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Perrin : à l'abordage ! 15112010

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15/11/2010

«En cas d'attaque, tout va très vite. Aux premiers signes, on a dix minutes pour intervenir», confie Jacques Perrin.
 

Toujours plein de projets, le réalisateur et producteur d' Océans va tourner un film de pirates. Ceux d'aujourd'hui en Somalie. 

Jacques Perrin a toujours des projets a udacieux, de grand large et de longue haleine. Après le succès mondial d'Océans (près de 6,5 millions d'entrées dans le monde) , le voilà plongé dans une nouvelle aventure maritime qui promet d'être mouvementée : un film sur la piraterie dans la Corne de l'Afrique, au large de la Somalie. «C'est devenu un business où se jouent tous les rapports entre les pays du tiers-monde nécessiteux et les puissances industrielles qui ont besoin d'utiliser ces voies de transit, dit le réalisateur et producteur. Au départ, les pêcheurs somaliens ont pratiqué la piraterie dans les eaux territoriales. C'était le fait de desperados livrés à eux-mêmes dans un pays en plein chaos et dans une détresse totale. S'y ajoute le fait que la mafia italienne se servait de la mer somalienne comme poubelle: il existe aussi des pillards européens, qui ont leur responsabilité dans cette situation conflictuelle.»

Peu à peu, le trafic s'est organisé et a pris de l'ampleur. «Il est maintenant dominé par des espèces de “seigneurs de la guerre”, poursuit Jacques Perrin. Aujourd'hui, les pirates sortent des eaux territoriales pour attaquer en pleine mer, et jusqu'aux Seychelles.» Plusieurs pays se sont regroupés pour lutter contre la piraterie (*), mais il n'existe pas de solution d'ensemble. «Pour l'instant, les puissances industrielles recourent à la tactique, pas à la stratégie, explique Jacques Perrin. Parce qu'au-delà des attaques “d'affaires”, pour l'argent, se profile la question beaucoup plus complexe des liens avec le terrorisme. Al-Qaida, qui n'a aucune ­expérience maritime, utilise les pirates.»

«Réflexion géopolitique» 

Ainsi, la marine nationale surveille quatre ou cinq bateaux - auxquels souvent d'autres tentent de s'adjoindre pour bénéficier de sa protection. Cette fois encore, Perrin bénéficiera du concours de la Royale pour filmer les événements. «En cas d'attaque, tout va très vite. Aux premiers signes, on a dix minutes pour intervenir juste avant l'abordage et éviter la prise d'otages. Sinon, il faut tenter une opération coup de poing avant l'arrivée à la côte. Une fois que les otages sont revenus à terre, on ne peut plus rien faire.» Les Chinois, eux, ont adopté une autre tactique : «Pour se protéger des assaillants, ils ont construit de véritables places fortes sur leurs navires.»

Pour l'heure, avec son collaborateur Christophe Cheysson, Jacques Perrin rassemble une énorme documentation, travaillant aussi bien sur les données géopolitiques et l'histoire somalienne que sur l'observation immédiate et les témoignages. Début 2011, il s'attellera à l'écriture d'un scénario de fiction, sur ce fond d'information très nourri. Il s'inspirera notamment de deux livres, Pirates et commandos de Patrick Forestier (qui participe à l'écriture) et Prise d'otages sur Le Ponant de Patrick Marchesseau, dont il a acquis les droits auprès des Éditions Michel Lafon. Et il a embarqué comme coscénariste le romancier Laurent Gaudé, auteur d'Ouragan. «Ce sera un film d'action, mais qui débouche sur une véritable réflexion géopolitique et morale», annonce le cinéaste, qui prévoit de commencer le tournage au printemps.

Ce projet n'épuise pas l'énergie et l'inspiration de Jacques Perrin. Le Vietnam est resté cher au cœur de l'ancien lieutenant de La 317e section. On a découvert le 12 novembre le documentaire poétique qu'il lui a consacré, L'Empire du milieu du sud. Un travail de dix ans, avec Eric Deroo, pour retrouver et monter des images d'archives: «Elles sont dues à des opérateurs de tous les horizons. Chacun a filmé le Vietnam comme un poème, avec sa sensibilité personnelle, et ça devient universel. La beauté des paysages, la guerre, la douleur… Ce sont des traces de la condition humaine.» Et il n'en a pas fini avec l'Indochine: dans Les Chiens jaunes, qu'il écrit avec Laurent Gaudé, Perrin racontera l'histoire d'une colonne de la Légion poursuivie dans la jungle par les Japonais, au lendemain du coup de force du 9 mars 1945. L'affrontement entre un légionnaire pourri et son adjudant est le vrai combat du film: «Le seul qui vaille, le combat avec soi-même.»

Est-ce tout? Non, bien sûr! Quand ­finit-il de remuer le monde, ce visionnaire bâtisseur d'un empire d'images? À l'horizon de Jacques Perrin, il y a encore la terre d'Europe. Il songe déjà à son prochain grand film animalier. Le temps y comptera plus que l'espace. «J'ai envie de raconter la transformation de la terre au fil des saisons et des siècles, à travers ce qu'ont vécu les animaux. Ils ont assisté à tout, au défrichement des forêts, à l'arrivée de la moissonneuse-batteuse… Entre la nature maîtrisée par l'homme et le monde sauvage, il existe un partage compliqué. Les animaux sont là, plus que jamais…» 

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