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L'adjudant Leloup et le caporal-chef Agboton, les lutins du nouveau visage de la Légion

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mardi 20.12.2011

Tous les ans, la Légion étrangère réalise sa super production de Noël : une crèche. Cette année, le thème de la Corée a été choisi pource qui est tout à la fois, une tradition, un moment d'émotionet une opération séduction. Rencontre avec deux des artisans qui ont créé ce Bethléem dans « l'esprit dela Légion », l'adjudant Dimitri Leloup et le caporal-chef Thierry Agboton.

PAR PAULINE DROUET

« Hiver 1950, il fait - 35 °C et un froid dur comme la pierre. » Au Parc à boulets, dans les quartiers lillois de la Légion étrangère, c'est l'obscurité totale. Une petite vidéo dresse le tableau d'un Noël passé par deux légionnaires en Corée, au coeur d'une guerre qui débute et durera trois ans. Le pitch : les deux soldats sont accueillis le soir du réveillon par un instituteur et sa fille. Après avoir partagé « une soupe et un peu de riz », leurs hôtes offrent aux deux légionnaires « une bouteille d'alcool de riz et deux étoles jaunes ».

Comme un conte de Noël - à la sauce Légion étrangère, à la fin, les deux soldats tombent au combat -, l'instituteur perpétuera la tradition de cette fête en hommage au moment fraternel passé avec ces deux inconnus.

La crèche à la légion, c'est avant tout une affaire de tradition : « Tous les ans, chaque unité en fait une. » Une façon de montrer « aux anciens » que l'esprit se perpétue, explique Dimitri Leloup. Une tradition qui, au fil des ans, est même devenue un concours de la plus belle réalisation.

Entre deux poignées de mains émues des quelques « sympathisants » et vétérans de la Légion, l'adjudant est rejoint par le caporal-chef Thierry Agboton, qui émerge de derrière le filet treillis qui camoufle une console de fortune. Du fil de pêche, une planche avec des prises, quelques interrupteurs et un ordinateur : en coulisses on a fait avec les moyens du bord. Le décor, la mise en scène et l'histoire sont des créations originales de la dizaine de membres que compte l'« opération crèche », mise en route en septembre. Sur des tables, servant pour l'occasion d'estrade, des feuilles mortes.

« Nous sommes allés les ramasser nous-mêmes sur les trottoirs de Lille, puis nous les avons mises à sécher », commente le grand ordonnateur de l'événement. « Le but était de tout construire de nos mains », poursuit Dimitri Leloup. C'est en partie ça l'esprit de la Légion : « En mission, on va au bout des choses. » Mais pas de là à être des « têtes brûlées », insiste l'adjudant. « À travers les reportages, à la télé, on a souvent une image de brutes, de robots... Mais c'est tout le contraire. » Sous la barbe et le tablier - la tenue d'apparat que les pionniers de la Légion arborent le 14 Juillet -, il y a un cœur que ces soldats voulaient dévoiler, hier. « La crèche nous permet de surprendre et de montrer un autre visage », vante Dimitri Leloup. En recyclant les mannequins (que les légionnaires utilisent d'ordinaire dans les salons pour faire la promotion de leur formation) en santons grandeur nature, la Légion met aussi en avant une autre vision de sa devise.

Legio patria nostra, « la légion est notre patrie », c'est un peu leur famille aussi. La tradition de la crèche se veut un peu la vitrine de la connivence fraternelle qui unit les légionnaires. « Les membres de nos unités sont des personnes avec qui nous sommes amenées à combattre, explique l'adjudant. À qui on sauvera peut-être un jour la vie ou qui pourraient devoir sauver la nôtre. » Mais pendant les fêtes, même le légionnaire s'adoucit. Le réveillon est le moment « de se retrouver pour un moment intimiste, explique Dimitri Leloup. Du légionnaire seconde classe (le grade le plus bas) au colonel, nous sommes tous ensemble ce soir-là. » D'autant plus que - c'est dans le contrat -, quand un légionnaire s'engage, c'est en tant que célibataire. Alors, au moment de partir en mission, parfois à des milliers de kilomètres, Noël ou pas, ils doivent laisser femme et enfants à la maison.

Le caporal-chef Agboton est arrivé à Lille il y a trois mois. Avant, il a été en Guyane, à Djibouti et à Mayotte. Ces quatre dernières années, il a donc passé Noël loin de sa famille, installée dans le Pas-de-Calais : « C'est sûr, on dit que la Légion est notre famille, mais ce n'est pas notre famille de sang. C'est tout de même mieux quand on le fait chez soi. » Pour ce réveillon 2011, le souhait du caporal-chef sera exaucé. Il passera le réveillon auprès des siens, autour d'un vrai sapin. 


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