Plounévez-Moëdec - 22 Mars
Michel Lefeuvre (à gauche), adjudant-chef retraité de la Légion étrangère et secrétaire Fnaca, a rendu hommage à François Le Gall.
Mercredi, lors de la commémoration de la guerre d'Algérie, c'est avec 58 ans de retard que François Le Gall a reçu la médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord (AFN). Il en avait reçu l'attestation, par décret du 13 octobre 1956 inscrit au journal officiel de la même date. « Mais pour une raison qui nous est inconnue, cette attestation n'avait pas été suivie de la décoration comme elle aurait dû l'être », rapporte Louis Trédan, le président de la section locale de la Fédération nationale des anciens combattants d'Afrique du nord (Fnaca).
C'est en prenant connaissance de cet oubli que ce dernier a incité François Le Gall à en faire la demande, en novembre dernier. « C'est un retard enfin comblé », se réjouit avec lui Michel Lefeuvre, le secrétaire de la Fnaca.
François Le Gall possède également la Croix du combattant depuis 1982 et la médaille au Titre de reconnaissance de la nation (TRN) depuis 1996.
26 mois au service de la France
Né à Trégrom, François est appelé en 1953. En avril 1956, il rejoint le 38e régiment des transmissions de Laval, avant de prendre la route pour le camp de Sainte-Marthe (Marseille). « Pour des anciens d'Algérie, ce camp ne représente qu'un bref séjour avant d'embarquer, mais les souvenirs du site sont demeurés au fond de leur mémoire. Pour d'autres, ce sera, hélas, la dernière vision qu'ils auront de la France » raconte un adhérent de la Fnaca locale.
François embarque sur le Ville d'Oran à destination de l'Algérie. Il rejoint ensuite le 38e RT à Sidi-Moussa. Un mois après, il est muté à Bouira. Il y prend la responsabilité des installations des antennes radios parapluies sur pylônes, et filaires en plus du montage des postes de commandement.
« Malgré la présence des unités de combat dans ce secteur, les embuscades et les attentats y étaient très fréquents », témoigne François qui remplira toutes ses missions avec succès.
Libéré le 14 novembre 1956, il revient chez ses parents à Coat Léguer à Trégrom. Au total, il a passé 26 mois de sa vie au service de la France.