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Légionnaire toujours...

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1931

L'Homme libre 02/07/1931

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La Légion étrangère à Vincennes

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L'Homme libre 02/07/1931









L'Echo de la F.A.R.A.C. 1931/07

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« LA LEGION » : Procès-verbal de l'Assemblée générale ordinaire du 13 juin 1931.

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L'Echo de la F.A.R.A.C. 1931/07

« LA LEGION »

Procès-verbal de l'Assemblée générale ordinaire du 13 juin 1931.

L'Assemblée générale est déclarée ouverte à 21 heures par le Président Maurer, assisté de tous les membres du Conseil d'administration, exceptés les camarades Franckenberg et Perfetti.

Le Président, avant de donner la parole au Secrétaire général, adresse ses souhaits de bienvenue au général Boulet-Desbareau, qui remercie par une allocution pleine de bonté et d'affection pour ses anciens légionnaires qu'il a eu l'honneur de commander comme colonel du 1er étranger, de 1920 à 1925. Le Président salue également le camarade et Mme Walter qui, de passage à Paris, ont bien voulu assister à la réunion; le camarade Isenmann, de la société de Bâle et enfin le maître Pourquet, l'auteur du monument inauguré à Bel-Abbès à la mémoire de nos glorieux morts, qu'il félicite du titre de « Légionnaire honoraire» qui lui a été conféré par l'ordre du 1er régiment étranger, en date du 1er juin 1931, sur sa demande il est aussitôt inscrit comme membre honoraire de la société.

Le camarade Heumann venant de faire son entrée et arrivant en droite ligne de Saïgon (Cochinchine), le Président lui adresse le salut amical de l'Assemblée tout entière et Heumann, très sensible à cette marque de sympathie, remercie le Président de sa fidèle amitié.

Le Secrétaire général donne lecture du procès- verbal de l'Assemblée générale du 11 mai 1930, qui est adopté sans observation. 11 est procédé à l'appel nominal des sociétaires; se sont excusés, les camarades Wetzel, Maladry, Saladieff, Bois, Gotthelf, Donbel, Fountaine, Hirtz, Honigmann et Donse, ce dernier avec un don de 50 francs pour la Caisse de secours immédiats.

Le Président invite l'Assemblée à se joindre à lui pour envoyer, au cours d'une minute de silence, une pensée affectueuse à tous nos chers morts. Cette pieuse manifestation terminée, il prononce l'allocution suivante:

« Mon Général, Mesdames, Chers Amis,
« Tout en respectant les usages, tout en me. conformant à l'ordre du jour, rassurez-vous, je serai bref, car notre chère société, tout comme les peuples heureux, n'a pas d'histoire et d'ailleurs la communion de nos pensées est si étroite, nos actes si naturels et notre raison d'être si élevée, qu'il suffit de nous regarder pour nous comprendre. « Cependant, et sans vouloir anticiper ni sur le rapport moral, dont lecture vous sera donnée dans quelques instants par le Secrétaire général, ni sur la situation financière que vous exposera notre Trésorier général, laissez-moi simplement vous dire que, grâce à l'esprit qui vous anime tous, nous pouvons envisager l'avenir de notre chère société avec une tranquillité parfaite.

« Voyez-vous, mes chers amis, et loin de moi l'idée de vous flatter, la Légion est toujours partout et chaque fois qu'on fait appel à son dévouement, on est sûr de sa réponse affimative; à tout et en toutes circonstances, elle répond invariablement « Présent! » je vous en remercie et, je puis bien vous l'avouer, j'en suis très fier, non seulement comme votre Président, mais également comme Président de la F. A. R. A. C. Car, sans vous en douter, vous occupez, de par votre bel esprit, votre discipline toute amicale et votre amour pour la France une place vraiment enviable dans notre grande famille fédérale.

« Et, depuis les Congrès tenus à Paris, en octobre et, tout dernièrement, à Sidi-Bel-Abbès, une nouvelle famille vous est dévolue puisque l'Union des Sociétés d'Anciens Légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger est définitivement constituée et, pour mon compte, je suis certain de son avenir.

« Et puisque l'occasion m'est offerte, je félicite le général Boulet-Desbareau du beau travail qu'il a fait pendant les cinq années qu'il a commandé le 1er étranger; son action bienfaisante a certainement été imitée par les valeureux chefs des autres régiments étrangers
et sûrement par le vaillant colonel Rollet qui, après avoir commandé pendant la plus grande partie de la grande guerre le régiment de marche de la Légion avec une énergie qui a fait l'admiration de l'armée tout entière, lui a succédé et qui, aujourd'hui, général et inspecteur de la Légion étrangère, peut faire rayonner son esprit « légionnaire» sur l'ensemble des cinq régiments, comme les branches d'un arbre séculaire rayonnent sur le sol qu'elles abritent.

« Enfin nous avons un protecteur puissant en la personne du général Stuhl, sénateur de la Moselle, qui, natif de la Lorraine annexée, est venu à la Légion comme tous les Alsaciens et Lorrains pour se soustraire au service militaire allemand et qui, après avoir été nommé successivement caporal et sergent partit au Tonkin et fut nommé sous-lieutenant à Formose. Aujourd'hui, et malgré sa brillante carrière militaire, malgré la situation prépondérante qu'il occupe dans les grandes Commissions de l'armée et des Finances au Sénat, il n'a pas oublié sa chère Légion, bien au contraire; il met tout son cœur, toute son activité et toute sa puissance au service de ses anciens frères, d'armes et c'est pour moi un devoir très agréable de lui offrir, au nom de la Légion toute entière, avec notre gratitude respectueuse, l'expression de notre inaltérable dévouement.

« Mes chers amis, continuons à nous rendre dignes de nos anciens afin de pouvoir, à notre tour, servir d'exemple aux jeunes et ainsi le Flambeau de la Légion se transmettra de génération en génération au profit de la France, la Patrie des Patries. »

La parole est donnée au Secrétaire général pour la lecture du compte rendu moral qui retrace l'activité et la vitalité de la société pendant l'exercice écoulé et qui se termine par le cri : « Vive la Légion! » lancé de toutes ses forces par son auteur.

Le camarade Carcket, Trésorier général, lui succède pour donner lecture de son compte rendu financier duquel il résulte les chiffres suivants.

Caisse mutualiste
En caisse au 1er janvier1930                        652.75
Cotisations et recettes au cours de l'année  4.203 »
4.855.75
Dépenses de toutes sortes                       4.659.75
Excédent de recettes                                196.40
4.855.75
Portefeuille au 1er janvier 1930.               30.537 64
Portefeuille au 1er janvier 1931.              32.344 52
Plus-value pour 1930.                             1.806.88

Caisse de secours immédiats
Solde en caisse au 1er janvier 1930           2.853.65
Recettes au cours de l'année.                   1.342.80
4.196.45
Secours distribués pendant exercice.        1.419.70
Solde en caisse au 1er janvier 1931           2.776.75
4.196.45
Le camarade Somekh, en sa qualité de Président de la Commission de contrôle, done lecture de son rapport d'où il résulte que les comptes du Trésorier général sont tenus avec un soin au-dessus de tous éloges et aussitôt le Président met aux voix l'adoption de ces conclusions et le rapport financier est adopté par acclamations.

Le Président remercie le camarade Corcket, Trésorier général, son adjoint, le camarade Darvaux, le camarade Somekh et la Commission des finances et en profite pour adresser ses remerciements à tous les collaborateurs du Comité directeur, grâce au dévouement desquels la société a pu réaliser tant dans le domaine moral que dans l'ordre financier les résultats annoncés.

Sur la proposition du Comité directeur, il est procédé à la radiation des camarades dont les noms suivent et ce en conformité de l'article 69 des statuts: Podaway Joseph, 657 — Gerechter, 664 - Hanania, 669 — Urewitock, 689 — Zéconnoff, 715 — Lubiuski, 726 — Teslutschenko, 736 — Eisenberg, 739 — Hausmann, 741 — Tcharstchkine, 746 — oJloudeff, 749 — Tourine, 752 — Dumont, 765 — Rebalko, 756 — Boutron, 770 — Acounis, 771 — Popoff, 773 — Astachoff, 774 — Belousoff, 775 - Rougeon, 778 — Mirotchenko, 779 — Adam, 780 — Schattelez, 783 — Kasriels, 784 — iFlaretoff, 786— Bertin, 787 — Mendlowitz, 789 — Denichefsky, 793 — Kolimstchenko, 794 — Mazouin, 795 — Heure, 797.

Le Comité directeur étant arrivé à l'expiration de son mandat, il est procédé aux élections du nouveau Comité directeur.

Sont réélus à mains levées pour une nouvelle période de trois années : Président, le camarade Maurer; Vice-Présidents, les camarades Mader, Hildibrand et Kauffmann auxquels est adjoint un quatrième Vice-Président en la personne de Favre du Trembley, déjà membre du Comité directeur; Secrétaire général et adjoint, les camarades Van Grasdorf et Cuérel; Trésorier général et adjoint, les camarades Corcket et Dorvaux; Membres, les camarades Schmid, Mainz, Baudson et Sauer, ce dernier est désigné comme portedrapeau. Les camarades Franckenberg et Perfetti ne s'étant pas représentés, il y a lieu de les remplacer; trois candidats sont en présence, les camarades Fritsch, Lévy et Wetzel; il est procédé au vote par bulletins secrets dont le résultat est le suivant: Fritsch, 55 voix; Lévy, 37 voix; Wetzel, 36 voix, plus 5 bulletins blancs; par conséquent, le Président proclamme comme membres du Comité directeur pour trois années les camarades Fritsch et Lévy et l'Assemblée ratifie ce choix par des applaudissements nourris. Le Président félicite les nouveaux élus et se porte garant de leur dévouement.

Du fait de l'entrée de Fritsch au Comité directeur, il est remplacé à la Commission de contrôle par le camarade Boire; il en résulte que la dite Commission est composée des camarades Someckh, Président; Erlacher et Boire, Membres. Sont désignés comme visiteurs pour le deuxième semestre les camarades Bibikoff, Blachère et Geza, qui tous trois seront avisés par le secrétariat général.

Délégués à la F. A. R. A. C. les camarades Mader, Van Grasdorf et Schmid.

Deux dons de 100 francs chacun sont remis au Trésorier général par des camarades qui désirent garder l'anonymat et le Président les remercie chaleureusement.

Le Président remet au Vice-Président Kauffmann, aux applaudissements de l'Assemblée, le brevet du Nicham-Iftikar au grade de chevalier et lui renouvelle ses félicitations.

Un pressant appel est fait auprès de tous les camarades pour le pèlerinage sur la Tombe du Soldat Inconnu, organisé par la F. A. R. A. C. pour le dimanche 28 juin et une somme de 50 francs est votée pour la contribution de la société à l'achat de la couronne fédérale.

Le Président informe l'Assemblée que l'Union fondée à Sidi-Bel-Abbès compte déjà vingt-sept sociétés dont vingt-trois fondatrices et donne la composition de son Comité directeur, élu pour quatre années: Président, Maurer; Vice-Présidents, Mader et Hildibrand, de Paris; Rambaud, de Marseille; commandant Bernot, de Metz; Debelle, d'Oran; Chauvet, de Rabat et Heger, de La Chaux-de-Fonds; Secrétaire général et adjoint Schmidt et Someckh, de Paris; Trésorier général et adjoint, Corcket et Wetzel, de Paris.

Il est décidé que la réunion de juillet aura lieu comme d'habitude, par contre les réunions d'août et de septembre sont supprimées; cependant le Comité directeur tiendra ses réunions pendant les deux mois de vacances.

Le Président a le très profond regret de faire connaître à l'Assemblée le décès du cher camarade Talon, ancien membre de la société et Président de la société de Reims, et il invite tous les camarades libres lundi, le 15 courant de se trouver à 15 heures au cimetière de Saint-Denis afin de se joindre à lui et au drapeau pour rendre un dernier hommage au cher disparu; s'offrent aussitôt, avec le camarade Sauer, porte drapeau, les camarades Schmid, Buchholtz, Boire, ces derniers avec leurs autos

Enfin le camarade Van Grasdorf expose dans tous les détails la sortie champêtre fixée au 5 juillet. Le Vice-Président Mader rend compte de la cérémonie qui s'est déroulée à Versailles le 31 mai et où il a eu la joie de retrouver le général Perrault, qui fut autrefois son chef.

Le Président fait un rapide compte rendu de la réunion de la Salle Wagram: « Pour ou contre la Légion étrangère ».

De nouvelles adhésions sont enregistrées, de nombreux secours distribués et, plus rien n'étant plus à l'ordre du jour, l'Assemblée générale est déclarée close et la séance levée à minuit.

Le Secrétaire général : VAN GRASDORF.


Le Figaro. 07/06/1931

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Le prince de Monaco caporal honoraire dans la Légion étrangère.

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Le Figaro. 07/06/1931

Le prince Louis de Monaco vient d'être nommé caporal honoraire du 1er régiment étranger, dont le dépôt est à Sidi-Bel-Abbès. Le souverain en a été avisé par le colonel commandant le régiment, dans lequel il a servi. On sait que le prince Louis, qui est général de l'armée française, fit presque toute sa carrière militaire dans nos troupes d'Afrique.

Au mois de mars dernier, il fut invité à assister aux diverses cérémonies qui furent organisées à Sidi-Bél-Abbès à l'occasion du centenaire de la fondation de la légion étrangère. C'est à la suite de ces fêtes que le colonel du 1er régiment étranger vient d'envoyer les galons de caporal honoraire au prince Louis.

De son côté, le souverain, par une ordonnance promulguée hier au Journal officiel de la principauté, vient de nommer grand officier de l'ordre de Saint-Charles le général de brigade Paul-Frédéric Rollet, inspecteur de la Légion étrangère à Sidi-Bel-Abbès.


L'Echo de la F.A.R.A.C. 1931/06.

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« LA LEGION » : Compte rendu de la réunion mensuelle du 9 mai 1931.

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L'Echo de la F.A.R.A.C. 1931/06.

 

« LA LEGION »

Compte rendu de la réunion mensuelle du 9 mai 1931.

 

La séance est ouverte à 21 heures, sous la présidence du camarade Mäder, vice-président, en l'absence du président Maurer en tournée au Maroc; excusés les camarades Favre du Trembley, Dorvaux, Brandt et Maladry, ce dernier malade.

La parole est donnée au secrétaire général pour la lecture du procès-verbal de la réunion mensuelle d'avril qui est adopté sans observations.

Lecture du courrier par le président de séance et notamment d'une lettre du camarade Walter qui adresse à tous son salut fraternel.

Le camarade Van Grasdorf, en sa qualité de président de la commission des fêtes, après entente avec le Conseil d'administration, soumet à l'assemblée un projet de fête champêtre qui pourrait se réaliser l'un des dimanches du mois de juin et, après approbation, ce projet est envoyé à l'étude de la commission qui fera connaître en temps voulu etpar circulaire individuelle toutes les conditions de réalisation.

Le camarade Schmid, secondé par le camarade Van Grasdorf, fait un compte rendu très fidèle des fêtes qui viennent de se dérouler à Sidi-bel-Abbès à l'occasion du centenaire de la création de la Légion étrangère — son enthousiasme est sans borne et le souvenir en sera inoubliable. Impossible de décrire ce que furent ces quelques journées passées au milieu de la Légion, dit-il, mais pour bien me faire comprendre, je tiens à procéder par ordre.

D'abord, la délégation de la Société de Paris était composée: du président et Mme Maurer, M. et Mme Wetzel, M. et Mme Walter, les camarades Kauffmann, Van Grasdorf, Schmid, Fritsch, Sauer avec le drapeau, Ilirtz et Rodatz auxquels s'étaient joints, quoique président de la Société de Nantes le camarade Barutaud et Mme. Partie de Paris vendredi soir 24 avril, elle arriva à Marseille samedi matin pour s'embarquer le même jour à 16 heures sur le Président Dal Piaz et arriva sans incident le lundi matin à Oran. Départ d'Oran à 9 h. 1/2 en autocar pour arriver à Sidi-bel-Abbès à 11 h. 1/2, où elle fut reçue devant la cour du quartier par le général Rollet. Aussitôt, les cantonnements furent assignés à chaque délégation, car il faut vous dire, mes chers camarades, que 27 sociétés avaient envoyé des délégations et que l'effectif de celles ci était de 252 délégués.

Le reste de la journée de lundi fut consacré à l'installation et aux visites du village nègre. Mardi, flânerie au quartier, en ville et dans les environs.

Mercredi, rassemblement de toutes les délégations avec drapeaux dans la cour du quartier et départ à 15 heures musique en tête pour le monument aux morts des enfants de Sidi-bel-Abbès, où notre président, au nom de l'Union des Sociétés d'anciens légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger, déposa une couronne.

Sonneries, Marseillaise et discours du maire de Sidi-bel-Abbès en présence du gouverneur de l'Algérie, du maréchal Franchet d'Esperey, des généraux Guillaumat, Vandenberg, George, Daugan, Suthl, sénateur de la Moselle, le prince de Monaco, etc. sans oublier les légionnaires de toujours, les généraux Lamiable, Collombat et Théveney et les colonels Szarvas et Forey.

Retour au quartier, toujours musique en tête et dislocation. Le même soir, réception à la gare des détachements avec musique des 2e, 3e, 4e et 5e Étrangers, salut aux drapeaux et retraite aux flambeaux monstre par tous les détachements et les quatre musiques avec tambours, clairons, fifres, cors et trompettes.

Jeudi matin, à 8 h. 1/2, inauguration du monument élevé dans la cour du quartier à la mémoire des glorieux morts de la Légion au cours de cent ans, en présence des détachements avec drapeaux et musiques des cinq régiments, de toutes les hautes personnalités et de toutes les délégations des Sociétés d'anciens légionnaires.

Moment solennel, merveilleux, inoubliable : sur un geste du général Rollet, inspecteur de la Légion étrangère ,qui a été l'inspirateur, le créateur et l'animateur de ces fêtes grandioses en même temps que l'initiateur et l'âme du monument, le drapeau qui recouvre cette œuvre magnifique tombe et alors apparaît dans toute sa splendeur le chef-d’œuvre digne de tous ces braves qui, du monde entier, sont venus apporter à la France, leur patrie d'adoption, le concours de leur jeunesse et de leur sang.

Les quatre cliques sonnent aux champs; les quatre musiques attaquent la Marseillaise, le soleil ardent est de la fête, une escadrille d'avions sillonne l'azur, les cœurs battent à l'unisson, l'émotion est à son comble et dès que les musiques se sont tues, le colonel Forey monte à la tribune pour lire son discours. Le colonel Nicolas, commandant le 1er régiment, lui succède et tour à tour prennent la parole le président Maurer au nom de l'Union, le président du Conseil général au nom du département d'Oran, le maréchal Franchet d'Esperey au nom du ministre de la Guerre et le Gouverneur général de l'Algérie au nom du gouvernement.

J'ai l'honneur et la faveur de vous donner ci-dessous le discours en entier prononcé par notre cher président, au nom de toutes les Sociétés d'anciens légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger :

Monsieur le Gouverneur général Monsieur le maréchal,
Mon général,
Mesdames et chers amis,

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme,
Ouvre le firmament !
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme,
Est le commencement.

Maintes fois déjà j'eus le de triste privilège rappeler aux vivants le souvenir de nos chers morts; maintes fois j'eus le cœur serré en glorifiant dans des cérémonies com- me celle-ci le culte de nos glorieux disparus; mais jamais je n'ai été aussi ému que devant ce monument élevé à la gloire de nos frères d'armes grâce à l'initiative généreuse et de piété fraternelle de MM. le général Rollet et le colonel Forey auxquels j'offre tant en mon nom qu'au nom de l'Union des Sociétés d'anciens légionnaires de France des Colonies et de l’Étranger, l'expression de notre profonde et respectueuse gratitude.

Oui, messieurs, nous honorons aujourd’hui, et la France toute entière est de cœur avec nous, la mémoire à jamais impérissable de tous ces chers glorieux disparus, qui de toutes les parties du monde ont ap- porté à leur patrie d'adoption le concours de leur jeunesse et de leur sang. Ils n'ont pas craint de pousser leur abnégation jusqu'au sacrifice suprême; ils se sont immortalisés car leur gloire est sans pareille et leurs frères d'armes, anciens comme nouveaux, sont réunis aujourd'hui pour leur rendre, dans une communion étroite de pensée, le solennel hommage de gratitude et de souvenir.

Ah! combien il serait souhaitable que le sacrifice suprême de tous ces héros anonymes soit enfin compris par toutes les mères, épouses et sœurs françaises; combien il se- rait désirable que toutes sachent que ceux que nous honorons aujourd'hui, ont droit à leur reconnaissance, puisque le sang versé si généreusement par ces nobles parias leur ont épargné tant de larmes et de deuils.

Dans cette minute solennelle, mes pensées vont vers ces mères, épouses et sœurs étrangères, qui pleurent les leurs tombés si loin de leurs foyers, loin de leur pays et qui n'ont même pas l'espoir de pouvoir un jour s'agenouiller et se recueillir sur leurs tombes.

Mon âme s'élève pour dire à toutes ces éplorées: consolez-vous, la mémoire des vôtres nous est sacrée au même titre que celle de nos propres enfants, car la France, pas plus dans la vie que dans la mort, ne fait de différence entre ceux qui sont nés sur son propre sol et les étrangers accourus pour combattre sous les plis de son glorieux drapeau; tous sont égaux et tous sont honorés avec la même piété,puisque tous ont également bien mérité de la patrie.

Personne ne pourra jamais dire assez haut ce que furent ceux que nous honorons au- jourd'hui; tous braves comme des Paladins, tous également intrépides; pas de différence entre chefs et simples légionnaires, dans les combats tous se ressemblent comme sortis du même creuset.

Ah! messieurs, comprendre l'âme de tous ces braves qui n'avaient qu'un idéal: servir courageusement, loyalement et fidèlement le pays à la gloire duquel ils s'étaient voués corps et âme; les nouveaux venus aspiraient dès le premier jour à la renommée de leurs anciens; les traditions se transmettaient des uns aux autres et le flambeau de la Légion passait de mains en mains, car tous voulaient être dignes du glorieux drapeau qui porte dans ses plis, en lettres d'or, la devise de nous tous : HONNEUR ET FIDÉLITÉ

Gloire soit rendue à nos chers morts et que les mânes de ceux qui reposent dans la terre légère de notre belle Algérie dans les marigots du Mexique, dans les sables du Sud-Oranais, dans les rizières du Tonkin, dans la brousse du Dahomey et de Madagascar dans le bled du Maroc et de la Syrie viennent rejoindre celles dont les corps dorment leur dernier sommeil dans la terre de notre belle France, que toutes soient présentes pour commémorer avec les vivants l'immortalité de la France, la Patrie des Patries.

Et puisque la mort n'est pas une fin, mais une transfiguration, je termine sur ces beaux vers de Victor Hugo :
Les morts sont les invisibles,
Mais ils ne sont pas les absents

A la réunion du mois de juin, je continuerai mon compte rendu des fêtes.

L'assemblée, par ses applaudissements frénétiques, remercie le camarade Schmid pour son magistral exposé et plus rien n'étant à l'ordre du jour, la séance est levée à 23 heures aux cris de « Vive la Légion ».

Le secrétaire généràl :
G. Van GRASDORF.


L'Africain, mardi 12 mai 1931

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La Légion étrangère à El-Moungar (Sud-Oranais 2 septembre 1903)

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L'Africain, mardi 12 mai 1931


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