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Laurent Joye, jeune président de l'UNC, ex-légionnaire passionné d'histoire locale

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dimanche 08.05.2011

Laurent Joye dans son «musée», chez lui. Il y conserve notamment ses effets de légionnaire.

Il n'a que 41 ans, mais a déjà une vie entière derrière lui. Celle d'engagé dans la Légion étrangère, alors qu'il n'avait que 17 ans. Depuis son retour à la vie civile, il demeure passionné par la chose militaire et l'histoire locale. Logique, dans ces conditions, qu'il ait pris en main, en 2005, la section armentiéroise de l'Union nationale des combattants et soldats de France. À ce titre, il participera ce matin à la commémoration de la victoire du 8 Mai 1945. Portrait d'un homme qui, par dessus tout, a le sens de l'honneur.

 

PAR PERRINE DIÉVAL

La boule à zéro. Et des taouages couvrant son bras droit et son épaule gauche. Laurent Joye a tous les attributs physiques d'un légionnaire. Sauf qu'il ne l'est plus depuis novembre 1994, terme de son engagement de huit ans au sein du légendaire corps de l'armée de terre française. Il n'avait que 17 ans lorsqu'il a pris sa décision. « J'étais passionné d'armées et je n'avais pas trop de repères. Je ne trouvais pas ma place dans la société », se souvient-il. D'où lui vient ce goût pour la chose militaire ? « Je ne sais pas vraiment ! Très tôt, je jouais aux soldats. Plus tard, quand j'allais à la bibliothèque, je prenais toujours des mémoires militaires. La légion étrangère a été la première à me prendre. »

Il n'a alors que 17 ans. Ses parents doivent signer une autorisation. Mineur, il ne change pas de nom comme les autres engagés de la Légion. Mais, comme eux, il change de nationalité : il devient Suisse... né dans une ville qu'il n'a jamais connue. Il suit quatre mois d'instruction. Sort parmi les meilleurs et demande à intégrer le 2e régiment étranger de parachutistes, les fameux bérets verts. La Légion le vieillit d'un an pour partir en opération extérieure, au Tchad. Nous sommes alors en mai 1987. « Nous devions arrêter les forces de Khadafi qui envahissaient le Tchad », raconte-t-il. Il reste cinq mois en Afrique. Et se voit remettre - fait exceptionnel - la Croix du combattant alors qu'il est encore mineur. « C'était difficile au départ, concède-t-il, car j'étais très jeune. C'est un monde assez brutal, j'ai dû faire mon trou. Mais je m'épanouissais pleinement dans la mission. » De retour d'Afrique, il suit différents stages commandos, puis part en République centrafricaine pendant quatre mois, avant de se porter volontaire pour rejoindre la Guyane et le 3e régiment étranger d'infanterie. Après deux ans sans permission, il rentre enfin à Armentières. Et rencontre sa future épouse, Séverine. « J'ai alors demandé mon affectation à Aubagne au 1er régiment étranger. J'y suis resté trois ans avant de quitter la légion, en novembre 1994. » Laurent est alors âgé de 25 ans. Il a rencontré une femme qu'il aime, et bientôt devient papa d'une petite fille, Hélène, qui naît handicapée. Il se réadapte à la vie civile. « Ça a été difficle, explique-t-il. Ma femme m'a beaucoup aidé, ça a pris au moins quatre ou cinq ans. Il y a avait tellement de rigidité dans tout ce que j'avais appris ! » Aujourd'hui, il garde de son passage à la Légion étrangère le sens de l'honneur, une certaine droiture, et des rapports directs. Au niveau professionnel, Laurent, sans diplôme, enchaîne les petits boulots avant d'être embauché chez Gibert, à Bois-Grenier. Huit ans après être entré dans l'entreprise de recyclage, il est licencié pour faute grave. Après deux ans de procédure, il vient de gagner son procès aux Prud'hommes. Aujourd'hui, il est agent d'entretien à la ruche des Deux-Lys.

Musée d'histoire locale

Son travail lui plaît énormément. Et l'UNC, qu'il a reprise en avril 2005, au moins autant. « Je cherchais alors à recréer la plus ancienne association d'anciens combattants de France, qui avait été fondée à Armentières en 1826 par des officiers du Ier Empire, souligne Laurent Joye. Elle avait été dissoute dans les années 30. Mais une UNC existait déjà ici : il restait quatre anciens de la Première Guerre. » Seul, il reprend l'association. En parle autour de lui. Et parvient à fédérer une dizaine de personnes. Le premier coup d'éclat de l'association ? Une exposition, en 2007, sur la Première Guerre à Armentières. En 2008, l'expo est reconduite. Plus de mille visiteurs s'y rendent, en plus de trois cents écoliers ! Celle de 2010, sur Armentières pendant la Seconde Guerre, est également un immense succès. De bon augure pour la prochaine, en novembre, sur les opérations extérieures. La section de l'UNC célébrera alors son 90e anniversaire.

Laurent Joye organise aussi des marches du souvenir depuis 2007. Son plus cher souhait ? Fonder un musée permanent d'histoire locale à Armentières ou dans les alentours. « Parce que la mémoire n'appartient pas qu'aux aînés. La mémoire, ce n'est pas que des dates fixes au pied du monument aux morts. Si on parle de Verdun aux enfants, c'est abstrait. Si vous leur parlez de leur rue, ça les éveille. » •

Contact : Laurent Joye, 06 63 90 36 57.


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