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Le cahier d'ordres

Éditorial du COMLE du Képi blanc N° 730.

Le cahier d'ordres est un vieil outil de commandement à la Légion, bien connu dans nos unités élémentaires. Il est en général bien utilisé. C'est un instrument simple et efficace qui a fait ses preuves. Il peut paraître curieux d'évoquer ce sujet dans un éditorial de Képi blanc, là où une directive de rappel semblerait mieux appropriée... C'est que, dans mon esprit, le cahier d'ordre s'inscrit dans un ensemble cohérent et complémentaire d'outils qui fondent le style de commandement à la Légion et qui ont pour objectif commun l'efficacité et la cohésion de l'unité ; il constitue de ce point de vue "un autre lien entre les hommes".

Je souhaiterais donc en rappeler quelques principes de bon sens et préciser diverses règles pratiques qui me paraissent devoir être appliquées.

Principes

Le cahier d'ordre est fait avant tout, comme son nom l'indique, pour donner des ordres ; pas pour délivrer des informations. Mais il n'est pas le seul outil pour ordonner les activités et les missions. C'est en fait un dispositif à trois "étages" qui doit fonctionner dans une compagnie ou une section :

  • l'emploi du temps (aussi appelé "progression") hebdomadaire permet d'orienter le calendrier des activités ; il découle des plannings mensuels et de la programmation régimentaire annuelle qui doivent être connus de tous ;
  • les notes de service sont destinées à organiser des missions plus complexes ou plus longues (sorties terrain, missions hors garnison...) nécessitant des mesures de coordination et des dispositions matérielles ;
  • le cahier d'ordres sert au quotidien à donner des ordres complémentaires ou à commander des missions particulières ; il est en quelque sorte le prolongement et la concrétisation des ordres donnés oralement au fi l de l'eau en cours de journée dans le but de préparer l'action suivante.

La précision et la clarté sont primordiales : les subordonnés doivent savoir exactement ce qu'ils auront à faire : lieu, horaire, tenue, tâche à conduire, moyens alloués. Le triptyque classique "un chef – une mission – des hommes" conserve sa pleine actualité.

La simplicité est de mise, en se rappelant que nombre de nos cadres sont non francophones et qu'ils ne saisiront pas nécessairement toutes les subtilités de la langue : il faut éviter les phrases à tiroir ou les mots compliqués.

La faisabilité est impérative : on n'ordonne que ce qui est faisable ! Et c'est bien sûr avant de donner des ordres que l'on s'assure que leur exécution est possible.

Le cahier d'ordres sert aussi à donner de la lisibilité aux subordonnés : ils savent ce qu'ils ont à faire, ils savent également ce que les autres ont à faire.

Il faut enfin se souvenir que le cahier d'ordres est un document officiel, un outil de traçabilité, qui fera référence en cas de litige ou d'accident, et dès lors que des responsabilités seront à établir. C'est à ce titre que le cahier d'ordres doit être émargé, ce qui permet de contrôler que chacun en a bien pris connaissance.

Quelques mesures pratiques

Le cahier d'ordres doit être rédigé en temps "utile". Idéalement, c'est en fi n de matinée que le commandant d'unité doit s'y atteler de manière à permettre à ses chefs de section d'anticiper et de préparer leur travail. Avec un corollaire : chacun d'eux doit passer en fi n de journée vérifier qu'il n'y a pas d'ordres de dernière minute, ce qui permet accessoirement un ultime contact avec le chef avant le "romper".

Les chefs de section rédigent eux-mêmes un cahier d'ordres qui doit traduire en termes "adaptés" les ordres reçus ; ces termes doivent être à la portée de leurs cadres sous-officiers et de leurs légionnaires. Ces cahiers d'ordres (d'unité et de section) doivent être mis en "lecture pour tous", dans un endroit connu de tous, accessible à tous.

Le cahier d'ordres ne doit en aucun cas devenir un document déshumanisé ordonnant mécaniquement une série de missions ; il doit au contraire tenir compte du style propre de l'unité et des caractères des cadres et légionnaires qui la composent. Le cahier d'ordres doit être beau et propre car il est souvent le reflet de la qualité du commandement : des ratures trahissent des doutes ou des hésitations ; mal tenu, il dénote un certain laisser-aller. Sa forme claire et aérée doit témoigner de la clarté de la pensée du chef.

Le cahier d'ordre doit enfin, et avant toute chose, traduire l'intention du chef ; il doit laisser la part à la subsidiarité, et ne pas devenir un "corset" trop étroit qui briderait l'initiative ou le dialogue.

Ces rappels sont (fort heureusement !) inutiles dans la majorité de nos unités. Mais il me paraissait important de formuler ces quelques réflexions sur l'emploi d'un outil qui est d'une certaine manière une illustration de notre style de commandement et de notre discipline.

Bonne lecture à tous

Général de brigade Alain BOUQUIN

 


Traduction

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