Laurence Cabrol | 04/08/2010
C’est un ancien militaire, Michel François maire de Montségur qui accueillait ce mercredi le lieutenant colonel François Xavier Petiteau, commandant en second du 4e Régiment Etranger (4e RE) de Castelnaudary pour la cérémonie de remise de képi de la 3e Compagnie d’engagés volontaires commandée par le Capitaine Matthieu Pottel.
Cinquante engagés volontaires originaires d’une vingtaine de pays (parmi lesquels des biélorusses, polonais, népalais, chinois, équatoriens, mexicains…) qui au terme d’un premier mois d’apprentissage coiffent l’insigne de la légion étrangère, le fameux képi blanc et rentrent officiellement dans les rangs de l’armée française.
Avant cette cérémonie les hommes ont effectué pendant deux jours une marche reliant Mirepoix à Montségur (soit 60km «par tout terrain») sous le commandement de leur chef de section le lieutenant Guitierrez-Robollar, adjoint du lieutenant Saint-Denis qui prendra ses fonctions dès demain.
Stationné à Castelnaudary depuis 1976, date de son arrivée de Corté en Corse, ce régiment a été créé à Marrakech au Maroc, le 15 novembre 1920.
En souvenir de cette époque, il a gardé sur son insigne la Koutoubia de Marrakech et les Monts Atlas.
Aujourd’hui régiment école, il accueille après sélection (les tests sont effectués à la maison mère, à Aubagne dans les Bouches du Rhône), les engagés volontaires qui suivent un cycle de 17 semaines au sein de l'une des CEV (compagnies d'engagés volontaires).
Il s'agit notamment pour les étrangers d'apprendre le français par le biais de la méthode «Képi blanc», une méthode «très démonstrative qui a fait ses preuves» au dire des gradés qui permet en quatre mois de comprendre les ordres et de tenir une conversation simple avec 500 mots de vocabulaire.
La remise du képi blanc est hautement symbolique pour les légionnaires, c’est sous le fameux «Legio patria nostra» puis la récitation du code d’honneur qui rappelle entre autre les vertus de la légion et du légionnaire (solidarité, respect de la Patrie librement choisie, servie avec honneur et fidélité) qu’a lieu la prise d’arme en public.
Comme l’indiquait le Capitaine Joffredo, officier de communication:
«Cette cérémonie permet aussi de garder le contact avec la population civile, c’est une des rares fois avec le défilé du 14 juillet que l’on peut se rencontrer»
Il est vrai qu’en choisissant le village de Montségur au mois d’août, les autorités militaires ont participé à créer l’évènement de la journée, à voir le nombre de touristes et d’autochtones qui ont assisté à cette cérémonie.
Il ne faut pas perdre de vue qu’en s’engageant pour un premier contrat de cinq ans, ces jeunes gens ont choisi une formation combattante poussée.
Après ces quatre premiers mois de formation , ils rejoindront leurs corps d’affectation («ils seront ventilés» dans les 8 régiments de la légion étrangère en France et en Outre-Mer) pour y suivre éventuellement une formation de spécialistes (cuisinier, infirmier, transmetteur, informaticien, mécanicien, moniteur de sport ou de conduite, secrétaire) à la CIS (compagnie d’instruction des spécialistes).
Ils pourront par la suite effectuer une FEG (formation générale élémentaire) afin de gagner du galon de caporal et pour les meilleurs, une FG1 (formation générale de 1er degré) qui leur ouvrira la carrière de sous-officier.
Actuellement on retrouve des légionnaires du 4e RE de Castelnaudary en projection en Guyane, Djibouti, Côte d’Ivoire et au sein de l’OMLT française dans la vallée de Kapisa au nord-est de Kaboul en Afghanistan.