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Schwarzkopf. La mort d’un général quatre étoiles

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vendredi 28 décembre 2012 Marie Desnos - Parismatch.com

Norman Schwarzkopf lors de sa visite du centre de retraite de la légion à Puyloubier dans les Bouches-du-Rhône en 1991.

Photo Benoit Gysembergh

Le général américain Norman Schwarzkopf, intuitif héros notamment de la première guerre éclair du Golfe, et fin connaisseur des relations géostratégiques et militaires, est décédé à l'âge de 78 ans en Floride.

Il est l’un des plus célèbres héros militaires américain des années 1990, et avait prédit les guerres américano-arabes avant tout le monde (cf encadré). Le général américain Norman Schwarzkopf, qui a commandé la coalition internationale face à l'armée de Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe en 1991, est mort jeudi à Tampa (Floride), où il avait pris sa retraite. Il avait 78 ans. Son décès a été annoncé par l'ancien président américain George Bush Sr, lui-même hospitalisé en soins intensifs depuis dimanche dans un hôpital de Houston. Dans un communiqué publié par son porte-parole, le 41e président des Etats-Unis (de 1989 à 1993) dit «pleurer la mort d'un vrai patriote américain et de l'un des grands chefs militaires de sa génération», mais aussi d’un «ami». L’information a été confirmée par le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, qui a décrit Schwarzkopf comme «l'un des grands géants militaires du 20e siècle». Dans un communiqué diffusé par la Maison blanche, Barack Obama a pour sa part salué «un héros américain». «Nos prières sont avec la famille Schwarzkopf, qui peut être certaine ce soir que son héritage perdurera dans un pays qui est plus sûr grâce à son service patriotique», ajoute le président américain. Sa sœur, Ruth Barenbaum, a précisé au «New York Times» qu’il avait succombé à des complications suite à une récente pneumonie.

Norman Schwarzkopf est surtout connu pour avoir commandé les forces de la coalition –représentant pas moins de 540 000 soldats américains ainsi que 200 000 alliés- durant l'opération «Tempête du désert», en 1991. «Si nous combattons, nous gagnerons», avait-il alors promis. Et il avait en effet réussi l’exploit de faire tomber Saddam Hussein six semaines, en repoussant ses troupes du Koweït et arrivant aux portes de Bagdad. Des spécialistes estiment que sa stratégie de débordement des troupes irakiennes par une vaste offensive de blindés est l'un des plus grandes réalisations de l'histoire militaire, souligne Reuters. La guerre terrestre avait duré à peine cent heures.

Une vidéo de l'Ina sur les toutes premières heures de l'opération "tempête du désert":

 
A son retour aux Etats-Unis, le général était considéré comme un héros. Multi-récompensé, il a fait la couverture de presque tous les grands magazines d’information américains, et a été ovationné par le Congrès. A l’étranger, la reine d’Angleterre, Elizabeth II, l’a fait chevalier d'honneur, et l’état-major français lui avait remis le Képi blanc de la légion étrangère, une marque d’honneur et d’estime rare. Un correspondant de «Time Magazine» l’a décrit, à l’époque où il préparait ses troupes le long de la frontière koweïtienne, comme un homme «avec un air fanfaron à la John Wayne et un grognement de grizzly». Il est vrai qu’il était aussi connu pour son caractère bien trempé, ce qui lui a valu le surnom de «Stormin Norman» par ses hommes («storm» signifiant tempête en anglais).

"Je déteste la guerre"

Ce natif du New Jersey, petit-fils d'immigrés allemands et fils de militaire*, avait en réalité une déjà longue carrière derrière lui avant d’en arriver à cet accomplissement. Diplômé de l'académie militaire de West Point en 1956, il avait «fait ses armes», pendant la guerre du Vietnam, où il avait acquis la réputation d'être capable de mettre sa vie en danger pour sauver ses troupes -notamment parce qu'il avait ordonné à un hélicoptère de se poser sur un champ de mines pour porter secours à certains de ses hommes. Puis lors de l'invasion de l'île de Grenade, en 1983. Néanmoins, dans une interview accordée à Larry King, sur CNN en 1992, le militaire avait assuré ne pas aimer la guerre. «Absolument, je déteste la guerre», avait-il déclaré, avant d’expliquer: «Un bon général doit essayer d’accomplir sa mission avec un minimum de pertes humaines.» En 2003, alors que les Etats-Unis s'apprêtaient une nouvelle fois à intervenir en Irak -cette fois sous le commandement de George Bush Jr-, Schwarzkopf avait d’ailleurs émis des doutes sur l'existence des prétendues «armes de destruction massive» de Saddam Hussein, qui ont justifié la guerre, mais n’ont jamais été trouvées, ce qui a donné lieu à toutes les polémiques. Le grand costaud d'1,96 mètre s’en était vertement pris à Donald Rumsfeld, qui dirigeait alors le Pentagone, jugeant dans le «Washington Post» qu'il semblait parfois se réjouir de la guerre.

Après sa retraite en août 1991, d’aucuns spéculaient sur une possible reconversion en politique. Mais «Schwarzy», comme il était encore surnommé (voire «l'Ours Schwarzy»), n’a pas sauté le pas. Au lieu de cela, il a tenu de nombreuses conférences, écrit son autobiographie, «It Doesn't Take a Hero» (1993), et fait de l'analyse militaire. Il a par ailleurs été actif au niveau de la sensibilisation de l’opinion au cancer de la prostate, après qu’on lui en eut diagnostiqué un en 1993. Sur le plan privé, il avait trois enfants avec son épouse depuis 44 ans, Brenda.

* Son père, qui a combattu pendant la Première guerre mondiale, dirigeait la police du New Jersey à l’époque de la célèbre enquête sur l'enlèvement et le meurtre du bébé de l'aviateur Charles Lindbergh. Il fut par ailleurs conseiller du Shah d'Iran.

Traduction

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