Américo Da Silva est un spécialiste de la formation aux gestes de défense. (© D.R)
Il est calme. Étrangement serein. Sa voix est douce. Ses gestes calculés. Des mots précis viennent ponctuer des propos forgés sur l'enclume de l'expérience. Modeste, à tous les sens du terme, tel est Américo Da Silva.
Presque au détour d'une conversation, il avoue, sous la torture du dialogue, avoir, il y a quelques jours, avoir reçu la médaille de bronze de la Défense nationale, avec l'agrafe de la Légion étrangère, dont il est membre de l'unité spécialisée de la réserve opérationnelle.
Et ce n'est pas la première distinction qui pourrait fleurir à sa boutonnière. Il possède également, dans l'art et la manière d'utiliser les moyens de défenses, comme le fameux bâton, le tonfa, des diplômes de moniteurs, comme celui des techniques d'interventions opérationnelles rapprochées délivré par le centre national des sports de défense.
Il enseigne d'ailleurs, à de nombreux corps de police, de gendarmerie et de militaires, en France comme à l'étranger, des techniques pour mieux faire respecter l'ordre, dans toutes les règles prescrites par la loi. Il s'occupe, également des remises à niveau des polices municipales d'Agde et de l'Agglo.
Il ne tire cependant pas gloriole de ses nombreuses facettes pédagogiques. Mais il n'est pas peu fier de son parcours sur le territoire national : "Je souhaiterais faire passer un message d'intégration aux jeunes..." Il est vrai qu'Américo Da Silva est arrivé en Agde dans les années 80 à l'âge de 15 ans. Venu avec sa famille du Portugal, son père avait trouvé un travail de maçon à l'époque où le Cap d'Agde sortait de terre.
"Je ne parlais par un mot de français, et la France, dont j'ai adopté la nationalité, m'a tout appris et beaucoup donné. Voilà pourquoi, dès que j'ai pu, j'ai décidé de lui rendre en me mettant à son service et en cultivant ses valeurs. Grâce au sport, j'ai appris le respect de soi et des autres et tant d'autres choses, qui, aujourd'hui me permettent d'évoluer dans la société française."
À une époque où le mot 'intégration' est presque devenu une gageure et parfois un enjeu politique, Américo Da Silva souhaite en dénouer les méandres en proposant le parcours "d'un petit Portugais" qui a tracé son chemin.
Et il joue sur la corde de la reconnaissance en proposant à ses stagiaires une image de son nouveau pays : "Je suis heureux de pouvoir porter ses couleurs à l'étranger, c'est pour moi un honneur que je souhaite faire partager."
Et, avec ses deux fils, il cultive la même exigence d'effort et de respect.
