Publié le 21/04/2014
C’est l’événement de ce printemps pour la communauté franco-polonaise : Tomasz Orlowski, ambassadeur de Pologne en France, viendra se recueillir, le 9 mai, devant le mémorial des volontaires polonais de la Targette, à Neuville-Saint-Vaast, avant de se rendre à l’Institut des civilisations et études polonaises (Icep) à Lens.
Pour Henri Dudzinski, consul de Pologne et président de la Fédération de la mémoire militaire polonaise en France, c’est le fruit d’un long cheminement dans l’histoire européenne du XXe siècle.
La Pologne n’existait plus depuis plus d’un siècle quand débuta la Première Guerre mondiale. Pourtant, des Allemands, des Autrichiens et des Russes d’origine polonaise ont pris les armes, dès 1914, dans les rangs de la Légion étrangère française, dans l’espoir de faire renaître la Pologne après le conflit. Ils ont eu raison car dès le 11 novembre 1918, elle recouvrait son indépendance.
Les Bayonnais polonais...
En 1927, quatre bouchers polonais du bassin minier et un prêtre ont acheté un terrain, à la Targette, pour y édifier un monument à la mémoire de ces héros, morts pour la plupart le 9 mai 1915. On les appelait les Bayonnais car formés militairement dans cette ville. Le monument a été inauguré le 21 mai 1933, en présence des autorités françaises et polonaises.
Par miracle, Henri Dudzinski a retrouvé un petit bout de film sonore de cette journée, une minute et une seconde exceptionnelles.
La Targette, terre polonaise ?
C’est avec le professeur Gabriel Garçon qu’il a entrepris un autre travail de longue haleine : l’inscription du nom de ces héros sur l’anneau de la mémoire à Lorette.
L’ambassadeur de Pologne donne un signal très fort en se rendant à la Targette, dans l’attente du centenaire de la bataille, le 9 mai 2015. D’ores et déjà, la basilique de Lorette est réservée, mais le consul aimerait également qu’on offre ce symbolique petit coin de terre de la Targette à la Pologne, comme Vimy l’a été pour les Canadiens. Il met l’accent sur la collaboration très efficace établie avec Jean-Pierre Puchois, maire de Neuville-Saint-Vaast. Pour exemple, il évoque le poème déclamé en 1933 par la cantatrice Suzanne Oliveira-Jackowska et qui sera récité, cette année, par un enfant de Neuville-Saint-Vaast.
Puis, vers 18 h, toute l’équipée se rendra à Lens, à la faculté Jean-Perrin, à l’Institut des civilisations et études polonaises, pour le vernissage d’une exposition consacrée à Jan Karski, l’homme qui a informé le monde sur l’existence des camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une histoire incroyable qui l’a conduit à la Maison blanche, à Washington, pour détailler ce qu’il avait vu, au président Roosevelt. Jan Karski est devenu américain et Barak Obama vient de lui décerner, à titre posthume, la plus grande distinction civile américaine.
Une conférence sera ensuite donnée par Jean-Yves Potel, historien de la Pologne, comme l’Icep le fait à chaque vernissage d’une exposition, dans un cadre universitaire.