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L'hommage de la nation au dernier poilu, celui "qui ne s'appartient plus tout à fait"

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LE MONDE | 18.03.2008

Depuis la levée du jour, les drapeaux sont en berne sur le fronton des mairies. A midi, lundi 17 mars, la foule des grands jours se presse, dans l'église Saint-Louis-des-Invalides, à Paris, pour l'hommage national que le dernier "poilu" français avait fini par accepter du bout des lèvres, il y a deux mois, à 110 ans. "Je crois que nous devons être reconnaissants à Lazare Ponticelli et à sa famille d'avoir accepté cet hommage national et cette célébration élargie", commente Mgr Patrick Le Gal dans son homélie. "Lazare, c'est l'homme qui ne s'appartient plus tout à fait", car "il a traversé l'Histoire".

Trois siècles d'histoire sont venus lui dire un dernier adieu : des chapeaux de feutre à grande plume d'aigle, ceux de chasseurs alpins italiens, qu'il avait rejoints en 1915, dix-huit ans après sa naissance en Emilie ; des faux "poilus" dans des uniformes bleu horizon, pour raconter les huit millions et demi d'hommes mobilisés entre 1914 et 1918 ; pour le XXIe siècle, sont venus l'un des ex-présidents de la Ve République, Jacques Chirac, et son successeur depuis 2007, Nicolas Sarkozy, qui joint ses mains et se signe à plusieurs reprises.

Mais "Lazare" avait aussi une grande et belle famille, et des amis venus en nombre. Avant que quatre soldats de la légion étrangère n'emportent son cercueil, Patrick Large raconte en quelques mots son grand-père : sa manière de dire, ainsi, "quand le pain était à l'envers sur la table : "On ne laisse pas le pain couché sur le dos.""

Sur les pavés, Nicolas Sarkozy a pris la main de la fille du "der des der". Définitivement consacré historien officiel du quinquennat, l'académicien Max Gallo cite Primo Levi : "Considérez si c'est un homme/Que celui qui peine dans la boue", et loue ce début de XXe siècle qui fut "le temps de l'héroïsme sans grands mots". Puis, sous le dôme des Invalides, on dévoile une plaque qui, à côté du tombeau du maréchal Foch, promet que "la France conserve précieusement le souvenir de ceux qui restent dans l'Histoire comme les "Poilus" de la Grande Guerre".

"Le souvenir, en effet, est fragile quand la mort est passée, dit M. Sarkozy. Nul désormais ne racontera plus à ses petits-enfants ou à ses arrière-petits-enfants la vie terrible des tranchées. (...) En cet instant, dans toute la France, la pensée de chacun se tourne vers ces femmes et ces hommes qui nous ont appris la grandeur du patriotisme, qui est l'amour de son pays, et la détestation du nationalisme, qui est la haine des autres."

Le choeur de l'Armée française entonne plus gaiement le chant fétiche des soldats des tranchées, Quand Madelon vient nous servir à boire, avant que Lazare Ponticelli ne soit inhumé, au cimetière parisien d'Ivry-sur-Seine.

Ariane Chemin


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