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2014


Hans HARTUNG

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Publié le 25/11/2014

 

Hans Hartung, Paris, 1958 DR

 

1904

Naissance le 21 septembre à Leipzig. Son père est médecin.
Très jeune, il remplit ses cahiers d’écolier de nombreux dessins. Il est fasciné par les éclairs d’orage qu’il fixe sur le papier à l’aide d’innombrables lignes en zigzag tracées avec fulgurance.
« Quand j’étais à l’âge où on fait des bonshommes, j’ai dessiné sur des cahiers entiers, en quantité infinie, tous les éclairs que je pouvais voir. Voir ou ne pas voir. Du haut jusqu’en bas, toujours des éclairs, des éclairs, des éclairs. Il est probable que cela subsiste encore dans ma manière de dessiner qui très souvent a ce côté zigzaguant, ce côté du trait qui traverse en vitesse une page. Cela se peut tant les échttps://www.artcotedazur.fr/ecrire/... m’avaient vivement impressionné. »

1912-1914

La famille déménage à Bâle. L’astronomie et la photographie enchantent Hans. Il se construit lui-même un télescope auquel il adapte un appareil photographique. En 1914, la famille retourne à Leipzig à cause de la guerre.

Son père est muté en tant que médecin-chef à l’hôpital militaire de Dresde. Hartung obtient son baccalauréat littéraire début 1924. Il découvre au musée de Dresde les bleus et les rouges superbes du Destin des animaux de Franz Marc, qui le bouleverse. Il admire aussi les oeuvres de Goethe, Titien ou encore Raphaël.

1922-1924

En 1922, Hartung réalise ses premières aquarelles abstraites, des encres entre figures et taches ; à la fin de l’année 1923 et début 1924, une importante série de dessins au fusain et à la sanguine. Ces oeuvres qui traverseront la guerre et qu’il emportera avec lui à chaque déplacement seront régulièrement exposées après 1945. Il entreprend des études de philosophie et d’histoire de l’art à l’Université et à l’Akademie für graphische Künste und Kunstgewerbe à Leipzig. Il découvre les écrits de Johannes Müller et Ernst Weber en psychologie, les théories sur l’ordre par Spinoza et Hans Driesch, les tableaux d’Emil Nolde, de Hodler, de Kokoschka.
La mort de sa mère le 23 mars 1924 l’incite à revenir à Dresde et marque une rupture dans son travail.

1925

À l’automne, il s’inscrit à l’Akademie der Künste à Dresde. C’est là, en février, qu’il assiste à une conférence de Kandinsky parlant de l’abstraction comme d’une valeur acquise dans l’histoire de l’art. Il est confronté, stupéfait, à d’autres courants de l’art non figuratif.

1926

Il découvre, lors de l’Exposition internationale de Dresde, l’impressionnisme, le fauvisme et le cubisme. « En 1926, j’ai vu pour la première fois l’art français à Dresde
dans une très grande exposition internationale, et c’est la partie française qui m’intéressait le plus. Je voyais pour la première fois des choses de Rousseau, de Picasso, de Rouault, de Matisse, de Braque. » Il effectue des copies d’après Goya, Frans Hals, Le Greco, Picasso et Matisse. Après plusieurs excursions à vélo à travers la France et l’Italie pendant l’été, il effectue son premier voyage à Paris en octobre et s’inscrit à l’académie André Lhote où il restera jusqu’en février 1928.

1927

Il séjourne dans le Sud de la France, à Barcarès et sur la plage de Leucate, près de Perpignan. « Je vivais au bord de la plage, dans une cabane de pêcheurs. Je la dessinais inlassablement sous tous ses angles. »

1928

Il étudie durant l’été, à l’académie des Beaux-Arts à Munich. « [...] en 1928, j’approfondis mes connaissances techniques en me faisant élève du professeur Schinnerer à l’académie des Beaux-Arts de Munich. » Il effectue plusieurs voyages d’étude en Hollande et en Belgique.

1929-1930

Il rencontre Anna-Eva Bergman à Paris. En septembre 1929, après leur rencontre à Paris et un séjour à Leucate durant l’été, Anna-Eva Bergman et Hans Hartung se marient à Dresde où ils demeurent jusqu’au mois d’octobre 1930. Le couple passe l’hiver 1930-1931 à la Colle- sur-Loup près de Saint-Paul de Vence.

1931

De retour à Dresde, Hartung travaille beaucoup. En novembre, il y expose pour la première fois à la galerie Heinrich Kühl : Hans Hartung, Gemälde, Aquarelle und Zeichnungen. « [...] J’eus même la surprise de vendre une petite toile abstraite à un collectionneur célèbre, Fritz Bienert. Plus important pour moi encore, j’y fis la connaissance de Will Grohmann, l’historien d’art le plus important d’Allemagne et connu dans le monde entier. »

1932

En février, il participe à une exposition de groupe Junger Kunstler à la galerie Flechtheim à Berlin. En avril, il part pour la Norvège où il expose avec Anna-Eva Bergman chez Blomqvist à Oslo. En septembre, la mort subite de son père, dont l’importante correspondance témoigne de la bienveillance pour le couple, provoque une crise profonde chez l’artiste. Le couple alors à Homboröen retourne à Dresde puis part à Paris fin octobre pour vivre chez Bao Bergman, la mère d’Anna-Eva. Hartung lui laisse alors des oeuvres qui seront mises en dépôt à la galerie Jeanne Bucher à Paris en janvier 1933. « Sa disparition marqua la fin de notre insouciance. Les années noires commençaient. [...] Jusque-là j’avais vécu comme un enfant, sans me soucier du lendemain, comptant sur l’aide de mon père, comme si elle m’était acquise pour toujours. »

1933

Fin 1932, ils s’installent aux Baléares, sur la côte nord de Minorque et à proximité du village de pêcheurs de Fornells, dans une maison à l’aménagement monacal qu’ils ont fait construire d’après leurs propres plans. « Nous vivions pauvrement mais le bonheur rayonnait de nouveau. [...] je reprenais goût à la peinture. »
Hartung abandonne le calcul par le nombre d’or qu’il a tenté d’appliquer jusqu’alors aux proportions du tableau et produit à nouveau avec force, comme à ses débuts en 1922, une peinture guidée par l’instinct.
« J’en avais assez. Un beau jour, j’envoyai tout au diable et je sortis mes anciens dessins, je retournai à mes taches des années 1922-1924. […] Et je retrouvai la liberté de peindre Biographie

1934

La situation se dégrade. Le couple, suspecté d’espionnage, est forcé de quitter Minorque pour aller à Paris puis à Stockholm. AEB : « Nous étions tout le temps, constamment entourés de gardes civils [...] et, finalement, le consul allemand nous a donné le conseil de quitter l’île parce que la guerre civile commençait de se montrer à l’horizon. Exactement au même moment, vient une horrible nouvelle disant que notre compte bancaire en Allemagne était bloqué... On n’avait plus un sou et notre seul espoir était les futures expositions qui étaient prévues en Norvège et en Suède. »
« Les tableaux étaient tous emballés en caisse et devaient suivre. Nous sommes allés d’abord à Paris, où il y avait ma mère et nous étions toujours sans un sou, tout juste de quoi arriver. Mais après un séjour à Paris, nous sommes partis en Norvège pour notre exposition, mais les tableaux n’arrivaient pas. Ils étaient confisqués par la douane à Barcelone, qui réclamait trois photos de chaque tableau et dessin, plus les mesures exactes de chaque objet. Et comme rien ne marchait, après cela, nous sommes allés en Suède avec l’espoir que la famille pouvait nous aider d’une façon ou d’une autre. [...] Alors, on a finalement loué un atelier sous la condition de fournir des références de nos familles. Et nous sommes restés quelques mois à Stockholm, toujours sans tableaux d’Espagne. »

1935

L’exposition prévue à Oslo est annulée. Le couple s’installe à Berlin dans l’espoir de clarifier sa situation matérielle. Suite au conseil de Will Grohmann et après une lettre de Christian Zervos (qui a visité son atelier à Berlin) lui demandant de venir à Paris, Hartung quitte l’Allemagne en octobre 1935 ; Anna-Eva part, elle, à Oslo. Le premier atelier parisien de Hartung est situé au 19 de la rue Daguerre, près de celui d’Henri Goetz. Il y vit très simplement. « Je me mettais chaque jour à la même table, au [café du] Dôme, sans parler à personne, et je commandais un café crème. En commandant un café crème, on avait droit aussi à du papier et de l’encre. J’ai fait beaucoup de dessins au Dôme, jusqu’au jour où le garçon m’a dit : « C’est pour écrire ou c’est pour barbouiller ? » Il fallait que j’attende quelque temps pour retourner au Dôme, et trouver un autre garçon, si c’était possible. » Il expose pour la première fois au Salon des surindépendants. Il se lie d’amitié avec Henri Goetz et Christine Boumeister, ses voisins d’atelier, avec Jean Hélion, et, par son intermédiaire, rencontre Kandinsky, Mondrian, Magnelli, Domela, Miro et Calder.

1936

L’année est marquée par une abondante correspondance avec Anna-Eva, souffrante, en convalescence dans le Sud de la France. En octobre, il s’installe dans un nouvel atelier, 8 rue François Mouthon. En mai, il expose à la galerie Pierre à Paris avec Arp, Ferren, Giacometti, Hélion, Kandinsky, Nelson, Paalen et Sophie Taeuber. Deux de ses oeuvres sont reproduites dans Axis, une revue anglaise : la T 1936-2 dans le n°6 (été) et une mine de plomb dans le n°7 (automne). En novembre, il participe à une exposition collective à la London gallery à Londres et au Salon des surindépendants.

1937

Au cours de ces années, s’accentue le procédé éprouvé à Minorque, celui de la transformation détaillée de dessins produits spontanément en tableaux à l’huile et sur toile. Ce système sera utilisé de façon variée jusqu’en 1956. Fin juillet, il participe à l’événement Origines et développement de l’art international indépendant, organisé par Christian Zervos au musée du Jeu de Paume à Paris avec, entre autres, Magnelli, Baumeister, Arp, Hélion, Kandinsky, Miro, Delaunay. C’est à cette occasion qu’il rencontre Julio González et découvre ses sculptures. Une de ses toiles est reproduite dans Transition, une revue américaine aux côtés d’oeuvres de Magnelli, Miro et Albers.

1938

Il se sépare d’avec Anna-Eva qui se rend en Italie pour se soigner. Quelque temps après, le divorce est prononcé à la demande d’Anna-Eva Bergman. L’ambassade d’Allemagne lui retire son passeport, son existence tout entière devient de plus en plus difficile. « Je me sentais persécuté, oui, même en France. Tout le monde se méfiait de moi, et je me méfiais de tout le monde. »
Il trouve refuge pour un an dans l’appartement d’Henri Goetz et travaille dans l’atelier de Julio González auquel il se lie d’une étroite amitié. S’ensuit le début d’une relation amoureuse avec Roberta Gonzalez, la fille du sculpteur. Il crée lui-même une sculpture (une autre restera inachevée), qui sera exposée au Salon des surindépendants. En juillet, il participe à Exhibition of Twentieth Century German Art, à la New Burlington gallery à Londres puis en novembre, à Exhibition of collages papiers-collés and photo-montages chez Guggenheim Jeune. Une de ses oeuvres est reproduite dans le n°1-2 de Cahiers d’art.

1939

En avril, la galerie Henriette présente Roberta Gonzalez et Hans Hartung - Dessins et pastels à Paris. En mai, il expose à Abstract Concrete Art chez Guggenheim Jeune à Londres et aux Réalités nouvelles à la galerie Charpentier à Paris (est présenté un dessin, sans mention au catalogue, car il n’a été accepté qu’au dernier moment grâce à l’insistance de Jean Hélion).
Le 22 juillet, il épouse Roberta González. En septembre, la guerre est déclarée. Il est d’abord retenu dix jours au stade de Colombes puis quatre semaines au camp de Meslay-en-Maine. Le 26 décembre, il signe son engagement dans la Légion étrangère, sous le pseudonyme de Jean Gauthier et est envoyé en Afrique du Nord pour recevoir une formation militaire. On sait maintenant qu’à la Légion, Hartung a réalisé des peintures inspirées des figures de Picasso et Gonzalez. La Sculpture de 1938 apparaît dans Partisan Review à New-York.

1940-41

L’armistice est signé le 7 octobre. Démobilisé, Hartung revient en France, dans la zone libre et vit auprès de la famille González, réfugiée dans le Lot. Il travaille comme ouvrier agricole auprès du châtelain de la région et ne pratique qu’occasionnellement son art.
En 1940, la toile T 1938-2 est exposée et reproduite dans Museum of Living Art, à New York dans la collection d’art d’Albert Eugène Gallatin (celui-ci visita l’atelier d’Hartung en 1938). En 1941, un dessin est reproduit dans Partisan Review.

1942-44

En mars 1942, Julio González meurt. En mai 1943, à la suite de l’occupation du Sud de la France, Hartung prend la fuite en Espagne où il est arrêté par la garde civile et emprisonné dans les geôles de Figueras, Gerone, Barcelone et au camp de Miranda de Ebro. Après sept mois de captivité, déplacé au Maroc, il s’engage dans l’armée régulière française, mais il est renvoyé de force dans la Légion étrangère en raison de sa nationalité allemande. Il signe un nouvel engagement en décembre 1943 sous le nom de Pierre Berton. Isolé de tout, Hartung n’a plus de contact avec l’actualité
artistique. Dans une lettre adressée au collectionneur Gallatin en décembre 1943, il s’enquiert sur les expositions récentes en Amérique et demande ce qu’il y a d’intéressant et si les peintres d’Europe y sont nombreux… Le 20 novembre 1944, lors d’une attaque à Belfort, alors qu’il y est brancardier, il est gravement blessé et sera amputé de la jambe droite.

1945

Durant l’été, Hartung retourne à Arcueil. Il apprend que la plupart des toiles de ses débuts (jusqu’en 1932), restées à Leipzig chez sa soeur, ont été détruites par un bombardement.
Heureusement, certaines pièces ont été protégées chez le galeriste Pierre Loeb et chez Hans Landgraf et Eva Knabe. Il reprend courageusement le travail, après six années perdues pour la peinture. Des « grands noms » de la peinture ont disparu : Klee en 1940, Delaunay en 1941, Kandinsky et Mondrian en 1944. Hartung lui, « recommence comme avant ».
« Mes dessins étaient traversés de traits entortillés, étranges, embourbés, désespérés comme des griffures […] C’était une peinture véhémente, révoltée. Comme moi-même. J’avais le sentiment d’avoir été floué. À part quelques Français qui avaient été mobilisés, les autres peintres avaient tous passé la guerre réfugiés quelque part. Ils n’avaient cessé de travailler, de progresser. »
Il participe aux Surindépendants en octobre avec Goetz, Deyrolle, Ubac, Bryen… Son travail, sous le nom de Jean Hartung, est évoqué dans le Journal des Arts de Zurich.

1946

Il participe à plusieurs expositions de groupe : deux fois à la salle du centre des Recherches, rue Cujas (dirigée par Doméla) à Paris en février et en mai où il expose aussi à la galerie Denise René (peintures abstraites). En juillet, ses toiles sont montrées aux côtés de celles de Kandinsky, Magnelli, Delaunay ou encore Mondrian au Salon des réalités nouvelles. Sa première exposition personnelle après-guerre se tient à la galerie Gasser, à Zurich sous le titre Jean Hartung, reprenant ici son prénom de guerre (Jean Gauthier) associé à son nom de famille en tant que civil. Sept toiles sont montrées, révélant un style rare chez Hartung,
car essentiellement géométrique. Le 9 novembre, Hartung obtient la nationalité française. Will Grohmann évoque le travail réalisé en 1938 par Hartung dans Cahiers
d’art (deux toiles y sont reproduites). Dès 1946, les critiques d’art Charles Estienne et Léon Degand défendent l’abstraction spontanée des oeuvres d’Hartung.

1947

En février, la galerie Lydia Conti à Paris ouvre ses portes avec l’exposition Hans Hartung qui montre sept peintures de 1935 à 1947. Le catalogue est préfacé par Madeleine Rousseau, qui dirige la revue Le Musée vivant. En juillet, il participe au Salon des réalités nouvelles avec Mathieu, Wols, Bryen, Schneider ou encore Poliakoff. Par l’intermédiaire de Madeleine Rousseau, le cinéaste Alain Resnais tourne un court-métrage sur Hartung dans son atelier. Le film est présenté en Allemagne en 1948, et à la librairie-galerie La Hune en 1950, lors de la sortie de la première monographie sur son oeuvre.

1948

En février, la galerie Lydia Conti présente Hans Hartung, Dessins 1922 – 1948. Hartung participe ensuite à Paris à Prise de Terre, à la galerie René Breteau, et HWPSMTB chez Colette Allendy. En juillet, il participe au Salon des réalités nouvelles puis à la Biennale de Venise avec Hélion, Calder, Brancusi et Giacometti. Fin 1948, il retourne pour la première fois depuis la guerre en Allemagne où il séjourne
chez l’esthète et collectionneur Ottomar Domnick à Stuttgart. Là, il réalise plusieurs toiles.

1949

Les expositions se multiplient en France et à l’international : à Paris, chez Denise Renée, Colette Allendy et Lydia Conti (avec Soulages et Schneider), au Salon de mai, et celui des réalités nouvelles, à Londres à la Hanover gallery (Peter
Foldes and Hans Hartung) et Munich à la galerie Otto Stangl. Il figure aussi parmi les artistes de l’exposition itinérante,
Wanderausstellung französischer abstrakter Malerei, organisée par Ottomar Domnick. L’exposition se déplace dans plusieurs villes d’Allemagne dont Stuttgart, Munich, Düsseldorf, Hanovre, ou encore Francfort. Du côté transatlantique,
Hartung figure dans deux expositions collectives, l’une à New York dans la galerie Betty Parsons (Painted in 1949), l’autre au musée d’Art moderne de São Paulo, organisée par le critique d’art Léon Degand : Do Figurativismo ao Abstracionismo. Une pièce d’Hartung datée de 1947 figure aux côtés d’oeuvres de Magnelli, Soulages, Calder, Gonzalez, Kandinsky, Doméla, Arp ou encore Poliakoff.
Est également publiée la première monographie consacrée
à Hartung avec des textes de Madeleine Rousseau et Ottomar Domnick et une préface de James Johnson Sweeney. Celui-ci, directeur du département de peinture du MOMA depuis 1935 connaît bien l’oeuvre d’Hartung depuis l’année 1938, date à laquelle il visita son atelier.

1950-1951

En avril 1950, Hartung participe à la première exposition Advancing French Art à la galerie Louis Carré à New York. À Paris, le film de Resnais est diffusé à la galerie La Hune où le public, selon Léon Degand dans Combat, fait montre d’une « approbation admirative » unanime. En mars 1951, il participe à Véhémences confrontées, organisé par Tapié à la galerie Nina Dausset à Paris, avec Wols, Pollock, de Kooning et Mathieu. En avril, la galerie Louis Carré à Paris montre son travail avec Schneider et Lanskoy ; une exposition lui est consacrée à la galerie d’Art moderne de Bâle (Hans Hartung) puis en août, à Cologne, à la galerie Der Spiegel : Hans Hartung Pastelle und Zeichnungen. Hartung reçoit la décoration de chevalier de la Légion d’honneur.

1952

En février, la Kunsthalle de Bâle présente Hans Hartung - Walter Bodmer. En juin, il expose pour la deuxième fois à la Biennale de Venise puis en octobre à la galerie Rudolf Probst (Hans Hartung) à Mannheim. Pour la première fois depuis leur séparation de 1937, Hartung rencontre à nouveau
Anna-Eva Bergman, revenue en France. Leur relation et de dessiner d’une manière tout autre et dans ma liberté antérieure. Ce fut un grand moment. »
« Enfin en 1933 [...] j’ai compris que le chemin que j’avais pris dix ou onze ans avant était le vrai pour moi. J’ai regardé
enfin mes anciens dessins du temps de l’école. J’ai tout lâché et j’ai recommencé d’après eux. »

1953

Janvier, The Lefevre gallery de Londres présente Paintings by Hans Hartung, et en décembre, il participe à Younger European Painters, au Solomon R. Guggenheim Museum de New-York.
Hartung s’installe avec Anna-Eva Bergman dans un atelier 7 rue Cels à Paris.

1954

En avril, une rétrospective lui est consacrée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Il participe à la 27e Biennale de Venise et est invité en novembre à exposer des gravures au musée d’Art moderne de São Paulo pour Artistas de Vanguarda da Escola de Paris avec Magnelli, Bloc, Arp et Vasarely. De nombreux lieux parisiens continuent de montrer
son travail (Petit Palais, les galeries La Hune, Craven, Allendy, Charpentier, Ariel).

1955

En juillet, il participe à la première Documenta à Kassel. Il est également invité à l’exposition internationale de Pittsburgh, au musée d’Art de San Francisco (Art in the Twentieth Century), à la troisième exposition internationale de Tokyo, ainsi qu’à la troisième Biennale d’art moderne de São Paulo avec Zao Wou Ki, Matta, Brauner, Tobey, Burri…

1956

En novembre, est organisée Hans Hartung Peintures récentes à la galerie de France à Paris. La galerie de France, sous la direction de Myriam Prévot et Gildo Caputo, représentera Hartung jusqu’en 1980. En novembre se tient Hartung Dessins 1921-1938 à la galerie Craven, Paris.
Hartung est nommé Membre extraordinaire de l’Akademie der Künste de Berlin.

1957

Il commence une série de pastels qu’il poursuivra jusqu’en 1961. Hans Hartung et Anna-Eva Bergman se marient à nouveau. Une importante rétrospective itinérante s’organise en Allemagne (85 tableaux de 1932 à 1956, dessins et aquarelles de 1921 à 1954, gravures et lithographies), qui débute en janvier au Kestner-Gesellschaft, Hanovre ; puis, Württembergische Staatsgalerie, Stuttgart ; Haus am Waldsee, Berlin ; Kunsthalle, Hambourg ; Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg ; Kölnischer Kunstverein,
Cologne.
En mars, la Kleeman gallery expose Hartung à New York. Son travail figure aussi dans Art Abstrait, Les Premières Générations au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne.

1958

À Paris, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman s’installent dans une maison cubique construite en 1928 par l’architecte Zielinski, non loin du parc Montsouris, au 5 rue Gauguet. D’après leurs propres plans, ils font surélever le bâtiment pour disposer chacun de leur atelier à des étages différents.
Les expositions personnelles de 1958 présentent essentiellement
des oeuvres sur papier : en avril, à la Moderne galerie Otto Stangl de Munich ; en mai, Il Segno, Hans Hartung - Pastels et gravures à Rome ; en juin à la galleria Blu (Hans Hartung) de Milan ; en novembre à la galerie de France. Il reçoit en juin le Prix Rubens de la Ville de Siegen. Il participe à de nombreuses expositions collectives : De l’impressionnisme à nos jours, musée national d’Art moderne,
Paris ; Origine de l’art informel, galerie Rive droite, Paris ; Cinquante ans d’art moderne, Exposition internationale de Bruxelles, Pavillon français, Bruxelles ; Peintures informelles, galerie Beyeler, Bâle ; Orient Occident, musée Cernuschi, Paris. Il devient membre correspondant de la Bayerische Akademie der schönen Künste, Munich.

1959

Installation au 5 rue Gauguet et constitution d’un vaste catalogue
de son oeuvre. Cet inventaire, qui sera tenu jusqu’à sa mort, est documenté par une reproduction photographique et de nombreux éléments descriptifs. Les oeuvres créées en 1959 sont très majoritairement sur papier. Seulement
six toiles sont produites cette année-là. Plusieurs expositions : en mars à la Kleemann gallery à New York (Hartung Drawing) ; en juillet, première rétrospective en France au musée d’Antibes, le château Grimaldi qui deviendra le musée Picasso. Participation à la Documenta II.

1960

Il achète avec Anna-Eva un champ d’oliviers de deux hectares
près d’Antibes. Il expérimente les couleurs vinyliques pour sa peinture, couleurs séchant rapidement et pouvant être diluées : elles lui permettent de parvenir spontanément, sans passer par le report d’esquisses, à la forme recherchée,
sur des toiles de grand format. Premier pastel sur carton baryté.
« Dès 1960, je me mis à improviser directement, même sur les grandes toiles, sans passer par des esquisses préalables
[…] Souvent je ne touche pas à certains accidents, certaines ratures ou contradictions qui ont influé sur la création du tableau et qui lui ont donné plus de vie. »
Sortie de la monographie sur Hans Hartung de R.V. Gindertael.
Première publication sur l’oeuvre photographique de Hartung dans la revue Camera. Grand Prix international de Peinture (à l’unanimité) ; XXXe Biennale de Venise
où une salle du pavillon français est consacrée à son oeuvre. Parmi les peintres sélectionnés pour exposer dans les différents pavillons nationaux de la Biennale, Victor Pasmore représente la Grande-Bretagne, Philip Guston, les États-Unis ; Hans Hartung, la France et Willi Baumeister, l’Allemagne. Quant au pavillon central, il accueille, entre autres, Jean Fautrier, Jorge Piqueras ou encore Luigi Spazzapan. À Fautrier est attribué le Grand Prix de la Biennale de Venise. Il est nommé Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

1961

Une nouvelle phase est entamée, caractérisée par le grattage de lignes graphiques dans la peinture encore fraîche. Hartung pratique l’expérimentation systématique d’un grand nombre d’outils servant à peindre et à abraser, dont il établit le catalogue descriptif par groupes d’instruments selon l’effet particulier donné sur la toile. En juin, une exposition de ses premiers travaux est montrée à la galerie de France : OEuvres de 1922 à 1939.

1962

La proportion d’oeuvres sur papier et de toiles s’inverse en 1962 : plus de 300 toiles pour une dizaine d’oeuvres sur papier et carton. Les lignes obtenues par grattage se réduisent de plus en plus à quelques griffures qui s’inscrivent dans les surfaces obtenues par pulvérisation.
« Pendant cette période de « grattage », s’infiltrait lentement
une tendance aux grandes surfaces soufflées. Mon travail alors, à cette époque, était le résultat de la rencontre entre deux techniques qui, toutes deux, me permettaient
des formes et des signes que je cherchais à extérioriser. J’avais trouvé un moyen pour souffler la couleur sur la surface
de la toile - d’abord à l’aide d’un aspirateur inversé et plus tard par l’air comprimé - et j’employais ces deux techniques simultanément… »
En octobre, une première présentation du travail sur toiles de grand format expérimenté depuis 1960 est réalisée à la galerie de France, intitulée Hans Hartung - Cinquante oeuvres nouvelles.

1963

L’année est exceptionnelle. Hartung fait preuve d’une activité débordante, dans la production de sa peinture, dans les nombreuses expositions qui lui sont consacrées, ainsi que par les voyages qu’il effectue pour suivre les présentations de son oeuvre.
« Je dois dire que je n’ai jamais autant peint qu’en ce moment,
dans toute ma carrière. Jadis j’hésitais longtemps avant d’entreprendre une toile ; je me préparais dans de très nombreux dessins. Aujourd’hui j’ose commencer directement sur le tableau. »

1964

Hans Hartung et Anna-Eva Bergman font un voyage en bateau le long des côtes norvégiennes, au-delà du cap Nord jusqu’à la frontière soviétique, et réalisent près d’un millier de photographies. « J’ai la manie de tout photographier parce que la photo est ma seconde mémoire. Fixé sur la pellicule, le souvenir reprend toute sa force, toute son acuité, réveille les circonstances. »
Le couple effectue son premier voyage aux USA pour participer
au jury du Carnegie Institute de Pittsburgh. En juin, est organisée l’exposition Hans Hartung - Quinze peintures 1963-1964 à la galerie de France. Il reçoit le Grand-Croix de l’Ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne.
« Cela m’a prouvé que certains de mes compatriotes comprenaient les raisons qui m’ont poussé, en me battant contre l’hitlérisme, à me battre contre mon pays. Et comme, en France, je suis décoré [...], je crois bien être un des seuls civils [...] à avoir reçu des décorations des deux côtés ! »

1966

Il réalise ses premières toiles faites de taches sombres obtenues
par pulvérisation, généralement de grands formats et sans signes (grattages) complémentaires.
« Par ces grandes masses brunâtres ou noires, j’essayais de saisir de l’intérieur, de m’identifier aux tensions atmosphériques
et cosmiques, aux énergies, aux rayonnements qui gouvernent l’univers. » En février à l’invitation de l’UNESCO, il se rend au Japon pour participer au symposium L’Art de l’Est et de l’Ouest. En mai, une rétrospective lui est consacrée à la galleria civica d’Arte Moderna de Turin. En décembre, il se rend pour la deuxième fois aux USA pour l’exposition Hartung Paintings 1966 à la André Emmerich gallery à New York.

1967

L’année est marquée par la production d’une importante série de peintures sur carton. Le nombre de toiles réalisées diminue. En mars, il expose au musée de Saint-Paul de Vence (avec Arp, Magnelli et Bergman), puis à la galleria La Polena à Gênes et la galleria Narciso à Turin. En mai, il participe à 10 années d’art vivant 1955-1965 à la fondation Maeght de Saint-Paul de Vence. Il est nommé Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

1968

L’année est consacrée au projet de construction des bâtiments comprenant habitation et ateliers, à Antibes, avec Anna-Eva. Ils ont minutieusement imaginé les plans, les matériaux à utiliser ainsi que la fonction des bâtiments. Ils suivront chaque détail de l’exécution du vaste chantier.
« La maison pour moi, c’est un cube. Des cubes blancs aux lignes simples comme la maison des pêcheurs espagnols de l’île de Minorque, ou du sud de l’Espagne, comme celle que nous avions fait construire à Fornells.[...] Les jeux du soleil et de l’ombre, la lumière reflétée sur les murs et les plafonds par la blancheur des lames savamment inclinées des persiennes valent, pour un peintre, bien des toiles. »
Très peu d’oeuvres sont produites et aucune toile n’est réalisée durant l’année 1968. En mars, le City museum and Art gallery de Birmingham lui consacre une rétrospective. Celle prévue pour l’été au musée national d’Art moderne de Paris est reportée en 1969 à cause des événements de 1968. Il est nommé Commandeur de la Légion
d’honneur.

1969

En janvier, lui est consacrée une grande rétrospective itinérante
au musée national d’Art moderne de Paris (elle part ensuite en avril au museum of Fine Arts, Houston ; puis en septembre au musée du Québec, Québec ; enfin, en octobre au musée d’Art contemporain de Montréal). Il reprend
la série des peintures sur carton entamée en 1967.

1970

Il réalise les premières toiles de grand format et de couleurs
vives proches de la série des peintures sur carton des années précédentes.

1971

En février, il est exposé à New York, à la Lefebre gallery (Hartung - Selected works montrant surtout les oeuvres de 1970), puis en mai, à la galerie René Métras à Barcelone (Hartung - Toiles, peintures sur carton), lithographies et gravures, et en juin, à la fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence (Hartung - Grands formats 1961-1971). Participation à Hommage à Christian et Yvonne Zervos, galeries nationales du Grand Palais à Paris.

1973

Le 31 janvier marque la fin de la construction des ateliers et de la villa d’Antibes où le couple vivra désormais, excepté quelques brefs séjours à Paris. L’ensemble comprend quatre bâtiments : l’un pour l’habitation et le secrétariat, les deux autres consacrés aux ateliers d’Anna-Eva et de Hartung (comprenant
aussi l’atelier des assistants, une menuiserie et un dépôt, véritable chambre forte pour les tableaux). Un autre bâtiment, plus petit, est affecté au logement du gardien et des assistants. L’année est très productive : Hans Hartung crée des centaines de dessins et peintures. Il expose à la galerie Maeght et à Zurich.

1974

Pour ses 70 ans, un numéro spécial de la revue Cimaise lui est consacré. En mai, ses peintures récentes sont exposées galerie de France : Hans Hartung 1971-1974 et en septembre, une rétrospective itinérante en Allemagne lui est consacrée (Wallraf-Richartz museum, Cologne puis Berlin et Munich en 1975). Est publié Un monde ignoré vu par Hans Hartung, poèmes et légendes de Jean Tardieu avec des reproductions photographiques de pierres par Hans Hartung, édité par Albert Skira.

1975

En octobre, le Metropolitan museum of Art à New York célèbre
ses toiles de 1971 avec Hans Hartung - Paintings 1971. En novembre, la Lefebre gallery, quant à elle, fête son anniversaire Salute to HH in celebration of his seventieth birthday.

1976

Son autobiographie Autoportrait est publiée en collaboration avec Monique Lefebvre aux éditions Grasset.

1978

En juin, le musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne lui consacre une rétrospective : Hans Hartung - OEuvres sur papier 1922-1978.

1980

En avril, ses premiers travaux sont montrés au musée d’Art moderne de la Ville de Paris : OEuvres de 1922 à 1939.

1981

Hartung est lauréat du Prix Kokoschka. Traduction en allemand de Autoportrait, présenté à l’Akademie der Künste. Plusieurs rétrospectives ont lieu en Allemagne : à la Städtische Kunsthalle à Düsseldorf (HH - Malerei, Zeichnung, Photographie) et à la Staatsgalerie Moderner Kunst, Haus der Kunst à Munich (HH - Rétrospective).

1982

Une salle permanente (donation de l’artiste et achat du musée) lui est consacrée à la Staatsgalerie Moderner Kunst de Munich. Ses photographies font pour la première fois l’objet d’une exposition au musée national d’Art moderne, centre Georges Pompidou de Paris : HH photographe.

1983

La galerie Sapone de Nice présente Hartung - Peintures 1980-1983 et la Fritz-Winter-Haus d’Ahlen - Westphalie, HH – Gemälde.

1984

Hartung fête son 80e anniversaire.
- Noroît, HH - Douze ans de travail 1971-1983, Arras
- Roswitha Haftmann, Modern Art, HH - Pastelle, Mischtechnik
1960-1983, Zurich
- Biennale de Venise, Palazzo de Sagredo, Peinture en France. HH - 10 grandes peintures, Venise
- Museum der Bildenen Künste, HH - Graphik 1953 - 1973 aus dem Besitz der Dresdner Kunstsammlungen, Leipzig
- Galerie Wolfgang Ketterer, HH zum 80. Geburstag : Gemälde, Lithographien 1964-1984, Munich
- Städtische galerie Haus Seel, HH - Gemälde, Siegen
- Salle permanente (11 toiles de très grands formats, en partie don de l’artiste), Hessisches Landesmuseum (nouveau
musée pour l’art moderne), Darmstadt
Il est fait membre de l’Ordre de Maximilian de Bavière pour la Science et l’Art et Grand-Croix de l’Ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne.

1985

Nouvelles techniques de pulvérisation : sulfateuse et tyrolienne.
- Musée Picasso, Fabian - Bergman – Hartung : peintures et tapisseries, Antibes
- Salle de Saint-Jean, Hôtel de Ville de Paris, Grands formats
1971-1984, organisée par l’association pour la Promotion
des Arts, Paris

1987

Le 24 juillet, décès d’Anna-Eva Bergman à Antibes.
- Musée Picasso, Premières peintures 1922-1949, Antibes

1988

- Musée des Beaux-Arts, HH - Travaux récents, 1985-1986-1988, Carcassonne
- Palazzo dei Diamanti, Hans Hartung, Ferrare

- Chapelle de la Sorbonne, HH - Peintures 1974-1988, Paris
- Abbaye des Cordeliers, Châteauroux

1989

- Musée d’Unterlinden, HH - Premières recherches abstraites 1922-1938, Colmar
Il est fait Grand Officier de la Légion d’Honneur, par François
Mitterand, président de la République.
Le 7 décembre, à l’âge de 85 ans, Hans Hartung décède à Antibes.


RTL en direct du site logistique

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Le Parisien | 25 Nov. 2014

Rungis, hier matin. Yves Calvi et Jean, ancien légionnaire en réinsertion sur la plate-forme. (Abaca Press/RTL.)

A l'occasion du lancement de la campagne 2014-2015 des Restos du cœur, les équipes de RTL ont investi hier matin les allées du marché de Rungis -- où est installée la plate-forme logistique de l'association — pour une matinée spéciale à l'antenne. Au micro de l'animateur Yves Calvi ont ainsi pu s'exprimer les responsables et les bénévoles de ce gigantesque centre, où sont préparés 8,5 millions de repas chaque année.

11- Novembre : simplicité et respect

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Publié le 25/11/2014

La municipalité se souvient.

Ce 11 novembre à Verdun restera dans les mémoires. Une commémoration basée sur la simplicité, le respect et le souvenir. La simplicité voulue par le maire de la commune Armand de Pradier d'Agrain, sans micro, mais avec une voix claire et forte, une programmation de la cérémonie simple mais sérieuse, avec pour personnalités, le porte-drapeau, un militaire de la Légion étrangère et le conseil municipal au complet. Le respect à l'image des enfants de l'école, très concentrés et surtout très motivés par leur maîtresse, qui ont chanté la «Marseillaise» devant un public très ému. Enfin, le souvenir, grâce au groupe de Verdunois qui ont permis au public de découvrir une magnifique exposition sur la guerre 14-18 à Verdun. Une exposition d'une grande richesse avec des documents, des objets, des décorations, des écrits qui ont captivé les visiteurs et ont permis à certaines familles de découvrir leurs illustres ancêtres qui ont donné leur vie pour que la nôtre soit belle. Merci à Zelli Andraud d'avoir mené ce groupe de recherche pour un résultat qui mérite d'être vu.

La Dépêche du Midi

La déferlante de la Grande Guerre, selon Blaise Cendrars

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Le Monde.fr | 25.11.2014 | Par Etienne Bastiaenen
Blaise Cendrars posant en uniforme de la Légion étrangère, en 1916, quelques mois après son amputation.
Blaise Cendrars posant en uniforme de la Légion étrangère, en 1916, quelques mois après son amputation. | DR

De Blaise Cendrars (1887-1961) le public ne connaît généralement que la légende d'un bourlingueur tournant dans la cage des méridiens. Les manuels décrivent cet ami des peintres Fernand Léger et Robert Delaunay comme un novateur de la poésie moderne et font généralement voisiner les Pâques à New York et La Prose du Transsibérien avec Zone, de Guillaume Apollinaire. Et l'on se souvient, bien sûr, d'un roman au succès mondial, L'Or. Aujourd'hui son œuvre resurgit dans l'actualité. En 2013, les deux premiers tomes de ses œuvres complètes, Œuvres autobiographiques I et II sont parus dans « La Pléiade » sous la direction de Claude Leroy. Signe des temps : Bernard Lavilliers propose une lecture des Pâques dans son dernier CD, Baron samedi. Les commémorations actuelles du conflit de 14-18 incitent les éditeurs à republier ses grands textes sur la guerre. Ainsi, Denoël propose un recueil, La Main coupée et autres récits de guerre, préfacé par Miriam Cendrars, la fille du poète.

Né en 1887 à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et naturalisé français en 1916, Cendrars s'engagea, en 1914, comme volontaire dans l'armée française et fut versé l'année suivante dans la Légion étrangère. Le 29 juillet 1914, il signa avec Ricciotto Canudo — poète et critique d'origine italienne, et autre grand animateur de l'avant-garde littéraire et artistique — un « Appel aux étrangers amis de la France » pour qu'ils prennent les armes par reconnaissance envers leur patrie d'adoption et défendent une civilisation d'élection contre les attaques germaines. Grièvement blessé lors de l'offensive de Champagne du 28 septembre 1915, il sera amputé du bras droit. De la Grande Guerre, il fut non seulement un acteur sur le terrain, mais aussi un témoin extrêmement lucide.

Sommet de la littérature de guerre, La Main coupée (1946) a été tenue en suspicion parce qu'elle se démarquait des récits canoniques du genre — Sous Verdun (1916), de Maurice Genevoix, Les Croix de bois (1919), de Roland Dorgelès, Le Feu (1916), d'Henri Barbusse —, où se déchargent les traumatismes de l'horreur, mais qui surtout glorifient les coude-à-coude et le courage des conscrits. Cendrars se distancie des envolées où s'égosillent trop de clairons…

BASSES-FOSSES, CRASSE, EAU CROUPIE, RATS…

La Main coupée se rapproche plutôt du Céline du Voyage au bout de la nuit (1932) et du Hemingway de L'Adieu aux armes (1929), dépeignant l'hébétude des sans-grade promis à l'anéantissement. Mais, ici, les scènes sanglantes sont bien plus atroces, à ras des lignes de feu : dans les basses-fosses, la crasse, l'eau croupie, les rats, entre l'éclatement des obus et les rafales de mitrailleuse… Les corps se vident, éviscérés, explosent en plein ciel comme sucés par des goules. Les sursitaires défèquent en piétinant avant de se pousser à la queue leu leu — comme du bétail qu'on va équarrir — dans les couloirs de la mort... car « la mort est le premier personnage du livre » ... Et tous ces hommes couturés, mais chaleureux et aimant la vie, tous seront « tués, crevés, écrabouillés, anéantis, disloqués, oubliés, pulvérisés, réduits à zéro, et pour rien… ».

Quelle analyse du conflit l'auteur délivre-t-il ? Toutes ses illusions sautent comme des baudruches. Le chaos du front et l'incompétence des états-majors lui dévoilent l'hypocrisie des slogans brandis par les belligérants.

Le déclencheur des hostilités est le désir de s'approprier des territoires. Les marchands de canons fournissent le matériel. Les bailleurs de fonds se frottent les mains. Les entrepreneurs balayeront les ruines pour reconstruire à l'aide des techniques mises au point pendant l'effort de guerre. L'on arrache les prolétaires à leur foyer en leur représentant que des barbares attaquent la patrie, menacent leurs familles et leurs maigres biens. Comble de l'absurde — des deux côtés de la ligne de feu, des prêtres en uniforme, évêques, popes, pasteurs, rabbins, invoquent le même Seigneur des armées. De l'eau bénite pour aller à la poudre ! « Comment est-ce que les peuples pouvaient encore être dupes de tous ces mensonges ? » Dûment encadrée, la piétaille sera « offerte en holocauste sur l'autel féroce et vorace des patries, le pavillon couvrant l'ignoble marchandise offerte à l'encan, sacrifiée pour rien, jetée à la vidange, les tranchées refaisant le plein. Quel gâchis ! » Egorgés pour rien les moutons de Panurge… sauf pour défendre d'autres intérêts que les leurs…

D'emblée, l'armée en campagne reproduit la structuration sociale. Au lointain, dans un sfumato confortable, classes politiques et entente internationale des fabricants d'armes avancent leurs pions. A l'arrière, les décideurs, les galonnés, planqués et profiteurs, brillent par leur absence au feu. Et Cendrars voit à l'avant des lignes se déverser, déjetée, la masse des misérables pour qui le travail à la chaîne se transmute en travail de mort... « Il ne manquait qu'une sirène à l'entrée des boyaux pour rappeler aux pauvres bougres leur boulot à l'usine. » Depuis la Marne et la Somme, il se sent de cœur avec les pioupious envoyés au casse-pipes.

STRATÉGIES FOIREUSES

D'autre part, Cendrars s'aperçoit que les ordres tournent à vide. Les réglementations tiennent du labyrinthe kafkaïen, ne pouvant faire face à l'imprévu. La conduite de la bataille ? Dans le ciel platonicien des jeux d'échecs, des tableaux noirs, des drapelets piqués sur cartes, les autorités militaires font merveille… Sur le terrain, elles s'enlisent dans les crasses de la contingence… « Peut-être qu'à un échelon supérieur, quand tout se résume à des courbes et à des chiffres, à des directives générales, à la rédaction d'ordres méticuleusement ambigus dans leur précision, pouvant servir de canevas au délire de l'interprétation, peut-être qu'on a alors l'impression de se livrer à un art. Mais la fortune des armes est jeu du hasard. » Tout le déroulement de la guerre 14-18 a prouvé que les stratégies se révèlent foireuses, que les conflits échappent à tout contrôle... Cendrars voit s'inscrire sur le terrain « la faillite des écoles de guerre, les Allemands n'ayant pas su éviter la guerre des tranchées et les Français n'ayant pas su la prévoir, les uns et les autres n'arrivant pas à s'en dépêtrer ». La pagaïe... La théorie n'embraye par sur le réel…

Il y a pire encore. Non seulement les stratégies, mais aussi les mobiles logiques, s'avèrent des miroirs aux alouettes. Les attaquants pensent qu'ils se lancent dans des conquêtes. Les patriotes proclament qu'ils se défendent contre l'invasion. Bien sûr. Les historiens pointent des pommes de discorde. Ils découvrent de bonnes raisons aux massacres, estiment que l'Histoire est intelligible. Cette confiance procède d'une conception naïve de l'homme et du monde. Inconscientes, les impulsions belliqueuses échappent autant à l'élucidation qu'à la décision. Le plus haut degré de culture n'a jamais jugulé les accès d'agressivité ni empêché la poudre incendiaire de s'emparer, comme une épidémie, du psychisme pour détruire la civilisation. « Dévastation et ruines. C'est tout ce qui reste des civilisations. Pas une qui ne succombe à la guerre. Phénomène de la nature de l'homme. L'homme poursuit sa propre destruction. » La guerre de Troie aura lieu… Hector et Ulysse mesurent la vanité de leur bienveillance et se préparent au fracas des armes. A Sarajevo, le hasard jette François-Ferdinand devant son assassin. L'orage qui crève était déjà chargé. Les coups de feu du 28 juin 1914 fournissent la foudre… « C'est la jeunesse du monde qui a armé la main de Princep. Toute la terre, dans une fièvre secrète et furieuse, exigeait sourdement que Princep tire : les pays n'attendaient que le bruit de cet attentat pour s'élancer l'un contre l'autre. » La jeunesse du monde… il faut oser… L'Empire austro-hongrois tremblotait en fin de course. En dedans et autour, abcès et cancers avaient mûri. Le volcan devait exploser, brûlant le passé et fertilisant d'autres aires. Là où cède la cohésion interne — usure, vieillesse, bureaucratie —, rien ne s'oppose aux rouleaux de lave, à la dissolution dans le terreau des recompositions. Au désir de mort, finalement !

LA GUERRE, UNE FIN ÉCHAPPANT AU LIBRE ARBITRE

Cendrars assimile la guerre à une lame de fond provenant de la violence sous-jacente de la nature, une des pulsions à la fois déstabilisatrices et régénératrices du vouloir-vivre schopenhauerien, qui ouvre les vannes à de nouvelles configurations. Les hommes sont emportés comme fétus de paille par cette déferlante. Certains penseurs abondent dans ce sens. Roger Caillois, qui anima avec Georges Bataille et Michel Leiris le Collège de sociologie (1937-1939) et étudia dans L'Homme et le Sacré (1939) les mécanismes de l'imagination, décèle dans les conflits une fonction sacrée apparentée à l'orgie rituelle. Pour Gaston Bouthoul, fondateur de l'Institut français de polémologie (1945) et auteur du célèbre Les Guerres. Eléments de polémologie (1951), la guerre n'est pas un moyen, mais une fin échappant au libre arbitre, et les peuples nourrissent leurs irrépressibles poussées d'agressivité de motifs illusoires. Une vague comparable à un gigantisme porte à leur sommet des collectivités tandis que s'écrasent leurs rivales. La jeunesse ? Une relève des agrégats au rythme des dissipations...

Le rat cloué sur la Roue des choses ne pense qu'à sauver sa peau. Dans les incantations haletantes de J'ai tué flamboie la rage de survivre. Le nettoyeur de tranchées passe à l'attaque et, l'eustache à la main, décolle la tête d'un boche. « J'ai frappé le premier. J'ai le sens de la réalité, moi, poète. J'ai agi. J'ai tué. Comme celui qui veut vivre. » Action antagoniste suprême... Dans la fournaise, cette violence primale ne s'accroche à aucun alibi, ne procède d'aucune raison supérieure. Voilà qui choqua durablement de bons esprits. Aragon parlait du « type de J'ai tué »...

Pendant l'entre-deux-guerres, Cendrars ignora la condamnation de tout militarisme par les surréalistes, ne prit part à aucune des polémiques où s'agitait l'intelligentsia — nationalisme versus internationalisme —, ne se sentit guère concerné par le pacifisme d'un Romain Rolland ni des écrivains prolétariens regroupés autour de Barbusse. Il en avait trop vu... Il ne tira ni gloriole ni prérogative de son statut de mutilé. N'adhéra même pas à l'Association des écrivains combattants...

Etienne Bastiaenen

Pour l’honneur de la Légion

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le 25/11/2014

Clément Launay porte dans ses mains son CV militaire, « celui qu’on accroche sur la poitrine ». Photo Ch. R.

Originaire de La Guiche, où vivent ses parents, Clément Launay a dirigé 150 légionnaires dans les montagnes du Mali, pendant l’opération Serval. À 31 ans, il a reçu la Légion d’honneur.

Après l’école de Saint-Cyr et le choix de l’infanterie, pourquoi avoir opté pour la Légion étrangère ?

Je trouvais extraordinaire que des hommes des quatre coins du monde viennent servir la France. Il y avait autant de raisons que de légionnaires. Parmi eux, nous étions les Français, les garants de la loyauté de la troupe. Comme chef de section, je les formais pendant quatre mois dans le savoir-faire et le savoir être. Il n’y avait pas qu’une dimension militaire, il fallait apprendre à des hommes qui n’avaient rien en commun à vivre ensemble.

Avez-vous déjà perdu un de vos hommes ?

En 2010, j’ai perdu un de mes hommes dans la vallée de Kapisa, en Afghanistan, les montagnes à l’est de Kaboul, où nous exécutions une mission de contrôle de zone. Un jour, nous avons été au contact et un légionnaire slovaque est mort. C’était assez rare là-bas, pour des opérations très rôdées, préparées. La nation est reconnaissante, ils reçoivent un hommage aux Invalides, mais on les oublie vite. Tous les ans, j’envoie des fleurs.

En 2013, vous êtes parti au Mali. Comment s’est passé l’engagement de votre régiment de Calvi ?

On a reçu une « Alerte guépard » fin 2012 pour la Centrafrique, c’est-à-dire que nous étions prêts à partir à tout moment. On prépare la logistique, les hommes, on vérifie les vaccins, etc. Les soldats préviennent leur famille. C’est de l’adrénaline, même si on est préparé. Comme un pompier qui risque d’être appelé en intervention. Sauf que nous, c’est dans le monde entier. Les alertes s’arrêtent, puis reviennent. On attend l’arme aux pieds.

C’est comme ça que vous êtes parti au Mali ?

Le 21 janvier 2013, nous étions en alerte. Cette fois, c’était la bonne. Nous avons rejoint Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour une opération aéroportée sur Tombouctou. Le président de la République voulait porter une atteinte forte aux rebelles en reprenant cette ville symbolique sur le fleuve Niger. Nous devions être parachutés dans le désert et clairement aller les déloger. Les terroristes ont fui avant notre arrivée, il n’y a a pas eu de confrontation directe. C’est mieux. Il n’y a pas de plus belle guerre que de l’emporter sans verser le sang.

Votre mission sur place n’était pas terminée. Votre compagnie a été sollicitée pour l’opération Serval…

Les rebelles sont allés se réfugier dans les montagnes, l’Adrar des Ifoghas, leur repère. Notre président a ordonné d’aller les chercher là-bas pour détruire leur potentiel humain, matériel et psychique. L’opération a duré deux fois dix jours et notre troupe en faisait partie. Nous avancions à pied dans les montagnes, dans des conditions très difficiles, avec des règles d’engagement très claires. Il n’y avait aucune autre population locale.

Comment s’est déroulée l’opération ?

En tant que chef, on organise la force pour contenir la violence au niveau le plus bas. Nous nous savons très puissants et nous limitons notre force. Nous avons surpris des troupes très organisées et armées. Certains de leurs chefs ont été tués pour les désorganiser. Nous sommes formés pour cela, nous avons été très procéduriers : beaucoup de reconnaissances, de prudence et aussi d’audace. Je n’ai perdu aucun soldat là-bas. Après la mission, nous sommes restés pour aider l’armée malienne à reprendre le dessus, à recréer des conditions de vie. Des troupes françaises y sont encore dans ce but.

Quel recul avez-vous aujourd’hui ? Comment s’est passé votre retour en France ?

Je suis rentré en avril 2013. J’ai eu deux semaines de permission durant lesquelles j’ai pu rencontrer ma dernière fille, alors âgée de 3 mois. Je suis retourné au 2e REP et nous avons repris l’entraînement. J’ai vécu des conditions extrêmes que tous les militaires ne rencontrent pas dans une carrière. J’étais entraîné pour et j’ai appliqué tout ce que j’ai appris à Saint-Cyr, ce n’est pas exceptionnel, d’autres l’ont fait. Mais voir la peur changer de camp, avoir eu ce contact avec la population locale… Je suis peut-être un peu angélique mais j’ai l’impression d’avoir fait une guerre juste. Je ressens un sentiment d’accomplissement.

C’est suite à cette opération que vous avez été décoré de la Légion d’honneur, le 13 juillet…

Une dizaine de capitaines l’a été, j’étais de ceux-là. De nombreuses nations ont salué cette intervention française au Mali. Généralement, un militaire la reçoit vers 40 ans, après avoir servi une vingtaine d’années, c’est assez naturel. Là, c’était exceptionnel. Je suis sans doute l’un des plus jeunes décorés à ce jour.

Vous avez quitté cet été le 2e REP de Calvi…

J’ai rejoint le centre d’entraînement tactique de Mailly-le-Camp, dans l’Aube, où j’ai été affecté pour partager mon expérience. Je ne pars plus en opération pour l’instant.


La Légion étrangère à Ramena

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Publié par : APOI 25 novembre 2014

La Légion étrangère à Ramena
Le chef de bataillon Poudret à la gauche du VP Freddie Mazoasy

Hasard du calendrier ? Alors que la frégate allemande entrait dans la baie de Diego pour une escale bien méritée avant de reprendre le chemin du conflit contre les pirates, la légion étrangère assure une mission de formation auprès des militaires malgaches.
Il s’agit précisément d’une vingtaine de militaires français du DLEM (Détachement de la Légion Etrangère de Mayotte) commandés par le chef de bataillon Poudret.
Des techniques de combat, tirs mais aussi natation en conditions extrêmes et secourisme sont au programme pour 10 jours au bénéfice de 160 militaires malgaches. C’est avec cette mission que reprend effectivement la coopération militaire française stoppée depuis les événements politiques de 2009.
Les militaires sont basés à Ramena à proximité du site militaire désaffecté de Orangea, situé sur la passe nord du pays, porte maritime de l’océan indien.
Pour Freddie Mazoasy, VP de l’assemblée nationale et député de Diego Suarez : « c’est une bonne chose que cette coopération reprenne, cela va dans le sens de la sécurisation de cette région, condition indispensable à la relance économique ».
Fin mai, c’est un bataillon des Fazsoi (Forces Armées dans la Zone Sud ouest de l’océan Indien) qui sera à Diego pour le même type de mission.

APOI


Ruben Indongo maître des Argoulets

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Publié le 24/11/2014

Sylvie Calmet et Ruben Indongo n'ont laissé aucune chance à la concurrence./ Photo DDM, C.-H. O.

Sylvie Calmet et Ruben Indongo n'ont laissé aucune chance à la concurrence./ Photo DDM, C.-H. O.

Champion de France 2013 de marathon place du Capitole, le légionnaire franco-namibien s'est logiquement imposé pour sa première participation.

Une accélération au huitième kilomètre et le tour est joué ! Hier matin, Ruben Indongo a su attendre le bon moment pour aller chercher la victoire aux Argoulets.

Au terme de la première boucle, la bataille s'annonçait tout de même compliquée pour le légionnaire de Castelnaudary, entouré de ses trois compagnons d'échappée avec notamment Guillaume Laclergue, vainqueur en 2011 (ex æquo avec Jérôme Amathieu, N.D.L.R.) et 2012. Mais à l'arrivée, le dossard 106 a parfaitement réussi son coup. Même si la plus haute marche du podium n'était pas forcément une priorité. «Je n'avais pas d'objectif de chrono. Je voulais juste faire un petit footing. Néanmoins, j'ai eu de très bonnes sensations», soulignait le coureur de l'Athleg, sacré en 33'10'', qui a déjà coché dans son agenda le 12 avril 2015, date du marathon de Paris, «un de mes gros rendez-vous.»

Record de participation

Chez les féminines, Sylvie Calmet (Astarac fond club), qui avait repris la compétition en septembre après six mois d'arrêt en raison d'une blessure, l'a emporté en 39'02''.

Enfin, côté organisation, la section course à pied de Tisséo a établi son nouveau record de participation avec 500 inscrits.


Les classements

Voici les vingt premiers et la première féminine du 10 km : 1. Ruben Indongo, 33'10'' ; 2. Fabien Jouffre, 33'28'' ; 3. Guillaume Laclergue, 33'57 ; 4. Christophe Cabannes, 34'04' ; 5. Laurent Maurel, 35'14'' ; 6. Sébastien Aubourg, 35'20'' ; 7. Hervé Piton, 35'45'' ; 8. Erwan Jacquot, 35'46'' ; 9. Christophe Yamnaine, 35'48'' ; 10. Clément Brisse, 36'13'' ; 11. Romain Durbiano, 36'17'' ; 12. Stéphane Martinez, 36'30'' ; 13. Sylvain Cutillas, 36'42'' ; 14. Christophe Marin, 36'48'' ; 15. Corentin Cambonie, 36'54'' ; 16. Pierre Pedersen, 37'00'' ; 17. Florent Chambon, 37'06'' ; 18. Thibault Pinchon, 37'12'' ; 19. Olivier Goguet, 37'18'' ; 20. Guillaume Pichot, 37'25''...31. Sylvie Calmet, 39'02''...


À peine sorti de prison, il agresse une ado

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Par Riad DOUA | Publié le 23/11/2014

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L’homme venait d’être libéré depuis environ une semaine.

D’après lui, c’est pour une raison “alimentaire” qu’il s’en est pris à une adolescente dans la rue. La scène s’est déroulée hier matin en plein centre-ville d’Avignon. Sous les yeux des passants. L’homme, qui est âgé de 21 ans, a été vu en train de tenter d’arracher le téléphone portable de la jeune fille. La mère de la victime a été la première à la défendre.

Un légionnaire qui passait par là s’est lui aussi mêlé à l’histoire. Les deux hommes ont commencé à se battre. Ce qui a eu pour effet de mettre en fuite le suspect.

La description faite par la victime et les témoins ont permis aux policiers de l’interpeller peu de temps après. Sa garde à vue a commencé aux environs de 10 heures. L’individu a passé la nuit dernière au commissariat central d’Avignon.

Il devrait être conduit dans la journée devant Bernard Marchal, procureur de la République dans la cité des papes. Le mandat de dépôt va être requis.

Un juge des libertés et de la détention sera saisi dans la foulée. Si le suspect venait à être écroué, il devrait se voir jugé dès demain après-midi par le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate.


Le prince Albert et Didier Deschamps soutiennent Éric Bermont

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Publié le 23/11/2014

C'est en toute simplicité que le prince Albert II de Monaco est venu saluer et encourager le caporal-chef Éric Bermont, militaire castelsarrasinois du 31e régiment du génie qui court sur pour Loïc Liber rescapé de la tuerie de Montauban./ Photo DDM, DR.

Bras dessus, dessous, ce n'est pas moins que le prince Albert II de Monaco et le sélectionneur de l'équipe de France de football Didier Deschamps qui sont venus soutenir le sapeur castelsarrasinois, le caporal-chef Éric Bermont qui court depuis une semaine non-stop sur la «No Finish line» (notre édition du 18 novembre).

Pour le «para» du 17e RGP de Montauban

Une course monégasque de 8 jours réunissant 11 000 participants sur laquelle le sous-officier du 31e régiment du génie s'est lancé un défi herculéen : celui de courir 606 km en soutien à son frère d'arme, Loïc Liber. Ultime rescapé de la tuerie de Montauban perpétrée par Mohamed Merah, le 15 mars 2012, le jeune para du 17e RGP suit, au jour le jour, les exploits athlétiques de l'ancien légionnaire martiniquais. Ce dernier a été rejoint, hier, par les militaires de la cellule communication du «31e» au premier rang desquels le lieutenant Maude Degraeve qui apportait le soutien du chef du corps du régiment le colonel Guillaume Venard. Nous sommes parvenus à joindre Éric Bermont sur sa course alors qu'il avait déjà réalisé plus de la moitié de son incroyable challenge.

Comment se passe votre course ?

Difficile au début, il pleuvait à torrent, nous avions les pieds dans l'eau et la partie sur pavé est très éprouvante pour les articulations (le circuit de 1 400 mètres, est tracé sur la digue du port Hercule de Monaco, N.D.L.R.) Le plus difficile, c'est le soir lorsqu'après l'effervescence de la journée, où il y a des milliers de participants sur le circuit, nous nous retrouvons juste avec les 43 compétiteurs faisant les 8 jours de courses non-stop. Il faut se remotiver à partir de 20 heures pour courir jusque vers 3 heures du matin.

Vous arrêtez quand même un peu ?

Pour mon sommeil, c'est court quatre heures par jour en deux fois : de 3 à 6 heures et une sieste éclair d'une heure de 11 à midi. À l'exception du petit-déjeuner que nous prenons tous ensemble, je prends le reste de mes repas en course environ toutes les 2 ou 3 heures.

Vous vous êtes fixé un pari fou ?

Je suis habitué de ces challenges, l'an passé, j'ai fait les six jours de Luc-en-Provence où j'ai couru 557 km non-stop. Si je respecte, mon contrat de 80 km par jour (E. Bermont avait franchi 383 km, jeudi), je passerais les 606 km sans souci.

Vous connaissiez Loïc avant le drame de Montauban ?

Absolument pas. Sa situation m'a beaucoup touché et je ne voulais pas venir à Monaco et courir pour rien. Je voulais une symbolique forte de solidarité entre frères d'arme.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous êtes parvenus à mobiliser autour de votre défi…

C'est sûr, rien que sur notre page «Facebook», il y a plus de 73 000 vues, de nombreux commerçants du Tarn-et-Garonne m'aident… Avant le départ, le chef d'État-major de l'Armée de Terre m'a rencontré pour m'apporter son soutien, comme jeudi soir le prince Albert et, vendredi Didier Deschamps.

Vous êtes en contact permanent avec Loïc ?

On se téléphone tous les jours, il me demande des nouvelles de la course, il est très enthousiaste et heureux de cette mobilisation. C'est grâce à lui que je tiens bon, il me donne la foi et la force de relever ce défi.


Le chiffre : 606

kilomètres C'est le défi personnel que le caporal-chef Éric Bermont s'est lancé sur la «No Finish line» de Monaco, une course qui réunit 11000 coureurs. C'est aussi le nombre de kilomètres qui sépare Loïc Liber, l'ex parachutiste du 17e régiment du génie de Montauban grièvement blessé et seul rescapé de la tuerie de Montauban, le 15 mars 2012, de la cité d'Ingres de son actuel lieu de convalescence. C'est la distance qu'Éric Bermont a décidé de réaliser pour soutenir son frère d'arme.

Propos recueillis par Max Lagarrigue.

Großes aus kleiner Warte

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Veröffentlicht am Samstag, 22. November 2014

Postkarten zeigen die Zerstörungen, die der Krieg in Luxemburg anrichtete, zu dem war Schlachtfeldtourismus im Ausland beliebte Freizeitbeschäftigung.
Foto: CNL

Kunst und Literatur sind stets Spiegel ihrer Zeit. Mehr noch, sie sind Analyse und Interpretation zugleich, denn statt einfach nur dem Betrachter das Bild (s)einer Realität zurückzuwerfen, ergänzt sie diese, um die persönliche Note der Emotionalität ihres Erschaffers. Nicht nur deshalb werden historische Ereignisse aus der Warte ihrer literarischen Produktion betrachtet fassbar, gar lebendig. So auch der ein Jahrhundert zurückliegende Erste Weltkrieg, der mit dem Rundgang durch fünf Ausstellungsräume im „Centre national de littérature“ vom verstaubten Geschichtskapitel zu einer für Groß und Klein gleichermaßen spannenden Begegnung mit menschlichen Schicksalen mutiert.

Wie der Krieg auch im alltäglichen Leben des neutralen Luxemburgs langsam einzog, verdeutlicht diese Schulaufgabe der 14-jährigen Andrée, Tochter von Emile und Aline Mayrisch.
Wie der Krieg auch im alltäglichen Leben des neutralen Luxemburgs langsam einzog, verdeutlicht diese Schulaufgabe der 14-jährigen Andrée, Tochter von Emile und Aline Mayrisch.
CNL

Geschlagene zwei Jahre Recherche und Aufarbeitung haben die drei Kuratoren von „Luxemburg und der Erste Weltkrieg: Literaturgeschichte(n)“ in die Schau gesteckt, die heute Abend im Merscher Servais-Haus eröffnet wird. Und was Daniela Lieb, Pierre Marson und Josiane Weber aus dem Dunkel der Schränke und Schubladen der Archive diverser Kulturinstitutionen im In- und Ausland sowie mehrerer Privatsammlungen zutage gebracht haben, ist ein wahrer Schatz.

Viele junge Luxemburger engagierten sich in der französischen „Légion étrangère“, wie diese Postkarte aus dem Jahre 1915 beweist.
Viele junge Luxemburger engagierten sich in der französischen „Légion étrangère“, wie diese Postkarte aus dem Jahre 1915 beweist.
Foto: CNL

Denn die 250 Dokumente und Exponate bieten auf anschauliche Weise Auskunft über eine dem breiten Publikum gemeinhin wenig bekannte und zuweilen (selbst von der Regierung) stiefmütterlich behandelte Epoche der nationalen Geschichte. Im breiten Panoptikum der Schriftstücke haben ein Theaterstück oder ein Memoirenband dabei ebenso ihren schlüssigen Platz wie der Liebesroman eines deutschen Soldaten, die Schulaufgabe einer 14-jährigen Schülerin oder ein handgeschriebenes Gedicht aus Nik Welters Feder. Denn sie alle tragen dazu bei, dass sich dem Besucher langsam ein ebenso lebendiges wie fein nuanciertes Bild präsentiert, das historische Fakten und Kontexte offenlegt.

Tornado der entfesselten Gewalt

Trotz beschränkter visueller Quellen – Fotografieren der deutschen Besatzungstruppen war strengstens verboten – gelingt es den Kuratoren, durch eine abwechslungsreiche Auswahl an Exponaten – Telegramme, Briefe, Uniformen, historische Seifenstücke oder telegrafisches Material – individuelle Gesichter und Schicksale auf eine Geschichtsepoche zu setzen. Interessant ist hier die künstlerisch kongruente Korrespondenz zwischen Literatur und Malerei, die durch das Gemälde von Pierre Blanc „Der Schwarzmarkt“ verdeutlicht wird.

Ernest Faber blickte 1932 auf die Kriegszeit zurück.
Ernest Faber blickte 1932 auf die Kriegszeit zurück.
CNL

Dabei gelingt es dem CNL, trotz seiner räumlich und durch die Präsentation in Vitrinen beschränkten Inszenierungsmöglichkeiten die Thematik auch erstmals atmosphärisch umzusetzen: Mit einer bedrohlichen Gewitterwolkendecke wird der Besucher im Eingangsbereich sogleich auf die turbulenten Zeiten, durch die der Rundgang ihn führt, eingestimmt.Von der Invasion am 2. August 1914 über die Auswirkungen auf den Alltag, wie Rationierung, Zensur und Widerstand, bis hin zur nachträglichen Geschichtsaufarbeitung und somit ebenfalls -schreibung werden alle bedeutsamen Aspekte eingebracht.

Der reich bebilderte Katalog versteht sich als wissenschaftlich fundierter Begleitband, der das Thema essayistisch-zugänglich weiter vertieft.So spannend und lebensnah wie hier hat man Geschichte selten erlebt – und bei der Ausstellungsdauer hat man definitiv keine Ausrede, der Schau keinen Besuch abzustatten, am besten mit einer – kostenfreien und flexibel ansetzbaren – Führung in Begleitung einer der Kuratoren, die das CNL auf einfache Anfrage hin anbietet.

Also: Rühren und freiwillig dorthin marschieren!

Noch bis zum 18. September 2015 im „Centre national de littérature“ in Mersch. Geöffnet montags bis freitags von 9 bis 17 Uhr. Geführte Rundgänge auf Anfrage über Tel. 32 69 55 -1.

www.cnl.public.lu

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