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Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/05

« Communiquer…oui mais sur l’essentiel »

 

Peu après la parution de témoignages dénonçant des violences faites aux femmes dans les armées, le ministère de la Défense a répondu par une communication tous azimuts. Pendant ce temps, l’opération Sangaris en République centrafricaine, qui concerne pourtant 2 000 soldats français, est l’objet d’une communication des plus discrètes.

Une féminisation qui fait la fierté du ministre

Dans son audition du 15 avril 2014 devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, présentant la situation des femmes dans les armées, monsieur Le Drian se félicitait que la France ait une des armées les plus féminisées du monde. Les femmes sont 60 000 au ministère de la Défense, représentant 40% du personnel civil et 15% du personnel militaire. Il déclarait que c’était là un grand motif de fierté !

Notons tout de même que derrière cette déclaration de façade, le ministre a rejeté toute trace d’omerta institutionnelle autour des cas de harcèlement sexuel constatés ces dernières années, heureusement rares et toujours sévèrement sanctionnés. Encore faut-il que les victimes, femmes ou hommes, portent plainte ; mais comment pourrait-il en être autrement de la part de militaires dont le courage permet d’affronter les situations les plus difficiles ? Dans sa communication, le ministre a annoncé la présence prochaine de femmes à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Chaque sous-marin ayant deux équipages, doit-on envisager de constituer à terme un équipage féminin au complet qui alternerait avec un équipage masculin évitant ainsi les inévitables problèmes posés par la mixité vécue plus de 60 jours en espace clos ?

Un engagement opérationnel qui rend muet le ministère

Cinq mois après le déclenchement de l’opération Sangaris et au vu des résultats obtenus, les Français ne comprennent toujours pas pourquoi notre pays s’est engagé si tard et avec si peu de moyens dans ce pays plus grand que la France, d’autant que les autorités politiques avaient connaissance, depuis le début, des exactions commises par les rebelles majoritairement tchadiens et soudanais de la Séléka. Nos concitoyens ignorent encore aujourd’hui le but exact que notre pays poursuit et la mission précise qui est confiée à ses soldats. Le flou domine. Dans ces conditions comment la Nation peut-elle soutenir son armée si le ministère n’explique pas, ne communique pas ou si peu ?

Nombre de militaires connaissant bien ce pays ont alerté puis dénoncé l’insuffisance des forces engagées au regard de la situation initiale et de son évolution.
Mais la suffisance de certains politiques et de leurs conseillers, se prévalant d’avoir passé quelques jours à Bangui, les a conduits à dénigrer ces experts militaires qui ont pourtant une solide connaissance de l’histoire tourmentée de ce pays et de la mentalité complexe de sa population.

Les forces françaises engagées en nombre insuffisant n’ont pas permis de désarmer les milices et de garantir simultanément la sécurité dans l’ensemble du pays. Les affrontements se durcissent rendant la sécurisation impossible sans le déploiement de nouvelles forces. En n’engageant que 2 000 hommes et des moyens aériens trop limités, la France n’est pas en mesure de contrôler efficacement ce pays et de stabiliser de façon durable la situation.

L’armée est l’instrument d’une politique qui se doit d’être cohérente

Or ce qui se joue en RCA et qui devrait être expliqué clairement aux Français, c’est la stabilité du pays et de la zone, la mise en place d’un Etat de droit et son développement économique. Il s’agit d’un engagement de long terme pour lequel la France a un rôle majeur à jouer. Les Français doivent comprendre qu’il est de leur intérêt d’accompagner ce pays si longtemps pillé et malmené ; c’est aussi le souhait des Centrafricains. Faiblement peuplée, dotée de ressources minières et agricoles importantes, la RCA possède les moyens financiers de son développement sous réserve de bénéficier initialement de l’appui de cadres civils et militaires.

Si la France n’assumait pas ses responsabilités vis-à-vis de ce pays dont la position centrale en Afrique est hautement stratégique, elle laisserait ses six voisins le dépecer, exacerbant ensuite des conflits entre ces prédateurs. Qu’adviendrait-il alors des pays d’Afrique centrale ?
Inversement une politique claire et déterminée de la France aux côtés de la RCA pourrait stabiliser cette région. Elle devrait inciter les membres les plus dynamiques de la communauté centrafricaine de France à investir et s’investir dans leur pays d’origine.Le ministre doit donc parler de Sangaris, du cadre politique et des dispositions qu’il envisage de prendre pour faire face aux difficultés que nos armées rencontrent par manque d’effectifs, insuffisance de moyens et défaillance du soutien.
Il faut d’autant plus en parler que la loi de programmation militaire prévoit de supprimer de nouveaux régiments en parfaite incohérence avec les carences constatées sur le terrain.
Si nos soldats font encore preuve d’un sens de la mission remarquable forçant l’admiration de tous, qui peut nier que l’armée déjà exsangue, en voie de paupérisation, se dissout chaque jour un peu plus dans des structures toujours plus complexes et démilitarisées ?

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)


Traduction

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