficacité jusqu’à son issue fatale. Après la capitulation du camp retranché, le sort des légionnaires allemands en captivité se singularise. Les conditions matérielles sont aussi dures que pour le restant de leurs camarades du corps expéditionnaire. Mais ils sont regroupés à à part, dans un camp spécifique, où leur rééducation politique s’appuie sur la présence d’un commissaire politique est-allemand, et des tentatives de débauchage les incitant à choisir la RDA. L’efficacité de cette action n’est hélas pas mesurée.
Ce tableau historique s’appuie sur une narration documentaire fluide. Elle est illustrée par de nombreuses images d’actualités d’époque, parfois crues, et un passage dans les fonds de la BDIC. En outre deux groupes d’intervenants apportent pour les uns, leur expertise, et pour les autres leur expérience. L’éclairage des spécialistes est donné par six historiens : Pierre Thoumelin, qui a étudié les légionnaires allemands de l’après-guerre, Valentin Schneider, auteur d’une synthèse remarquée sur les prisonniers de guerre allemands en France (chroniquée par la Cliothèque), Jean-Marc Le Page (lui aussi référencé sur la Cliothèque), Pascal Pinoteau et Michel Bodin, spécialistes de la guerre d’Indochine, Alain Ruscio, historien du colonialisme. En contrepoint, le vécu des participants est restitué par les témoignages d’anciens protagonistes du conflit indochinois : six légionnaires (un Polonais, trois Allemands issus des Jeunesses hitlériennes et recrutés dans la zone d’occupation française, ainsi que deux petits gradés français) et trois combattants du Vietminh à Diên Biên Phu.
Les spectateurs curieux qui s’intéressent à la Légion Étrangère ou à la Guerre d’Indochine prendront intérêt à découvrir ce documentaire. En revanche, il sera moins évident pour les professionnels de l’enseignement d’en tirer parti.
© Guillaume Lévêque
La Rafale - Tome 3 - Terminus Saïgon
La Legion et la bataille a Ðiên Biên
Les traces de la « bataille du tigre et de l’éléphant »
dimanche, 4. mai 2014
(VOVworld)- Les armes modernes françaises, les sites marqués par la victoire historique du 7 mai 1954 demeurent toujours...
« Le tigre continuera d’attaquer jusqu’à ce que l’éléphant meure de fatigue et d’exsanguination. Dien Bien Phu sera le tombeau de l’éléphant ». C’est la métaphore qu’utilisait le président Ho Chi Minh pour parler des armées vietnamienne et française lors de la bataille de Dien Bien Phu.
60 ans après, l’ancien champ de bataille est devenu un musée en plein air.
La carcasse du char Conti Chaffee 24 défendant le QG du camp retranché de Dien Bien Phu, abattu par l’artillerie vietnamienne dans l’après-midi du 7 mai 1954.
Le pont Muong Thanh enjambant la rivière de Nam Ron. Les troupes vietnamiennes l’ont traversé lors de l’assaut final du 7 mai 1954. Il reste intact.
La batterie d’artillerie (155mm) défendant le QG français se situe aujourd’hui au milieu d’un quartier résidentiel.
Ce canon fabriqué aux Etats-Unis en 1943 était l’arme la plus moderne de l’époque.
Le casemate du QG du camp retranché de Dien Bien Phu, encore appelé le casemate de De Castries. L’après-midi du 7 mai 1954, l’armée vietnamienne a planté sur le toit du casemate son drapeau triomphal.
Lieu de travail des commandants du corps expéditionnaire français à l’intérieur du casemate.
Le site commémoratif des pistes où ont été tirés les canons installé sur la nationale 279. Sur 15 km, des dizaines de milliers de soldats vietnamiens ont tiré 60 canons.
Les vivres ont été transportés par les travailleurs civiques sur leurs vélos bricolés.
La colline A 1 (Eliane 2 pour les Français), lieu où Vietnamiens et Français se sont arraché chaque centimètre de terre.
La baraque de commandement du général Vo Nguyen Giap à Muong Phang, où il a pris les décisions conduisant à la victoire historique.
Légion étrangère : un corps de l'armée française hors normes
Le Lundi 21 Juillet 2008
Article écrit par Toli.
Défilant lentement et très sérieusement sur l'air de « Ah voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin... », Les légionnaires imposent de suite le respect, tant pour leurs airs autoritaires que pour leurs carrières de soldats hors pair. Ce corps d'élite de l'armée française a une réputation qui dépasse nos frontières. Il fut créé officiellement par Louis-Philippe le 9 mars 1831 après la conquête d'Alger, à la demande du Maréchal Soult, alors ministre de la Guerre.
La légion étrangère va alors rassembler différents corps étrangers de l'armée française dont les célèbres Gardes Suisses (uniquement au Vatican aujourd'hui) dont la formation fut créée après la bataille de Marignan en 1515. Le but de la légion était de combattre hors du royaume deFrance (sauf en cas d'attaque) et ses premières bases furent implantées à Langres, Bar-le-Duc, Agen et Auxerre. Selon les bataillons, on va y trouver des Suisses, des Allemands, des Espagnols, des Portugais, des Italiens, des Sardes, des Belges, des Hollandais et des Polonais. Bien vite, la légion étrangère va être le nid d'une population qualifiée d'indésirable au XIXe siècle, soit des meurtriers, des évadés, des criminels de droit commun, des mendiants et des immigrés non admis sur le sol français... Une vraie cour des miracles ! Il faut aussi préciser qu'à cette époque, les légionnaires, exclus de la société, étaient très mal lotis : aucune formation, pas de paye, équipement sommaire, nourriture distribuée avec parcimonie, bref... Pas de quoi être enthousiaste à l'idée de rejoindre ses rangs sauf si l'on était recherché par la police !
14 Juillet : un défilé à l'économie, avec l'armée mexicaine
Publié le vendredi 26 juin
C'est un défilé light qui aura lieu le 14 juillet sur les Champs-Élysées : moins de troupes à pied, nettement moins de véhicules, une durée raccourcie de près de 20 minutes et pas d'«after» avec la suppression des rencontres entre les militaires et la population durant l'après-midi. Ce défilé est «marqué par l'engagement opérationnel et les tensions» sur les effectifs, explique-t-on dans les armées, très sollicitées par l'opération intérieure Sentinelle et les opérations extérieures. D'où la décision de mobiliser moins de militaires pour la parade du 14 juillet et de les libérer plus tôt.
Le nombre de "défilants" est ainsi réduit de 8% par rapport à 2014 et celui des véhicules de 27%. Le défilé, qui débutera dix minutes plus tard, devrait durer 1h25, contre 1h45 traditionnellement.
L'édition 2015 sera néanmoins marquée par trois temps forts : l'hommage aux Compagnons de la Libération, la présence de l'armée mexicaine et la participation des forces spéciales du ministère de l'Intérieur (GIGN, Raid et BRI).
Le 70e anniversaire de la victoire de 1945 sera commémoré au travers des Compagnons de la Libération, dont quinze sont encore en vie. Une dizaine d'entre eux devraient être présents sur la tribune officielle, aux côtés du chef de l’État. Dont, peut-être, Alain Gayet, le grand-père de Julie, la compagne de François Hollande. Les 21 unités de l'armée françaises qui sont Compagnons de la Libération seront présentes au travers de leur drapeau, ainsi que les 5 villes qui assurent désormais la direction de l'Ordre, dont l'accession est close depuis 1946. En ouverture, la patrouille de France défilera sous la forme de la Croix de Lorraine.
A l'occasion de la visite d'Etat en France du président Enrique Pena Nieto, l'armée mexicaine fera défiler 145 cadets des quatre armées (dont la Gendarmerie, formée avec l'aide de son homologue française) en ouverture des troupes à pied. Ils auront avec eux quatre rapaces (faucons et aigles), une tradition locale. L'entrée en France de ces oiseaux très fragiles n'a pas été sans poser de problèmes aux services vétérinaires... A noter que cette armée mexicaine est celle qui a vaincu la Légion étrangère à Camerone, en 1863.
Troisième moment important : la participation des forces spéciales du ministère de l'Intérieur (GIGN, Raid et BRI) qui ont été engagées dans la lutte contre les terroristes en janvier. Il s'agit d'une participation symbolique, 21 hommes au total, avec les trois drapeaux et les trois commandants des unités. D'autres unités participant à Sentinelle, comme le 41e régiment de transmissions de Douai, le premier engagé en janvier, seront là.
Pour le reste, peu de nouveautés si ce n'est les démineurs du ministère de l'Intérieur. Pas de chars Leclerc (trop cher) et dans le défilé motorisé, un accent mis sur l'artillerie, celle de l'armée de terre comme celle de l'armée de l'air avec un escadron de défense sol-air.
Le défilé sera clos par un saut de 12 parachutistes de l’École de troupes aéroportées de Pau.
Beau temps très probable sur le défilé : depuis sa nomination en août 2012, le général Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris et à ce titre grand ordonnateur du 14 juillet, n'a assisté à aucune cérémonie militaire sous la pluie ! Un record et un exploit lorsque l'on sait que François Hollande semble attirer les trombes d'eau. Mais ce 14 juillet est le dernier du général Charpentier.
Jean-Dominique Merchet
Page 8 sur 27