Publié le 12/11/2011
L’un était en Algérie, l’autre était légionnaire à Djibouti et le troisième a perdu son père en 1940. Trois porte-drapeaux qui témoignent de leur reconnaissance à ceux qui sont morts pour la patrie.
Ils sont de toutes les commémorations, ces porte-drapeaux qui tiennent solidement l’étendard, pendant que les élus déposent une gerbe au monument aux morts. Ils représentent les anciens combattants et tous leurs camarades qui ont laissé leur vie sur les champs de bataille.
« Je suis entré à la légion à 18 ans. Il fallait oublier son nom et perdre tout contact avec sa famille. On m’a même attribué la nationalité monégasque », témoigne Jean-Pierre Breuil. La légion, les paras à Calvi, l’intervention à Djibouti en 1975, « on a toujours peur de partir et ne pas revenir. Il n’y a pas de petite guerre. Ça vous marque à vie et quand on rentre, on se sent traqué comme un animal », raconte ce fils de maquisard et petit-fils de Poilu, qui est devenu policier et forme maintenant des enfants à la sécurité routière.
Le 11-Novembre ? « Je devais honorer la mémoire de ceux qui ont servi le pays. »
« Il faut rendre hommage à ceux grâce à qui nous sommes français », ajoute Serge Bouchet de Fareins, qui a vécu la guerre d’Algérie de 1960 à 1962. Porte-drapeau occasionnel, il a revêtu le calot de son père, chef de corps des tirailleurs marocains.
« Nos pères sont tombés au combat pour notre liberté », explique André Chambard. « Le 13 juin 1940, j’avais 10 ans, et mon père a eu la tête tranchée par un éclat d’obus. » Ancien président départemental des « fils de tués », il porte le drapeau depuis vingt ans.
« Il y a un grand désengagement des plus jeunes, moi j’estime que je dois quelque chose à ceux qui ont donné leur vie », conclut Jean-Pierre Breuil.