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Légionnaire toujours...

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2009

 


Feu à Marseille: le légionnaire mis en examen pour incendie involontaire

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Publié le 25/07/2009

Des maisons sauvées de flammes dans le vallon de Laouve près de Marseille. - Ian Hanning AFP/pool
Des maisons sauvées de flammes dans le vallon de Laouve près de Marseille. Ian Hanning AFP/pool

Un adjudant-chef de la Légion qui commandait l'exercice de tirs à l'origine du sinistre ayant détruit cette semaine 1.077 hectares de garrigue et de pinèdes aux portes de Marseille, a été mis en examen samedi pour incendie involontaire.

Marseille et ses environs restent sous haute surveillance des pompiers et militaires au moins jusqu'à dimanche matin.

L'adjudant-chef du 1er régiment étranger de la Légion étrangère soupçonné d'avoir dirigé l'exercice de tirs à balles traçantes mercredi dans le camp militaire de Carpiagne d'où est parti le feu, a été mis en examen notamment pour incendie involontaire. Il a été laissé libre sous la responsabilité de l'armée.

"Il n'y a pas de justification à une détention provisoire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest, soulignant qu'il s'agissait d'un incendie "involontaire" et que le légionnaire avait reconnu les faits.

Philippe Fontaine, 43 ans, natif de la Réunion, encourt une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement. Il risque d'être révoqué de l'armée. Un des six chefs de mise en examen retenus contre lui, spécifiquement militaire, concerne la "violation de consigne par militaire".

Les résultats de l'enquête de commandement, traditionnellement dévolue à des officiers supérieurs indépendants, sont attendus mardi soir.

Ce militaire expérimenté, dans la Légion depuis 23 ans et qui revenait d'une mission en Afghanistan, avait exprimé jeudi devant les enquêteurs ses regrets et s'était déclaré anéanti, selon une source proche de l'enquête.

Une information judiciaire a été ouverte dans la matinée. M. Dallest a souligné "la volonté d'embrasser très largement les conséquences de cet incendie sur l'environnement, les biens et les personnes", soulignant que les particuliers qui s'estiment victimes pourront se constituer partie civile.

Dans les collines autour de Marseille, pour parer à toute reprise de l'incendie, 220 hommes, dont une cinquantaine de marins-pompiers, 100 légionnaires et 68 sapeurs-pompiers du Rhône, ont poursuivi leur surveillance active et le noyage de la lisière du feu. Ce dispositif devait être maintenu au moins jusqu'à dimanche matin.

"Des petites reprises, 18 au total, ont eu lieu dans la journée, car il y a encore beaucoup de matières incandescentes, attisées par le mistral", a dit Stéphane Besse du bataillon des marins-pompiers.

La nuit de vendredi à samedi avait aussi connu quelques départs de feu dont l'un était "clairement une malveillance". "C'est extrêmement choquant de voir qu'après l'incendie que vient de connaître Marseille, on essaie de nuire à nouveau à ce patrimoine", avait déclaré lors d'une conférence de presse le capitaine de corvette Richard Priol des marins-pompiers.

En colère aussi, Alain Vincent, responsable de l'unité calanque-littoral pour l'Office national des forêts (ONF): "32.000 personnes vivent au contact direct de la forêt à Marseille. Elles ont toutes reçu un courrier pour leur rappeler leur obligation de débroussailler. Elles attendent qu'on les verbalise pour agir ? Ce n'est pas normal. Il y a de véritables poudrières!".


Les légionnaires du « 4 » ont un nouveau commandant

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Publié le 24/07/2009

Légion étrangère. La prise d'armes a lieu ce matin au quartier d'Anjou. Le colonel Mistral succède comme commandant du 4e RE au colonel Pau.

Stéphane Pau (à gauche) passe le relais à Denis Mistral. Photo DDM - DDM
Stéphane Pau (à gauche) passe le relais à Denis Mistral. Photo DDM DDM

Aujourd'hui, le colonel Stéphane Pau quittera officiellement ses fonctions à la tête du 4e régiment étranger. Cet officier de 45 ans, originaire du Maine, occupait ce poste depuis le 24 juillet 2007, mais comme tous les deux ans le commandement change de « képi », il cède sa place à un nouveau chef de corps, le colonel Denis Mistral.

Stéphane Pau, qui quitte la Légion pour l'armée de Terre et l'État-major de la 6e brigade légère blindée, basée à Nîmes, a tenu à signaler hier, lors d'une conférence de presse, sa fierté d'avoir été à la tête du 4eRE : « Depuis 25 ans que je suis dans l'armée, les deux ans passés à Castelnaudary ont été les années les plus riches de ma carrière. Outre la mission qui est passionnante, je retiens avant tout les relations humaines qui se sont tissées avec mes officiers et tous les légionnaires. C'est une boutique incroyable ! J'en sors grandi tant en maturité qu'en compréhension de l'homme. »

Un Marseillais nommé Mistral

S'il est possible que les jeunes légionnaires du 4e RE (600 permanents) partent en renfort lors de missions extérieures comme vingt-deux d'entre eux l'été dernier en Afghanistan, ou bien sur le territoire national (en cas de graves risques de feux de forêt dans le cadre du plan Héphaïstos) ils sont avant tout au quartier d'Anjou pour y être formés, instruits et notamment apprendre le français. Voilà donc la mission qui incombe désormais au nouveau chef de corps, Denis Mistral.

Né en 1966 à Marseille, ce père de famille de trois enfants, après des missions en ex-Yougoslavie ou bien à Mayotte, est devenu colonel en 2007. Il a officié de juin 2008 jusqu'à aujourd'hui comme assistant militaire du général major général de l'armée de Terre (le n° 2 de cette armée) à Paris. Sa volonté, outre « découvrir la région du Lauragais que je ne connais pas », sera de maintenir « la qualité de l'instruction et qu'elle soit sans cesse en évolution. »

La passation de commandement, en présence des autorités, a lieu ce matin à 10 h 30 au quartier d'Anjou. Ce sera par ailleurs la première prise d'armes célébrée par le nouveau général des Régiments étrangers, le général Bouquin, en place depuis le 30 juin, et qui a été chef de corps à Castelnaudary il y a dix ans.

En deuil

La passation sera cependant endeuillée par la mort, des suites d'un cancer, d'un sergent-chef du quartier d'Anjou, d'origine slovaque. Une cérémonie à huis clos en son honneur a eu lieu, hier à Castelnaudary, en présence des parents du défunt qui était âgé seulement de 34 ans.

Benoît Fernandes

Marseille sous les flammes

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23 Juillet 2009

Marseille sous les flammes

 

Un incendie déclenché hier par des tirs d'exercice de la Légion étrangère, a détruit plus de 1000 hectares de terrain, avant d’être officiellement maîtrisé ce matin. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer, et seulement une maison a été ravagée par les flammes, selon la préfecture. L’armée a confirmé que le feu était de la responsabilité du chef de section du premier régiment étranger de la Légion à Aubagne, et a annoncé qu’il avait été suspendu de ses fonctions. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Sappin, a pour sa part affirmé qu’il y aurait "une enquête judiciaire et (…) des poursuites".

 

Coup de chaud Le quartier des Trois-Ponts, dans l'Est de Marseille, a frôlé le drame hier soir : les flammes étaient à ses portes mercredi vers 21 heures,
provoquant la colère des résidents, qui pestaient contre les militaires. Quatre maisons, dont une bergerie, ont été endommagées par l'incendie dans ce quartier. 
Evacuations Plusieurs centaines d'habitants du quartier des Trois-Ponts ont quitté leur maison hier soir. 
Léché par les flammes Finalement, seule une maison a été détruite par les flammes, et trois autres légèrement touchées. 
 Embrasement
 Aux portes de la ville
Feu de broussaille Au total, le feu a ravagé 1100 hectares de terrain.  

Lavelanet. Le héros oublié

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Publié le 19/07/2009

Histoire locale. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il s'illustra, notamment, au Liban.

Lavelanet. Le héros oublié - DDM
Lavelanet. Le héros oublié DDM

Il est des hommes, et des femmes, que l'Histoire oublie parfois, malgré le rôle notable qu'ils ont pu jouer, préférant en mettre d'autres en exergue, on ne sait pas toujours pourquoi, le hasard faisant parfois son œuvre. Titulaire de multiples décorations, dont la Légion d'honneur en tant que Grand officier, les croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et le titre de compagnon de la Libération dès le 23 juin 1941, entre autres, Alfred Cazaud fait décidément partie de ces délaissés de la mémoire collective, de manière totalement injustifiée. Peut être aussi, ne courrait-il pas après la gloire illusoire et éphémère de la reconnaissance de ses pairs?

Il voit le jour à Montferrier, le 24 Septembre 1893, dans cette région textile de Lavelanet mais s'oriente, très jeune, vers une carrière militaire en devenant enfant de troupe. Engagé volontaire comme simple soldat en 1911, au 14ème régiment d'infanterie, il est déjà sergent lorsqu'il est admis à Saint Maixent, l'école d'officiers dont il sort aspirant alors que la guerre ait éclaté (8 août 1914). Promu rapidement lieutenant, il est cité trois fois à l'ordre de l'armée avant d'être blessé en avril 1918, par un éclat d'obus. Capitaine lorsque l'armistice est sonnée, il revient à Saint Maixent puis sert en Afrique du Nord et, chef de bataillon en 1934, passe à la Légion étrangère en 1938. En 1940, il fait partie du corps expéditionnaire envoyé en Norvège et, après le combat de Narvik, est rapatrié en Grande Bretagne ave la 13ème demi brigade qu'il commande. Il rallie alors la France Libre, sans aucune hésitation et se voit promu lieutenant colonel. Il effectue ensuite la campagne d'Erythrée, durant laquelle il est à nouveau blessé par un éclat de mortier à l'Engiahat puis, rétabli, se distingue particulièrement à Keren, Asmara et Massaoua où il capture plusieurs centaines d'Italiens.

Aux côtés du génaral de gaulle

Un mois plus tard, en prenant les forts Moncullo, Victor Emmanuel et Umberto, il obtient la rédition de plusieurs milliers de soldats italiens mais aussi, et surtout, de 500 officiers et du commandant en chef de ces troupes. Colonel après la campagne de Syrie, il est placé à la tête du commandement du Liban (septembre 1941).

Général de brigade l'année suivante, il combat dans le Sud de la Syrie mais, pendant ce temps, le tribunal militaire d'Oran, demeuré vychissois, le condamne à la peine de mort et à la dégradation militaire, par contumace. Il n'en a cure, continuant son combat aux côtés du général de Gaulle qui lui confie, d'août 1942 à février 1945, le ccommandement des troupes basées au Liban et de la division côtière. Pendant la campagne d'Allemagne, à laquelle il prend une part active, il est mis à la tête de la 36ème division d'infanterie puis, avec le grade de général de division, jusqu'en juin 1946, participe à l'occupation de l'Allemagne.

A cette date, il demande à passer dans le cadre de réserve, interrompant sa brillante carrière militaire, et se retire dans le Tarn. C'est là qu'il moura, le 5 Avril 1970, dans le village de Rigautou, laissant derrière lui l'image d'un homme aux fortes convictions qu'il avait mises au service de son idéal, celui de la résistance à l'occupant et à la barbarie nazie.

La Dépêche du Midi

Mirepoix. Le grand Peyranne dans nos murs

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Publié le 09/07/2009

 

Pour la dernière année qu'il organise « Montmarte à Mirepoix », Alain Baby (à g.) présente le peintre Rémy Peyranne. - DDM
Pour la dernière année qu'il organise « Montmarte à Mirepoix », Alain Baby (à g.) présente le peintre Rémy Peyranne. DDM

La salle des métiers d'art reçoit comme invité d'honneur, jusqu'au 20 juillet, le célébrissime peintre toulousain Rémy Peyranne, dans le cadre de la manifestation « Montmatre à Mirepoix ». L'on doit cet honneur à Alain Baby, son ami de toujours. Son palmarès éblouissant démarre en 1958, où il rafle tous les premiers prix à l'école des beaux-arts de Toulouse : sculpture, dessin, peinture, gravure, anatomie. Sa route est désormais jonchée de médailles d'or. Seul candidat admissible de Toulouse pour le Prix de Rome, il est aussi le quatrième lauréat, en cent ans, de l'école des beaux-arts toulousaine à décrocher ce titre. Malgré tous ces honneurs et hautes distinctions, Rémy Peyranne affiche une réelle modestie. Pendant cinquante ans, il s'est plongé dans les profondeurs du figuratif, traquant le détail, la couleur dans une symphonie où l'œil est ébloui. Aux cimaises de l'office du tourisme : l'hôtel de ville de Toulouse, une corrida flamboyante, un bateau-école battant pavillon italien et, dans une palette éblouissante, Montmatre et Mirepoix en duo. Aujourd'hui il change de cap et s'oriente avec bonheur vers une peinture avant-gardiste où il décortique avec maestria le cosmos dans toute sa plénitude. L'eau, le feu, la terre nous interpellent, au couteau, à l'huile, à l'acrylique ; dans un mélange de béton américain saupoudré de poudre d'or, le mouvement circulaire laisse le visiteur conquis. Il nous confie qu'à ce jour il a peint plus de 9.000 toiles, toujours avec la même passion, et visité plus de 48 pays, d'où il a ramené d'innombrables croquis qui lui ont permis de réaliser de nombreuses expositions. En 1978, il fait un voyage au Mexique (Camerone) en prévision d'une grande toile destinée à la légion étrangère (la mort du capitaine Danjou). Inventivité, créativité à travers ses toiles, Peyranne nous livre ses émotions.

La Dépêche du Midi

Cote d'Ivoire : quand la Légion dissout l'ancien régiment de Johnny Halliday

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24 juin 2009

Hasard des tournantes en Opex, mais ironie de l’histoire anecdotique lorsque l’on sait les relations «viriles» qu’entretiennent généralement Marsouins et Légionnaires, c’est à un officier de la Légion étrangère, le colonel Jérôme Dupont qu’est revenu la lourde tâche de dissoudre le 43e Bataillon d’infanterie de marine, de Port-Bouët (Abidjan).

Début juin, le colonel Dupont, par ailleurs chef de corps du 1er Régiment étranger de cavalerie, a pris le commandent du Batlic (Bataillon Licorne) qui vient d’être créé. Ce Batlic est né de la fusion du Groupement tactique interarmes Licorne et de la Base de soutien interarmées, armée par le 43ème BIMa. Le BIMa a  été dissous à cette occasion. A l’été, il restera 900 militaires français en Cote d’Ivoire.

Présent en Cote d’Ivoire depuis 1978, le 43ème BIMa était l’héritier du 43ème Régiment d’infanterie coloniale, régiment de réserve créé en aout 1914. Recréé en Allemagne en 1960 sous le nom de 43ème Régiment blindé d’infanterie de Marine, un certain Jean-Philippe Smet, alias Johnny Halliday, y fera son service militaire en 1965-66. C’est également dans ce régiment que le jeune lieutenant Henri Bentegeat, futur chef d’état-major des armées, avait servi comme chef de peloton.

[NB : Pour éviter les commentaires inutiles, le Pacha sait parfaitement que ce n’est pas la Légion qui a dissous le BIMa, mais une décision politique, mise en oeuvre par l’EMA et l’EMAT]


Loures-Barousse. Hommage au légionnaire W. Schutz

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Publié le 23/06/2009

 

Recueillement et dépôt de gerbe au cimetière de Barbazan. Photo C. T. - DDM
Recueillement et dépôt de gerbe au cimetière de Barbazan. Photo C. T. DDM

Deux délégations de l'Amicale des anciens de la légion étrangère, celle des Hautes-Pyrénées et celle de la Haute-Garonne, se sont recueillies devant la sépulture de Wolfgang Schutz, légionnaire ayant appartenu à chacune d'elle. Au cimetière de Barbazan (Haute-Garonne), un hommage a donc été rendu à cet ancien résident de la maison de retraite des anciens combattants de Barbazan. Un moment solennel et fraternel durant lequel le souvenir de mémoire fut associé à d'autres camarades disparus cette année.

Au cours de la cérémonie, en présence de plusieurs représentants du monde combattant, le président Drouin a versé sur la tombe du soldat disparu de la terre en provenance de Camerone, rapportée lors d'un récent voyage au Mexique, qui représente la bataille de Cameron, fait d'armes de la légion. Émotion vive de l'assistance avant de partager un repas typiquement local en Barousse. C. T.

La Dépêche du Midi

Miélan. Hommage à Marcel Begue, mort à Dien Ben Phu, en Indochine

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Publié le 14/06/2009

 

La famille de Marcel Begue, les trois porte-drapeaux et les personnalités, devant le monument aux morts. Photo DDM, J. P. - DDM
La famille de Marcel Begue, les trois porte-drapeaux et les personnalités, devant le monument aux morts. Photo DDM, J. P. DDM

Le 11 avril 1954 disparaissait en Indochine, dans la cuvette de Dien Ben Phu, Marcel Begue. Il avait 21 ans. Il était né à Miélan le 16 juin 1933. Enfant de troupe à Tulle, il s'engageait en 1945 dans les rangs du 1er régiment de chasseurs parachutistes. Envoyé en Indochine, il y fut un soldat valeureux et glorieux. Il était titulaire de la médaille militaire, de la Croix de guerre des TOE avec palme, plus deux autres Croix de guerre avec étoile de bronze et d'argent. Aujourd'hui, au pied du monument aux morts, une plaque porte son nom. Lors de la Journée nationale en hommage à ceux qui sont morts en Indochine pour la France, une cérémonie s'est déroulée en son honneur. D'abord en l'église Saint-Barthélémy, où a été dite une messe ; ensuite, devant le monument aux morts, où deux gerbes ont été déposées, l'une par les deux frères de Marcel Bégué, l'autre par l'Amicale des anciens d'Indochine. Pierre Villas, commandant à la Légion étrangère, aujourd'hui à la retraite, a prononcé une allocution devant le président de la section cantonale des anciens d'Algérie et plusieurs anciens combattants d'Afrique du Nord. Pierre Villas a associé à cet hommage les noms de Sénac, de Monsembernard, et de Fernand Vignes, tous deux tués en Indochine.

La Dépêche du Midi

"De l'autre côté de l'eau" : un petit bijou de lecture

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18 mai 2009

 

Motte
Dès la première page, l’auteur nous avertit : ce livre «n’ajoutera rien à la compréhension de la guerre d’Indochine». C’est parfaitement exact et l’on s’en moque. S’il faut le lire, c’est bien plutôt pour ce qu’il apporte à la connaissance de l’âme humaine, sans prendre de poses, sans même avoir l’air d’en parler. C’est un peu le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer, l’humour en plus.

Dominique de La Motte est aujourd’hui un général à la retraite. Aristocrate, cavalier, catholique, il pourrait être la caricature de son milieu. Sauf qu’il est «un peu braque», comme il dit. Suffisamment pour se porter volontaire comme chef d’un commando de partisans indochinois de février 1951 à juin 1952. Ce ne sont pas ses notes qu’il publie aujourd’hui, mais le récit fragmentaire de ses souvenirs, rédigé quarante ans après et publié avec l’aide de l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau. «Aucun fait n’est inventé ni, je l’espère, involontairement embelli. Simplement un homme âgé regarde vivre un jeune officier, sans le juger, ni en bien ni en mal. Dieu seul est juge.»

L’action se passe en Cochinchine (Vietnam du Sud) au début des années 50. Faute d’effectifs suffisants, l’armée française fait appel à des supplétifs locaux pour tenir le terrain face au Vietminh communiste. Un jeune lieutenant de 26 ans, sorti de Saint-Cyr et de Saumur, se porte volontaire. On lui confie un secteur d’une trentaine de kilomètres, avec une route et une plantation d’hévéas à protéger. Au nord, une zone interdite où il peut, à loisir, aller guerroyer contre les communistes.

«Je n’ai jamais voulu être roi, je l’ai été, non par la volonté de la République ou de mes supérieurs, non plus que par la mienne, mais par celle des hommes que je commandais, mes partisans», confesse-t-il. Tout roi a sa Cour : celle du lieutenant Dominique de La Motte se compose de huit hommes, quatre sous-officiers français et quatre indigènes. Autant de portraits truculents. «Mon mentor a été un très vieux Chinois, l’adjudant Niem, retraité de la Coloniale. Il était un peu gâteux, malin et plus raciste qu’il n’est possible. Sa hiérarchie des races n’était pas celle du comte de Gobineau Il y avait au-dessus de tout les Chinois […] enfin les Khmers du Cambodge, sous-race parfaitement méprisable.» Le commando d’environ 130 hommes est recruté localement. Il y a des Vietnamiens de Cochinchine et des Khmers. Leur motivation est essentiellement alimentaire et ce qu’ils attendent de leur chef, c’est qu’il soit leur roi. Le lieutenant va se plier au jeu sans y perdre son âme : il ne sera pas le colonel Kurtz de Conrad, revisité par Apocalypse Now.

L’humour le sauve, l’humour et une foi aussi assurée que peu ostentatoire. Cela lui permettra de traverser sans trop de dégâts - sauf pour sa santé - les aventures et les épisodes qu’il raconte au fil de courts chapitres : les planteurs, les congaïs (femmes vietnamiennes), les animaux, la Légion, le corps médical, la secte syncrétiste des caodaïstes, la guerre révolutionnaire. Cette guerre qu’il est allé mener «de l’autre côté de l’eau», celle de la rivière Sanh Dai. Cette autre rive qui est aussi celle de Blaise Pascal : «Pourquoi me tuez-vous ? Eh quoi ! Ne demeurez-vous pas de l’autre côté de l’eau ?» Toute loufoque qu’elle soit, la guerre rend sage.

Dominique de La Motte De l’autre côté de l’eau. Indochine 1950-1952 Tallandier, 166 pp., 18 euros.

(Article initialement paru le 15 janvier 2009, dans le cahier Livres de Libération)


Toulouse. Le film de René Grando : «Deux guerres pour la liberté»

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Publié le 15/05/2009

André Jimenez, âgé de 91 ans, vit à Toulouse. Photo DR. - DDM
André Jimenez, âgé de 91 ans, vit à Toulouse. Photo DR. DDM

Le film réalisé par René Grando et le cameraman David Bécus, « Espagne-France, Deux guerres pour la liberté », sera présenté vendredi 5 juin à la Casa de España, à 20 h 30 (85, avenue des Minimes), avec le soutien de l'association IRIS (Itinéraire Recherches Initiatives du Sud). Réalisé avec le soutien du conseil général de Haute-Garonne, ce documentaire relate l'histoire d'un républicain espagnol engagé dans deux guerres du siècle dernier contre le fascisme et pour la liberté (*). Andrès Jimenez, titulaire de la Croix de guerre française est aujourd'hui âgé de 91 ans et vit à Toulouse une retraite sereine. Le film relate son engagement à 17 ans dans les milices antifascistes qui se sont constituées en juillet 1936 en riposte au coup d'état franquiste. En Espagne, il s'est battu jusqu'en février 1939 où il a dû s'exiler en France avec la retirada des Républicains. Pour échapper à l'humiliation des camps, il s'engage en mars 1940 dans la Légion étrangère. En 1944, son unité débarque à Naples, combat à Montecassino, débarque à nouveau à Saint Raphaël puis à Marseille sous le feu des canons allemands. C'est là qu'il a gagné la Croix de guerre et une citation à l'ordre de la Division pour avoir sauvé de nombreux combattants blessés.

Démobilisé en 1945, Andres Jimenez s'est finalement installé à Toulouse où son épouse a pu le rejoindre et où la famille a fait souche et conservé l'essentiel des valeurs de cet « héritage républicain » comme le relatent dans le film ses enfants et petits-enfants.

La projection sera suivie d'un débat en présence du réalisateur.

(*) Pour contacter le réalisateur : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


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