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Avec «Les Désastres de la Guerre» Jean-Luc Martinez défriche un terrain jamais exploré

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Publié le 28/05/2014

Pas de vernissage d’exposition à Lens sans président directeur du Louvre. Jean-Luc Martinez n’a pas failli à la règle. Le successeur d’Henri Loyrette était d’autant plus impatient de revenir qu’il attend beaucoup des « Désastres de la Guerre 1800-2014 », un rendez-vous pas comme les autres à ses yeux : « Ce n’est pas un sujet Beaux-arts au sens classique. Le Louvre a choisi une autre voie, celle de l’Histoire. Un souffle nouveau et une expérience inédite pour nous. »

Daniel Percheron en avait rêvé. Xavier Dectot et Jean-Luc Martinez l’ont fait. PHOTO Pascal BONNIERE

À Lens, l’art cette fois évoque deux cents ans de combats sur tous les fronts. Une histoire qui parle à chacun d’entre nous ou presque puisque les guerres du XXe siècle ont forcément touché un proche. Un père, un frère, un grand-père… Dont celui de Jean-Luc Martinez qui avait triché sur son âge en 1914 pour pouvoir s’engager. Il a survécu et l’Histoire avec un grand H est devenue une saga familiale : « Eh bien cet engouement pour la guerre, c’était le moment ou jamais de le traduire. Qui plus est à Lens, qui se trouvait en plein sur le front. »

Daniel Percheron l’avait toujours espéré, dès les premières discussions d’avant le Louvre au début des années 2000 : « J’avais évoqué avec passion le sujet qui à mon sens devait s’intégrer totalement dans le projet global. Aujourd’hui, l’exposition remplit son rôle. Elle doit faire réfléchir à une époque qui n’a plus connu la guerre depuis 70 ans, une éternité ! »

Encore fallait-il faire parler les œuvres autrement. Jean-Luc Martinez avait envie que les tableaux, les photos, les images, les films, les objets racontent une histoire, qu’ils puissent dépasser leur seule richesse artistique : « C’est en ça aussi que cette étape lensoise marque un tournant dans la vie du Louvre. Ici, nous sortons du cadre habituel ; nous nous aventurons sur un territoire inconnu mais qui préfigure l’avenir des grands musées internationaux. » En l’occurrence, le Louvre-Lens sert de banc d’essai. Arrivera-t-il à capter les publics français et européens sur un thème d’actualité historique ? C’est précisément l’un des enjeux. À quelques kilomètres de là, la Région érige l’Anneau de la mémoire au sommet de la colline de Lorette sur lequel apparaîtront six cent mille noms de soldats morts au combat. Depuis plusieurs mois une convention lie le mémorial de la Grande Guerre de Péronne et le Louvre-Lens. Rien n’est dû au hasard. 2014 constituait l’année rêvée pour inventer une autre façon d’organiser des expositions et de toucher un public beaucoup plus large que d’habitude. Les « Désastres de la Guerre » marqueront à coup sûr les esprits, toutes générations confondues.

Une deuxième exposition ouvre ses portes en même temps dans le Pavillon de verre jusqu’en 2015 celle-ci. Le thème ? « Trente ans d’acquisitions dans les musées régionaux. » Là, c’est le réseau des musées régionaux qui s’ébranle pour de bon. Une deuxième bonne raison de venir faire un tour à Lens. YVES PORTELLI

Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h

«On en a vu des désastres»

« Ça, on l’a vécu. » Le caporal-chef Michel Robert ne peut qu’être sensible à la photo qui représente l’armée syrienne lors d’un combat de rue. Étrange décor pour croiser ce légionnaire que la Galerie des expositions temporaires du Louvre-Lens où l’on inaugurait hier soir « Les Désastres de la guerre 1800-2014 ». Étrange décor ou meilleur écrin qui soit au contraire pour que le militaire rejoigne le propos de la commissaire Laurence Bertrand Dorléac qui livre en 450 œuvres un plaidoyer pour la paix. La guerre du Golfe, le Tchad, les Comorres : « On en a eu des malheurs aussi, on en a vu des désastres. »

« Ça va être paradoxal, mais les militaires n’aiment pas faire la guerre », explique celui qui se présente comme un « soldat de la paix ».

Sur une des barrettes qui peuplent le torse du lieutenant-colonel Thierry Jullien apparaît la Somalie. « Ça été mon expérience de la guerre : une période très sombre parce qu’on voyait des enfants armés nous tirer dessus. » Et dont il a hérité une « philosophie de combat » : « Quand on connaît les horreurs de la guerre, on ne peut que les combattre. Et combattre les idéologies qui y mènent. »

Si Michel Robert ne devait retenir qu’une pièce de l’exposition, ce serait sans conteste l’Arche du triomphe formé par des obus transformés en œuvres d’art par les Poilus, au cœur des tranchées et sous lequel le visiteur doit passer pour quitter l’exposition. Au milieu des tranchées, dans la boue jusqu’au cou, les Poilus s’évadaient en taillant des objets de mort de la pointe de leur baïonnette. Une façon de ne plus être soldats, mais hommes. C’est justement une part d’humanité que le caporal-chef Robert voudrait que les visiteurs retirent de cette visite. Et une évidence : « que la guerre ce n’est pas bien. Que ce sont des hommes contre des hommes et qu’on y tue des êtres humains, quelle que soit la couleur, la religion. » PAULINE DROUET

PHOTO PASCAL BONNIÈRE


Traduction

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