Publié le 24/12/2010
Tandis que se dispute encore le challenge de Noël, on prépare en grand secret les crèches. Si l'on a le privilège de voir l'envers du décor, interdiction est faite de dévoiler ce qui fera la particularité de l'une ou de l'autre. L'émulation est grande pour remporter le concours bien doté. Nous serons donc la discrétion même. « De toute manière, vous ne verrez pas tout », lâche tout sourire, le capitaine de la 3e compagnie. Et pour cause. C'est l'effervescence partout. Difficile d'imaginer dans ces monceaux de matériaux aussi divers que variés ce que l'on pourra admirer au final. « La mission est sacrée. Nous serons prêts à l'heure. On a encore toute la nuit », s'engage le capitaine Potel. « Les crèches, ce n'est pas beau de jour », confie le capitaine Alliot. Lui est disert. Il sait que « la concurrence prévoit quelque chose de grandiose ». La « 2 » se la jouera simple. « Devant une bonne crèche, on rit, on pleure et on s'en rappelle toute sa vie ».
Le budget est modeste. 200 € et pas un centime de plus. Le talent est, lui, immense. Chaque année est l'occasion de découvrir de vrais artistes ainsi ce sculpteur chinois qui a créé des merveilles de santons. « Nous pourrions mettre 1000, 2 000 €, faire venir une troupe de théâtre, remporter le 1er prix mais ce n'est pas l'esprit légion », tranche le capitaine Vidalo. Tout est question de débrouille. « Ce qui nous a coûté le plus cher ? La pâte à modeler qui durcit quand on la réchauffe. Pour le reste… La peinture ? C'est de l'eau et des colorants, le câble vient de l'appareil à « muscu », la lampe d'Emmaüs, la tringle, du rideau de la chambrée… ». On fait avec les moyens du bord. Reste un grand mur nu, pour l'instant, et qui promet de grandes émotions « en donnant soit le sourire soit la larme à l'œil ». Le capitaine Alliot n'en dira pas plus.