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La Légion étrangère (2), de Narvik à Bir Hakeim

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Publié le 29/04/2013

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Légion étrangère écrivit certaines de ses plus belles pages, de la Norvège enneigée aux sables brûlants de Bir Hakeim.

Attaque de la Légion à Bir Hakeim.

Attaque de la Légion à Bir Hakeim. © ECPAD/La documentation française

En avril 1940, l'Allemagne nazie envahit la Norvège et occupe ses plus grands ports, notamment celui de Narvik et son fjord. C'est là qu'aboutit la ligne de chemin de fer livrant le minerai en provenance des mines suédoises de Lulea, stratégique pour la sécurisation de l'approvisionnement du Reich en fer, cruciale dans son effort de guerre. Mais les mines suédoises ont un autre client, le Royaume-Uni. La Royal Navy se présente devant Narvik et l'attaque sans succès.

1940, Narvik : la victoire inutile

C'est alors que les Britanniques, les Français et les Polonais décident de mettre sur pied un corps expéditionnaire, qui va engager deux batailles terrestres à Bjerkvik et Narvik, les 15 et 28 mai 1940. Parmi les troupes françaises envoyées sur place figure la 13e demi-brigade de marche de la Légion étrangère (13e DBMLE) créée pour l'occasion, dont le quart des effectifs est composé d'Espagnols, anciens soldats républicains antifascistes. Ils sont sous les ordres du lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey, dit Monclar. Ce dernier compte parmi ses officiers deux futurs Compagnons de la Libération, les capitaines Pierre Koenig, qui sera élevé en 1984 à la dignité de maréchal de France, et Jacques Pâris de la Bollardière. Devenu général, celui-ci fut placé aux arrêts de forteresse durant la guerre d'Algérie, en 1957, pour avoir protesté avec vigueur contre la pratique de la torture par l'armée française. Il devint plus tard un militant de la non-violence.


Jacques Pâris de la Bollardière © AFP

Affrontements contre les Alpenjäger

Pour les légionnaires accoutumés à la chaleur africaine et aux opérations en zone désertique, peu préparés et mal équipés pour le combat en montagne, cette opération norvégienne souffrant d'une logistique défaillante sera particulièrement difficile. Mais avec les chasseurs alpins, ils s'emparent des ports de Bjerkvik et Narvik au prix de lourdes pertes lors de violents affrontements avec les Alpenjäger de la Wehrmacht. Au bout d'une semaine, les Allemands sont repoussés à la frontière suédoise. Nous sommes alors au début du mois de juin 1940 et l'histoire a déjà basculé ! Le 10 mai, les Allemands ont percé le front français à Sedan et la débâcle est en cours. Le corps expéditionnaire est rappelé le 7 juin et débarque à Brest à partir du 13. Depuis le 9 juin, l'armée allemande réoccupe les ports norvégiens... Mais la Légion peut se prévaloir d'avoir participé à la seule victoire française de cette année noire ! Surtout, l'un de ses bataillons ralliera le général de Gaulle et la France libre.

1942, Bir Hakeim : l'honneur de la France

Après avoir rejoint le général de Gaulle, la 13e DBMLE est engagée par la France libre dans de difficiles combats. En Syrie notamment, elle bataille sous les ordres du lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari contre les troupes françaises de Vichy appartenant à l'armée du Levant, avant de prendre Damas, le 21 juin 1941. De Gaulle évoquera "le chagrin et le dégoût d'avoir à combattre des Français". En mai 1942, les soldats de la 1re brigade française libre aux ordres de Pierre Koenig sont postés à Bir Hakeim, en plein désert de Libye. Ils comptent parmi eux les 2e et 3e BLE (bataillon de Légion étrangère) qui réussissent au prix d'un courage héroïque d'extraordinaires actions d'éclat. C'est la première bataille rangée entre unités françaises et allemandes depuis la débâcle de 1940. Les légionnaires participent aux patrouilles en profondeur, les Jock Columns qui freinent l'offensive en terre libyenne de l'Afrika Korps du "Rat du désert", le général Erwin Rommel. Le 27 mai, les légionnaires artilleurs bloquent une division blindée italienne.

Le général Pierre Koenig et le général de Gaulle durant la visite de Winston Churchill à Paris le 11 novembre 1944 © AFP

Ressaisissement moral

Les Français de Bir Hakeim ont participé à une bataille décisive, en contribuant au ressaisissement moral des forces alliées. Certains des plus retentissants faits d'armes ont été écrits par les hommes du capitaine Pierre Messmer qui commandait une unité de blindés (très) légers Bren-Carriers. Le futur Premier ministre français assurera à Maurice Druon qu'il n'avait pas fait preuve de courage : "C'était de l'orgueil ! À la Légion, nous voulions être les meilleurs. Alors, quand on veut être les meilleurs, il faut bien engager sa vie !" Sous les très violents bombardements allemands, Messmer tient d'abord le point d'appui nord de la position, avant d'engager avec succès une opération pourtant jugée irréalisable. Dans la nuit du 10 au 11 juin, la sortie de Bir Hakeim sous le feu allemand permettra à la Légion de graver l'une des plus belles pages de sa légende. Pierre Messmer écrira : "Avec le recul de l'histoire, nous pouvons dire avec André Malraux : Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz. Mais, comme le premier combat de Jeanne d'Arc à Orléans, Bir Hakeim a été la preuve que la France n'était pas morte."


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