Dans les bois dépouillés du long miracle vert
Sous les arbres muets par les bises tondus
J'aime d'un pas chagrin heurter les étendues
Où le silence dort sous les draps de l'hiver.
J'aime des soirs croulant aux horizons de feux
Le charme suspendu aux formes indécises
Qui rêvent sur la nuit et qui vivent du jeu
Des dernières lueurs que les ombres divisent.
J'aime ces crépuscules paresseux des matins
Ces chevelures de nuit aux parois des citernes
Et cette obscurité placide des tavernes
Accrochée aux pâleurs riantes des étains.
Que serait donc la voix du violon qui vibre
Sans la caresse pure des longs silences libres
Qui parlent mieux encore à l'âme d'Infini.
Et vous flambeaux ardents, esprits sans ombre,
Lumières obstinées dans les siècles bannis,
Que serait donc l'éclat de vos feux sans les ombres.
Légionnaire Alfred Olivier