Créé: 21.04.2016
MuséeUne nouvelle exposition permanente au château de Morges se penche sur la présence militaire suisse.
«Sans les Suisses, les Français ne pourraient pas fêter le 14 Juillet et les Trois Glorieuses ne seraient pas si glorieuses. Ce sont les soldats suisses en service à l’étranger qui ont fait l’animation à la Bastille», expose Alain-Jacques Tornare, historien plein d’humour et cocommissaire de l’exposition. Du XVe siècle jusqu’en 1848, lorsque la Suisse moderne et neutre abolit tout service militaire à l’étranger, près d’un million et demi de Suisses se sont battus pour des souverains étrangers.
Ça n’arrive qu’une fois dans la carrière d’un conservateur
Ce sont ces hommes qui semblent prendre vie dans les vitrines du château, garnies de leurs costumes et de leurs armes blanches. Grâce à une subtile mise en scène, on s’imagine facilement le capitaine Abraham Rey sur le champ de la bataille de la Berezina, au service de la France, dans son uniforme rouge et jaune, aux boutons et aux épaulettes dorés. «Nous avions cet habit dans notre collection depuis vingt-huit ans, sans savoir qu’il s’agissait du sien. Grâce à nos recherches, nous avons fait cette fabuleuse découverte, qui n’arrive qu’une fois dans la carrière d’un conservateur», se réjouit Pascal Pouly, conservateur adjoint et cocommissaire de l’exposition, sur laquelle l’équipe morgienne travaille depuis deux ans.
Présentant les uniformes de manière chronologique, l’ancienne exposition a été complètement repensée. «Cela a été un sacré Tetris. Nous avons voulu présenter beaucoup d’objets pour rendre le sujet plus ludique et intéressant à regarder», explique Nadia Pierro, décoratrice et scénographe de l’exposition. L’ancienne réception du musée a d’ailleurs dû être transformée pour accueillir les objets liés à la Garde suisse pontificale et à la Légion étrangère française, seules survivances de cette histoire militaire complexe. (TDG)