AALEME

Légionnaire toujours...

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Poèmes

Elles nous attendent

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Partir, c'est courir un peu. Et à son retour,
Chacun n'aura de cesse qu'il n'est retrouvé femme,
A Carmen, José courra dès le premier jour,
Sans tambours ni castagnettes, mais beaucoup de flamme.


Siegfrid, outre-Rhin, retrouvera son Elsa,
Toute grâce et finesse entre ses nattes dorées.
Et qui, pour effacer tant de maudits ratas,
De tubercules légères saura le restaurer.

Mario et Gina, eux reprendront leur duo
Dans l'attente prochaine de joyeux bambini.
Leur pays est si riche en matière de Lollo,
Qu'ils auront des enfants à coup sûr bien nourris.

Et moi, je retrouverai Bichette, à mon jour,
Non pas que l'on m'ait attendu durant cinq ans,
Mais aux dix retrouvées comme à celles de toujours,
Je donnerai encore ce surnom chevrotant.

Georges JARDIN

Moi même

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De tulle blanc..... de tulle bleu....
Envolée de gaze légère,
Un ruban de soie au milieu,
C'est « son chapeau »   et....Sans manières.

Je vous dis qu'il est délicieux,
Posé crânement sur son front,
Ombrageant ses yeux malicieux....
Sur une « Rose »....Un « Papillon »....

Il a suffi que je m'approche
De ce bibi ensorceleur,
Pour que dans son frou-frou s'accroche,
Sans une hésitation « Mon Cœur » 

De tulle blanc.... De tulle bleu....
Il méritait un poème,
Comment ne pas être amoureux ?
C'est l'Amour ce chapeau...... Je l'aime

Sgt Robert d'Artois

Une corolle sur Béatrice

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IIls sont là, Paras, sanctifiés dans la fournaise,
Ceux de Saint Cyr, de Sidi bel Abbés, de Pau,
Ces soldats devenus gisants couverts de glaise,
Faisant front en refusant de courber le dos...
Mille corolles éclatent soudain dans un ciel rougi,
Puis s'étalent et fleurissent comme un champ au printemps,
Les vieux copains ont sauté, le Viet a bondi,
A Paris le Député va au Parlement...

C'est la boucherie, l'agonie, la fin des temps,
On se bat avec les mains, les morts font rempart,
Les balles trouent les chairs, se frayent un chemin sanglant,
L'Indochine toute entière prend deuil de son histoire...

Le silence s'est fait, terrible, oppressant, repu,
Comme une marée, les Jaunes ont envahi la piste,
Des Régiments entiers de Preux ont disparu,
Paras amoureux d'une fille nommée Béatrice...

Le vent en colère se lève et l'orage grondit,
Saint Michel de ses ailes recouvre d'une auréole,
Ceux qui, brevetés ou pas, sautèrent dans la nuit,
Pour l'honneur, la fidélité à une parole...

Bérets rouges, verts, bleus, une corolle pour Béatrice,
Le lendemain, la France étonnée, endeuillée,
Par mille corolles de blanc linceul sur Béatrice,
Apprit qu'à Ðiên-Biên-Phú, ils s'étaient sacrifiés...

Légionnaire Kurtmeyer - 13e D.B.L.E. - Mai 1969


Le combat de Camerone raconté en rimes...

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Nouvelle version

En 1863, dans une auberge au Mexique,
Se déroula un combat historique !
C'était le 30 avril exactement,
De 7 à 18 heures très précisément !

3 officiers et 62 hommes à 1 heure du matin
S'acheminent vers leur destin.
A Palo Verde pour faire le café se sont arrêtés
A ce moment les mexicains se sont manifestés.

Le capitaine Danjou, le carré fait former,
Pour la défense du détachement assurer.
Les charges de cavalerie sont repoussées
Et des pertes sévères à l'ennemi infligées.

Dans l'auberge de Camerone retranchés,
A 2000 mexicains les légionnaires se sont opposés
Pour les fixer, et l'attaque retarder,
Du convoi qu'ils voulaient appréhender.

Déterminé Danjou, capitaine légionnaire,
De Chalabre originaire,
A Milan, le mexicain, refusa sans hésitation,
Des légionnaires la reddition !

Vaillants, les légionnaires du détachement,
Avec leur chef firent le serment !
Jusqu'à la mort combattre pour sauver
Le convoi qu'à Puebla devait arriver.

Par la faim et la soif tiraillés,
Onze heures durant ils ont bataillés.
A la poitrine, Danjou à midi fut touché,
En combattant à la vie il fut arraché.

A quatorze heures , au cours de l'affrontement,
Vilain au front est frappé mortellement.
La souffrance, dans l'auberge en feu augmente,
Les légionnaires sont dans la tourmente.

A dix-sept heures, douze sont les résistants
Avec Maudet toujours vivants.
Le colonel Milan demanda alors la reddition,
Mais Maudet la repoussa avec indignation.

Plus tard, Maudet et cinq autres survivants,
Dont les noms sont les suivants :
Maine, Catteau, Wandel, Léonard et Constantin,
Firent face à l'ennemi dans cette espèce de fortin.

Leurs fusils sur l'ennemi déchargèrent
Et leur détermination démontrèrent,
A la baïonnette pour prouver
Que leur intégrité voulaient préserver.

Avec deux camarades Maudet fut éliminé
Et Maine sur le point d'être exterminé.
Mais un officier mexicain s'interposa
Et la soumission à Maine proposa.

Pour l'acceptation de la reddition,
Maine accepta à la condition,
Que les blessés soient relevés
Et leurs fusils conservés.

Trois cents morts et autant blessés,
Furent les pertes des mexicains surclassés.
Jusqu'au bout le serment fut tenu
Et le convoi à bon terme est parvenu.

Le nom de Camerone est inscrit désormais
Sur le drapeau du Régiment Étranger à tout jamais.
Et en lettres d'or sur les murs des Invalides
Les noms des trois officier intrépides.

Un monument sur les lieux du combat fut érigé,
Il porte un texte ainsi rédigé :

ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTE
OPPOSES A TOUTE UNE ARMÉE
SA MASSE LES ÉCRASA
LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE
ABANDONNA CES SOLDATS FRANÇAIS
LE 30 AVRIL 1863
A LEUR MÉMOIRE LA PATRIE ÉLEVA CE MONUMENT.

Ancien légionnaire Antoine GIARMOLEO dit le calabrais.


« Que dire à un jeune de 20 ans »

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Quand on a connu tout et le contraire de tout,
quand on a beaucoup vécu et qu’on est au soir de sa vie,
on est tenté de ne rien lui dire,
sachant qu’à chaque génération suffit sa peine,
sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause
font partie de la noblesse de l’existence.

Pourtant, je ne veux pas me dérober,
et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci,
en me souvenant de ce qu’écrivait un auteur contemporain :

«Il ne faut pas s’installer dans sa vérité
et vouloir l’asséner comme une certitude,
mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère».

A mon jeune interlocuteur,
je dirai donc que nous vivons une période difficile
où les bases de ce qu’on appelait la Morale
et qu’on appelle aujourd’hui l’Ethique,
sont remises constamment en cause,
en particulier dans les domaines du don de la vie,
de la manipulation de la vie,
de l’interruption de la vie.

Dans ces domaines,
de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir.
Oui, nous vivons une période difficile
où l’individualisme systématique,
le profit à n’importe quel prix,
le matérialisme,
l’emportent sur les forces de l’esprit.

Oui, nous vivons une période difficile
où il est toujours question de droit et jamais de devoir
et où la responsabilité qui est l’once de tout destin,
tend à être occultée.

Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,
il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine.
Il faut savoir,
jusqu’au dernier jour,
jusqu’à la dernière heure,
rouler son propre rocher.
La vie est un combat
le métier d’homme est un rude métier.
Ceux qui vivent sont ceux qui se battent.

Il faut savoir
que rien n’est sûr,
que rien n’est facile,
que rien n’est donné,
que rien n’est gratuit.

Tout se conquiert, tout se mérite.
Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.

Je dirai à mon jeune interlocuteur
que pour ma très modeste part,
je crois que la vie est un don de Dieu
et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît
comme l’absurdité du monde,
une signification à notre existence.

Je lui dirai
qu’il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves,
cette générosité,
cette noblesse,
cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde,
qu’il faut savoir découvrir ces étoiles,
qui nous guident où nous sommes plongés
au plus profond de la nuit
et le tremblement sacré des choses invisibles.

Je lui dirai
que tout homme est une exception,
qu’il a sa propre dignité
et qu’il faut savoir respecter cette dignité.

Je lui dirai
qu’envers et contre tous
il faut croire à son pays et en son avenir.

Enfin, je lui dirai
que de toutes les vertus,
la plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres
et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres,
de toutes les vertus,
la plus importante me paraît être le courage, les courages,
et surtout celui dont on ne parle pas
et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.

Et pratiquer ce courage, ces courages,
c’est peut-être cela

«L'Honneur de Vivre»

CBA ELIE DENOIX DE SAINT MARC


Dialogue du sang

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-  Prends ton fusil contre ton cœur, et le soleil
de mon regard sous ta paupière. A l'acier bleu
crispe tes doigts durs et noueux. Verse ton sang
au prix du mien. Voici trente deniers d'argent....

- Trente deniers. Pour notre amour assassiné,
pour nos derniers combats, pour ton corps refusé,
pour la mort de tes yeux et l'espoir sacrifié
à la conquête d'autres cieux. Trente deniers....

- Prends mon courage et mes regards. Sous les soleils
des lendemains jette aux quatre vents de l'oubli
les chers deniers de la tendresse. Et si plus tard
tu me reviens, verse mon sang au prix du tien.

SCHUTZE-LORMEAU

Lettre de Colette à son légionnaire...

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La prière de l'ancien légionnaire

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A mon réveil chaque matin
Je lis une page de prières en latin
 Le moment est solennel
Pieusement je m'adresse à l’Éternel.

La rémission des pêchés dans l'oraison
Je lui demande kyrie eleîson.
Tous ses bienfaits j'apprécie
Reconnaissant je le remercie.

Je ne demande rien pour moi à l’Éternel
Ni même un secours exceptionnel.
Ma foi envers le Créateur est constante
Tous les jours plus persistante.
 
Ni la gloire, ni la fortune pour moi je ne sollicite
Ma prière est bien explicite.
Humblement  toujours avec persévérance
je m'adresse au Créateur avec insistance.

Pour que ma foi ne défaille
Pour que le doute ne l'assaille,
Je prie aussi les Saints intercesseurs
De m'accorder leurs faveurs.

Intercéder pour moi auprès du Créateur
Éternellement je serai son serviteur.
Ma confiance au Ciel est sans limite
Doxologies dans la journée je récite

Pour des milliers de siècles à venir
Plus de conflits et la paix garantir
Éternellement l'entente cordiale
L'instaurer durable et totale.

Pour mes camarades morts au combat je supplie
Le ciel, et auprès des Saints je multiplie,
Mes interventions pour que leur repos soit éternel
Et leurs âmes dans un milieu confraternel.

Honneur et Fidélité est la devise
Que la tradition légionnaire pérennise.
Si cela s'avérait nécessaire
Je redeviendrais légionnaire

Si un danger pour la paix se faisait sentir
Sans hésitation je suis prêt à m'investir.
Mes frères d'armes je soutiendrais
A leur coté les armes je reprendrais.

ancien légionnaire
Antoine GIARMOLEO
dit le calabrais

La Jolie Daï

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Connaissez-vous la jolie Daï ?
Son noir chignon, son blanc kékouan
Je l'ai croisée hier à Hanaï
C'est la fille du vieux  Luang,
Elle a les yeux comme du velours
Et moi mon sang... n'a fait qu'un tour...
J'ai pris ma douche à la kabat
Mis mon beau short et blanc kébour
Pour la retrouver près du  bac...
Afin de lui parler d'amour !
Connaissez-vous la jolie Daï ?
Elle cuit mon riz, prépare mon thé
Tue les moustiques, chasses les tacots
Maintenant aussi à My Khé...
Nous partageons mon lit picaud !
Elle prend la garde au mirador,
Allume ma lampe quand tombe la nuit
Brûle de l'encens quand je m'endors...
Mais me réveille au moindre bruit.
Connaissez-vous ma jolie Daï
Son noir chignon, son blanc ?
C'est elle qui un jour vers Than Thaï
Alors que j'allais... droit devant,
Voyant la grenade et le fil,
M'a arrêté au bon moment ! (Comme le dit une belle chanson.)
Je l'aimais bien mon Annamite
Mais le séjour se terminant,
Il a fallu que l'on se quitte...
Cela s'est fait très simplement,
Un beau ruban à son chapeau,
Elle est venue jusqu'au bateau.
Longtemps elle a agité sa main...
Moi j'ai pleuré comme un gamin !

Ex Maréchal des Logis-chef LOMBARD
1er REC
Commencé en 1951, terminé et revu en 1983.

Thi-Bâ

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Flexible flanc mat sous le corsage d'indienne au nœud lâche
elle s'exile d'un regard trop prompt
vers le camaïeu d'horizons liquides.

Je souffle : Thi-Bâ !
Une fossette ensoleille sa joue ; deux virgules inverses
ponctuent son râble de batracienne
qu'emprisonne
un écheveau de reflets moirés :
Passe ton chemin soldat !
De la berge, je la respire. Elle
à l'odeur métisse de bétel et de mangue.

Délicate ondine de proue
greffée à l'amphore des hanches
son buste
émerge de la rizière.
Nhà-qué ou princesse ? Qui le sait soldat ?
A tes souhaits !
Sous laile d'ombre
D'un chapeau de fibres tressées
Luisent
Des yeux qu'on dirait peints sur soie.
Le ciel et l'eau, mêlant leurs ocres
fardent sa paupière
Je dis : Thi-Bâ ! Vive, elle se détourne.

Qu'espérer d'une nymphe
Toute à l'éploiement de son aile ?…
Le corsage respire à petits frissons
attentive, la nuques est envers de regard
les cuisses, la main qui tend dessinent un sillage d'intentions.
Elle a décoché, j'en jurerais ce mince sourire à dents crues :
On verra, soldat ! Le temps va !
Quand ?…
Je crie Thi-Bâ !… Elle passe …
Nonchalante, la traîne d'onde
touche mes pieds nus
les recouvre.

Jean-Marie SELOSSE - 1985


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Traduction

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