Les habitants du Larzac se mobilisent contre l'arrivée de nouveaux militaires sur le plateau aveyronnais. L'histoire a comme un air de déjà-vu: dans les années 70 et au début des années 80 des milliers de personnes s'étaient opposées à l'extension du camp militaire voulue par L’État.

Les 200 militaires du CEITO (Centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel) installés sur 6000 hectares depuis 1985 doivent déménager dès 2018 au camp de Canjuers (Var). Les pouvoirs publics et les politiques locaux sont tombés d'accord pour que 1300 hommes de la Légion étrangère installés jusqu'à présent aux Émirats Arabes Unis (EAU) les remplacent à partir de 2016.

Pas de consultation de la population locale

"Cela s'est décidé sans consulter la population locale, et installer six fois plus de militaires aura des conséquences sur l'équilibre du territoire", regrette Gilles Gesson membre du collectif "Gardem lo Larzac" crée début août et constitué en partie d'agriculteurs. "Même s'il n'y a pas d'extension du camp de prévu, je ne crois pas au discours affirmant que cela va accélérer le développement économique et augmenter les créations d'emploi".

Pour le collectif, les 6000 hectares occupés par l'armée pourraient accueillir un camp de migrants, une maison de la culture ou héberger des stages de solidarité internationale.

Partie prenante lors des discussions avec L’État concernant l'arrivée des légionnaires, Jean-Claude Luche, président du Conseil départemental, et le sénateur Alain Marc (Les Républicains) ont travaillé avec le maire socialiste de Saint-Affrique, Alain Fauconnier, et affirment vouloir faire preuve de pragmatisme.

Un projet qui va redynamiser la vie autour du camp

"Il y a un brin d'antimilitarisme dans cette opposition, si cela avait été 1300 salariés ou fonctionnaires cela n'aurait pas suscité la même réaction", réagit le premier. Quant au sénateur, il explique que "ce projet de territoire va redynamiser la vie dans les petits villages autour du camp".

Concernant la levée de bouclier d'une partie des habitants, Alain Marc ne croit pas à une résurgence du mouvement des années 70. "Ils sont minoritaires, d'ailleurs si on faisait une consultation dans le secteur 95% des habitants se prononceraient en faveur de l'installation des légionnaires. On a changé d'époque, si on ne veut pas le projet d'autres le récupéreront!"