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La recrue d’Auxonne

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Le 16/07/2014


Des affiches transmettant l’ordre de mobilisation furent placardées sur les voies communales de France dès le 1er août 1914.

Tout au long de cet été, nous vous proposons de revivre la Grande Guerre à travers les archives des journaux de l’époque.

Si la période de la Grande Guerre recèle des atrocités, elle offre également des histoires, plus ou moins connues, qui, nichées en marge de la grande Histoire, recèlent d’étonnants détails qui éveillent notre curiosité et parfois même nous émerveillent.

« Chagny. Un omis vient de New York pour servir la France ». Sous ce titre quelque peu mystérieux, le Courrier de Saône-et-Loire va régaler ses lectrices et ses lecteurs d’une anecdote qui va les distraire des cruautés de la guerre :

« Hier, s’est présenté au gendarme de planton à la gare, le nommé Ernest-Joseph Martinelli, 41 ans. Né à Tunis de parents italiens, navigateur à l’étranger depuis 30 ans. Il déclara n’avoir jamais été soldat et n’avoir jamais été inquiété par l’autorité militaire. Le 22 septembre dernier, ayant affaire au Consulat de France, dit-il, cet agent me questionna sur ma situation militaire. Après lui avoir fait le récit qui précède, il me fit passer la visite médicale, et je fus reconnu bon pour le service armé. Sur les conseils du consul, je m’embarquais à destination du Havre, pour de là, gagner Marseille, où j’ai de la famille et je pensai me présenter au recrutement de cette ville. Mais, les fonds me manquant pour poursuivre mon voyage, je me suis rendu auprès de vous pour me remettre à la disposition de l’autorité militaire. Martinelli a été conduit, par les soins de la gendarmerie, au bureau de recrutement d’Auxonne. »

D’autres combattants venus d’Amérique

Ernest-Joseph Martinelli qui franchit l’Atlantique pour voler au secours des Français ne constitue pas un cas isolé. Si l’Amérique reste neutre jusqu’en 1917, nombreux sont cependant les hommes du Nouveau monde qui choisissent de s’engager, à titre personnel, dans le conflit qui déchire l’Europe. Dès 1914, ils sont plus d’une centaine à rejoindre le corps de la Légion Étrangère, alors forte de 10 000 hommes. Au nombre des légionnaires qui se battent sur les champs de bataille de la Somme, se trouve un certain Alan Seeger. Ce jeune et brillant diplômé de Harvard est à juste titre considéré comme l’auteur d’un des plus sobres et des plus bouleversants poèmes sur la Grande Guerre, vue du côté américain. La postérité a surtout retenu de son œuvre cette strophe funestement prémonitoire :

« J’ai rendez-vous avec la Mort

Sur un coteau déchiqueté ou une colline dévastée

Quand rejaillit la sève d’un printemps de rêve

Et que toutes premières éclosent les primevères. »

La mort fut effectivement au rendez-vous pour le poète combattant. Il tombe le 4 juillet 1916, lors d’un bombardement sur la Somme. On ne peut s’empêcher d’établir un lien entre l’Américain Alan Seeger et le Français Charles Péguy.

Écrivain, journaliste, Charles Péguy, disparaît le 5 septembre 1914, à Villeroy, un mois à peine après le déclenchement des hostilités. Il est tué à la tête de sa section, debout, d’une balle en plein front, alors qu’il observait l’attaque allemande. Lui aussi avait pressenti sa mort imminente et l’avait annoncée dans son œuvre. Dans « Ève » (1913), il a composé des vers aussi célèbres que poignants, à la manière de l’hymne de Victor Hugo pour « ceux qui pieusement sont morts pour la patrie » :

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle. » […]

« Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

 

D’après le Courrier de Saône-et-Loire, mercredi 13 octobre 1915.


Traduction

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