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19 mars : telle une blessure

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Publié le 19/03/2012 par Thomas Longué

Gisèle Ferraris, pied-noire de Sidi Bel Abbès, fixée à Pau depuis 1963, ne reconnaît pas le 19 mars comme la date devant marquer la fin

de la guerre d'Algérie (Photo D. Le Deodic)

«Pour nous, cette date est une insulte : on oublie tous les massacres perpétrés par le FLN après les accords d'Evian. Il y a eu plus de morts entre le 19 mars et le 5 juillet 1962 (1) que dans les huit années qui avaient précédé ».

Mariée depuis six mois, Gisèle Ferraris, de Sidi Bel Abbès, avait 23 ans et était secrétaire de direction chez Renault quand survint le cessez-le-feu. « Sur le moment, on y a cru à la pacification. On a cru qu'il n'y aurait plus d'attentats, qu'on allait pouvoir rester en Algérie… »

Mais les menaces s'accumulant, particulièrement sur les femmes, Gisèle Ferraris, sa sœur cadette et sa mère firent prestement leurs valisent, le 22 juin 1962, et débarquèrent à Marseille. « C'était la première fois qu'on mettait les pieds en métropole. On pensait que la France était notre pays, eh ! bien non… Mon père avait beau avoir fait la guerre, la bataille de Monte Cassino, non, nous n'étions pas les bienvenus. On ne nous parlait pas en face. »

Cependant, un cousin de Dignes (Basses-Alpes) leur offre l'hospitalité. C'est alors que Gisèle décide - pure folie aux yeux de sa mère ! - de retourner en Algérie, où sont restés son père et son mari.

Elle arrive à l'aéroport de Senia (Oran), à contresens du flux de l'exode. Sur la place d'Armes, ça tire de tous les côtés. « Le garde mobile, un Français de France qui m'avait pris sous sa protection me disait que c'était l'OAS. »

Deux oncles liquidés

Son départ définitif d'Algérie interviendra le 9 janvier 1963. Elle n'a jamais su ce qu'était devenu un oncle, entrepreneur en maçonnerie, âgé de 62 ans, disparu du jour au len demain. Un autre de ses oncles, légionnaire, adjudant du 1er REP (Régiment étranger de parachutistes) est mort au combat dans les Aurès.

Son cœur se serre quand elle pense à son père qui, à 50 ans, dut accepter un emploi de chauffeur de camion pour continuer à faire vivre sa famille

Femme de tempérament, Gisèle Ferraris, présidente de l'Amicale des Pieds-Noirs de Pau-Béarn et de leurs amis (657 familles adhérentes) s'honore d'avoit été la toute première pied-noire à revenir sur le sol algérien, en 1976. « On est reçus comme des rois, là-bas. »

L'âge, dit-elle, ne fait qu'aviver la nostalgie du pays perdu. Mais il n'émousse pas son ardeur : Gisèle Ferraris était, samedi à Toulouse, devant la gare Matabiau, parmi les manifestants qui ont protesté contre la décision de la mairie d'appeler le pont Bayard pont du 19 mars 1962.

(1) Date de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie.

Guerre d'Algérie En ce cinquantième anniversaire du cessez-le-feu en Algérie qu'instaurèrent les accords d'Evian, les acteurs de ce drame restent profondément divisés quant au bien-fondé de la date du 19 mars (1962) qui commémore la fin des combats. Pieds-noirs et harkis s'accordent à considérer qu'elle est malvenue. Car le pire était à venir : le massacre à grande échelle des harkis et les assassinats de Français d'Algérie

Traduction

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