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La Légion étrangère : 150 ans de sacrifices

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Publié le 28/04/2013

La Légion fêtera le 30 avril, partout dans le monde, le cent cinquantième anniversaire des combats de Camerone. Retour sur des soldats de légende.

Défilé du 14 juillet 1999. © AFP
La Légion étrangère n'est pas une troupe comme les autres. L'image forte du képi blanc, la parade du 14 Juillet sur les Champs-Élysées dont elle ferme traditionnellement de son pas lent le défilé des troupes à pied, la réputation d'excellence des Français et des étrangers qui y servent après une sélection qui ne retient qu'un candidat sur huit, tous ces éléments la dotent d'une notoriété exceptionnelle et d'une réputation à toute épreuve. Fondée en 1831, sous la monarchie de Juillet, elle a dès le départ accueilli des volontaires venus d'ailleurs pour servir la France, en bénéficiant d'une nouvelle identité, donc du droit à une nouvelle vie. Bien souvent, ces hommes, en délicatesse avec l'armée et/ou la justice de leur pays, se voient offrir un anonymat protecteur.

Troupe d'élite

Née au XIXe siècle des nécessités de la conquête de l'Algérie, la Légion étrangère a d'abord été marquée par les prises et les expéditions coloniales qui se sont succédé durant plus d'un siècle en Afrique, en Amérique du Sud, en Extrême-Orient. Les guerres mondiales ont également mis à contribution cette troupe d'élite, qui s'est trouvée prise après 1945 dans les douloureux soubresauts de la décolonisation. En Indochine, où elle a payé un lourd tribut, comme en Algérie, qui a bien failli causer sa perte, la Légion a traversé l'histoire le front haut, sans bien comprendre toujours dans quel sens celle-ci s'écrivait. La Légion est sortie blessée de la guerre d'Algérie, avant de se reconstruire, en s'installant pour la première fois sur le sol métropolitain. La Légion étrangère n'a jamais cessé de fasciner. Passée de 40 000 hommes du temps de sa splendeur à moins de 8 000 aujourd'hui, elle demeure cette troupe d'élite que les dernières coupes d'effectifs n'ont pas affectée et dont rien ne dit encore si les prochaines l'entameront davantage.

Un lieutenant à Diên Biên Phu © SIPA

1831, Algérie : la fondation

Le 9 mars 1831, neuf mois après la prise d'Alger en juin 1830, le roi Louis-Philippe décide de créer une Légion étrangère. De longue date, des soldats étrangers avaient servi la France, le plus souvent dans des régiments composés par nationalité. Mais après la Révolution et l'Empire, l'idée naîtra de regrouper ces étrangers dans une même unité. Fort souvent, ceux-ci ne disposent plus de la moindre pièce d'état civil. La Légion introduit une innovation majeure : les étrangers peuvent y être engagés sous une identité déclarée, en rompant ainsi avec leur passé. Aux réprouvés, aux bannis, parfois aux délinquants, la France offre une chance exceptionnelle : celle d'entamer une nouvelle vie. La conquête de l'Algérie, périlleuse et dévoreuse d'effectifs, leur en fournira l'occasion. En juin 1835, quatre ans après sa création, la Légion alors formée de 4 000 hommes est cédée en bloc à l'Espagne, afin d'aider la reine Isabelle II à combattre une rébellion. Lorsque ces légionnaires rejoindront la France trois ans plus tard, ils ne seront plus que 500 ! Entre-temps, avant même la fin de l'année 1835, Louis-Philippe a engagé la formation d'une nouvelle Légion étrangère.

Sidi Bel Abbes 1961 © Sipa

Sidi Bel Abbes

En 1843, les légionnaires commencent la construction d'un camp sur le site de la koubba d'un vénéré descendant du prophète, Sidi Bel Abbes, situé à 80 kilomètres au sud d'Oran. Progressivement, la Légion va façonner cette région non seulement en y implantant de nombreuses casernes et terrains de manoeuvre, mais aussi en y créant une véritable ville. C'est là que se forge la légende des soldats-bâtisseurs, un des ciments de la culture légionnaire. Elle est dès cette époque faite de singularité, d'excellence et de l'orgueil d'appartenir à une institution professionnalisée, différente de la "régulière" par ses traditions propres scellant son esprit de corps. Cet enracinement et cet attachement de la Légion à l'Algérie, où elle combat régulièrement des rébellions, ne l'empêcheront pas de mener des batailles au Maroc et en Syrie, notamment.

1863, Camerone : la naissance du mythe

Le 30 avril 1863, dans une ferme fortifiée de Camerone, au Mexique, 3 officiers et 62 légionnaires font le serment de se battre jusqu'au bout contre 2 000 Mexicains qui les assaillent. Sur le monument érigé à la mémoire du capitaine Jean Danjou et de ses hommes figure cette inscription :

Ils furent ici moins de soixante

Opposés à toute une armée.

Sa masse les écrasa.

La vie plutôt que le courage

Abandonna ces soldats français

À Camerone le 30 avril 1863

Le 30 avril 1998, cérémonie célébrant le 135e anniversaire de la bataille de Camerone © AFP

Tous les ans, le 30 avril, les légionnaires commémorent cette bataille qui ne constitue certes pas une victoire, mais porte au plus haut le respect de la mission, qui consistait cette fois à protéger le passage d'un convoi. Cette mémoire est célébrée partout où se trouvent des légionnaires. À la maison mère d'Aubagne, qui a remplacé après l'indépendance de l'Algérie celle de Sidi Bel Abbes, un ancien légionnaire a le privilège insigne de traverser la place d'armes en portant la relique sacrée : la main de bois du capitaine Danjou. Un moment d'une extrême solennité que la Légion réunie vénère dans un sentiment de force et de dignité quasi mystiques.

Il sentait bon le sable chaud

Au début du XXe siècle, le général Paul-Frédéric Rollet devient le "Père Légion" et élève la singularité de cette troupe exceptionnelle au statut de légende. Dès cette époque, la Légion captive le grand public, et des dizaines de films (de Beau geste à Dragées au poivre) et de chansons illustrent cette histoire glorieuse. L'oeuvre la plus connue demeure "Mon légionnaire", celui qui "sentait bon le sable chaud", chanson créée en 1936 par Marie Dubas et immortalisée par Édith Piaf. La troupe légionnaire au sang chaud n'est certes pas composée d'enfants de choeur, mais toute la force de l'encadrement consiste justement à les canaliser. À Camerone, le comportement du capitaine Danjou est typique de celui que veulent incarner les officiers servant dans la Légion, mais qui ne sont pas légionnaires eux-mêmes.

REGARDEZ "Mon légionnaire" interprété par Édith Piaf

Discipline de fer

Imposant la discipline de fer permettant seule de faire marcher droit autant de fortes têtes, l'officier doit également être totalement dévoué aux hommes qu'il a sous ses ordres, cette rigueur exigée par le commandement n'étant pas négociable. C'est à ce prix que la Légion est devenue une troupe d'élite ! Trente-trois ans après Camerone, alors qu'il se prépare à prendre le poste de gouverneur général de Madagascar, le général Joseph Gallieni présentera au gouvernement une requête inédite : "Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement." 

Traduction

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