Éditorial Képi blanc N° 713 - juillet 2009
Avec le grave incendie provoqué le 22 juillet dans la périphérie de Marseille, une nouvelle fois, la Légion étrangère se retrouve à la une des médias ; et une nouvelle fois, ce n'est pas à son avantage.
On peut bien sûr croire à une loi des séries, à une simple suite malencontreuse de défaillances individuelles, relayée complaisamment par quelques redresseurs de torts mal intentionnés… Une telle manière de voir les choses ne serait ni responsable, ni utile à la Légion ; elle constituerait une attitude attentiste qui nous conduirait irrémédiablement à subir. I
l faut au contraire nous remettre en question et adopter une attitude proactive consistant à raisonner au niveau de l'institution toute entière, à nous livrer à une introspection profonde et à provoquer si nécessaire les remises en cause qui pourraient s'imposer. Depuis toujours, la Légion étrangère recrute des « hommes sans nom » venus de tous les horizons à qui elle offre une seconde chance et une possibilité d'intégration.
Nous savons bien que réussir l'amalgame d'hommes aux origines aussi disparates n'a rien d'inné et que ce recrutement atypique présente des risques. Mais jusqu'ici notre honneur a justement consisté à savoir transformer ces apparentes fragilités humaines individuelles en une force institutionnelle collective et cohérente et en un outil de combat performant.
La question fondamentale qui se pose à nous est finalement très simple : pour continuer à faire face efficacement à ce formidable défi d'intégration, comment poursuivre la transformation de la légion pour adapter son fonctionnement à son environnement en constante mutation ?
Dit autrement, et de manière illustrative, n'avons-nous pas tendance à vivre sur nos habitudes ?
Ne laissons-nous pas trop souvent la force des usages établis prendre le pas sur le contrôle qu'exige tout commandement, surtout quand le rythme est élevé ?
Nos procédures demeurent-elles adéquates aux nouveaux défis de notre monde, notamment en termes de communication et de gestion de l'information ?
Notre rigueur n'est-elle pas en train de devenir rigidité ?...
Notre « manière d'être » et notre « vivre ensemble » ont probablement vieilli : il s'agit de les redynamiser dans un contexte en pleine évolution, tout en étant capables de préserver ceux de nos fondamentaux qui restent nécessaires. Au-travers de ce vaste exercice d'analyse critique auquel je vous convie, l'objectif doit être triple : identifier nos éventuelles faiblesses structurelles, pour corriger ce qui doit l'être ; fiabiliser notre « système » Légion pour améliorer encore sa solidité et sa crédibilité ; in fine, regagner la confiance de nos chefs politiques et militaires, des élus, des citoyens… bref, la confiance de la nation, légitimement tentée au regard des incidents récents de douter de nous.
C'est évidemment un exercice qui n'est pas simple ; c'est aussi une action qui va requérir beaucoup d'humilité et d'impartialité. Je sais que je peux compter sur chacun d'entre vous pour mener à bien ce vaste chantier que je souhaite engager sans attendre. Sa réussite revêt, et je pèse mes mots, un caractère essentiel pour la Légion étrangère, en ce sens qu'il touche à ce qui fait l'essence et la raison d'être de l'institution : sa finalité opérationnelle et sa crédibilité en tant que force combattante.
Mais je suis aussi très confiant : nous saurons une fois encore démontrer la pertinence de nos choix, nos facultés d'adaptation, le sérieux de notre mode de fonctionnement et, par-dessus tout, la réalité de notre engagement au service de la France.
On peut bien sûr croire à une loi des séries, à une simple suite malencontreuse de défaillances individuelles, relayée complaisamment par quelques redresseurs de torts mal intentionnés… Une telle manière de voir les choses ne serait ni responsable, ni utile à la Légion ; elle constituerait une attitude attentiste qui nous conduirait irrémédiablement à subir. I
l faut au contraire nous remettre en question et adopter une attitude proactive consistant à raisonner au niveau de l'institution toute entière, à nous livrer à une introspection profonde et à provoquer si nécessaire les remises en cause qui pourraient s'imposer. Depuis toujours, la Légion étrangère recrute des « hommes sans nom » venus de tous les horizons à qui elle offre une seconde chance et une possibilité d'intégration.
Nous savons bien que réussir l'amalgame d'hommes aux origines aussi disparates n'a rien d'inné et que ce recrutement atypique présente des risques. Mais jusqu'ici notre honneur a justement consisté à savoir transformer ces apparentes fragilités humaines individuelles en une force institutionnelle collective et cohérente et en un outil de combat performant.
La question fondamentale qui se pose à nous est finalement très simple : pour continuer à faire face efficacement à ce formidable défi d'intégration, comment poursuivre la transformation de la légion pour adapter son fonctionnement à son environnement en constante mutation ?
Dit autrement, et de manière illustrative, n'avons-nous pas tendance à vivre sur nos habitudes ?
Ne laissons-nous pas trop souvent la force des usages établis prendre le pas sur le contrôle qu'exige tout commandement, surtout quand le rythme est élevé ?
Nos procédures demeurent-elles adéquates aux nouveaux défis de notre monde, notamment en termes de communication et de gestion de l'information ?
Notre rigueur n'est-elle pas en train de devenir rigidité ?...
Notre « manière d'être » et notre « vivre ensemble » ont probablement vieilli : il s'agit de les redynamiser dans un contexte en pleine évolution, tout en étant capables de préserver ceux de nos fondamentaux qui restent nécessaires. Au-travers de ce vaste exercice d'analyse critique auquel je vous convie, l'objectif doit être triple : identifier nos éventuelles faiblesses structurelles, pour corriger ce qui doit l'être ; fiabiliser notre « système » Légion pour améliorer encore sa solidité et sa crédibilité ; in fine, regagner la confiance de nos chefs politiques et militaires, des élus, des citoyens… bref, la confiance de la nation, légitimement tentée au regard des incidents récents de douter de nous.
C'est évidemment un exercice qui n'est pas simple ; c'est aussi une action qui va requérir beaucoup d'humilité et d'impartialité. Je sais que je peux compter sur chacun d'entre vous pour mener à bien ce vaste chantier que je souhaite engager sans attendre. Sa réussite revêt, et je pèse mes mots, un caractère essentiel pour la Légion étrangère, en ce sens qu'il touche à ce qui fait l'essence et la raison d'être de l'institution : sa finalité opérationnelle et sa crédibilité en tant que force combattante.
Mais je suis aussi très confiant : nous saurons une fois encore démontrer la pertinence de nos choix, nos facultés d'adaptation, le sérieux de notre mode de fonctionnement et, par-dessus tout, la réalité de notre engagement au service de la France.