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Légionnaire toujours...

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2008

Yanek Walczak, le mineur boxeur qui a affronté Marcel Cerdan - De Noeux à Laventie - Pas-de-Calais

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Publié le 21/08/2008

Bien qu'il soit né le 11 décembre 1922, dans la rue Gallieni, coté Hersin, Yanek Walczak, fut très vite un enfant adoptif de Noeux. Si pour les jeunes générations ce nom n'évoque rien, les plus anciens n'ont pas oublié ce boxeur qui connut une carrière internationale pendant et après la Seconde Guerre.

Septième enfant (sur 9) d'une famille d'émigrés polonais arrivés en France l'année précédant sa naissance, il use ses culottes courtes sur les bancs de l'école du n°1 et ceux de la salle de catéchisme de la paroisse Sainte-Barbe. Comme tous les jeunes de l'époque, il devient galibot à la fosse n°2. Le 17 février 1938, le destin frappe à sa porte. Assistant à un combat pugilistique, il remplace au pied levé un boxeur forfait et met KO son adversaire, le champion du Nord et des Flandres. Après avoir disputé plus de 100 combats amateurs en poids « Mouches » pour le Central Boxing noeuxois et décroché le titre de champion des Flandres, il passe professionnel le 17 janvier 1943 et devient champion de France des Welters le 9 octobre 1948. Après avoir parcouru les rings européens, il part aux États-Unis pendant deux ans où il sillonne tous les états et se retrouve même au Madison Square Garden. Il affronte le grand Ray Sugar Robinson.

À son retour en France, il dispute encore quelques matches, notamment contre Marcel Cerdan, contre qui il s'incline. Il arrête sa carrière professionnelle le 16 juin 1951 avec un bilan plus qu'honorable : 67 combats, 46 victoires, 3 nuls et 19 défaites. Outre ses exploits sportifs, Yanek s'illustra par des actes héroïques. Engagé pendant la guerre dans la légion étrangère, il n'hésita pas par deux fois à se jeter dans des maisons en flammes pour sauver leurs occupants.

Après sa retraite sportive, Jean Walczak ne quitte pas tout à fait le monde de la boxe. Il ouvre un café brasserie rue Brancion, à Paris, « Aux sportifs réunis », dont les murs sont couverts d'affiches des combats du patron. Ce lieu servit longtemps de « cantine » à son ami Georges Brassens. En 1991, notre boxeur rencontre le réalisateur Éric Barbier. Ce dernier s'inspirera de la vie du Noeuxois pour écrire son film « Le brasier ». Décédé en 1989, c'est son épouse et son fils François qui ont repris les rennes de cette brasserie réputée. « Yanek » a perdu ce dernier combat, il restera une des figures de l'émigration polonaise qui a su sortir de l'ombre à la force de ses poings. •

La Voix du Nord


Attaque en Afghanistan : un légionnaire du 2ème REP parmi les victimes

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Publié le 20/08/2008

(Francescu Maria Antona – Alta Frequenza) - Parmi les dix soldats tués hier en Afghanistan lors de violents affrontements avec les Talibans, figure un légionnaire du 2e REP de Calvi. Le secrétaire d’État à la Défense Jean-Marie Bockel était hier soir (mardi) à Calvi pour « exprimer l'émotion, la solidarité et le soutien du gouvernement aux familles touchées par le deuil et à l'ensemble des membres du régiment ». 


Bruno Sulak, l'aventurier perdu

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Publié le 14/08/2008

Élégant, charmeur, Bruno Sulak fut notamment surnommé l'«Arséne Lupin des bijouteries». Braqueur mettant un point d'honneur à ne jamais user de violence, cet ancien légionnaire fut condamné à neuf ans de prison par la cour d'assises du Tarn. Son complice, «le Yougo», perdra la vie en essayant de le faire évader par hélicoptère, avant que Bruno Sulak ne décède à son tour après une chute mortelle, lors d'une nouvelle tentative de se faire la belle.

Élégant, charmeur, Bruno Sulak fut notamment surnommé l'«Arséne Lupin des bijouteries». Braqueur mettant un point d'honneur à ne jamais user de violence, cet ancien légionnaire fut condamné à neuf ans de prison par la cour d'assises du Tarn. Son complice, «le Yougo», perdra la vie en essayant de le faire évader par hélicoptère, avant que Bruno Sulak ne décède à son tour après une chute mortelle, lors d'une nouvelle tentative de se faire la belle. Crédits photo : AFP

ENNEMIS PUBLICS (15/18) - Épris d'action et d'aventure, refusant le recours à la violence, l'ancien légionnaire, reconverti en braqueur au début des années 1980, rêvait d'un destin de voyou au grand cœur.

Ce jour-là, le téléphone sonne dans le bureau du commissaire Moréas, à l'Office central de la répression du banditisme : «Moréas, tu me reconnais ?»

Cette voix enjouée, affectée d'un léger bégaiement, pas de doute : c'est Sulak.

Le patron de l'Office central de la répression du banditisme n'en revient pas : l'homme le plus recherché de France se paie le joli culot de lui téléphoner.

Bruno Sulak n'est pas un client ordinaire. Il est ce que les flics nomment «un beau mec» : de l'envergure, du bagout, du panache. Dès sa première arrestation, l'homme a impressionné Georges Moréas. Mieux, il l'a séduit : arrêté pour hold-up, il fait belle figure. Les juges d'instruction à ses basques ne l'intimident pas. Devant le commissaire, il est disert, négociant le sort de sa compagne, argumentant, se justifiant. Il parle de tout avec aisance, de politique, de sport, de voyages. Plus proche d'Albert Spaggiari que de Jacques Mesrine, il n'a jamais manqué à son serment de respecter les règles de l'honneur cet honneur fût-il celui des voyous : les braquages oui, mais jamais de sang, jamais de violence.

Six mois plus tard, en juillet 1982, Sulak se fait la belle : un juge de Montpellier sollicite son transfert pour une minable histoire de chèque sans provision. Dans le train qui le ramène à Lyon, des hommes surgissent, neutralisent les gendarmes qui l'escortent et voici Sulak qui disparaît dans la foule en pleine gare de Nîmes, menottes aux mains. Sa légende est en route.

À moins de 30 ans, Bruno Sulak est déjà riche d'un beau curriculum vitae : plusieurs casses et des millions de francs en poche.

Depuis son plus jeune âge, il ne tient pas en place. Gamin de Marseille, élevé face à la mer, il s'est engagé à 20 ans dans la Légion étrangère. Beau geste, mais surtout respect d'une tradition familiale. Son père est un ancien Képi blanc, ayant servi en Indochine d'où il est revenu avec un bras en moins et quelques décorations en plus.

À Calvi, où il sert dans les parachutistes, Sulak est le légionnaire Bernard Suchon. En 1978, il déserte. Pas de chance, au même moment son régiment est engagé dans l'opération «Léopard» à Kolwezi, au Zaïre. Il manque une occasion unique de se couvrir de gloire. Tant pis, il acquerra une autre gloire, en faisant les gros titres d'une autre rubrique que la rubrique militaire : celle des faits divers. Pour le Milieu, comme il y a le Mexicain ou le Corse, il va devenir le «Légionnaire». Son complice s'appelle Radisa Jovanovic ; lui, c'est le «Yougo».

Dans les mois qui suivent son évasion, les braquages se multiplient : Van Gold à Paris, rue de Caumartin, Cartier avenue Montaigne. Et la même enseigne sur la Croisette. La méthode de Sulak et Jovanovic (alias Steve) est rodée : les employés sont menottés pendant que les malfaiteurs font main basse sur les parures, colliers, et autres bracelets. Ceux-ci prennent soin d'emporter le film de la caméra de surveillance et s'enfuient à pied.

À Cannes, c'est en tenue de tennis, avec à la main un sac de sport d'où dépasse le manche d'une raquette, que Sulak opère. On ne fait pas plus smart.

Sidéré par les deux hold-up dont viennent d'être victimes ses magasins, le PDG de Cartier, Alain-Dominique Perrin, déclare : «Dans l'esprit du public, c'est une mémorisation visuelle du nom Cartier comme aucune campagne ne pourrait la créer.»

Le commissaire Moréas reçoit d'autres coups de téléphone : «C'est Bruno.» Un «Bruno» qui cherche à s'expliquer, commente son coup de la veille, exprime ses doutes. Il propose même au policier de le rencontrer, à la loyale : «Tu me donnes ta parole, tu viendras seul sans armes et ça se passera bien.» Moréas hésite, accepte. La tentation est la plus forte. Mais la rencontre ne se fera pas. Le voyou et le flic sont devenus les meilleurs ennemis du monde.

Sa réputation enfle. La presse, jamais avare de qualificatifs, le surnomme l'«Arsène Lupin des bijouteries», «le champion de la cambriole». L'opinion publique aime le bandit, qui n'a pas de sang sur les mains. Il est élégant, charmeur, il aime le risque.

Le jour où il braque Van Gold, le chancelier allemand Kohl est à Paris et c'est au cœur d'un important dispositif de sécurité que le Légionnaire s'offre le luxe d'accomplir son méfait.

On raconte qu'au cours d'un de ses braquages, dans une bijouterie, une jolie femme noire est en train d'essayer une bague. Au moment de quitter les lieux, Sulak la lui glisse galamment au doigt.

Lupin est aussi Robin des bois quand, faut-il l'en croire ?, avisant sur les marches du métro une vieille mendiante, il lui achète un bouquet de violettes et lui tend une liasse de vingt billets de 500 F. Si non e vero.

Son allure sportive, son visage barré d'un sourire d'enfant heureux sont ses meilleurs atouts : il semble séduire tout le monde, même Dame la Chance.

Un jour cependant, au cours d'un braquage à Thionville, l'affaire est à deux doigts de tourner vilain. Sulak est contraint de prendre un otage et menace les policiers avec une grenade dégoupillée.

Trois jours après, il appelle Moréas, ébranlé : «Tu as raison. Je suis un danger pour la société.» Est-ce la peur du casse de trop, celui qui lui ferait rompre son serment d'honneur ? Il se fait oublier en gagnant le Brésil.

Mais la retraite n'est pas son fort. Il retrouve l'Europe au bout de quelques mois. En février 1984, il est arrêté à la frontière espagnole, près d'Hendaye. Sa voiture figure au registre des voitures volées. Il tente de raconter une belle histoire, celle d'un photographe fantasque nommé Savic, fuyant une épouse abusive. Les policiers mettront plusieurs jours à faire le lien entre le jeune escroc des Pyrénées et celui qu'ils recherchent. Alors qu'ils s'apprêtent à le remettre en liberté en échange d'une simple caution, ils s'avisent que les empreintes de Savic sont les mêmes que celles d'un dénommé Sulak.

Le voici en prison, d'abord à Bayonne puis à Gradignan. Avec la ferme intention de se faire la belle. En 1980, à Albi, n'est-il pas parvenu à s'enfuir en sciant les barreaux de sa cellule ? Aucune porte, aucun mur ne paraît en mesure de résister à son charme. De son côté, son ami Jovanovic tente le tout pour le tout. Il imagine de faire évader Sulak de la prison par hélicoptère en obligeant le pilote à se poser dans la cour. Le 11 février 1984, il se présente dans une société de location d'avions. Mais au lieu d'un employé qui lui remettrait les clés de l'hélicoptère qu'il a loué, c'est la police qui l'accueille. Une fusillade éclate et le Yougo est tué. Sur lui, les policiers trouvent un plan de la prison de Gradignan, des faux papiers. L'évasion de Sulak était programmée à la minute près. La baraka, jusqu'ici sa meilleure amie, paraît l'avoir plaqué.

À son procès, il prend neuf ans. En attendant le jugement de toutes les affaires qui devraient lui valoir un bail de longue durée derrière les barreaux, il purge sa peine à Fleury-Mérogis. Il lit des récits de Le Clézio, philosophe, raconte ses aventures dans L'Autre Journal, le magazine anar de Michel Butel. Il écrit : «Je n'ai jamais réussi à décoller de l'enfance, des contes des Mille et Une Nuits, rêves d'enfant, réincarnation de Villon, Cartouche.»

Dans la nuit du 17 au 18 mars 1985, Sulak sort de sa cellule. Tout se passe sans anicroche. Ou presque. Son évasion est découverte. Échappant à ses poursuivants, il saute du deuxième étage du bâtiment. Pour un légionnaire, un saut ordinaire. Mais ce jour-là, l'ancien chuteur fait une chute mortelle. Il expirera quelques jours après, des suites de ses blessures : poussé par quelqu'un ? Gêné dans sa chute ?

Le mystère demeure, alimenté par sa famille et ses admirateurs.

Quelques semaines plus tard, le directeur adjoint de la prison et un gardien sont arrêtés pour complicité. Sulak le séducteur leur avait promis millions et merveilles en échange de talkies-walkies, d'explosifs et de complicités internes. Même en prison, il n'avait pas renoncé à offrir du rêve.


Athlétisme. Les rois venaient d'Afrique, les reines étaient du coin

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Publié le 03/03/2008

Plus de 2000 coureurs, hier matin, au rendez-vous proposé par le BSC et la ville de Blagnac. Une «totale réussite».

Athlétisme. Les rois venaient d'Afrique, les reines étaient du coin - DDM
Athlétisme. Les rois venaient d'Afrique, les reines étaient du coin DDM

Plus de 2000 coureurs s'étaient donné rendez-vous, hier matin, pour la vingt-deuxième édition des courses à pied de Blagnac. Un 10 km et un semi-marathon (21 km) figuraient au programme de la journée. Ces deux épreuves étaient qualificatives pour les championnats de France.

Cette année, la manifestation a subi quelques modifications. Elle a été avancée d'une semaine en raison des élections municipales. De plus, le parcours a été rendu plus rapide, avec la suppression des virages et donc de « relances ». Enfin, le championnat de France de cross se déroulait en même temps que l'étape blagnacaise. Ce qui n'a pas permis aux organisateurs de battre le record de participation.

guillot toujours là

Sur le 10 km, la victoire est revenue à l'un des principaux favoris, le Burundais Ghama Lionmelle. Damien Boudet et Yacine Lerari complètent le podium. « Tout au long du tracé, j'ai eu de très bonnes sensations. Je suis content de m'être imposé », soulignait le vainqueur. Chez les femmes, Isabelle Guillot, membre du Blagnac Sporting Club athlétisme, s'est adjugée la première place. Elle devance Martine Latger et Véronique Girardot. « Je voulais vraiment l'emporter aujourd'hui. Les conditions étaient idéales pour courir », précisait la gagnante.

Sur le semi-marathon, le Namibien Ruben Iindongo s'est montré le plus rapide. Il précède, de peu, El Hassane Ben Lkhainouch et Daniel Chepyegon. Dans la catégorie féminine, Houria Fréchou s'est logiquement imposée. Les Roumaines Catalina Oprea et Isabela Dragomir, terminent aux 2e et 3e places.

Pour Claude Mournaud, président du BSC athlétisme, cette 22e édition a été, encore une fois, « une totale réussite ».

Prêts pour le départ du semi-marathon. Photo DDM, Xavier de Fenoyl.


Le grand favori du semi-marathon exact au rendez-vous.

Iindongo, poussé par Fredericks

Grand favori du semi-marathon de Blagnac, Ruben Iindongo n'a pas déçu. Le jeune Namibien a bouclé, sous un ciel nuageux, les 21 kilomètres en un peu plus de 1 h 04.

« C'était une course tactique, on a souvent été groupés. Et c'est seulement à 800 mètres de l'arrivée que j'ai décidé de partir. » Quatrième lors du semi-marathon de Marrakech le 27 janvier dernier, Ruben remporte sa première victoire de la saison.

Militaire de carrière Ruben a commencé à courir à l'âge de 18 ans pour son lycée en Namibie, son pays d'origine, mettant de côté le football. Poussé par son idole, Frankie Fredericks, quatre fois médaillé olympique sur 100 et 200 mètres à Barcelone et Atlanta, Ruben Iindongo s'est entraîné dur pour y arriver.

Ce légionnaire, âgé aujourd'hui de 26 ans, s'entraîne tous les jours, engrangeant les kilomètres sans compter : « Je cours au minimum 20 kilomètres par jour. Aujourd'hui aller courir pour moi est naturel. Ça fait parti de mon quotidien. »

Sélectionné par la Légion étrangère lors de compétitions internationales, Ruben Iindongo arrive en France en 2004, à 22 ans. Il fait aujourd'hui parti des meilleurs coureurs de la Légion étrangère, rassemblés sous le Premier Régiment étranger basé à Aubagne, dans les Bouches du Rhône. Souriant à l'arrivée, Ruben Iindongo commence de la meilleure des manières sa saison, en terminant premier ce dimanche à Blagnac.


La Toulousaine a couru et remporté le 21 km pour la bonne cause.

Houria Fréchou a du cœur

Houria Fréchou, professeur de mathématiques, âgée de 48 ans, vient de remporter le 21 km féminin de Blagnac. Fatiguée à l'arrivée, l'athlète du Stade Toulousain athlétisme admet être surprise de sa victoire. Et avoue même être déçue de finir première, car, pour elle, l'absence des coureuses kenyanes reflète les difficultés qu'elles rencontrent dans leur pays.

« J'aime bien les Kenyanes. Ce sont de belles athlètes capables de sortir de grande course. Leur absence dénonce la situation dans lequel se trouve le Kenya en ce moment. »

Houria Fréchou, qui n'a commencé la course à pied qu'à l'âge de 34 ans, a surtout couru à Blagnac pour l'association qu'elle défend, la Nafsep (Nouvelle association française pour les sclérosés en plaques). De nombreuses personnes de son entourage étant touchées par cette maladie, il lui tient à cœur d'en faire parpour qu'enfin la sclérose en plaques soit connue de tout le monde.

« leçon de vie »

« Beaucoup de personnes autour de moi sont touchées par cette maladie. Elles sont frappées en pleine jeunesse et pourtant garde le sourire. Elles nous donnent une vraie leçon de vie. C'est pour eux que j'ai couru aujourd'hui. »

Sportive née, Houria Frechou a touché à tous les sports, en particulier le handball et le basket-ball, avant d'arriver à l'athlétisme. Commençant par le relais, Houria obtient rapidement des résultats en individuel. Un mois après sa victoire aux championnats Midi-Pyrénées de cross-country, Houria Fréchou remporte pour la première fois le semi-marathon féminin de Blagnac, devant deux jeunes Roumaines, en une heure 19 m 33 secondes Deuxième du classement féminin du marathon de Toulouse en octobre dernier, Houria a une nouvelle fois démontré, que, même en courant pour le plaisir, on devait compter sur elle pour les grands rendez-vous.


Hans Hartung, un abstrait oublié, retrouvé

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LE MONDE | 18.07.2008

Quand le peintre allemand Hans Hartung meurt à Antibes, en 1989, à 85 ans, son oeuvre n'est plus au premier plan. Elle l'a été auparavant, au plus haut point : cette figure centrale de l'abstraction est exposée en Europe et aux Etats Unis dans les années 1950, et il obtient le Grand Prix international de peinture à la Biennale de Venise en 1960. Puis la tendance s'inverse : moins d'intérêt, moins de musées en dépit d'une exposition au Metropolitan Museum à New York en 1975, à la Fondation Maeght, déjà, en 1971.

C'est elle qui, à l'initiative de son directeur, Michel Enrici, revient sur Hartung en 250 oeuvres. Le temps a passé et il doit être possible de reconsidérer calmement l'abstraction, qui a dominé la scène française après 1945 et connu le reflux après 1960.

UN DU PASSÉ

Les raisons de ce renversement sont connues, à commencer par l'agacement suscité dans les générations plus jeunes par la prolifération de styles qui se disaient matiériste, tachiste, lyrique, expressionniste ou informel : trop de toiles, trop d'effets répétitifs, trop d'imitateurs.

Arman, Klein, Tinguley et les membres du Nouveau Réalisme s'y opposent violemment, tout comme, à New York, Rauschenberg, Johns et Twombly s'opposent à l'"abstract expressionnism". La vague du pop achève de recouvrir cet art abstrait, dès lors considéré comme celui de l'après-guerre - un art du passé. Symbole : quatre ans après Hartung, en 1964, Rauschenberg est couronné à la Biennale de Venise.

Michel Enrici avait ces données en tête. Son but n'est pas une réhabilitation militante, mais un réexamen attentif sans idée préconçue. Il y parvient de manière exemplaire. Trois points se dégagent : la genèse d'une abstraction graphique et rythmique dans les années 1930, alors que personne ne s'intéresse à cet émigré allemand antinazi ; le développement d'un système de création ensuite ; les étranges expérimentations de la dernière décennie enfin.

Au lieu de s'en tenir à l'ordre chronologique, l'accrochage introduit par exemple un ensemble de dessins de 1935 au centre d'une salle de peintures des années 1980 : la continuité est manifeste en dépit du demi-siècle écoulé. Et le sous-titre de l'exposition, "Le geste et la méthode", s'en trouve justifié.

Hartung cherche en effet souvent à déduire de crayons sur papier et de peintures de petit format jetées en peu de coups les éléments de toiles de dimensions très supérieures. On voit la difficulté : que le dynamisme initial se ralentisse et s'enlise dans l'amplification et que la rhétorique se substitue à l'expression. Le geste peut-il devenir le fondement d'une méthode sans perdre une partie au moins de ses qualités premières de geste ? Hartung s'est posé la question au point de réaliser en 1973, sur des cartons, un répertoire des moyens picturaux de son abstraction, alphabet de son langage.

Cette manière de s'analyser avec rigueur est intriguante. Mais les moments où l'artiste est débordé par sa création sont plus convaincants. Le premier, c'est quand, au début des années 1930, à Paris, Hartung ne parvient plus à s'en tenir aux principes constructifs du cubisme reçus en héritage. Plus de plans, plus de géométrie, plus d'équilibre : une sismographie hérissée de dards, s'enroulant parfois en spirales, projetant des traits et des points.

Hartung - le sait-il alors ? - n'est guère éloigné de certaines expériences de Picasso contemporaines des siennes, du côté de l'exaspération du trait et de l'éclatement de toute forme. Survient la guerre. Cet Allemand de Leipzig devient combattant. Il s'engage dans la Légion étrangère en 1939, est envoyé en Indochine puis en Afrique du Nord. Il est emprisonné en Espagne après la défaite, s'enfuit, s'engage une deuxième fois dans la Légion, en Algérie, est gravement blessé en Alsace à l'hiver 1944, où il perd une jambe. A la Libération, il obtient de multiples décorations.

CAPTIF DE LUI-MÊME ?

La guerre, son expérimentation au moment où Hartung veut passer de la feuille à la toile. C'est cette volonté qui l'anime après 1945. Plus de surgissements inconnus, mais la mise en oeuvre de sa "méthode". C'est devant les toiles de cette période, celle de son succès, que le regard, aujourd'hui, hésite et s'agace parfois de reconnaître des procédés si bien maîtrisés. Après 1973 et l'établissement de son répertoire, Hartung a-t-il senti le risque de se retrouver captif de lui-même ?

C'est alors qu'apparaissent de nouvelles extravagances, les premières depuis longtemps. Et celles-ci, rarement montrées jusqu'ici, laissent stupéfait : des bleus vifs qui hurlent, des rouges qui grondent, des surfaces striées ou nappées, la peinture vaporisée ou fouettée, des compositions chaotiques et broussailleuses. Colère, anxiété, rage de recommencer ?

Ce dernier Hartung, délivré de lui-même, peint dans son atelier d'Antibes des toiles qu'il faut réintégrer dans l'histoire récente de l'abstraction, là où l'on ne s'attendait pas à les situer, du côté de Gerhard Richter et de ces jeunes New-Yorkais, tel Jonathan Lasker, qui auraient pu être ses petits-enfants. Et qui, sans doute, ne savaient rien de ses expériences.


Hans Hartung, le geste et la méthode. Fondation Maeght, Saint Paul. Tél. : 04-93-32-81-63. De 10 heures à 19 heures, jusqu'au 30 septembre ; de 10 heures à 18 heures, du 1er octobre au 16 novembre. De 9 € à 11 € ; entrée libre pour les moins de 10 ans. Sur Internet : www.fondation-maeght.com.

Philippe Dagen - SAINT-PAUL (ALPES-MARITIMES) ENVOYÉ SPÉCIAL


un chef des Fidjis dans les tranchées

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echo62

jeudi 10 juillet 2008

 

 

Le paradis au cœur du Pacifique ? Les îles Fidji : archipel de plus de trois cents îles, la moitié étant habitée. Près de neuf cent mille habitants, réputés pour leur gentillesse et leur hospitalité. Un ancien royaume du Commonwealth devenu une république ; une passion pour le rugby ! L’équipe des Fidji a atteint les quarts de finale lors de la coupe du monde 2007… Loin du ballon ovale, les joueurs savaient sans doute qu’un personnage célèbre de leur archipel a combattu en France durant la Première Guerre mondiale, obtenant Médaille militaire et Croix de guerre. En Champagne et en Artois. Un grand chef fidjien dans les tranchées : Ratu Sir Lala Sukuna.
Josefa Lalabalavu Vana’ali’ali Sukuna voit le jour le 22 avril 1888 dans l’île de Viti Levu. Chefs, princes, rois : sa famille est la plus noble de l’archipel et le jeune garçon reçoit une éducation très occidentale, intégrant la prestigieuse université d’Oxford. Il est en Angleterre quand la Première Guerre est déclarée et il veut se battre. Mais l’étudiant fidjien est noir : l’armée anglaise refuse l’intégration des hommes de couleur. Peu importe, le Fidjien traverse la Manche et s’engage dans la Légion Étrangère où il côtoie des Américains (dans ses lettres, Henry Farnsworth parle d’un « prince noir comme l’encre »), des Grecs, des Belges, des Roumains, des Suisses… Printemps 1915, le prince et les légionnaires sont dans les tranchées artésiennes à Berthonval. Avec la première brigade de la division marocaine au sein du 2e régiment de marche du 1er Étranger, le 9 mai 1915, Sukuna monte à l’assaut aux « Ouvrages blancs » du côté de Neuville-Saint-Vaast. Carency, Souchez, la fureur et le sang. Le Fidjien reçoit sa première citation pour actes de bravoures. Septembre 1915, Sukuna participe à la bataille de Champagne, le 28 devant Souain, il est blessé à la tempe et hospitalisé à Lyon. Il écrit à sa famille qu’il est « conscient de faire son devoir mais que pour lui la guerre c’est l’enfer » ; il ajoute que « la vue du sang lui donnait la nausée et qu’il versait des larmes en constatant les effets du conflit sur les populations ». En janvier 1916, les autorités britanniques le pressent de retourner sur son archipel. Il débarque à Suva le 30 mars, la tête couverte de bandages. Indigène soumis aux décisions des autorités coloniales, Sukuna devient toutefois fonctionnaire et tente de convaincre les Britanniques d’envoyer des Fidjiens au front… Et il retourne en France en mai 1917, non pas en soldat mais en travailleur, sergent du Fiji Labour Corps. À Calais, Sukuna et une centaine d’hommes travaillent sur le port. En janvier 1918, ils sont envoyés à Marseille puis à Taranto en Italie. Onze de ces travailleurs trouveront la mort en France, enterrés à Calais, Marseille et Taranto.
En septembre 1918, le Fiji Labour Corps retrouve le Pacifique. Partagé entre âme fidjienne et éducation britannique (avocat au barreau de Londres), Ratu Sukuna devient un homme politique majeur de l’archipel. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il exhorte les Fidjiens « à verser leur sang pour la Grande-Bretagne ». Le lieutenant-colonel Sukuna réussit à convaincre les chefs que « les Fidjiens seront reconnus en se battant auprès des Alliés ». Deux mille soldats fidjiens seront déployés aux îles Salomon. Effectivement, les Fidjiens sont admis à la parade de la Victoire à Londres le 8 juin 1946. Dix ans plus tard, Ratu Sukuna préside le conseil législatif chargé de veiller sur le processus de décolonisation des îles Fidji. Le « père des Fidji modernes » prend sa retraite en avril 1958 et meurt le 30 mai suivant à bord d’un navire qui l’emmène en Angleterre. Désormais, aux îles Fidji, le dernier lundi du mois de mai est une journée fériée : le Ratu Sukuna Day. Un incroyable destin dont les actes les plus héroïques se sont déroulés du côté de l’Artois.

"On m'a volé mes rêves d'époux, de père"

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LE MONDE | 20.06.2008

On les appelle les "chiens de guerre" ou les "soldats de fortune". En langage courant : des mercenaires. Sébastien D. a été l'un d'eux, de 2001 à 2006. Pour le compte de l'armée américaine ou des puissantes sociétés militaires privées (SMP), le jeune homme, aujourd'hui âgé de 35 ans, a écumé les champs de bataille du siècle nouveau, d'Irak en Afghanistan. Comme des centaines d'autres anciens militaires d'élite, cet ex-légionnaire à la poitrine couverte de décorations a fait le coup de feu et sécurisé des zones sensibles au Qatar, en Guinée, attiré par les contrats mirobolants de plusieurs milliers d'euros mensuels. Le "job" était risqué mais payant. Sébastien s'en est sorti indemne. Mais il n'a pas résisté à la rupture sentimentale.

Lundi 8 juin, au volant d'une Peugeot prêtée par un ami, il a défoncé la devanture d'une tranquille brasserie ajaccienne où travaille celle qui est encore sa femme et veut le quitter. Cinq minutes auparavant, il l'avait appelée : "Si tu ne sors pas dans cinq minutes, je fonce avec la voiture." Les 300 secondes se sont écoulées. Sébastien a foncé. Une heure après son forfait, les policiers n'avaient pas encore fini de procéder aux constatations d'usage que la radio de l'hôtel de police d'Ajaccio grésillait : "Le conducteur du véhicule s'est spontanément présenté au commissariat."

Sébastien a tout avoué. "En soldat", a-t-il expliqué, avant de dévider le fil de sa vie. De son enfance, le jeune homme se souvient surtout des "coups de (son) père". A 3 ans, le petit garçon échoue sur les registres de la Ddass de Soissons (Aisne). Son grand frère, lui, restera avec ses parents. "Ils étaient alcooliques et ma mère était une pute", tranche-t-il au cours de son interrogatoire de personnalité. De familles d'accueil en foyers d'adoption, il finit par décrocher son BEPC avant d'entamer un tour de France entre deux petits boulots. Il a 17 ans, ne se résigne pas à sombrer. Comme des générations de réprouvés avant lui, il trouve sa voie en s'engageant dans la Légion étrangère, sous un nom d'emprunt et avec une attestation parentale trafiquée. C'est la révélation.

Coiffé du képi blanc, il découvre la camaraderie, l'entraide, la solidarité, une famille qu'il ne quittera qu'après onze années de service jalonnées de décorations et de lettres de félicitations. Aux policiers qui l'interrogent, Sébastien décline sans se faire trop prier ses "pendantes" : médaille des blessés, médaille du courage et du dévouement avec palmes, médaille d'or de la défense nationale...

Lorsqu'il quitte la Légion en 2000, à 27 ans à peine et avec le grade de sergent, il a déjà le parcours d'un ancien combattant. Un ancien combattant heureux, de surcroît : deux ans auparavant, il s'est marié avec Laurence, rencontrée au cours d'une permission. Les deux amoureux ont gagné la Corse en 2001. Sébastien connaît le pays pour y avoir servi dans les rangs du prestigieux 2e régiment étranger de parachutistes, basé à Calvi. Deux enfants naissent. Le bonheur. Sébastien multiplie alors les juteuses missions à l'étranger puis finit par décrocher après un dernier tour en Afrique. Celui de trop.

A son retour, en août 2007, Laurence le foudroie : elle exige une séparation. L'ancien soldat d'élite perd pied. Traduits en Texto, ses sentiments parviennent à raison de 15 par jour à la jeune femme, déchirants, insultants, menaçants, parfois longs de plusieurs pages mais rédigés dans un français impeccable, sans la moindre faute et avec un souci quasi littéraire de la ponctuation. Un abécédaire de la rupture douloureuse où les expressions de caserne donnent la main aux injures et aux messages d'amour : "Il faudra rectifier ça", écrit Sébastien à propos du comportement de Laurence. Puis : "Sale pute." Puis encore : "Il faut que tu te réveilles ! (...). Je ne comprends pas, je veux te récupérer."

Au début de l'année, à bout de nerfs, la jeune femme est allée déposer plainte à la brigade de gendarmerie de Peri, près d'Ajaccio. Convoqué par les militaires, Sébastien a tout reconnu sans faux-semblants ni échappatoires, les menaces, les promesses de "roustes", les engueulades monstres. Il a même plongé les gendarmes dans l'embarras en couchant sur procès-verbal les détails les plus intimes de la vie privée du couple à la dérive. "Ma femme est manipulable, hédoniste, adultère", conclut-il à la manière d'un improbable Guitry, lors d'une audition à la gendarmerie, le 17 février.

Ni les mises en garde des gendarmes ni une condamnation à six mois de prison avec sursis pour "menaces" par le tribunal correctionnel d'Ajaccio au mois de février n'entameront sa détermination. "Je ferai tout ce que je peux pour les récupérer", martèle-t-il à propos de ses enfants. Le droit de visite réduit aux mercredis et aux week-ends ? L'ancien gosse de l'Assistance ne peut l'admettre. Le magistrat des affaires familiales qui l'a reçu, confie-t-il, ne l'a pas entendu "plus de dix minutes".

"On m'a enlevé mes rêves d'époux, de père, de vie de famille", s'est-il désespéré face aux gendarmes. Oubliées, les soldes astronomiques de ses contrats de soldat de fortune : son boulot de travailleur acrobatique dans la région d'Ajaccio lui rapporte à peine 1 200 euros par mois alors que les dettes s'accumulent. Depuis le mois de février, il dort dans une voiture prêtée par un ami. "Je suis un SDF et je ne le supporte pas. La Corse est une prison", déclare-t-il aux policiers qui l'interrogent après son rodéo sauvage.

En pleine audience du tribunal correctionnel d'Ajaccio, le lendemain de son "pétage de plombs", Sébastien n'a pas davantage toléré les paroles de l'avocat du gérant du Lantivy, la brasserie qu'il a dévastée au volant de sa voiture. "Mon client est pacifique. D'autres que lui auraient pu...", a commencé Me Jean-Claude Manenti. Au comble de la nervosité, l'ex-militaire n'a pas laissé le temps au juriste d'achever sa plaidoirie. "Je n'ai peur de personne et je suis prêt à mourir pour mes fils !", a-t-il rugi avant de faire un pas en direction de l'avocat. Mais face aux uniformes des policiers, il a retrouvé ses réflexes pavloviens devant l'autorité et retourné sa rage contre un panneau de porte, défoncé d'un seul coup de poing. Quelques minutes plus tard, il s'excusait en larmes, pour son comportement "inadmissible".

"C'est un ancien soldat d'élite, un homme qui n'a pas retrouvé les repères de la vie spartiate et disciplinée qu'il avait connus jusque-là", analyse Me Manenti. L'avocat, que tout désignerait pour enfoncer l'homme qui a ravagé la devanture de son client, préfère s'interroger : "Comment la République peut-elle permettre à ces hommes dont les idéaux sont souvent nobles et qui se sont battus pour elle, de retourner à la vie civile sans perspectives et avec des soldes dérisoires ?"

"Personne ne parvient à détester mon client", enchaîne Me Antoine Vinier-Orsetti, le défenseur de Sébastien. Le jeune avocat, désigné d'office, a pratiquement le même âge que son client : "On me demande de ses nouvelles dans la rue, ce qui n'arrive pratiquement jamais ici. Il traverse une période de détresse, il est seul et a vu sa vie basculer. Il mérite une chance."

Le 22 juillet, le tribunal correctionnel d'Ajaccio décidera de la "chance" du mercenaire déchu. Sur procès-verbal, face à des enquêteurs plutôt compréhensifs, Sébastien D. s'est rappelé sa vie d'avant, ses retours en Corse entre deux missions au Moyen-Orient. "Je gagnais 12 000 euros par mois", se souvient-il. Puis, il ajoute : "Ma femme m'aimait beaucoup."

Antoine Albertini - BASTIA CORRESPONDANT


Calvi Triple anniversaire et passation de commandement au 2e REP

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Publié le Dimanche 08/06/2008

 

Après la prise d'armes, le défilé des troupes.Photo Gilbert Guizol

Passation de commandement sous le sceau d'un triple anniversaire au 2e Régiment étranger parachutistes (REP) à Calvi. Hier matin, au camp Raffalli, le colonel Éric Bellot des Minières a pris le commandement du régiment d'élite. Il succède au colonel Brice Houdet, appelé à exercer les fonctions d'attaché de défense des forces terrestres à l'ambassade de France à Washington (États-Unis d'Amérique). Exceptionnelle, point d'orgue de deux jours de festivités, la prise d'armes présidée par le général Marc Duquesne, commandant la 11e BP, a été marquée à 10 h 30 par la présence, aux côtés de six compagnies du régiment, de 140 bérets verts de l'Amicale des anciens légionnaires parachutistes. À leur tête le général André Soubirou. Soldats d'hier et d'aujourd'hui, faisant corps avec la foule des grands jours, unis dans une triple commémoration. Celle des 60 ans de la création du corps des légionnaires parachutistes ; celle de l'anniversaire de la mort du lieutenant-colonel Jeanpierre, chef de corps du 1er REP, tombé au champ d'honneur, il y a 50 ans à la tête de ses troupes en Algérie. Figure héroïque dont une salle porte désormais le nom au camp Raffalli. Anniversaire enfin des 30 ans du mythique parachutage de Kolwezi.

« Un outil de combat exceptionnel »

Sur la voie sacrée, une remise de cinq décorations, lors de laquelle le colonel (H) Christian Marchal et le capitaine (H) Pierre Montagnon ont reçu la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur et le chef de bataillon (er) Pierre Raoul la rosette d'Officier de la Légion d'honneur, a été suivie de la lecture de l'ordre du jour N°9 par le général Duquesne. « Chef de corps de très grande valeur, aux remarquables qualités intellectuelles et professionnelles, au style de commandement profondément humain, le colonel Houdet laisse au colonel Bellot des Minières un outil de combat exceptionnel au coeur de notre spécificité : l'engagement d'urgence par la troisième dimension », a-t-il souligné en substance avant d'investir officiellement le nouveau chef de corps dans ses fonctions. La prise d'armes a été suivie du traditionnel défilé des troupes, très applaudi. La cérémonie s'est conclue autour d'un vin d'honneur servi au parc Beaumont, agrémentée d'une démonstration tactique de sauts en parachute.

Les personnalités : Marc Demulsant, sous-préfet de Calvi ; Ange Santini, président du conseil Executif de Corse ; Pancrace Guglielmacci, maire de Calvi ; Pierre Guidoni, maire et conseiller général de Calenzana ; Eugène Ceccaldi, maire de Lumio ; Pierre Oberti, maire de Muro ; M. Benaram, consul du Maroc en Corse. Les personnalités militaires : vice-amiral d'escadre Xavier Païtard, chef du cabinet militaire du ministre de la Défense ; les généraux de brigade Louis Pichot de Champfleury, commandant la Légion étrangère; Christian Houdet, secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire ; le général Lizuret, commandant la région de gendarmerie de Corse ; le lieutenant-colonel Piazza, délégué militaire départemental de Haute-Corse ; et bien d'autres...


Bus, camion de pompier, taxis... tout se vole

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Publié le 03/06/2008

Insolite. Un bus de ville s'ajoute désormais à l'incroyable liste de véhicules dérobés aux pompiers, aux gendarmes ou encore aux policiers.

Bus, camoin de pompier, taxis... tout se vole - DDM
Bus, camoin de pompier, taxis... tout se vole DDM

« Un bus de ville a disparu à Toulouse. Soyez attentifs, il pourrait se trouver dans le secteur… »

Ce message transmis dimanche après-midi par la gendarmerie du Tarn-et-Garonne à ses hommes en surveillance sur l'autoroute Toulouse-Bordeaux n'est pas resté longtemps sans réponse.

« Chef, je l'ai aux jumelles ! »

Et cet équipage de la brigade motorisée de Montauban, en surveillance sur les bords de l'autoroute, a vu arriver le Renault GX 327 appartenant à Tisséo, le réseau de bus urbain de Toulouse. Ce véhicule de 2006 filait bon train vers Bordeaux. Au volant, Adrian, solide Polonais de 22 ans. Un garçon, ancien de la Légion étrangère, qui n'a posé aucune difficulté pour stationner son véhicule sur l'aire de repos de Campsas quand les motards lui ont fait signe. Et il a répondu très simplement aux interrogations des gendarmes. « Il a été très poli, sans souci », indique un militaire.

Aucun souci sauf que jamais Adrian n'aurait dû quitter le garage de Langlade au volant du véhicule n°627. « Une enquête interne est en cours. D'abord pour savoir comment cet individu a pu pénétrer sur le site et comment il a pu quitter les lieux au volant d'un bus », prévient Stéphane Coppey, le président de Tisséo. Et deux plaintes ont été déposées : une pour vol et l'autre pour utilisation frauduleuse d'un véhicule public…

Interrogé par les policiers de la sûreté départementale, Adrian a d'abord semblé très confus dimanche soir quand il est arrivé au commissariat. Finalement, après une nuit de repos, ses explications ont semblé très cohérentes. En fin de contrat dans la Légion, ce costaud couvert de tatouages cherche du travail. C'est ce qu'il l'a amené à Toulouse où il ne connaît personne. Dimanche, près de Langlade, il a croisé un homme à qui il a confié ses soucis.

« Tu sais conduire un bus ? Si tu vas à Bordeaux et que tu reviens, tu es embauché », aurait alors répondu cet homme.

Blague ? Adrian ne s'est pas fait prier. Il est monté dans le bus, a su le faire démarrer (c'est technique et pas accessible à n'importe quel conducteur selon la communication de Tisséo) et il a pris la route !

La sécurité ? Inefficace pour ne pas dire absente. Et très à l'aise, notre chauffeur polonais a tracé, sans se poser de question. A-t-il pris des passagers ? Une femme aurait refusé de monter. D'autres usagers n'ont pas compris que ce chauffeur au français « particulier » n'arrive pas à ouvrir les portes… Des témoignages à prendre quand même avec prudence. Quand il a passé le péage de Lalande, des agents d'ASF ont trouvé cela curieux. Et l'alerte a été vite diffusée.

Quant au chauffeur, il a été laissé libre hier. Il est désormais attendu par le tribunal dans quelques mois. Et Tisséo, très ennuyé par ce périple qui aurait pu mal tourner, cherche à comprendre…


Livreurs de pizza : attention aux scooters

Pas facile de livrer des pizzas le soir dans l'agglomération toulousaine. Les jeunes garçons tout de rouge vêtus sont parfois victimes d'agressions. Ce n'est pas la quatre fromages pâte moelleuse qui attire les délinquants mais plutôt le porte-monnaie du livreur et sa mobylette : « ça arrive rarement mais ça arrive », affirme le directeur du marketing de la Boîte à Pizza, Benoît Ravard. Selon la marque toulousaine de livraison à domicile, deux scooters ont déjà été dérobés sur un parc de 80 mobylettes. « Il y a des zones à risque que l'on ne livre plus et la sécurité entre dans la formation de nos livreurs. Ils savent qu'ils doivent éviter les zones à risque et en cas de problème, demander au client de descendre chercher sa pizza. On leur demande également de ne jamais avoir sur eux plus de 20 €. S'ils avaient 200 ou 300 €, ce serait une aubaine pour les délinquants, ils se donneraient le mot. »

Les scooters ne sont pas laissés sans surveillance devant les points de vente : la direction est verrouillée et la roue arrière munie d'un antivol.


Taxis : 43 vols et agressions en 2007

Les chauffeurs de taxi, qui vivent toute la journée dans leur véhicule, ne laissent jamais leur voiture sans surveillance. Aussi, quand ils se font agresser, c'est violent : 43 cas de car-jacking en 2007 selon le président des artisans taxis toulousains, Jean-Marc Chambon. « Quand ça se produit, c'est plutôt en début de soirée, dans des stations-service, des stations de lavage ou des feux, dans des zones bien identifiées, surtout entre Montaudran et Croix-Daurade. » Les taxis redoutent par ailleurs les agressions à domicile pour faire main basse sur leur stock d'essence : certains se font livrer chez eux jusqu'à 3 000 litres de carburant.


Main basse sur les VTT des policiers

C'est beau un vélo tout-terrain, surtout lorsque la marque « Police » est inscrite sur le cadre. Il ne roule pas plus vite que les autres mais c'est quand même la grande classe. C'est ce qui avait dû traverser l'esprit de deux téméraires voleurs, au début du mois de mars dernier, au centre-ville de Toulouse. Ils avaient fauché les VTT de deux policiers du commissariat de la rue des Remparts-Saint-Etienne, qui arpentaient les rues du centre-ville. Ce jour-là, la patrouille était intervenue rue Alsace, dans le magasin Zara, pour interpeller deux voleuses à l'étalage.

De retour dans la rue, plus de vélo. Pourtant, ils avaient été correctement attachés. Mais ni l'antivol ni l'emblème « Police » n'ont fait reculer les voleurs. Les VTT ont été retrouvés une semaine plus tard, abandonnés mais en bon état de marche, dans la cour intérieure d'un immeuble du centre-ville, rue Genty-Magre.


500 mètres à bord d'un camion de pompiers

Conduire un camion de pompiers, le rêve de tous les gamins ! C'est peut-être pour assouvir un doux fantasme qu'un jeune garçon a pris le risque de conduire un camion rouge rutilant en plein centre-ville avant d'abandonner le véhicule, contraint et forcé.

L'année dernière, un Toulousain s'est mis dans la peau d'un soldat du feu et a tout simplement pris le volant d'un véhicule de secours aux asphyxiés et blessés (VSAB) en intervention place Esquirol. Selon un témoin, ce faux pompier aurait parcouru environ 500 mètres avant de caler et d'abandonner le véhicule, un peu plus loin, rue de Metz. Il faute dire que le VSAB n'est pas une voiture ordinaire. Il est utilisé par les pompiers pour venir en aide aux victimes de malaises, aux blessés et aux accidentés sur la voie publique. Un engin qui ne passe pas inaperçu.


Il tente de s'enfuir au volant du fourgon des gendarmes

Quand dans la nuit du 17 décembre, Sofian, 24 ans, croise un fourgon de gendarmes, il s'arrête.

Au volant d'une voiture volée, de la résine de cannabis plein les poches, ce multirécidiviste s'inquiète. Et il accélère dès que les gendarmes s'approchent. La poursuite ne dure pas, les militaires préfèrent perdre le suspect que risquer l'accident.

Seulement quelques minutes plus tard, ils découvrent une voiture dans le fossé à hauteur de l'hypermarché de Gramont, à Toulouse. Le conducteur paraît un peu sonné.

Les gendarmes mettent leur fourgon en travers, tous feux allumés pour signaler l'accident. Ils ne reconnaissent pas de suite l'homme qui leur a fossé compagnie un peu plus tôt. Et ce dernier, gonflé comme un récidiviste, tente l'impossible : il monte dans le fourgon des gendarmes, passe la première et commence la plus belle... belle de l'année… Il n'est pas allé bien loin.

Un gendarme a eu la présence d'esprit de passer par l'autre côté et de bloquer le frein à main. Placé en détention, jugé en comparution immédiate, cet homme a pris deux ans de prison.

Une condamnation supplémentaire, la vingtième sur son imposant casier judiciaire !

J.C.

La Légion étrangère ne sera pas touchée par les réductions d'effectifs

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Publié le 25/05/2008 par Jean Guisnel

Des Légionnaires défilant à Lourdes le 23 mai.
 

La Légion étrangère ne sera pas touchée par les diminutions d'effectifs, si les informations disponibles sur les mesures concrètes qui suivront la publication du Livre blanc se vérifient. Actuellement composée de 8.000 personnels, cette " troupe combattante interarmes encadrée par des officiers français, composée de sous-officiers et de militaires du rang servant à titre étranger " représente aujourd'hui moins de 7 % des 120.000 militaires de l'Armée de terre. Dans l'hypothèse où l'armée de terre perdrait 20.000 soldats, comme c'est actuellement envisagé, la proportion des légionnaires dans ses effectifs croîtrait d'un point, pour atteindre 8 %. L'Armée de terre a confirmé au Point cette éventualité. Faut-il s'offusquer que l'état-major choisisse de continuer à recourir au recrutement de jeunes mercenaires étrangers, à l'heure où les effectifs vont subir une coupe sévère ? Pas vraiment, et plusieurs raisons militent effectivement en faveur de ce choix :

1) Pour recruter dans la Légion étrangère, l'Armée de terre peut effectuer une sélection particulièrement sévère parmi les candidats, puisqu'elle n'en retient qu'un sur neuf. Contre un sur deux parmi les jeunes Français candidats à l'engagement.

2) Le recrutement des troupes étrangères est devenu une banalité dans nombre d'armées. Aux Etats-Unis , les étrangers passés par les forces armées pour devenir citoyens américains étaient en nombre marginal en 2001 (450) pour devenir beaucoup plus nombreux par la suite, à tel point que 8.000 étrangers rejoignent chaque année les forces. Depuis 2001, les Etats-Unis ont accordé la nationalité américaine à 35.000 de leurs soldats. En Espagne , le recrutement de mercenaires s'est imposé après la suppression de la conscription en 2001. Il est réservé aux Latino-Américains (essentiellement Colombiens et Equatoriens) et aux ressortissants de la Guinée équatoriale. En Grande-Bretagne , 3.500 Gurkhas népalais et 7.000 autres étrangers (2.030 Fidjiens, 600 Zimbabwéens, 460 de St Vincent & Grenadines, 880 Sud-africains, etc.) compensent la désaffection qui empêche la British Army de remplir ses objectifs de recrutement. Mais le ministère de la défense étudierait un quota maximal de 10% d'étrangers. Au nom du respect de la " spécificité britannique ", et afin de préserver dans l'armée les " normes et valeurs " britanniques.

3) Dans tous les pays concernés, le passage d'un étranger par l'armée nationale est considéré comme un moyen d'accès privilégié à la nationalité du pays hôte. Aux Etats-Unis, le président George W. Bush a signé un Executive Order le 3 juillet 2002 pour faciliter cet accès à la citoyenneté. En France, les conditions d'accès des légionnaires à la nationalité française demeurent particulièrement strictes, au point parfois de susciter la polémique ...

On retiendra en conclusion que la Légion étrangère ne passera complètement à travers les gouttes de la réorganisation, puisqu'elle va devoir elle aussi améliorer son ratio troupes opérationnelles/soutien, en réduisant son régiment-base stationné à Aubagne, le 1er régiment étranger . La diminution de ses effectifs devrait se faire exclusivement au profit des autres unités de la Légion . Une réduction concomitante des effectifs du régiment d'instruction de la Légion, le 4e régiment étranger de Castelnaudary avait été mise à l'étude. Cette idée est désormais abandonnée.


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