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Franck Chemin, légionnaire gardois, a sauté sur un obus

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06/06/2011


Si son corps le lui permet, il espère devenir instructeur et ainsi former les futurs démineurs. (Photo MIKAEL ANISSET)

Sa première sortie en uniforme, c’était le 8 Mai, pour les commémorations. Il venait de rentrer à Bagnols (Gard) chez lui, auprès de sa famille, après 15 mois passés à l’hôpital militaire Percy de Clamart. L’adjudant-chef Franck Chemin, légionnaire du 2e Régiment étranger de génie (installé sur le plateau d’Albion dans le Vaucluse), est parti en novembre 2009 en tant que chef d’équipe de déminage. Il s’agissait de sa deuxième opération en Afghanistan.

Le 6 janvier 2010, il est grièvement blessé par un obus qu’il allait photographier. Un geste qu’il effectue quotidiennement depuis 20 ans, puisqu’il fait partie des 150 militaires de la Légion étrangère spécialisés dans le déminage. Il avait déjà travaillé au Cambodge, à Sarajevo, au Kosovo, à Djibouti. "En Afghanistan, on intervient quand il y a des attaques de convoi, ou quand des pièges sont découverts sur des routes." Une mission capitale, les Talibans multipliant l’utilisation d’engins explosifs improvisés.

Ce jour-là de janvier 2010, Franck Chemin était à la base militaire. "Les munitions avaient déjà été contrôlées et rangées dans des containers, prêts à être détruites. Je prenais les photos d’avant destruction pour les procès-verbaux. On ne sait pas vraiment ce qu’il s’est passé. On pense que de l’explosif avait coulé et cristallisé. En présence d’un peu de sable, il y a pu avoir une étincelle…", raconte l’adjudant-chef.

Il se souvient être resté conscient. C’est son coéquipier qui lui a prodigué les premiers secours. Quinze minutes après, un hélicoptère américain l’évacuait à l’hôpital de la base américaine de Bagram. L’obus a arraché ses doigts, sa main gauche est amputée. Un éclat d’obus a traversé sa cuisse, coupant le fémur, l’artère fémorale et le nerf sciatique.

Frank Chemin est opéré une première fois. Puis est plongé dans le coma jusqu’à son arrivée en France, cinq jours après l’accident. "J’ai réalisé quand je me suis réveillé.

" Vingt- sept opérations à la jambe, quatre mois sans bouger, une souffrance indicible, des heures de douloureuse rééducation. "Je n’ai jamais autant souffert. Je n’ai pas compté le nombre de doses de morphine que j’ai reçues..."

Mais en vie, il le répète en évoquant ceux qui ne reviendront pas. "On perd nos jambes ou nos bras, mais on est encore là". Certains ne remarcheront jamais. Alors Franck Chemin préfère insister sur "la qualité exceptionnelle du service de santé militaire. C’est grâce à eux qu’on revient vers la vie." Sans oublier les visites des frères d’armes de leurs régiments et la venue des officiels : "J’ai beaucoup discuté avec Gérard Longuet (le ministre de la Défense, NDLR). J’essayais une prothèse pour mon bras ce jour-là." Cette solidarité qu’"on ne retrouve pas dans le civil" s’est traduite en acte : une voiture adaptée l’attendait à son retour chez lui.

Aujourd’hui, il commence à envisager l’avenir, "essayer de reprendre une vie à peu près normale. Je ne dis pas normale... elle ne le sera plus". Malgré ses handicaps, Franck Germain est autonome : il marche mais souffre encore beaucoup. "Pendant 28 ans de carrière, j’ai fait de nombreuses interventions. C’est fini. Maintenant, je ne serai plus soldat mais toujours militaire".

Si son corps le lui permet, il espère devenir instructeur et ainsi former les futurs démineurs. Et passer un message sur les risques du théâtre de la guerre aux plus jeunes, ceux qui guerroient virtuellement puis s’engagent dans l’armée. "Quand ils prennent une balle dans les films ou les jeux, les mecs se relèvent quasiment tout de suite. Dans la réalité, ils ne peuvent pas marcher pendant longtemps…" Il lui a fallu un an.

CONSTANCE COLLE

Traduction

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