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Lettres de l’ASAF



 


Association soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY

75008 PARIS

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 2009

Lettre de l’ASAF 09/03

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

 « Formation et entraînement » 

 

 

L’armée française commence enfin à renouveler ses équipements majeurs qui datent pour l’essentiel de plus de 30 ans. Il est vrai qu’on s’acheminait vers un point de non retour qui aurait mis la France définitivement dans la « 2ème division » des grandes puissances. C’était donc un impératif absolu, et la réorganisation en cours des armées vise avant tout, à dégager les ressources nécessaires pour assurer leur financement. Aussi, la loi de programmation militaire 2009-2013 insiste-t-elle essentiellement sur l’effort fait au profit des équipements.

 

Pourtant la valeur d’une armée ne dépend pas seulement du type et du nombre de ses armes et matériels, c'est-à-dire de son « système d’armes ». Elle repose davantage encore sur la force morale et la formation de ses soldats ainsi que sur le degré d’entraînement de ses unités. 

 

Ce dernier aspect est fréquemment passé sous silence sans doute parce qu’il est plus  difficile à évaluer et à expliquer. Le plus souvent, d’ailleurs, il n’est fait état que du nombre d’hommes, comme de celui des chars, des avions ou des bateaux, mais le niveau d’entraînement est rarement évoqué. Rappelons-nous du qualificatif de « 4ème armée du monde » donné à l’armée irakienne en raison de ses effectifs pléthoriques et du nombre impressionnant de ses blindés, alors qu’elle n’était qu’une force destinée au maintien du régime de Saddam Hussein.

 

La formation d’un soldat français en 2009 n’a plus grand-chose de commun avec celle d’un poilu de 1914. Elle est très diversifiée et se poursuit tout le long de sa carrière. Elle vise en priorité à renforcer la résistance physique du jeune engagé, à lui donner les connaissances techniques élémentaires, mais aussi à développer son courage ainsi que son esprit d’initiative et de discipline. Cette formation initiale doit être poursuivie et actualisée, mais aussi complétée et adaptée à chaque niveau de commandement.

 

En outre, la formation d’aujourd’hui doit inclure la connaissance des différents milieux géographiques dans lesquels le soldat français est appelé à opérer : désert, montagne, jungle, zones urbanisées,…En fait, que l’on soit officier, sous-officier ou soldat, la part consacrée à la formation individuelle de base puis spécialisée représente environ 25% du temps de service. C’est considérable mais indispensable. 

 

Pour autant, une armée est loin d’être un simple « rassemblement » de soldats formés individuellement. C’est un  ensemble structuré, articulé et cohérent de « groupes », « d’unités », de « corps », de « formations », de différentes spécialités (infanterie, renseignement, hélicoptères,…) et armées (terre, air, mer), capables de combiner leurs moyens et d’agir de manière coordonnée en des lieux et à des moments déterminés en fonction de l’adversaire, pour mener à bien des missions de guerre.

 

Pour faire une comparaison avec le sport, il ne s’agit donc pas d’entraîner une équipe de onze très bons joueurs en vue d’un match de moins de deux heures sur une pelouse de quelques centaines de mètres carrés contre une équipe adverse que l’on a déjà rencontrée plusieurs fois. Il s’agit de préparer une force de plusieurs milliers d’hommes articulés en sous ensembles et capable de s’engager dans un milieu rarement connu, de jour comme de nuit, afin de mener  un combat « à mort »  sans arbitre et sans règle ; cela nécessite de mettre en œuvre non seulement l’adresse et le courage mais également des matériels et équipements très divers et souvent complexes, pendant des jours, des mois voire des années. 

 

Inutile d’insister davantage sur la nécessité d’un entraînement permanent, rigoureux et le plus réaliste possible - « la sueur épargne le sang » - pour pouvoir disposer à tout moment, de forces capables de s’engager dans des opérations de guerre avec succès et en limitant les pertes humaines.

 

En revanche, on est en droit de se demander si les maigres ressources dont disposent les armées pour cette fonction capitale de formation et d’entraînement, sont aujourd’hui suffisantes. Certes, elles permettent aux 3 000 militaires, qui partent tous les semestres en Afghanistan, de posséder un excellent niveau opérationnel, car ils bénéficient de la priorité des moyens matériels et financiers.

 

Mais pour ceux qui restent en France ou qui partent en mission sur d’autres théâtres aujourd’hui moins exposés, que reste-t-il ? Qu’en sera-t-il demain des soldats qui seront projetés sur court préavis dans un conflit meurtrier en Afrique ou au Proche Orient ? Comment préparer à l’imprévu ceux qui restent ? Comment motiver des soldats de métier s’ils n’ont pas les moyens de s’entraîner tout au long de leur contrat ? Comment croire qu’ils le renouvèleront à l’échéance ? Déjà, ne constate-t-on pas que la durée moyenne de service des militaires du rang se réduit chaque année ?  

 

Rappelons-nous qu’une armée professionnelle n’est pas une armée où les hommes sont engagés par contrat pour plusieurs années. Elle est avant tout constituée de soldats ayant un haut niveau de formation au sein d’unités très entraînées, tendues vers la recherche de la supériorité. Cette excellence a un coût financier qui ne doit en aucun cas être négligé car la médiocrité opérationnelle a un prix bien plus lourd, celui du sang.


Association soutien à l’armée française

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2009

Lettre de l’ASAF 09/02

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

 

«Les chiffres et les faits»

 

  

Le ministère de la défense diffuse ces jours ci un fascicule bilingue français anglais (pour l’OTAN ?) intitulé « les chiffres clefs de la Défense en 2009 ». Il indique que son budget est de 40,904 milliards (Mds) € dont 37,339 Mds € de crédit de paiement (CP) consacrés à la fonction « Défense » proprement dite, qui inclut également les pensions (!).

 

Le projet de loi relatif à la loi de programmation militaire 2009-2014, quant à lui, mentionne pour l’année 2009 un montant de CP de 29,65 Mds € exprimés en milliards d’€ 2008.  Il est précisé que ce montant restera le même en 2010 et en 2011. Il devrait ensuite légèrement progresser à 30,32 en 2012, 30,73 en 2013 pour atteindre 31,14 Mds € en 2014. Il est en outre prévu entre 2009 et 2011 des ressources exceptionnelles de l’ordre de 1 Md € par an provenant notamment de cessions dont la réalisation n’est pas assurée à ce niveau (fréquences radioélectriques, actifs immobiliers) !

 

Pour 2009, les chiffres passent « allègrement » de 40 Mds € pour le ministère de la défense à 30 Mds € pour les armées ; or c’est bien ce montant qu’il faut comparer avec ceux de nos alliés. Certes, nous devançons les Allemands qui consacrent 25 Mds € à leurs forces armées mais n’oublions pas qu’ils ne disposent pas d’armement nucléaire. Cependant, les Britanniques, que l’on nous cite comme référence à bien des égards, acceptent de consacrer à leurs armées environ 39 Mds €. Notre effort de défense rapporté à notre PIB est aujourd’hui de l’ordre de 1,7%. Il était le double dans les années 1960….

 

La réalité des chiffres n’est pas toujours facile à appréhender mais il est clair que la décroissance massive de notre effort de défense depuis plusieurs décennies contribue à affaiblir nos capacités opérationnelles au moment même où les menaces sont multiples et diffuses, où la France veut mener à juste titre une politique extérieure cohérente avec ses responsabilités au sein du conseil de sécurité de l’ONU et où de nouvelles puissances consentent un effort important au profit de leurs forces.

 

Même si, comme chaque année, le défilé militaire du 14 juillet a donné une image flatteuse de l’armée, il n’empêche que celle-ci souffre cruellement du manque de moyens. Les avions de transport Transall, vecteurs indispensables à la projection rapide de nos forces, sont à bout de souffle et leurs remplaçants A 400 M n’arriveront pas avant plusieurs années ; les hélicoptères de manœuvre Puma sont eux aussi en fin de course et les successeurs n’assureront pas le maintien à niveau des capacités aéromobiles pourtant indispensables dans les conflits actuels. Enfin, l’hélicoptère Tigre  et le nouveau véhicule de combat d’infanterie destinés à remplacer l’hélicoptère Gazelle  et l’AMX 10 P âgés de 40 ans, ne sont encore qu’au nombre d’échantillons. Dans les forces, le commandement est désormais obligé d’allouer les ressources disponibles aux seules unités prévues à court terme pour des engagements opérationnels au détriment de l’entraînement de l’ensemble des personnels, remettant ainsi en cause non seulement la conservation de leurs savoir-faire professionnels mais aussi leur motivation. 

 

Au moment où la France commémore l’anniversaire de son engagement dans la guerre le 3 septembre 1939 pour soutenir son allié polonais, faut-il rappeler que l’effort de réarmement important entrepris à partir de 1938, notamment au profit de l’aviation, a été trop tardif pour lui permettre de disposer d’une armée de l’air dotée de matériels performants et en nombre suffisant, de pilotes entraînés et d’infrastructures leur assurant les soutiens indispensables.

 

La préparation d’une armée ne s’improvise pas. Elle s’inscrit dans la durée et exige un effort constant de la part de la nation toute entière. De quel prix et de quelles terribles épreuves n’avons-nous pas payé cette faute il y a 70 ans ?


Association soutien à l’armée française 

18, rue de VEZELAY

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2009 

Lettre de l’ASAF 09/01

 

« Ne pas subir » (Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY)

  

«L’impact des mots»

 

 

On peut tout dire sur l'armée française puisque c'est une grande muette. Certains ne s'en privent pas et en particulier nos dirigeants. Ils ont raison; aucun syndicat n'ira manifester ou déclencher une grève. L' ASAF (Association de Soutien Armée Française), seule, est là pour rectifier le tir.

Des propos durs et blessants rapportés par la presse ont été tenus par de hautes autorités politiques françaises à l'encontre d'un sous-officier supérieur de l'armée à I'occasion  de I'incendie du camp de Carpiagne fin juillet. Ils ont suscité des réactions indignées non seulement de la communauté militaire mais également de la part de très nombreux  civils surpris par la violence des termes employes. Ce type de propos, s'il devenait récurrent, pourait entraîner une rupture de confiance durable entre I' Armée, et  les  responables  politiques, affaiblissant ainsi inutilement notre pays.

Un sous-officier supérieur, décoré tant sur le plan militaire que civil pour actes de courage, a commis une faute professibnnelle en estimant pouvoir s'affranchir d'une consigne relative à I'emploi des balles  traçantes. Il sera   sanctionné conformément  au règlement  et éventuellement condamné s'il s'avère  que  cette  faute  est  directement   la cause  de I'incendie.    L 'enquête  le dira. Pour autant, est-il acceptable qu'un haut responsable politique parle de "stupidité incroyable"?


Par ailleurs, cette même autorité s'étonne que les soldats s'entaînent l'été par des  températures supérieures à 30° ; mais ignore-t-il que la France  déploie des soldats en Afrique et en Afghanistan où la température est souvent bien supérieure et qu'une armée doit s'entrainer en permanence dans les conditions les plus proches du combat pour être toujours disponible et efficace ?

On ne peut manquer d'être surpris que pour un incendie de garrigue certes important mais qui n'a pas fait heureusement de victime, le chef du gouvernement ait jugé nécessaire de se déplacer.


N 'y a-t-il pas de problèmes plus importants  en France? Les plus hauts dirigeants de notre pays ne se discréditent-ils pas à intervenir dans des évènements qui ne sont pas de leur  niveau, à moins que leur objectif soit de répondre à I'urgence médiatique et de pouvoir ainsi faire preuve de fermeté devant l'opinion ? Pourtant des faits autrement plus graves n'ont entraîné aucune  réaction officielle comparable  notamment quand  il s'agissait d 'incendies volontaires et de destruction   massive  de véhicules  dans   certaines  banlieues.

 

L'armée est disciplinée et exemplaire tant dans l'exécution de ses missions de guerre et de service public que dans la conduite des réformes qui lui sont demandées. Et c'est dans la discrétion que, plus qu'aucune autre institution, elle sanctionne avec rigueur les fautes de ses membres. Les hommes politiques doivent-ils faire de la surenchère à bon compte ? Pour quel intérêt ?

 

L'armée est une communauté dont les membres sont liés par une véritable fraternité d'armes. Aussi l'imprécation lancée à l'un d'eux est perçue comme un affront fait à tous. Cette cohésion, elle la cultive car l'esprit de corps est un atout décisif au combat. Que de hautes autorités politiques tiennent de tels propos et c'est l'ensemble des membres de l'institution militaire qui est touché. Si tous ont conscience de la faute commise, aucun n'accepte ces paroles excessives qui conduisent nombre d'entre eux à douter de la capacité des responsables politiques à garder leur clairvoyance et leur sang froid dans des circonstances autrement plus graves.

 

Enfin, croit-on que les termes employés soient de nature à renforcer la crédibilité de l'armée et la confiance que lui porte la nation? Rappelons cependant que les personnels de la brigade des sapeurs pompiers de Paris et du bataillon des marins pompiers de Marseille ainsi que ceux des unités de la sécurité civile sont des militaires et que des centaines d'autres soldats participent chaque année à la lutte contre les incendies trop souvent criminels dans le sud de la France et en Corse ?

Il est vraiment consternant qu'un fait divers de cette nature ait pris une telle dimension en raison des déclarations excessives qui l'on suivi.L'ASAF souhaite que cesse cette forme de réprobation précipitée.


 

ASAF

 

-Association de soutien à l’armée française -

 

 

Association loi de 1901 créée en 1983, l’ASAF regroupe tous les citoyens qui estiment que l’armée doit demeurer au coeur de la nation, c’est à dire une priorité de l’Etat et une préoccupation des Français.

 

Indépendante de tout pouvoir, sans aucun caractère politique ou syndical, elle ne reçoit aucune subvention et s’exprime en toute liberté avec rigueur et sans polémique avec le seul souci de l’intérêt supérieur du pays.

 

Son but premier est de défendre l’honneur de l’armée et des soldats injustement mis en cause pour des actions ordonnées par les autorités politiques françaises et de marquer sa solidarité avec eux.

 

Aujourd’hui, elle poursuit cette mission de mémoire et de solidarité envers les soldats qui ont combattu et combattent pour la France et conduit une action d’information en direction de l’ensemble des citoyens pour lutter contre l’indifférence et l’ignorance sur les questions militaires.

 

Pour cela, elle diffuse chaque semaine, des informations, des explications et des réflexions, sous format électronique. En outre, elle adresse par courrier à ses adhérents, un bulletin trimestriel sur l’ensemble de ses activités et travaux.

 

Composée aujourd’hui de plus de 2 000 adhérents et bénéficiant du soutien et du concours de 330 associations, elle fait partie des « Grandes Instances du Monde Combattant » qui rassemble les 12 associations les plus représentatives de ce monde associatif. Par ailleurs, son président est le Délégué du « Cercle pour la Défense des Combattants d’AFN » qui rassemble plus de 800 000 anciens combattants d’AFN.

 

L’ASAF agit en étroite concertation avec les associations d’anciens combattants, les amicales et les autres associations qui contribuent à la diffusion de l’esprit de défense.

 

Si vous pensez que soutenir l’armée c’est servir la France, renforcer son indépendance et sa cohésion, alors lisez nous, relayez nos messages vers vos relations et aidez nous par vos témoignages, vos réactions, vos suggestions et votre soutien financier.

 

Vous pouvez faire un don à partir d’un euro et adhérer à l’ASAF pour 25 €.

 

ASAF - 18 rue de VEZELAY - 75008 Paris

 

Tél. /fax : 01 42 25 48 43

 

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https://www.asafrance.fr/


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