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Pays basque : leur entrée dans la famille légionnaire

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Publié le 16/04/2014

Philippe le Français, Cédric le Camerounais ou Zeyang le Chinois ont fait le grand saut. © Photo PHOTO R. G.

Ils sont 41 sous le soleil à attendre la remise des képis blancs qui les fera membres pour de bon de la Légion étrangère. Le régiment d'instruction de ces engagés volontaires est à Castelnaudary. Mais, pour la première fois, hier, Saint-Jean-de-Luz avait été choisie comme écrin de leur cérémonie.

Après une sélection drastique, un mois d'instruction et une marche de 60 kilomètres, ces jeunes gens de 23 nationalités ont reçu ce symbole de leur entrée dans la « famille légionnaire ». Il leur reste 12 semaines d'apprentissage avant d'aller se frotter aux conflits de la planète sous le drapeau tricolore.

Ils y entrent dans ce clan soudé au moins pour cinq ans. Sous les couvre-chefs étincelants, le corps d'élite se dévoile en camaïeu. Ils ont entre 18 et 39 ans et toutes les couleurs du monde. « Seulement 15 % sont francophones. Ils parrainent ceux qui ne parlent pas le français », résume le capitaine Frédéric Lavignasse. « Vous vous coulez dans un nouvel uniforme, pour vous couler dans une nouvelle histoire », lance-t-il à ses hommes.

Questions taboues

S'ils le souhaitent ils pourront, plus tard, devenir français. La Légion leur offre aussi la possibilité de changer d'identité. De quoi alimenter bien des fantasmes. « Ce n'est plus systématique comme autrefois, insiste le gradé. Certains le demandent. Ça peut être pour des raisons familiales, ou parce qu'ils ont des dettes. Ils pourront la reprendre ensuite. Mais il n'est plus question aujourd'hui, comme autrefois, d'accueillir des criminels. Le choix donné entre Légion ou prison n'existe plus. Nous voulons des gens qui respectent certaines valeurs. »

Quoi qu'il en soit, l'entrée dans la Légion marque forcément une rupture. Ce qu'ils fuient ? Ce qu'ils cherchent ? « On ne leur demande jamais, c'est une règle. Chacun a des raisons qui lui appartiennent », pose encore le supérieur. À l'image du français Philippe qui a dû prendre une nationalité d'emprunt canadienne pour entrer dans le corps d'élite, du Camerounais Cédric qui a changé d'identité temporairement ou du Chinois Zeyang. Les trois hommes acceptent de se raconter.

À 27 ans, le premier a reçu son képi en présence de ses proches. Il était « déjà militaire », explique-t-il et a été séduit « par ce modèle de vie ». La Légion étrangère, Cédric, qui travaillait à l'ambassade de France dans son pays, assure qu'il en rêvait. « Je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais entendre l'hymne français, les mots ‘‘Aux armes citoyens'', ça m'a toujours fait quelque chose de fort. »

Comme Zeyang, il n'a pas réussi les présélections du premier coup mais a persisté. Le jeune Chinois de 22 ans est musicien, pianiste. Il est venu en France étudier la musique. Après cinq années, il pouvait « être professeur, mais bon… Avec la Légion je veux changer ma vie », confie-t-il. Cédric et Zeyang ne souhaitent en tout cas pas se couper de leurs racines. Aucun ne s'imagine demander plus tard la nationalité française. « Je veux rester camerounais, ce serait une honte si je devais dire à ma mère que j'ai besoin d'un visa pour venir la voir », avoue Cédric. Même son de cloche pour Zeyang.

« Certains disent qu'ils viennent pour l'argent, constate par ailleurs Philippe. On gagne 1 200 euros environ. Il y a des pays où c'est une somme énorme. Si, pendant cinq ans, ils mettent de côté, ils reviennent chez eux riches », glisse Philippe en souriant. Cédric précise : « Chez moi, par exemple, le smic c'est 50 euros. Mais la perspective d'avoir de l'argent, ça ne suffit pas, selon moi. Il faut quelque chose de plus profond. C'est cinq années d'une vie, quand même. » Elles commencent maintenant.


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