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Patricia Barber décode Cole Porter

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publié le 17/10/2008

La chanteuse de jazz américaine réinterprète dix des plus belles chansons de Cole Porter. Pour L'Express, elle décrypte quatre de ses chefs-d'oeuvre.

La chanteuse de jazz américaine réinterprète dix des plus belles chansons de Cole Porter. Pour L'Express, elle décrypte quatre de ses chefs-d'oeuvre.

Chris Strong

La chanteuse de jazz américaine réinterprète dix des plus belles chansons de Cole Porter. Pour L'Express, elle décrypte quatre de ses chefs-d'oeuvre.

Une voix grave, des regards ombrageux, un visage fascinant et distant... Difficile d'extirper un sourire de Patricia Barber. Mais, à l'évocation du nom de Cole Porter, le bleu de ses yeux devient intense et les mots coulent à flots. Le disque qu'elle dédie à son mentor, The Cole Porter Mix, est le résultat de vingt ans de recherches. Et elle sait en parler. 

You're the Top (1934)

« Derrière l'apparente ingénuité de ses chansons, Porter joue sur la dérision. Parodiste-né, détestant le lyrisme sirupeux, il s'amuse, ici, à gorger ses vers de compliments extravagants, comme : "Tu es la tour de Pise / [...] Tu es le salaire de Garbo / Tu es la Cellophane." Politiquement engagé, il laisse transparaître ses opinions de manière cryptée. Quand il associe le Mahatma Gandhi, Churchill et "Mrs Astor", il fait référence à la polémique entre Nancy Astor, célèbre pacifiste, élue au Parlement britannique, et le Premier ministre farouchement opposé à l'indépendance de l'Inde. Churchill avait traité Gandhi de "fakir à demi nu". Nancy Astor lui avait rétorqué : "Si j'étais votre femme, je mettrais du poison dans votre thé." "Si j'étais votre mari, je le boirais", avait conclu Churchill. » 

What Is This Thing Called Love ? (1929)

« Les paroles de ses chansons ne sont jamais tristes, mais la mélancolie est toujours présente. Porter avait deux visages : il était torturé et dandy, génial et incompris. A 20 ans, après de nombreux échecs dans la musique, il s'engage dans la Légion étrangère. Ensuite, en 1918, grâce à sa famille, il aménage, à Paris, dans un appartement luxueux. Là, il rencontre une riche divorcée, de sept ans son aînée, qu'il épouse. Mais Porter est homosexuel. Il mène une double vie, enchaîne des amours impossibles. D'où la question posée par cette chanson, son premier succès : "Quelle est cette chose nommée amour ?" Dans le disque, j'essaie de traduire la sensualité qui se dégage du texte, mais aussi cette distance, comme un frein aux passions, qu'il instille dans sa musique. » 

Dans What is this thing called love, Patricia Barber s'est attachée à traduire la sensualité du texte.

I Get a Kick out of You (1934)

« Avec cette chanson, Porter "donne un coup de pied" à sa vie frivole, faite de croisières et de soirées entre milliardaires. Chaque vers est imprégné du sentiment d'ennui. Si l'on transcrit les paroles sur le papier, elles forment un dessin géométrique. Partout se cachent des rimes internes, des allitérations. La recherche des assonances y est très élaborée : dans I Get a Kick out of You, le son du "I" anglais [prononcer aïe] est répété 16 fois en l'espace de 19 syllabes. C'est un procédé utilisé par Yeats ou Shakespeare, des poètes souvent cités dans les morceaux de Porter. » 

C'est magnifique (1953)

« Cette chanson est extraite de Can-Can, sa comédie musicale, adaptée au cinéma avec Frank Sinatra, Shirley MacLaine et Maurice Chevalier. Pour en garder la French touch, je m'accompagne au mélodica, un instrument avec lequel je me produisais, il y a vingt ans, au jardin du Luxembourg, pour gagner ma vie. Le jour où on l'a enregistrée, je ne m'étais pas échauffé la voix, pour qu'elle sonne un peu bourrue, ce qui lui donne un côté français. J'ai demandé au saxophoniste Chris Potter d'intervenir sur ce titre et de jouer "à l'eau de rose". Il a improvisé, comme s'il était à moitié soûl. C'était magique : les notes restaient suspendues, les vers traînaient... Porter semblait être parmi nous. »  


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