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Vis ma vie à la Légion : immersion avec les femmes d'engagés gardois

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MéLISSA ALCOLEA le 22/10/2017

Vis ma vie à la Légion : immersion avec les femmes d'engagés gardois

Après avoir monté et gonflé le bateau pneumatique, elles doivent traverser. PHOTO MICKAEL ANISSET

En immersion. Une trentaine d'épouses de militaires du 1er Reg de Laudun ont pour la première fois enfilé le treillis.

Il y a la bondissante et énergique Olga. Petit bout de femme, Ukrainienne, arrivée cet été. Roxana, de Roumanie, ici depuis un an, élue miss Képi blanc. Et aussi Laurence, qui exerce le métier de kiné, Corinne, en recherche de mission de graphiste, et puis Iryna, Leila... En tout, elles sont une trentaine, ce samedi 14 octobre, à enfiler, avec le sourire, treillis et veste de camouflage. Une trentaine de femmes de légionnaires du 1er Reg de Laudun. Pour la première fois, elles ont été invitées à participer à une journée en immersion à la Légion.

"L'idée est de créer du lien et de la solidarité"

Arrivé cet été, le colonel Olivier Pinard Legry a proposé cette journée d’immersion.

Comment est née l’idée de cette journée dédiée aux femmes des légionnaires ?
C’est une activité que j’avais en tête. Cela crée de la cohésion entre les épouses à travers des activités physiques et surtout ludiques. L’idée est de créer du lien et de la solidarité de façon à ce que, quand les maris partiront en opérations extérieures, elles puissent se téléphoner, boire un café...

Ce lien n’est donc pas si évident. Elles ne se connaissent pas ?
Non, elles ne se connaissent pas forcément. C’est donc important de créer des activités pour qu’elles se retrouvent.

Et de nombreux légionnaires sont sur le départ...
Ce sont 700 hommes sur les 950 du régiment qui partiront, principalement entre février et mai, sur les théâtres d’opérations habituelles de l’armée de terre.

Sur le site de Lascours, elles vont enchaîner les ateliers : montage d'un bateau pneumatique, secourisme sur zone de combat, déminage, tirs (avec petites billes), progression dans les arbres. Autant de gestes pratiqués ou de missions réalisées par leurs maris dans la vraie vie. Elles vont apprendre à marcher au pas, chanter, improviser quelques pompes, faire réchauffer leur ration, sans jamais se départir d'une bonne dose de bonne humeur. Un moment pour elles, alors que les hommes gardent les bambins à la maison. Et surtout, un temps pour tisser des liens, des amitiés peut-être, alors qu'elles seront bientôt et à nouveau seules, pendant plusieurs mois...

“À la Légion en particulier, il y a un besoin de prendre soin des épouses”, explique Sophie, qui travaille à la “cellule d'aide aux familles” du régiment. Fonctionnaire du ministère de la Défense, elle a coordonné toute la logistique de cette journée. “Je suis admirative car elles doivent se plier à la vie de leurs maris, elles ont du mérite, elles assurent.”

“J'ai régulièrement des questions de mon épouse"

PHOTO MICKAEL ANISSET

À l'image de Céline, 32 ans, maman de cinq enfants, dont l'époux a rejoint le 1er Reg il y a maintenant 5 ans. Pour participer, elle a dû laisser le petit dernier, 2 mois, pour la première fois. Mais ne le regrette visiblement pas. “C'est super, on apprend à connaître les autres filles, sans les grades”, précise-t-elle. Un détail qui compte dans ce milieu militaire. Ce qui l'a impressionnée ? “Le poids des tenues et des sacs portés. Et puis, il n'y a pas de pause, avec cet enchaînement des actions. Et puis ils sont toujours ensemble”, prend-elle conscience.

“Raconter, c'est intéressant. Faire vivre, c'est mieux”

PHOTO MICKAEL ANISSET

En effet, en simulation de zone de combat : traîner un blessé à l'écart (pick and run), exécuter un garrot, administrer une dose de morphine, le tout (faux) Famas sur l'épaule et avec une trentaine de kilos de matériel sur le dos, s'avère un véritable exploit sportif pour ces dames.

Mais une fois encore, elles remplissent le contrat. “On fixe des objectifs à atteindre et ils sont largement atteints”, souligne le lieutenant Benoît qui encadre le groupe “bleu”. Pour lui aussi, cette journée revêt un véritable intérêt : “J'ai régulièrement des questions de mon épouse. Raconter, c'est intéressant. Faire vivre, c'est mieux.” Ils sont ainsi une vingtaine de militaires à encadrer les ateliers avec un ton beaucoup plus léger qu'à l'accoutumée...

Des mises en situation au plus proche du réel

PHOTO MICKAEL ANISSET

Néanmoins, les explications demeurent sérieuses. Et les mises en situation au plus proche du réel. Les risques encourus par les légionnaires apparaissent, plus près, et incarnés... Pas vraiment un problème pour les participantes. “C'est un régiment de combat. Là, il y avait des mises en situation qui permettaient de comprendre ce que nos maris font sur le terrain. On s'est mis à leur place. Même si on en parle, cette fois, on a pu voir. Après, je me suis mariée avec un légionnaire. On connaît les risques, l'éloignement. On accepte, on vit avec. C'est, presque, un choix de couple”, confie Audrey, dont l'époux a rejoint le 1er Reg de Laudun le 1er août dernier. Elle, a choisi de rester vivre à Marseille où elle exerce le métier d'inspectrice des finances publiques. Mais elle ne voulait pas manquer cette journée. “Un moment de plaisir” et de fierté sans nul doute.

En fin d'après-midi, toutes ont rejoint leurs familles en colonnes, au pas et en entonnant La petite piste, un chant de la Légion, non sans émotion. Des femmes discrètes mais fortes. Dans la lumière, le temps d'une riche immersion.

PHOTO MICKAEL ANISSET

Repères : 950 hommes, 115 nationalités

Le 1er Régiment étranger de génie de Laudun est un régiment de combat. Il compte quelque 950 hommes, de 115 nationalités différentes, répartis sur six compagnies d’active, une compagnie de réserve. Certains avec des profils spécifiques, tels les démineurs, les plongeurs... Sur le secteur, la Légion représente environ 150 familles, 25 % résidant en banlieue d’Avignon, 25 % à Bagnols, 25 % à Laudun, 25% dans les villages alentours.

Depuis 2 ans, les effectifs militaires étaient en grande partie déployés dans le cadre de l’opération Sentinelle à Paris, Nice, Marseille.Désormais, des formations “préparation opérationnelle métier” sont en cours avant le départ de la grande majorité des légionnaires dès la fin de l’année, puis principalement de février à mai, sur le théâtre d’opérations extérieures.


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