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2013


Laudun-l'Ardoise : devoir de mémoire et receuillement pour les cérémonies du 11 novembre

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Mardi 12 novembre 2013

Les deux cérémonies commémoratives du 11 novembre, au chef-lieu et à l'Ardoise ont rassemblé de nombreux habitants de la commune et des responsables associatifs. 

Les cérémonies du 11 novembre se sont déroulées dans notre commune, au chef-lieu tout d'abord puis à l'Ardoise ensuite. Ces commémorations organisées pour rappeler le devoir de mémoire ont été suivies par de nombreux habitants et surtout par une foule d'enfants des écoles.

A Laudun, un cortège s'est formé devant le point Info pour se diriger vers le monument aux morts du cimetière communal. Aux côtés du maire Patrice Prat, accompagné de Bernard Euvrard, président de l'Union des Anciens Combattants et victimes de Guerre de Laudun, on notait la présence du nouveau chef de corps du 1er REG, le colonel Alexandre Coulet ; du lieutenant Franck Stacherski et du major Rupar, commandant la brigade de Laudun ; des anciens combattants de Laudun et de l'amicale des anciens de la Légion étrangère du président Manfred Holzhauser, avec les porte-drapeaux Christophe Laurent, pour le drapeau de la municipalité ; Bernard Mesloub, celui des anciens combattants et Fernand Gallin celui de l'amicale des anciens de la Légion.

Dans l'assistance on notait également la présence du père Philippe Jullien , des adjoints et des élus de la municipalité (majorité et opposition) et de nombreux enfants scolarisé sur la commune, accompagnés de leurs enseignants. Le piquet d'honneur était aux ordres du sergent Sirghi et du clairon le caporal Vargas.
Dans un premier temps, le président des anciens combattants Bernard Euvrard a donné lecture du message de L'union Française des Anciens Combattants (UFAC), alors que le député maire a lu celui de Kader Arif, ministre délégué, chargé des anciens combattants.

Après la minute de silence observée par toute l'assistance, la Marseillaise a retenti en hommage à tous les morts pour la France, alors qu'un enfant donnait lecture d'une lettre de F.Hézard à ses cousins et cousines.

La maire quant à lui a évoqué avec beaucoup de conviction et de certitude, en prenant à témoins les nombreux enfants présents, le devoir de mémoire indispensable pour que de tels cataclysmes ne viennent plus endeuiller nos populations. Il a terminé en rendant un vibrant hommage aux légionnaires du 1er REG en invitant la population à assister au concert de la Saint Barbe donné par la Musique de la Légion Etrangère le jeudi 5 décembre à partir de 19H30 au Forum de Laudun.

Un vin d'honneur servi à la mairie annexe de l'Ardoise a été servi à tous les participants.

11 novembre : la foule des grands jours à Pontarlier

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Par Benoît Jacobo, France Bleu Besançon mardi 12 novembre 2013

Pontarlier, 11 novembre, Légion étrangère
Pontarlier, 11 novembre, Légion étrangère © Twitter - @tictactactic13 - @tictactactic13

Les cérémonies du 11 novembre ont fait le plein à Pontarlier : plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale du Haut-Doubs. Une cérémonie marquée par la présence exceptionnelle de la Légion étrangère.

Dans les rues, aux fenêtres, aux balcons, plusieurs milliers de personnes ont assisté au défilé pour les cérémonies du 11 novembre. Il faut dire que cette année, la commémoration a été marquée par la présence exceptionnelle de la Légion étrangère.

Le 2e régiment étranger parachutiste (REP) de Calvi, l'une des unités d'élite de l'armée française, a participé toute la semaine dernière à un exercice grandeur nature dans le Haut-Doubs. Les légionnaires ont donc clos leur séjour par un défilé aux côtés des écoliers, des anciens combattants, des pompiers et des autorités. Reportage de Marion Streicher.

Nadège, une jeune maman, a emmené ses 2 filles pour voir le spectacle du défilé... mais aussi pour une petite leçon d'histoire.

La présence de la Légion n'explique pas tout, selon le maire de Pontarlier Patrick Genre. A chaque cérémonie patriotique, les habitants du Haut-Doubs répondent présent.


La légion étrangère se joint aux commémorations du 11 Novembre

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12 Nov. 2013

Alfortville, hier matin. Képi blanc, visage fermé, les bras tendus bien droits le long du corps et la mitraillette en bandoulière… Venus en voisins du Fort de Nogent à Fontenay-sous-Bois, ils étaient six membres de la légion étrangère présents hier à Alfortville à l'occasion des commémorations du 11 Novembre, notamment en présence du sénateur-maire (PS) de la ville, Luc Carvounas.

Corps militaire exclusivement composé d'étrangers, la légion étrangère existe depuis 1831. Les étrangers étaient également fortement représentés lors de la Première Guerre mondiale, puisque pas moins de 43000 d'entre eux faisaient partie de la légion et ont combattu pour la France. Parmi ces 43 000 soldats, on comptait pas moins de 52 nationalités différentes.


Carnet de France de Jean-Pax Méfret. La grande misère des armées françaises

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Mardi 12 Novembre 2013 


Cérémonie de remise du képi aux légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie dans le théâtre antique d'Orange, le 29 janvier dernier. Le départ du 1er Rec suscite l'indignation des habitants de la ville, où le régiment était installé depuis quarante-sept ans. Photo © MaxPPP/Photo © Collection particulière.

 

Grand reportage. La loi de programmation militaire, qui prévoit la suppression de 34 000 postes dans les armées, passe mal dans les casernes. Les prises de parole des grands anciens ne suffisent plus à faire baisser la tension. À Orange, la colère gronde.

Né un 30 avril, jour anniversaire de Camerone, le général Raymond Lorho est légionnaire dans l’âme. À 20 ans, en 1945, aspirant à la tête d’un peloton du 1er régiment étranger de cavalerie (Rec), il a perdu sa jambe droite sous le feu de mitrailleuses lourdes sur le pont d’Einzbern, en Allemagne. Cette patte en moins — comme il dit — ne l’a pas empêché de continuer à servir la France pendant près de quarante ans, dont la moitié sous les couleurs vert et rouge, une carrière couronnée par deux ans à Orange comme “patron” du Rec, de 1973 à 1975 et quatre ans à Aubagne, en tant qu’adjoint du commandant de la Légion étrangère.

Le 30 avril 2011, c’est lui qui — honneur ultime — portait le coffret renfermant la main en bois du capitaine Danjou lors de la traditionnelle cérémonie de commémoration du combat de Camerone.

Le général Lorho est devant moi, assis dans un fauteuil roulant, installé dans un modeste studio d’une résidence médicalisée d’Orange où, depuis huit ans, une avenue est baptisée de son nom. L’homme, parfaitement lucide à près de 90 ans, perd le calme des vieilles troupes lorsqu’il évoque le prochain départ du 1er Rec annoncé début octobre par le ministère de la Défense.

« C’est mon coeur qui parle, dit-il d’une voix nouée par l’émotion. Comme plus de 300 anciens légionnaires, j’ai choisi Orange pour y vivre, pour y mourir près de mon régiment. Ma femme est enterrée ici, mes enfants habitent la ville. La Légion est une partie de nous-mêmes », rappelle l’ancien chef de corps du 1er Rec en posant sa main sur l’étendard du régiment qui trône près de lui.

Son regard est nostalgique. Il esquisse un sourire et hoche la tête en soupirant. « Rien ne justifiait cette décision, s’énerve-t-il. D’importants travaux de rénovation ont été menés, il y a quelques années, au quartier Labouche, la caserne du Rec. Qu’est-ce qu’ils vont foutre à Carpiagne, où les bâtiments sont en mauvais état ? Pour remplacer le 4e dragons, dissous neuf ans après avoir été recréé, et l’envoi au garage d’une cinquantaine de chars Leclerc, ils pouvaient y transférer un régiment des Bouches-du-Rhône ou du Gard ! À la surprise générale, ils ont choisi le Rec, installé depuis près d’un demi-siècle à Orange. C’est insensé ! Comment vont faire les sous-officiers d’active pour reloger leur famille, mettre leurs enfants dans les écoles ? Où leurs épouses vont-elles trouver du travail ? La déchirure à venir est terrible, car le départ du “royal étranger” ne concerne pas seulement ceux qui, comme moi, y sont attachés par des liens affectifs. Toute la zone est concernée par la catastrophe économique qui menace. Huit cents personnes actives, dont deux cents avec familles et enfants, qui quittent une ville, ça provoque un sacré vide. Et tout ça, bien sûr, s’est fait sournoisement. »

La rumeur enflait dans la ville depuis quelques semaines. Le maire et député du Vaucluse, Jacques Bompard, avait vainement essayé d’obtenir un rendez-vous avec le ministre de la Défense. Finalement, le 2 octobre, c’est par un simple appel téléphonique du préfet qu’il lui fut confirmé que le gouvernement avait effectivement décidé de mettre fin, en 2014, à quarante-sept années de présence à Orange du 1er régiment étranger de cavalerie. Et ce, sans explication ni concertation avec les élus concernés. Sur le mode “silence dans les rangs, rompez !” Trois jours plus tard, le maire appelait à un rassemblement de protestation. Conscients des dégâts sur l’opinion locale de la décision ministérielle, même les responsables de partis de gauche y ont participé ! Des représentants de l’importante amicale des anciens de la Légion étrangère du Vaucluse étaient là, également. En anonymes. « Pour minimiser la symbolique de leur présence, le commandement de la Légion avait demandé aux anciens de ne pas porter les attributs de l’amicale : béret vert, cravate et blazer à blason », regrette Raymond Lorho, qui est président d’honneur de l’association.

« La Légion, c’est une grande famille, et quand on perd un membre de sa famille, on a toujours de l’amertume, mais nous sommes venus en tant que citoyens », confirme d’une voix grave l’ancien président de l’amicale, le major Franco Petrali, trente quatre ans de service. Son successeur, Cristobal Ponce-Y-Navarro, major également, rappelle : « Oui, le 1er Rec va quitter le quartier Labouche, mais l’étendard est sauf ! C’est le plus important pour nous, légionnaires. Il continue à vivre. Les problèmes que pose son départ, c’est autre chose… »

Dans cette ville de 30 000 habitants, des pétitions rassemblant près de 10 000 signatures réclamant le maintien du 1er Rec à Orange sont déjà parvenues à la mairie. Rayées d’un trait noir de deuil, des photos du régiment sont affichées sur les vitrines des commerces ou exposées sur un présentoir aux alentours du théâtre antique, construit au Ier siècle par la 2e légion romaine. Tout un symbole. Tous les 30 avril, le 1er Rec y célèbre l’héroïque résistance du capitaine Danjou et de ses légionnaires, assiégés par 2 000 cavaliers dans une hacienda du petit village de Camerone, au Mexique, en 1863.

Et l’an prochain ? « Inch Allah ! » me lance le major Petrali. Ponce-Y-Navarro, lui, en est convaincu : « Le Rec fêtera la Saint-Georges et commémorera Camerone à Orange, en avril 2014. » Dans la ville, les avis sont partagés. « Ça aurait de la gueule ! Ça nous permettrait de témoigner une dernière fois par des adieux solennels notre attachement au régiment. » Est-ce que le ministre de la Défense le souhaite ? Rien n’est moins sûr…

Nombreux sont ceux qui considèrent que la surprenante décision de transférer le régiment est une manoeuvre politique destinée à affaiblir la prédominance de Jacques Bompard sur Orange. Pour sa part, le général Lorho en est « intimement persuadé ». « Ils se sont dit : “Le moyen de flinguer Bompard et sa Ligue machin [la Ligue du Sud, le parti politique préside par Jacques Bompard, NDLR], c’est de lui retirer la Légion.” Eh bien, ils verront aux prochaines élections qu’ils se sont trompés ! »

Il suffit de se promener dans Orange pour s’en convaincre. La ville soutient massivement son maire dans le « baroud d’honneur » qu’il dit avoir engagé. Aux terrasses des cafés, les conversations portent sur « le coup de poignard du gouvernement » qui frappe Orange, où le chômage est déjà d’environ 17 %. Selon la chambre de commerce et d’industrie du Vaucluse, 4 000 à 5 000 emplois indirects sont liés au fonctionnement de la caserne. Sept cents à mille emplois pourraient disparaître. La représentante de la gauche occitane écologiste tente d’en rendre Bompard responsable, en lui reprochant de ne pas avoir anticipé les conséquences économiques d’un éventuel départ du 1er Rec ! Mais le piètre argument n’a pas d’impact sur la population, qui continue de dénoncer « un règlement de comptes idéologique derrière l’application de la loi de programmation militaire », qui prévoit la suppression de 34 000 postes au cours des six prochaines années.

Le 1er Rec, forgé de valeurs et de traditions, ne mérite pas ce qui lui arrive. Ses hommes de force, de fer et de feu se battent pour la France, non pour un parti. Ils ne doivent pas servir d’enjeu politique et être utilisés pour de basses besognes partisanes.

Un sentiment de défiance se développe dans l’armée. Il est rapporté par les anciens de la “grande muette”, qui commencent à donner de la voix. « Ne soyez pas sourds, car nous ne sommes pas muets, demande aux journalistes l’ancien général de corps d’armée (2S) Dominique Delort, président de la Saint-Cyrienne, dans le dernier numéro du Casoar, la revue trimestrielle de l’association des anciens de Saint-Cyr. Il est facile de savoir que le moral n’est pas bon, il est facile de savoir que les inquiétudes sont grandes concernant l’outil de défense et la réforme en cours au ministère de la Défense […] »

Dominique Delort s’adresse aussi à ses frères d’armes et rappelle : « À défaut d’être suffisamment entendus, il appartient aux plus hauts responsables militaires d’élever raisonnablement la voix quitte, en leur âme et conscience, à choisir de partir, car l’enjeu est grand. Nous sommes nombreux à ne pas baisser la garde, par devoir, car dans la cacophonie générale où tous les sujets s’entrechoquent sans ordre d’importance ni mise en perspective, c’est bien de la défense de la France qu’il s’agit. »...Lire la suite...


Guerre de 14-18 : Vis ma vie de poilu

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Publié le 11/11/2013

Sur un front de 800 kilomètres, s'étendaient les tranchées, lieux aux conditions de vie désastreuses où les soldats attendaient les ordres.

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La guerre ne devait pas durer, les stratégies envisagées par les états-majors des armées française et allemande n'envisageaient pas un enlisement du conflit, et pourtant ce dernier a duré jusqu'en novembre 1918 dans un quotidien rythmé au jour le jour par le danger et la mort. Le 3 août 1914, le plan Schlieffen est mis à exécution, la guerre de mouvement a commencé, mais elle va rapidement donner suite à un nouveau type de guerre pour lequel l'armée française n'était pas préparée : la guerre défensive et souterraine.

La première ligne, synonyme d'enfer sur terre

L'adversité ne se résumait pas à l'ennemi, à l'homme d'en face, mais plutôt à un ensemble de fléaux imprégnant le quotidien de chaque soldat. Les affrontements directs n'ont jamais été incessants durant ce conflit. La boue, le froid, la faim, l'incertitude ou encore les corvées marquaient le quotidien du fantassin de la première ligne. Les tranchées n'étaient séparées parfois que de quelques mètres, il fallait être aux aguets en permanence, de jour comme de nuit. Les tirs d'artillerie, les coups de main, généralement nocturnes, ou encore la guerre des mines engendraient une incertitude constante, synonyme d'énorme pression psychologique. Le silence, le calme n'avaient rien d'apaisant, et, face à cette détresse psychique, les armées se sont évertuées à aménager une relève régulière. On passait des premières lignes au cantonnement selon des périodes incertaines en raison des vicissitudes inhérentes à cette drôle de guerre.

L'une des missions affectées aux soldats des tranchées était de fournir des renseignements aux autorités militaires. Pour ce faire, des sections de volontaires risquaient leur vie en organisant des patrouilles et des coups de main. Ces entreprises nocturnes permettaient aux membres de la section d'échapper aux corvées habituelles mais furent également motivées par l'appât du gain, 50 francs par prisonnier ramené. C'est sur un sol boueux ou gelé que les corps francs rampaient, dans l'optique d'obtenir la moindre information sur le belligérant, au risque d'être confrontés à un poste ennemi ou bien même aux tirs de camarades non informés de leurs mouvements.

À l'instar des coups de main et patrouilles, les corvées avaient lieu majoritairement la nuit mais n'étaient pas réalisées par n'importe qui. En effet, le grade procurait un certain nombre d'avantages matériels et dispensait par la même occasion de bien des occupations exténuantes. Le répit n'existait pas pour les biffins, actifs de jour comme de nuit. Ainsi, les gradés ne laissaient jamais les troupes inactives en leur confiant des missions périlleuses. Ces corvées imposées aux soldats du "bas de l'échelle" furent nombreuses et conscrées par exemple à la consolidation des tranchées - installation de rondins, claies, gabions -, à l'aménagement du sol - pose de caillebotis -, à l'amélioration des défenses - par le biais de l'installation de réseaux barbelés, de chevaux de frise, de hérissons - ou encore au transport périlleux de fardeaux, grenades ou explosifs. Les déplacements entre les lignes arrière et la première ligne s'exécutaient à travers d'étroits boyaux sinueux et marécageux, quasiment à découvert, ralentissant les hommes et les exposant directement aux tirs des mitrailleuses adverses.

L'accoutumance à la misère

En parallèle à ces missions-suicides, les fantassins devaient lutter contre la malnutrition et les maladies. Les évolutions technologiques sur le plan militaire ne sont pas sans conséquence pour les soldats dont le quotidien est marqué par la souffrance morale et physique. Les pathologies furent liées aux conditions de vie précaires dans les tranchées, et c'est ainsi qu'à de nombreuses reprises il y eut des évacuations pour cause de bronchite aiguë, de pleurésie et d'autres maladies pulmonaires. On note également l'apparition d'infections spécifiques au théâtre des tranchées, comme ce fut le cas avec les pieds gelés et "le pied de tranchée", conséquence directe de la confrontation permanente des pieds avec l'eau boueuse des tranchées, qui pouvait déboucher sur la gangrène. À cela se greffait une hygiène corporelle déplorable se traduisant par les parasites (poux, puces), le linge inchangé pendant des semaines, l'absence de toilette régulière, à laquelle s'ajoutaient les longues fosses d'aisance nauséabondes, les cadavres en putréfaction synonymes de jardin d'Éden pour la prolifération des rats, comme en témoigne Louis Barthas dans ses Carnets de guerre : "Les rats arrivaient affamés et par centaines dans nos abris. Si la nuit on n'avait pas pris la précaution de se couvrir la tête, plus d'un aurait ressenti au nez, au menton et aux oreilles, les dents aiguës de ces maudites bêtes."

L'omniprésence du danger et de la mort engendrait parallèlement des traumatismes psychologiques. Les cadavres en décomposition, les corps démembrés, les séquelles engendrées par les tirs d'artillerie imprègnent la journée du poilu au point d'aboutir à des troubles psychiques liés au stress, dont certains troubles post-traumatiques - comme l'obusite - qui provoquent des séquelles à long terme allant des troubles du sommeil aux maladies psychosomatiques graves. D'autres maladies viennent accabler les hommes des tranchées, comme la typhoïde, la dysenterie et les maladies intestinales qui résultent de la mauvaise qualité de l'alimentation. Légalement, il était prévu par soldat une ration journalière composée entre autres de 700 grammes de pain, 400 grammes de viande fraîche ou en conserve, 75 grammes de fromage, 35 grammes de café, 45 grammes de margarine ou de lard, entre 25 et 40 grammes de féculents (haricots blancs, petits pois, riz...), mais, en réalité, les quantités furent moins importantes et de moindre qualité. Le ravitaillement en nourriture constituait en lui-même une corvée puisque des soldats (volontaires ou désignés) devaient se rendre à l'arrière jusqu'aux cuisines pour ensuite effectuer le chemin inverse chargés de bidons. Il était donc fréquent que la nourriture soit livrée froide, soit déversée en raison des conditions d'acheminement difficiles ou encore non distribuée face à l'ampleur des affrontements. La malnutrition prédominait donc, tout comme la déshydratation et la mauvaise qualité de l'eau que les soldats faisaient bouillir pour la purifier.

Les occupations et les quelques réjouissances...

Dans le désoeuvrement, les diverses occupations s'orientaient vers les jeux de cartes - la manille pour les soldats -, la conversation et l'écriture. Certains passe-temps n'étaient pas accessibles à tous, comme la photographie. Les soldats des milieux urbains pouvaient se faire offrir un petit appareil photo, le Vest Pocket Kodak, dans l'optique de ramener des souvenirs du front. D'autres s'improvisaient collectionneurs ou plutôt pilleurs et se livraient à la chasse aux trophées (aigles impériales, fusils Mauser...). Certains fabriquaient des objets, des bijoux avec toutes sortes de matériaux fournis par les douilles, les ceintures d'obus, les boutons d'uniforme. Ces réalisations étaient préservées, vendues ou bien troquées. Pour autant, ces moments passés à l'arrière n'étaient pas perçus comme un havre de paix, comme l'a écrit Blaise Cendrars, volontaire étranger dans l'armée française puis membre de la légion étrangère, dans son ouvrage intitulé La main coupée : "L'on restait quatre jours en ligne et l'on redescendait pour quatre jours à l'arrière, et l'on remontait à l'avant pour quatre jours, et ainsi de suite jusqu'à la fin s'il devait y avoir une fin à cette triste histoire. Les poilus étaient découragés. Ce va-et-vient était bien la plus grande saloperie de cette guerre, et la plus démoralisatrice."

Le poilu trouve de la consolation dans la camaraderie et les beuveries, dans les courriers ou parfois les colis qu'il reçoit de l'arrière, malgré la censure, comme l'exprime Marcel dans un courrier à sa femme, le 31 juillet 1915 : "On vous dit le soldat est bien nourri sur le front, il a tout de reste, ce n'est pas difficile car ce que l'on nous donne est immangeable [...]. Heureusement qu'avec les colis que nous recevons tous nous pouvons presque vivre." La livraison du courrier était un moment très attendu, privilégié, réconfortant, mais malgré tout douloureux face à l'incertitude du lendemain.

Le soldat de la première ligne a connu l'enfer sur terre à travers un quotidien tellement difficile à relater, à imaginer, tant il apparaît comme irrationnel. Ce conflit marqua à jamais les esprits mais n'empêcha pas, vingt ans plus tard, un second conflit mondial lourd en conséquences et en désolation.


Villers-Outréaux : un oubli réparé ce lundi, le soldat Lucien Vermerch remis à l’honneur

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Publié le 11/11/2013

Dans le cadre du devoir de mémoire, l’Association Nationale des Anciens et Amis de l’Indochine et du souvenir indochinois, section Flandres, s’est donnée comme mission de vérifier que tous les noms de leurs camarades « Morts pour la France en Indochine » figurent bien sur les monuments aux morts de leur commune.

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A Villers-Outréaux, le soldat Lucien Vernerch, du 3e Régiment étranger d’Infanterie n’était pas cité. La municipalité, contactée par le colonel Jules Camus, président de l’association, a fait réparer ce manquement. Lucien Vermerch est né à Rosendael (Dunkerquois) , en 1925, il est arrivé à Villers en 1944 en famille, suite à l’évacuation des côtes du Nord. Il s’est engagé comme volontaire dans la Légion étrangère et c’est ainsi qu’il a participé à la guerre d’Indochine où il décèdera des suites de ses blessures de guerre le 21 avril 1954 à Dien Pien Phu.

A l’occasion des cérémonies du 11 novembre, ce lundi, une plaque commémorative a été déposée au monument aux morts et un hommage tout particulier lui a été rendu par les Villersois en présence de sa soeur Yvette, laquelle réside toujours dans la cité. La plaque a été dévoilée par Béatrice, sa nièce, le maire Jean-Paul Cailliez, premier magistrat. et un représentant l’Armée de Terre. 

Hommage aux Arméniens morts pour la France

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lundi11 novembre 2013, par Jean Eckian/armenews

 


L’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens s’associe aux cérémonies nationales françaises du 11 novembre. Au lendemain de la proclamation de l’état de guerre entre la France et l’ Allemagne, c’est-à-dire dés le 2 Août 1914, les Arméniens habitant en France décidèrent d’adresser un pressant appel à leurs compatriotes du monde entier, leur demandant de se rallier sans réticence ni retard à la cause des Alliés.
Document ICI
Lancé par Aram Turabian, leur (...)

11 novembre : le poème aux Poilus d'un jeune homme de valeurs

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Publié le 11/11/2013

11 novembre : le poème aux Poilus d'un jeune homme de valeurs
Bryan Dietz a découvert le goût pour les cérémonies lors de son passage chez les pompiers de Tonneins. © PhotoPhoto Émilie Drouinaud
 
Ses goûts convergent peu avec ceux des jeunes de 20 ans. Son bel âge Bryan Dietz, inscrit en troisième année de licence de droit à Agen, finance son avenir et son projet de devenir juge d'instruction en portant des corps morts vers leur dernière demeure ou en distribuant des prospectus. Et quand le front s'apaise, lui laisse une marge de manœuvre, c'est dans les locaux de l'Union fédérale des anciens combattants et victimes de guerre de Lot-et-Garonne qu'il court dilapider sa jeunesse.Il aime les cérémonies « Mon premier lien avec l'union fédérale est dû à mon grand-père, que je n'ai pas connu, mais qui était dans la...

Budget : les Français veulent faire des économies sur la Défense, selon un sondage

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publié le 10/11/2013

Un sondage Ifop révèle que l'armée, les allocations chômage et l'écologie sont les trois postes de dépenses que les Français souhaiteraient réduire.

Des légionnaires du 1er régiment de cavalerie de la Légion étrangère paradent, le 11 octobre 2013, dans leur caserne d'Orange (Vaucluse).
Des légionnaires du 1er régiment de cavalerie de la Légion étrangère paradent, le 11 octobre 2013, dans leur caserne d'Orange (Vaucluse). (BORIS HORVAT / AFP)

Si les Français étaient chargés des arbitrages sur le budget, où tailleraient-ils en priorité ? Un sondage Ifop publié dans Le Journal du Dimanche, dimanche 10 novembre, indique que la défense serait un secteur prioritaire pour 33% des personnes interrogées. Viendraient ensuite les aides versées aux chômeurs (24%), l'environnement (20%), la culture (19%), la prime pour l'emploi (15%), la justice et les prisons (10%), la sécurité (9%), l'école (8%), la santé (5%), les retraites (4%) et les universités (3%).

Toutefois, 21% des sondés souhaitent que l'on ne touche à aucun de ces domaines. Et près des deux tiers des Français sondés (64%) se déclarent hostiles à l'effort d'économies budgétaires décidé par le gouvernement en 2014. Cet effort "n'est pas satisfaisant", peut-on lire sur la proposition retenue, "car il risque de détériorer les services publics et freiner la reprise économique". A l'inverse, 34% le jugent satisfaisant, "compte tenu de la situation des comptes publics et du niveau de la dette".

Par ailleurs, la diminution du nombre de députés est plébiscitée (87%, 13% contre), tout comme la fusion ou le regroupement entre les départements et les régions, réclamés par 62% des sondés (36% contre).

Sondage réalisée les 8 et 9 novembre par téléphone auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas).


Pontarlier transformé en champs de bataille !

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Publié le 09/11/2013 CÉCILE RUBICHON

Un exercice militaire grandeur nature mené depuis mercredi par le 2e régiment de parachutis­tes de la Légion étrangère on simulé la libération de la ville de Pontarlier. Un section du 17e Régiment du génie parachustiste de Montauban, deux équipes d’observateurs d'artillerie du 35e Régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes et deux patrouilles d'hélicoptères étaient également présents pour cet entraînement. Au total, près de 400 hommes ont été mobilisés pendant trois jours.

Treillis, peintures de guerre, grenades, mitraillettes... l'équipement des soldats était bel et bien réel, prêts à simuler le combat et libérer l'aérodrome dont les alentours étaient transformés en véritables champs de bataille.

Les étapes de l'exercice

  • 3 novembre 2013 : mise en place, infiltration à pied vers Amancey-Chantrans. Surveillance d’objectifs.
  • 4 novembre : saisie de Amancey-Chantrans-Bolandoz et de la ligne de crête suivante. Surveillance des objectifs Evillers- Septfontaines.
  • 5 novembre : saisie de Evillers-Septfontaines. Saisie de Sombacour, Bians-les-Usiers et Goux-les-Usiers. Saisie de la crête suivante, de la côte de fol et surveillance de Pontarlier.
  • 6 novembre : saisie de Pontarlier et ses abords. Contrôle de zone du milieu urbain.
  • 7 novembre : Contrôle de zone du milieu urbain. Reconnaissance d’objectifs particuliers.
  • 8 novembre : Contrôle de zone du milieu urbain. Rupture de contact vers Mouthe et défense d’usure.
  • 9 novembre : Défense d’usure, coup d’arrêt et rupture de contact.
  • 10 novembre : Défense d’usure, coup d’arrêt et rupture de contact et recueil. Fin d’exercice.
Image d'illustration ©dr - Opération "Jura 2013"

La Ville de Pontarlier envahie par des forces ennemies. 400 soldats mobilisés pour libérer la ville et repousser l'envahisseur vers Mouthe... C'est le scénario d'un exercice de l'armée qui s'est déroulé depuis mercredi à Pontarlier (Haut-Doubs).

Un exercice militaire grandeur nature mené depuis mercredi par le 2e régiment de parachutis­tes de la Légion étrangère on simulé la libération de la ville de Pontarlier. Un section du 17e Régiment du génie parachustiste de Montauban, deux équipes d'orbservateurs d'artillerie du 35e Régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes et deux patrouilles d'hélicoptères étaient également présents pour cet entraînement. Au total, près de 400 hommes ont été mobilisés pendant trois jours.

Treillis, peintures de guerre, grenades, mitraillettes... l'équipement des soldats était bel et bien réel, prêts à simuler le combat et libérer l'aérodrome dont les alentours étaient transformés en véritables champs de bataille.

Alexane

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Traduction

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