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2013


Bruay-La Buissière : au cimetière du 3, le carré des civils et militaires morts pour la France restauré pour ne pas oublier

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Publié le 09/11/2013 CÉCILE RUBICHON

 

Devant le cimetière du 3 hier en fin de matinée, des dizaines de voitures stationnées. La grille passée, dans l’allée qui mène au carré des civils et militaires tombés au cours des guerres, des centaines de personnes sont alignées derrière les porte-drapeaux. Des gardes d’honneur de Notre-Dame de Lorette, des anciens combattants et leurs proches, des sapeurs-pompiers, un pionnier de la légion étrangère, le commandant de la gendarmerie de Béthune, des élus... Ils sont là pour inaugurer le carré restauré.

Sur les soixante-dix-sept sépultures qu’il compte, une cinquantaine ont été décapées. « Å la veille du centenaire du début de la Première guerre mondiale, rendre lisibles les noms de ceux qui sont morts pour la France était une nécessité. À travers ce geste, nous souhaitons les inscrire dans l’histoire », estime Alain Wacheux, le maire. « Nous n’oublierons jamais leurs noms. Nous avons un devoir envers ceux qui ont lutté pour la liberté », souligne de son côté Daniel Bourriez, conseiller municipal délégué aux anciens combattants et président du comité d’entente des sociétés patriotiques. « Élie Leblanc, Alfred Leclerc... » Symboliquement, ce sont deux élus du conseil municipal des jeunes qui ont énuméré les noms des morts identifiés.

Trois ans de combat

Pour redonner de la visibilité à « ceux qui ont perdu la vie pour que vive la République et que vive la France », les assos patriotiques et la ville ont combattu pendant trois ans. « La procédure est compliquée. Il faut rechercher les noms, savoir comment la concession est faite, constater l’état des sépultures avec le commissaire, le consigner dans un procès verbal qui est ensuite envoyé aux familles avec une demande d’autorisation de rénovation. » Une véritable opération commando qui peut se solder par un échec : le refus de la famille. Il y en a eu vingt-deux. « Souvent c’est parce qu’elles pensent qu’on veut déterrer et déplacer les ossements dans un ossuaire. » Depuis, certaines ont réalisé qu’il ne s’agissait pas du tout de cela et souhaitent bénéficier de l’action.

« On est reparti pour une nouvelle procédure. » Et donc trois ans d’un combat qui se terminera à la veille des cent ans de la fin de la Première Guerre mondiale.


Guerre totale dans les rues de Pontarlier

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07/11/2013

Courses, ordres criés, rafales de balles à blanc, grenades « lacrymo » vertes… La prise des ponts du centre-ville en plein flux des passants et des véhicules, hier en fin d’après-midi,
a été particulièrement impressionnante. Photos Nicolas BARREAU et Willy GRAFF

Pontarlier, ville libérée ! Hier, 350 légionnaires en exercice ont donné l’assaut… Les combats de rue, fictifs mais tonitruants, se poursuivront aujourd’hui. Du très grand spectacle.

«Maman, j’ai vu une grenade ! », s’extasie Théo, 8 ans, ses poches déjà remplies par trois douilles ramassées sur le trottoir. Même pas peur. Autour de lui pourtant, sur le pont de l’hôpital, vient de se déchaîner un enfer de tirs et de cris… Théo est habillé en vert, lui aussi, comme ces grands et forts légionnaires. Mais fluo, son vert. « On sortait de chez l’opticien quand ça a commencé », sourit la mère. « Nous, on était au courant de cette opération, on l’a lu dans le journal. Mais pour ceux qui ne savaient pas, ça doit faire bizarre… »

Tout au long de la journée, hier, Pontarlier a vécu au son des fusillades fictives, démultipliées par l’écho des bâtiments. Averses de balles entrecoupées d’averses de pluie…

« Je suis sortie en jogging et ils étaient juste là »

Après la conquête matinale de l’aérodrome sous un glaçant crachin écossais, deux compagnies du 2e REP se sont partagés la ville. Leur objectif : chasser, traquer et éliminer l’ennemi, joué par des soldats venus spécialement de Colmar. Au 11, rue de la Paix ou dans l’ancienne caserne des pompiers, ces « vilains » ont tenu comme ils ont pu. Avant de faire tomber le casque, signe qu’un tir assassin les a fauchés.

De longues plages de silence entre les rafales étaient mises à profit par les libérateurs pour se coordonner. Une règle essentielle dans le combat rapproché. En zone urbaine plus qu’ailleurs, l’extrême prudence est le fil qui, pour cette élite de l’armée française, sépare la vie du trépas. La Légion étrangère travaille ici à balles à blanc, mais meurt, sur le terrain, aux quatre coins du monde sous le feu de vraies munitions.

« J’ai entendu’’tac-tac-tac’’ devant chez moi, je suis sortie en jogging et ils étaient juste là », raconte, exaltée, cette habitante du centre-ville, « je leur ai demandé de m’attendre pour que je monte chercher mon appareil photo. » L’interaction permanente entre soldats et civils a donné lieu, partout, à des scènes délicieusement croustillantes. Telle cette poignée d’adolescentes qui minaudent devant un sous-officier. Ou cette vieille dame qui, spontanément, renseigne un sergent-chef sur les mouvements ennemis… « Vous pouvez y aller, ils sont partis ! »

Partis car harcelés. Quelques minutes plus tôt en effet, au niveau de la porte Saint-Pierre, quatre parachutistes ont réussi un coup fumant. En galopant cachés derrière une camionnette en circulation, ces diables ont jailli pour « exécuter » une faction d’occupants postée au pied de la mairie. Du boulot de haut vol. « Ils nous l’ont mise en beauté », acquiesçait tout sourire un « mort », bon perdant.

À la tombée de la nuit, la poche hostile basée sur le pont de l’hôpital a donc été nettoyée, au grand bonheur de Théo. L’œil expert du colonel Desmeulles, chef du 2e REP, ne laisse rien passer : « Ça se déroule bien, même si là, il y a plein de choses à redire. Ce genre de sites, avec les civils à gérer en temps réel et ces détails comme une poubelle ou un panneau publicitaire, ça vaut tous les meilleurs villages d’entraînement du monde. »

Cette nuit, en partie libérée, Pontarlier a dormi sur ses deux oreilles. Oreilles qui, ce matin, seront à nouveau drôlement chatouillées. Malgré la fatigue qui éreinte l’esprit et le corps des légionnaires, les combats vont reprendre dans la ville et sur ses hauteurs… Sous le regard ébahi ou bienveillant - au choix – de ses habitants.

Retrouvez le récit heure par heure de l'assaut, les photos, les vidéos, dans notre rubrique "Jura 2013"

Willy GRAFF


Pontarlier libéré par la Légion étrangère !

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Par Thomas Séchier, France Bleu Besançon mercredi 6 novembre 2013

 

 

REP 3 OK
REP 3 OK © Thomas Séchier - Thomas Séchier

Le 2e Régiment étranger de parachutistes de Calvi (Corse), l'un des plus prestigieux de l'armée française, est dans le Haut-Doubs pendant dix jours. Le temps fort de cet entraînement grandeur nature : la libération de Pontarlier mercredi. Les balles à blanc ont fusé, au beau milieu des habitants et des automobilistes.

Des scènes de guérilla urbaine. Les "paras" de la Légion étrangère s'en sont donné à coeur joie dans les rues de Pontarlier mercredi. L'exercice "Jura 2013", qui mobilise 350 hommes pendant une semaine, a connu son temps fort avec la libération de la capitale du Haut-Doubs.

Un régiment d'élite

Quartiers encerclés, tirs nourris (à balles à blanc), sauvetage du maire de la ville retranché dans une maison en terrain ennemi... Le scénario imaginé par l'état-major était calqué sur des situations vécues sur d'autres théâtres d'opérations. Le 2e Régime étranger de parachutistes, basé à Calvi (Corse) a en effet servi au Liban (1982), au Rwanda (1990), en Irak (1991), en Somalie (1992), en ex-Yougoslavie (de 1993 à 2003), en Afghanistan (de 2008 à 2012) et, plus récemment, au Mali dans le cadre de l'opération Serval (de janvier à avril 2013).

REP 1 OK - Thomas Séchier
REP 1 OK © Thomas Séchier - Thomas Séchier

Pontarlier sous le feu des balles

Après une journée d'intenses combats, Pontarlier a donc été reprise aux ennemis, "joués" par une quarantaine de militaires du 152e Régiment d'infanterie de Colmar. Sous l'oeil de nombreux riverains.

2e REP / ENRO

REP 2 OK - Thomas Séchier
REP 2 OK © Thomas Séchier - Thomas Séchier

Enchantés par les conditions climatiques

Au total le 2e REP va passer une semaine en Franche-Comté. Arrivé dimanche 3 novembre dans le val d'Usier, il a mis le cap sur le milieu urbain avant de progresser jusqu'à Mouthe. L'objectif est de tester la condition physique des légionnaires et de corriger certains détails. "Nous voulions des mauvaises conditions climatiques pour nous changer de la Corse, notre terrain d'entraînement habituel", explique le chef de bataillon Morel. En plus du froid et de la pluie, les légionnaires devaient supporter plus de 40 kilos de chargement sur leur dos.

Les "paras" resteront dans le Haut-Doubs jusqu'au lundi 11 novembre. Ils seront les invités de marque de la cérémonie commémorative de l'armistice à Pontarlier

REP 5 - Thomas Séchier
REP 5 © Thomas Séchier - Thomas Séchier

La prévention face aux obus

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Publié le 04/11/2013

Marc Szwarc va présenter une partie de sa collection lors d'une exposition à la salle des fêtes.
Marc Szwarc va présenter une partie de sa collection lors d'une exposition à la salle des fêtes.

La passion n'empêche pas les précautions. Dans la salle à manger de Marc Szwarc, l'artillerie, les munitions et l'équipement militaire dédiés à la Première Guerre mondiale ont une place de choix.
Le collectionneur a décidé de partager sa passion lors d'une exposition qui sera organisée à la salle des fêtes le 10 novembre. Il a attrapé le virus par sa famille et son père, légionnaire.
Au-delà de la collection, le passionné a remarqué « qu'il y avait des accidents chez les agriculteurs qui manipulent ces objets pour dégager leurs champs. Il arrive que certains obus contiennent encore des produits toxiques. On peut se faire hospitaliser à cause de ça. »
Face à ce constat, il a décidé de sensibiliser cette profession et le grand public sur les différents risques possibles.
« Les enfants peuvent également être victimes d'accident et aussi certains collectionneurs imprudents. » Dans son secteur, les champs sont parsemés d'obus, munitions et armes en tous genres.
« Les bords des rivières sont concernés. Après la Grande Guerre, les civils étaient payés pour nettoyer les champs de bataille. Ils pouvaient mettre ce qu'ils trouvaient au bord des rivières. C'est pourquoi aujourd'hui, on retrouve beaucoup de vestiges. »
Avec la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale l'année prochaine, les échanges ou les transactions sur ce type d'équipement entre les collectionneurs et passionnés vont être en recrudescence.
« Il faut vraiment faire attention aux petits calibres qui restent malgré tout plus sensibles que les obus et représentent donc plus de risques. » Un message essentiel sur les anciens champs de bataille

Grégoire NORMAND


Les légionaires du 2è REP à l'assaut de Pontarlier

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04/11/2013

Au troisième jour de leur grande manœuvre dans le Haut-Doubs, les légionnaires entreprennent ce matin de libérer Pontarlier. Willy Graff vous fait vivre en direct les combats grâce au fil info twitter qui s'affiche au bas de cet article.

Les combats d'aujourd'hui se déroulent en pleine ville. (Photo Willy Graff)

Premières escarmouches autour de l'aérodrome de Pontarlier. (Photo Willy Graff)
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Le reporter de l'Est Républicain, est au cœur des combats, il vous les fait vivre en direct. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain, est au cœur des combats, il vous les fait vivre en direct. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain, est au cœur des combats, il vous les fait vivre en direct. (Photos Willy Graff)
Photo Willy Graff
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Le reporter de l'Est Républicain est au cœur des assauts pour vous faire vivre l'opération "Jura 2013" au plus près. (Photos Willy Graff)
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff
Photos Willy Graff

Le vaste exercice militaire « Jura 2013 » a démarré lundi. Les légionnaires du 2e REP doivent libérer Pontarlier et ses environs. Ça tire, ça crie, ça court, ça ne rigole pas… Et ça ne se repose jamais. Infiltration derrière les lignes amies. Au cœur de l'action, Willy Graff vous fait vivre les combats en temps réel grâce au fil info twitter ci-dessous.

Lundi matin, les villages de Chantrans, Bolandoz, Amathay et Reugney ont été libérés. Lundi après-midi, les légionnaires ont repris les localités de Septfontaine et Evillers, au prix de rudes combats qui ont fait un mort et un blessé grave. Vers 11h30 mardi matin, les légionnaires ont vaincu la dernière poche de résistance qui tenait la salle des fêtes de Sombacour. Quelques dizaines de minutes plus tôt, ils avaient repris les village de Bians-les-Usiers et Goux-les-Usiers, sous le regard médusé des vaches montbéliardes. Ils ont pris position mardi soir dans la côte du Fol, en direction de Vuillecin, d'où ils espèrent commencer des reconnaissances dans Pontarlier, où l'offensive a commencé ce matin. Vers 9h30, l'aérodrome était repris des mains de l'ennemi. Les deux compagnies sont entrées dans la ville, où elles progressent pas à pas. But du jour : prendre les ponts des Chèvres et  l'hôpital

Retrouvez tous les articles consacrés à l'opération Jura 2013



Castelnaudary. Cérémonie du Souvenir français

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Publié le 03/11/2013

Bénédiction par le prêtre de l'ossuaire de 1914-1918./Photo DDM L.K.
Bénédiction par le prêtre de l'ossuaire de 1914-1918./Photo DDM L.K.

En ce 2 novembre, jour des morts, le Souvenir français comme le veut la tradition, a rendu hommage aux civils et militaires morts pour la France. Une cérémonie en présence des élus, des représentants de la légion étrangère, des pouvoirs publics, du clergé, des associations patriotiques et des habitants de Castelnaudary et du Lauragais. Le président du comité des associations patriotiques Claude Canalès a lu le message du contrôleur général des armées Gérard Delbauffe citant le général de Gaulle : «Morts massacrés pour la France, vous êtes notre deuil, notre orgueil, comme tous nos soldats qui sont tombés et tomberont encore. Mais vous êtes notre lumière pour éclairer tout au long de la route qui mène à notre grandeur.» Le contrôleur général des armées poursuit : «Nous avons le devoir de ne jamais effacer de notre mémoire ce sacrifice.»

Le prêtre de la ville a ensuite béni l’ossuaire. Le représentant du sous-préfet Thilo Firchow ainsi que les élus y ont déposé, à tour de rôle, une gerbe. Minute de silence et chant de la «Marseillaise» avant le déplacement vers le carré de la légion et à 10 h 30 l’office religieux à l’église Saint-François.


Edmonde Charles-Roux, trente ans de Goncourt!

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Par Marianne Payot,publié le 01/11/2013

Succession: Edmonde Charles-Roux est à la tête de l'académie Goncourt depuis 2002, date à laquelle François Nourissier a passé la main (ici à Aix en Provence en janvier 2007).

Succession: Edmonde Charles-Roux est à la tête de l'académie Goncourt depuis 2002,

date à laquelle François Nourissier a passé la main (ici à Aix en Provence en janvier 2007).

A 93 ans, Edmonde Charles-Roux préside une nouvelle fois le jury du plus prestigieux prix littéraire français. Y renoncer? Pas vraiment le genre de la maîtresse de céans. Retour sur le parcours d'une combattante.

Un 14 juillet, dans les jardins de l'Elysée, Edmonde Charles-Roux s'avance vers Charles de Gaulle: "Vous votez mal, mais vous écrivez bien", lui glisse celui-ci, qui avait beaucoup aimé son Oublier Palerme. Hasard de la vie, elle ira de nouveau, en décembre 2013, à l'Elysée, pour recevoir des mains de François Hollande les insignes de grand officier de la Légion d'honneur... Mais la fille de l'ambassadeur François Charles-Roux ne fait pas que hanter les palaces du pouvoir, elle est aussi, depuis 1983, l'un des plus fidèles couverts (le 2e) de chez Drouant. Lundi 4 novembre, la présidente et doyenne de l'académie Goncourt votera, à 93 ans, pour "son 30e" lauréat et le 111e du plus célèbre prix littéraire français. 

Il y a un mystère Charles-Roux: comment expliquer que cette grande bourgeoise, amie des légionnaires et des intellectuels, l'âme combative et le coeur à gauche, à la fois autodidacte et lettrée, suscite tant de bienveillance? Ou de déférence? Prononcer son nom est un sésame, les téléphones se décrochent pour dire, toujours, la même admiration, sans un mot discordant, comme si le temps et le respect dévolu à l'âge biffaient les aspérités: "Gaie, dynamique", louange Bernard Pivot, son compère du Goncourt. "Ardente, batailleuse, guerrière", pour Bernard-Henri Lévy, qui la côtoie depuis 1975. "Elégante, pudique, talentueuse", selon Pierre Bergé, qui annonce, dans un mouvement de fierté, la connaître depuis soixante ans. 

C'est en off que certains membres de l'auguste académie s'interrogent, en sous-entendant qu'il serait peut-être temps qu'elle passe la main de la présidence... François Nourissier, son prédécesseur, atteint, il est vrai, par la maladie de Parkinson, n'avait-il pas décidé, deux heures à peine après s'être assoupi lors d'un déjeuner, en 2002, de céder la magistrature suprême à son amie Edmonde? A son âge, Edmonde est exceptionnelle, entend-on de toutes parts. Mais l'ouïe, la concentration, la capacité à encaisser les coups baissent, inéluctablement, dit-on en aparté. Or l'enjeu, on le sait, est primordial, le Goncourt assurant, selon les millésimes, de 250 000 à plus de 800 000 exemplaires. Pas une année ou presque sans que le monde de l'édition et la presse crient aux magouilles, à la corruption, aux mauvais choix, comme le rappelle Pierre Assouline dans son délicieux Du côté de chez Drouant (Gallimard). Scandale, en 1998, quand Paule Constant décroche le Graal alors que Houellebecq signe ses Particules élémentaires. Doutes, en 2002, lorsque, avec François Nourissier, Edmonde met tout son poids dans la balance pour couronner Pascal Quignard. Malaise, en 2004, lorsqu'une enquête de Canal+ piège les académiciens, et notamment Edmonde, qui qualifie ses amis jurés de "vieux anars insolents et vachards". Polémique, en 2007, quand un responsable des éditions Albin Michel envoie à la présidente une missive plaidoyer (provocante et maladroite) pour Ni d'Eve ni d'Adam, d'Amélie Nothomb... 

En 1950, "contrebandière" à la tête de Vogue

Dans son appartement, près de la Seine, niché au dernier étage d'un hôtel particulier où vécut le chef de la police de l'Empire, Joseph Fouché, Edmonde Charles-Roux, toujours tirée à quatre épingles -tailleur Chanel de rigueur-, est pensive. Comment quitter Paris? Comment cesser cette navette perpétuelle, certes épuisante mais vitale, entre la Seine et sa maison au pied de la montagne Sainte-Victoire ("votre Machu Picchu à vous", lui dit le président chilien Allende, hôte d'un jour), près d'Aix-en-Provence? A Paris, les rendez-vous, les déjeuners du Goncourt chez Drouant; dans le Sud, l'écriture, les amis et la notoriété! Cette notoriété acquise au fil des années de mandat municipal de son mari, Gaston Defferre. C'est au prix Goncourt, d'ailleurs, qu'elle doit d'avoir rencontré en 1966 son "génie", futur ministre de l'Intérieur de Mitterrand. Zoom arrière: nommée rédactrice en chef de Vogue en 1950, l'amie d'Aragon ("mon maître à penser ") accueille dans les pages du célèbre magazine tous les artistes de l'époque, y compris les plus sulfureux aux yeux du propriétaire américain: "Elle passait le plus clair de son temps à faire de la contrebande", signale Nourissier dans le long portrait qu'il lui consacre en 2000 dans A défaut de génie (Folio). "Un auteur soviétique, une photo d'Elsa, un sujet subversif." Jusqu'à cette top-modèle noire en couverture, un jour de 1966. La goutte d'eau... Le chômage sera de courte durée. Son premier roman, Oublier Palerme (Grasset), obtient le Goncourt le 21novembre 1966. "Une belle petite vengeance après sa mise à pied", note Pierre Bergé. Gaston Defferre fait citoyenne d'honneur cette fille d'industriels de Marseille. Dès le lendemain, à son retour à Paris, elle reçoit un télégramme du maire: "J'arrive." Cavalier, mais efficace. 

En 1973, Edmonde part vivre dans la cité phocéenne. "A l'enterrement de Gaston, en 1986, le chagrin d'Edmonde était bouleversant, raconte Bernard-Henri Lévy. Indifférente au cérémonial -toute la France politique était là-, c'était une femme blessée qui accompagnait le cercueil." Blessée, mais toujours debout. La dame aux pommettes hautes et à l'éternel chignon -"Ne changez pas de coiffure", lui conseilla un jour Aragon- publie, après sa biographie de Coco Chanel, en 1974, une longue enquête sur Isabelle Eberhardt, en 1988, avant de célébrer son Homme de Marseille, en 2001. Longtemps perçue comme une faiseuse de roi (les années Vigouroux), elle dit avoir pris ses distances avec les affaires marseillaises, mais pas avec la gauche, que cette amie de Chevènement célèbre chaque année, les pieds dans la boue, à la Fête de L'Humanité. C'est avec un même naturel que la présidente de l'académie Goncourt arpentait l'année dernière la corniche d'un Beyrouth sous haute surveillance militaire. Alors que le report du voyage était évoqué, Edmonde fut formelle: "On leur a dit oui, on ne se décommande pas." Et d'annoncer ici, lors de la 20e édition du Salon du livre francophone, la troisième sélection du prix Goncourt, puis de donner un coup de chapeau aux jeunes du Moyen-Orient, qui désignent, comme les lycéens de France, leur lauréat. 

Enquête au long cours sur le fils adoptif de Gorki

Cette personnalité cosmopolite dans l'âme et polyglotte assurée aime les voyages et les jeunes romanciers, qu'il lui arrive encore de défendre avec une belle ardeur, nourrie par des années d'influence et de présence à divers jurys. Mais comment mener de front aujourd'hui des dizaines de lectures et son propre travail? Car Edmonde s'est embarquée dans une enquête au long cours, la biographie touffue d'un homme remuant, Zinovi Pechkoff (1884-1966), fils adoptif de Gorki et agent secret de De Gaulle, aux pérégrinations les plus dantesques, de la Russie des tsars à la Chine populaire, en passant par les tranchées de Picardie. Du coup, difficile de mettre le mot "fin" à cette oeuvre attendue depuis longtemps par Grasset. A moins de la publier en deux tomes, comme elle y songe actuellement. 

Cette année encore, les neuf de chez Drouant formeront un bloc protecteur autour d'Edmonde, lorsque la horde sauvage des photographes et cameramen s'engouffrera, lundi, dans le salon du restaurant de la place Gaillon -l'émeute médiatique lors de l'arrivée de Michel Houellebecq, en 2010, reste dans les mémoires. Mais l'année prochaine? Edmonde, dont la locomotion est de plus en plus hésitante, aura-t-elle, à 94 ans, l'énergie suffisante pour garder la présidence? Ou bien recevra-t-elle les jurés du Goncourt chez elle, comme Colette (la première femme présidente) le fit en 1953 au Palais-Royal? Nul ne le sait. Cette blessée de guerre et résistante de la première heure, nommée caporal honoraire de la Légion étrangère, n'est pas du genre à tomber les armes, ni à oublier le Goncourt... 

Afp


Caissargues : le nouveau monument aux morts inauguré jeudi 7 novembre

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30 octobre 2013


Le président, Philippe Lamache, présente les points forts de cette assemblée générale.

L'assemblée générale des anciens combattants s'est déroulée samedi 26 octobre, à l'ancienne mairie. Une quarantaine d'anciens combattants étaient présents.

Les points forts de cette réunion étaient l'organisation de la cérémonie commémorative du 11 Novembre et l'inauguration du monument aux morts.

Depuis 2010, les anciens combattants et le Souvenir français ont sollicité la municipalité afin de rénover l'édifice, devenu vétuste et les inscriptions illisibles. Entièrement reconstruit, par un artisan tailleur de pierres de Parignargues, les travaux ont été refaits à l'identique devant l'emplacement de celui existant.

L'inauguration du monument aux morts aura lieu jeudi 7 novembre à 10 h 30, devant le monument, en présence des autorités civiles et militaires, des élèves de CM2 et d'un détachement en armes du 503e régiment du Train. Après les discours des officiels, le monument sera béni par le père Henry Martinez, curé de la paroisse Notre-Dame de Caissargues. La population est invitée à cette inauguration.

Après le mot de bienvenue du président, Philippe Lamache, les derniers adhérents ont été présentés. Il s'agit de Roger Fernandez, ancien combattant dans la police, Charles Bica, retraité de l'aéronavale et Armand Allibert ex major dans la légion étrangère. Après le bilan financier présenté par Henri Lhonneur, trésorier, l'assemblée générale s'est terminée. 


Castelnaudary. De nouveaux Français à la légion étrangère

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Publié le 30/10/2013

Remise de décret de naturalisation, vendredi dernier, au quartier Capitaine-Danjou. /Photo DDM, Gladys
Remise de décret de naturalisation, vendredi dernier, au quartier Capitaine-Danjou. /Photo DDM, Gladys

La visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vendredi dernier au 4e régiment étranger s’est terminée avec une remise de décret de naturalisation. Celle-ci a eu lieu au foyer du quartier Capitaine-Danjou. Sont donc désormais Français : l’adjudant-chef Vicente Julian Juan y Marti, Espagnol qui comptabilise dix-huit ans de légion étrangère ; caporal-chef Michaël Ioani (11 ans de légion, Roumain) et le caporal Khalifa Diop (7 ans de légion, Sénégalais). Les décrets leur ont été remis par le ministre, M. Le Drian, le général de Saint-Chamas, commandant la légion étrangère, par le préfet de l’Aude Louis Le Franc et le maire de Castelnaudary, Patrick Maugard. Un émouvant moment pour ces trois militaires.


R. Indongo, champion de France : «Merci au public»

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Publié le 28/10/2013

Le légionnaire l'a emporté en 2h17'44”./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Le légionnaire l'a emporté en 2h17'44”./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Grandissime favori pour le titre de champion de France, Ruben Indongo, légionnaire franco-namibien au régiment d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), a sans surprise terminé sur la plus haute marche du podium national en 2h17’44’’, soit la quatrième place du classement scratch.

Comment s’est déroulée votre course ?

Jusqu’au semi-marathon, je me sentais plutôt bien. J’étais sur les bonnes bases pour atteindre mon objectif, à savoir passer sous la barre des 2h12’ (son record personnel est de 2h12’38’’, obtenu en 2009 au marathon de Dublin, N.D.L.R.). Néanmoins, dans la deuxième partie du tracé, les choses se sont compliquées. J’ai commencé à avoir les jambes lourdes, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant sur cette distance. Physiquement, sans compter les conditions climatiques et cette forte chaleur, j’ai beaucoup souffert. Heureusement, sur le plan mental, j’ai trouvé les ressources nécessaires pour tenir jusqu’au bout. Et à ce sujet, je tiens vraiment à remercier tous ceux qui m’ont encouragé sur le parcours. Ils m’ont donné la force supplémentaire pour aller chercher ce titre. Au final, cette victoire est un immense soulagement.

Justement, pour votre première participation à Toulouse, qu’avez-vous pensé du parcours et de l’ambiance ?

Sincèrement, hormis ma première place au classement national, je ne suis pas près d’oublier mon passage dans la Ville rose. Cette épreuve est tout simplement magnifique. Le parcours, très roulant, vaut vraiment le détour. De plus, la fête était au rendez-vous. Quant au public, je le répète, il a été au top tout au long de cette journée.

Désormais, quels sont vos prochains objectifs ?

Ce titre de champion de France me permet de décrocher ma qualification pour les championnats d’Europe, prévus à la mi-août du côté de Zurich (Suisse). Mais avant cette échéance estivale, j’aurai tout d’abord les championnats du monde de semi-marathon programmés le 29 mars à Copenhague (Danemark), où une place sur le podium s’annonce assez compliquée. Cependant, j’aimerais y faire un bon chrono. En tout cas, pour l’instant, je savoure ce succès toulousain. Moralement, je me suis bien rassuré et cela devrait me permettre d’aborder sereinement mes deux prochains rendez-vous. J’espère poursuivre sur cette bonne dynamique.


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