AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

Guy Marchand : "Bardot? C'était le Saint Graal"

Envoyer
10/08/2014

Après Truffaut, Pialat, Claude Miller, Costa-Gavras ou Samuel Fuller,
c'est au tour de la jeune génération de s'arracher ce jeune homme de 77 ans.
Si Guy Marchand joue volontiers les taciturnes au cinéma,<br />il n'est qu'humour et joie de vivre dans la vie.
Si Guy Marchand joue volontiers les taciturnes au cinéma,
il n'est qu'humour et joie de vivre dans la vie.
(Photo Mathieu Bertholet)

Passez un moment avec Guy Marchand et vous aurez l'impression que le 7 a bégayé sur son état civil. Qu'il a plus certainement 7 ans que 77. L'enthousiasme, un appétit de vivre féroce, l'humour au coin de chaque phrase et des enthousiasmes de jeune garçon: l'interprète de La Passionata a trouvé sa fontaine de jouvence. Ce n'est pas qu'il n'aime pas son nouveau film qui sort mercredi prochain, La Dune, il trouve même que c'est une belle histoire... Mais pour l'instant il n'a qu'une envie, parler du nouveau joujou qu'il vient de s'offrir: une Ford Mustang verte. « Elle est sublime! C'est la même que Steve McQueen dans Bullitt! Je crois que je ne grandirai jamais »... Tant mieux!

Gaël Morel, Christophe Honoré, Ducastel- Martineau... Les jeunes cinéastes ne vous lâchent plus. Qu'est-ce qui se passe?

« Franchement? Aucune idée! Peut-être qu'ils aiment bien les vieux. Ils ont en commun de porter des jeans usés avec des trous aux genoux... Je pense qu'ils aiment aussi les acteurs fatigués avec des genoux qui flageolent. C'est logique. »

Pour la deuxième fois de suite vous jouez un homosexuel. Ça a changé votre regard sur les hommes qui aiment les hommes?

« Je ne le savais même pas! J'ai une sale habitude, je ne lis pas les scénarios. Je préfère que le réalisateur m'invite à déjeuner et me raconte une histoire... En l'occurrence, je pensais juste que Niels Arestrup et moi mettions beaucoup de chaleur dans nos rapports... Mais je sais bien pourquoi vous me posez cette question: on m'a souvent habillé en homophobe. Ce n'est pas moi du tout. J'ai eu de grands amis homos, comme Chazot, Brialy. Et si je n'en ai jamais croqué, je les embrassais tendrement parce qu'ils sentaient toujours bon. J'en ai encore d'ailleurs. Je vais vous dire: je préfère cent fois manger avec mon pote Dave qu'avec n'importe quel hétéro chiant. Le mariage pour tous? J'ai toujours trouvé ça très bien... Il n'y a pas de raison qu'on soit les seuls à être emmerdés. Mais je n'aime pas pour autant les hétérophobes. Comme dit Nicolas Bedos: je veux quand même conserver le droit de foutre mes copains pédés en boîte. »

Vous venez d'achever le tournage de « Calomnies » avec Mocky: pas trop de coups de gueule?

« Même pas. Le personnage ne m'a pas interpellé. A vrai dire, je ne l'ai pas compris. »

Votre premier film, « Boulevard du rhum », c'était avec Bardot...

« J'étais devant Bardot comme devant ma Mustang, c'était la finalité, le Saint Graal, la Vénus de Milo, Aphrodite... Vous vous rendez compte: mon premier baiser de cinéma, c'était BB! On a oublié la déesse que c'était! Lino ne voulait pas l'embrasser, moi je ne demandais que ça. Et j'aurais bien passé plus de temps avec elle, mais il m'avait pris sous son aile pour faire mon éducation artistique: tous les musées de Mexico y sont passés. »

"La Passionata" pour la fête de la Légion

Duquel de vos succès êtes-vous le plus fier?

« Le Dernier Bal des GI ou La Passionata, que j'avais écrite pour la fête de la Légion en 1962 . On avait fait un tableau espagnol... Avec des légionnaires habillés en hommes et d'autres en femmes. Cette chanson était un cri de dérision et désespérance. Aujourd'hui, je ne peux plus la faire: c'est dans les aiguës que ça devient grave à mon âge. »

Si vous deviez organiser un dîner idéal, qui serait invité?

« Je ne citerai aucune femme, pour ne pas vexer. Mais il y aurait Lino forcément, Serrault, Galabru, tous mes maîtres. On boirait du vin rouge et on écouterait un bon Barry White ou du Harry Connick. Je ne suis pas sûr que je sortirais un grand cru parce que s'il y a aussi mon Jeannot chéri (ndlr: Jean Carmet), ce n'est pas son truc. Un jour que j'avais sorti un super vin, il m'a dit: "C'est trop bon pour moi. Je bois du mauvais vin en grande quantité." »

Le plus difficile c'est d'écrire sur soi ou de réussir un polar?

« Un écrivain écrit toujours sur lui: qu'il parle de Napoléon ou de n'importe qui, il parle de lui. Quant au polar, pour moi ça n'existe pas: la mort fait partie de la vie. »

Il y a un malentendu avec Guy Marchand: au fond vous êtes un grand sensible.

« Évidemment! J'ai encore toutes mes trouilles d'enfant, c'est pour ça que jouer la comédie correctement ce n'est pas si compliqué pour moi. Ma femme , qui aime dire que je suis son accessoire vintage (il rit) me dit toujours: "Gratte l'acteur: tu vas trouver l'actrice." C'est chanter qui est difficile: il y a un côté technique qu'il faut maîtriser. »

C'est quoi pour vous une journée réussie?

« Toutes les journées sont réussies si on n'a fait de mal à personne, si on a pensé aux siens et un peu à ceux qui sont partis. C'est dans le présent qu'on trouve le bonheur et le présent c'est l'éternité. »

(1) Guy Marchand a servi dans la Légion étrangère puis chez les paras.
(2) Il vient de publier « Calme-toi Werther » chez Ginkgo éditions.
(3) Adelina, 38 ans, originaire de Sibérie, est son épouse depuis dix ans.


Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui5394
mod_vvisit_counterHier6287
mod_vvisit_counterCette semaine13596
mod_vvisit_counterSemaine dernière40850
mod_vvisit_counterCe mois90560
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919949896

Qui est en ligne ?

Nous avons 2489 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42813345
You are here PRESSE XXI° 2014 Guy Marchand : "Bardot? C'était le Saint Graal"