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A Nîmes, le légionnaire modèle cachait son secret

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Publié le 24/12/2014 

 

Cet Américain (contre le mur à droite), protégeant le général Kolodziej (assis devant) était déserteur. MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Lawrence Franks, garde du corps du général Kolodziej, qui commandait l'opération Serval au Mali, est écroué pour 4 ans.

En 1988, il était sorti parmi les meilleurs de West Point, l'une des plus prestigieuses écoles militaires américaines. En 2013, à cause de ses aptitudes exceptionnelles, il est devenu le garde du corps du général français Laurent Kolodziej, qui commandait au Mali l'opération Serval menée contre les terroristes d'Aqmi. Le 15 décembre, il a écopé de quatre ans ferme Pourtant, Lawrence Franks, 28 ans, est désormais derrière les barreaux, et pour de longs mois : le 15 décembre, il a écopé de quatre ans ferme, devant la cour martiale de Fort Drum, dans l'État de New York. Motif ? Désertion. Pourtant, ce n'est pas par lâcheté que le GI a joué la fille...

Pourtant, Lawrence Franks, 28 ans, est désormais derrière les barreaux, et pour de longs mois : le 15 décembre, il a écopé de quatre ans ferme, devant la cour martiale de Fort Drum, dans l'État de New York. Motif ? Désertion. Pourtant, ce n'est pas par lâcheté que le GI a joué la fille de l'air. Mais pour échapper à une mort qu'il jugeait inéluctable, et à laquelle, jure-t-il, seule la Légion pouvait lui permettre d'échapper.

Des idées noires, des pulsions suicidaires

Derrière cet étonnant parcours se cache un brillant adolescent américain, fils d'un neurochirurgien de Damascus, dans l'Oregon, et qui collectionne tous les succès : il est capitaine de son équipe de football, premier de sa classe au lycée, et fait un parcours brillant à West Point, comme son propre frère, pilote dans la Marine, et qui fut engagé en Irak. Mais le garçon a ses failles, que tout le monde ignore. Des idées noires, des pulsions suicidaires, qui le taraudent d'autant plus qu'il est profondément chrétien, et considère le suicide comme un péché. Pour tenir, il s'assomme à force d'exercices physiques. "Certains détestent avoir froid, être trempés. Moi, ça me faisait du bien, c'était comme une drogue."

Lorsqu'en 2009, il est affecté comme lieutenant à la tête d'un peloton militaire médical, sa déprime s'accroît. Certes, il doit partir en Afghanistan. Mais il a encore un an à attendre avant de connaître le feu. Un soir de mars, son pistolet en main, il lutte contre une envie folle de se brûler la cervelle. Alors il saute le pas, prend un vol pour Zurich, et deux jours plus tard, pousse la porte d'un bureau de recrutement de la Légion à Paris. "Pour la première fois depuis des années, je ne pensais plus à me tuer. J'avais besoin d'une vie éreintante, et ne pouvais la trouver qu'à la Légion." Et il n'est pas déçu. La formation, à la dure, à Castelnaudary.
À la Légion, on l'a rebaptisé Christopher Flaherty

L'engagement pour cinq ans, à la compagnie d'éclairage et d'appui du 2e REI de Nîmes, comme simple deuxième classe, lui qui est sorti lieutenant de West Point. Les opérations extérieures, en Centrafrique, à Djibouti. À la Légion, où on l'a rebaptisé Christopher Flaherty, on le remarque vite pour ses qualités physiques et son sang-froid en première ligne. Il est déclaré apte à suivre la très exigeante formation de garde du corps, dispensée au Centre commando de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales) que reçoivent aussi les agents de la DGSE. "Ils y sont entraînés à protéger une personnalité en cas d'embuscade en voiture, à pied".

Cette personnalité, ce sera le général Laurent Kolodziej, qui est chargé de mener l'opération Serval. Lawrence Franks va veiller sur lui pendant plusieurs mois, jour et nuit. "Pour ces missions, il faut des gars extrêmement discrets, et sur qui on peut compter, raconte un officier nîmois. C'est un job qui prend énormément de temps, les gars sont toujours sur la brèche, et quand le général dort, il leur faut préparer le déplacement suivant."

"J'allais enfin rentrer à la maison, et assumer ce que j'avais fait"

En mars dernier, le légionnaire Flaherty, au bout de cinq ans de service, est redevenu le GI Franks. Sur une base en Allemagne, il s'est rendu à l'armée américaine, qui le recherchait toujours pour désertion. "Ça a été le plus beau moment de ma vie", a-t-il raconté au New York Times. "J'allais enfin rentrer à la maison, et assumer ce que j'avais fait."

Le général Kolodziej a tenu à témoigner, en visioconférence, lors du procès de son aide de camp. "C'est un gentleman né. Si j'avais dix hommes comme lui dans mon équipe, je serais le plus heureux des généraux." Des propos qui n'ont pas attendri la cour martiale. Mais Lawrence Franks n'a pas perdu tout espoir de retourner sous l'uniforme américain. À sa sortie de prison, dans quatre ans.

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