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Avons-nous trop de généraux ?

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Vendredi 09 Août 2013

Armées. Il y a une volonté d’en finir avec la spécificité de l’institution militaire et la place de ses chefs dans l’organigramme des responsabilités étatiques. Valeurs d'avenir.

Par le général de corps d’armée (2S) Jean-Claude Thomann*

La Cour des comptes a ouvert le feu en fustigeant l’accroissement de la masse salariale des armées alors même que celles-ci subissent une drastique déflation de leurs effectifs. Elle a ainsi oublié que la complexité des opérations modernes et la nécessité de participer aux prises de responsabilités dans les organisations internationales impliquent de disposer d’un corps étoffé d’officiers expérimentés et qualifiés.

Cette critique a créé l’environnement psychologique voulu par les petits marquis du cabinet du ministre de la Défense et leurs affidés de la haute administration civile, assistés par le Contrôle général des armées, caste militaire dérogatoire qui, au lieu de contrôler, s’est érigée en “docteur ès réformes”, avec d’ailleurs le succès que l’on sait pour le logiciel Louvois. Il s’agit en fait d’éliminer les chefs militaires de toutes les responsabilités non directement opérationnelles et, par exemple, de confier la gestion et l’administration du personnel militaire comme celles du soutien et de la logistique des armées à des fonctionnaires civils. La finalité est double : d’une part, cantonner les militaires dans un statut de purs techniciens de l’affrontement armé, non autorisés à participer à la prise de décision et encore moins à se prononcer sur les grandes orientations stratégiques de notre défense ; d’autre part, sous prétexte de “redonner le pouvoir au politique”, mettre en place un encadrement civil qui contribuera à la momification d’un corps dont on souhaite qu’il soit inexistant sur la scène politico-médiatique. Cette volonté s’accompagne d’un profond mépris pour la fonction militaire que ne sauraient masquer les démonstrations compassionnelles organisées lorsque nos forces subissent des pertes au combat.

Quelle est la vérité concernant les généraux ? En fait, l’appellation de “généraux” recouvre une grande diversité de corps : outre les contrôleurs généraux, les ingénieurs généraux de l’armement, les médecins généraux, les ingénieurs généraux du service des essences des armées, ceux de l’infrastructure, ou encore les commissaires généraux chargés du soutien et enfin les généraux de gendarmerie, qui relèvent du ministère de l’Intérieur.

Le total des “généraux” en activité est de 641 postes (données de décembre 2012), dont un peu plus de la moitié (330 postes) sont des officiers des “forces”. Cela n’a rien d’excessif pour un outil de défense de 225 000 hommes, hautement professionnel et sophistiqué. Ces généraux des “forces” sont très “contrôlés” puisque l’organigramme nous révèle qu’il y a un contrôleur général pour cinq d’entre eux…

Quant à la “nuée” des officiers généraux en retraite, il convient de faire deux observations : 1. Le statut de 2e section des généraux est bien une position de retraite, avec une pension qui, à la différence de certaines administrations, n’inclut aucune des primes qui constituent près de 40 % du salaire des militaires en activité. Ce statut a pour fonction de permettre au ministre de la Défense de rappeler provisoirement à l’activité, pour des missions ponctuelles, quelques généraux en retraite. 2. Sur les 5 724 généraux en retraite, 3 419 relèvent des “forces” au sens précité. Un général ayant le droit de vivre aussi longtemps que ses concitoyens, soit dix à quinze années après sa mise à la retraite, on ne peut décemment affirmer qu’il y a trop de généraux en retraite, d’autant plus que nombre d’entre eux ont exercé quand les effectifs de nos armées étaient bien plus conséquents.

On pourrait utilement comparer les ratios d’encadrement supérieur des armées avec ceux des différents corps de la fonction publique et constater ainsi que le pourcentage de bénéficiaires d’une rémunération hors échelle indiciaire dans ces corps est très supérieur à celui attribué aux armées où les responsabilités de commandement ne sont pas moindres.

Il faut donc cesser de parler d’armée “mexicaine”, car c’est adhérer à une démagogie entretenue à des fins idéologiques mâtinées d’antimilitarisme. Cela dit, alors que nos armées vont subir une nouvelle cure d’amaigrissement et alors qu’on achève bien les chevaux… pourquoi pas les généraux ?

* Ancien commandant de la force d’action terrestre.


Traduction

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