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Aix-en-Provence: l'artiste Nicolas de Staël expose son art, résultat d'une année de fulgurances

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Par Carole Barletta vendredi 27/04/2018

 

L'Hôtel de Caumont propose un voyage pictural inédit au travers de 71 peintures exposées jusqu'en septembre

Quelques nus rares dans l'oeuvre de l'artiste dont cette "Femme Assise". Son corps se fond dans l'atmosphère d'un ciel d'orage, elle est un personnage invisible mais dont la présence nourrit la toile, l'absente, peut-être, la bien-aimée...

Quelques nus rares dans l'oeuvre de l'artiste dont cette "Femme Assise". Son corps se fond dans l'atmosphère d'un ciel d'orage, elle est un personnage invisible mais dont la présence nourrit la toile, l'absente, peut-être, la bien-aimée... Photo Serge Mercier

 

Un incroyable voyage dans le temps, la matière, le génie créatif d'un homme, la façon dont il a revisité des ciels brûlants ou la douceur d'une fin de jour, le regard qu'il a posé sur un tronc noueux ou des vestiges antiques, réinterprété les lignes de l'espace... C'est ce que propose l'exposition "Nicolas de Staël en Provence" au centre d'art Hôtel de Caumont. Lors d'une pré-visite hier, les commissaires de l'expo, Gustave de Staël, son fils, et Marie du Bouchet, ont levé le voile sur cet événement sobrement mis en scène par Hubert Le Gall.

La proposition est unique : consacrer une monographie sur la période qui a conduit le peintre en Provence entre juillet 1953 et octobre 1954. L'artiste a fui le ciel gris parisien pour s'installer dans le Vaucluse, à Lagnes et à Ménerbes. Après des années de misère, Nicolas de Staël entre dans la lumière à la faveur d'une exposition qui lui est consacrée à New York où vit le marchand français Paul Rosenberg. Celui-ci a déjà sorti Braque, Matisse et Picasso ; il propose au peintre qui n'a pas 40 ans une autre exposition exclusive en février 1954. Pendant ce temps posé en Provence, de Staël va être d'une rare fulgurance : il va peindre 254 tableaux et plus de 200 dessins. Dessins dont la plupart sont réalisés d'un coup de stylo-feutre ou à l'encre de Chine, un trait d'une précision remarquable et d'une pureté sans faille, la plupart réalisés lors d'un voyage qu'il accomplit alors en Sicile : il pose les bases géométriques de l'espace, il nourrit à son retour les toiles de couleurs nouvelles, violentes, parfois déroutantes, cobalt, orange, violet. Les éboulis et séismes s'invitent dans l'oeuvre, et, fait remarquer Marie du Bouchet, on glisse "vers la couleur pure, ces aplats de lumière" qui posent Agrigente et Syracuse.

De cette période, de Staël oublie l'épaisseur de la matière pour découvrir la fluidité et renoue avec le noir originel de nuits de crépuscule. Il travaille dans l'urgence et la solitude, femme et enfants sont retournés à Paris et sa liaison passionnée avec Jeanne s'avère sans issue. Mais il peint, avec acharnement, modifie irrémédiablement son trait, certaines de ses toiles expédiées à son marchand, encore fraîches, doivent être reprises.

C'est cette formidable évolution picturale que retranscrit l'exposition au travers 71 peintures et 26 dessins, issus de quelques musées et pour la plupart, de collections particulières, qui est donnée à voir.

Repères

Nicolas de Staël est né en 1914 à Saint-Pétersbourg. Sa famille fuit la révolution, quitte la Russie pour la Pologne. Orphelin, il est recueilli par une famille russe en Belgique. Il étudie les Beaux-Arts, voyage dans le Midi et en Espagne, découvre Cezanne, Matisse, Braque et Soutine, réalise sa première exposition en 1936. Un temps dans la Légion Étrangère, il s'installe en 1943 à Paris avec sa première femme. Ses oeuvres sont aux cimaises au côté de celles de Kandinsky, il fréquente Braque, Reverdy, René Char, un marchand de tableaux américain rencontré en 1947 lui ouvre le marché de ce pays. Nationalisé français, le voilà exposé dans la galerie de Jacques Dubourg. Sa notoriété explose avec l'expo chez Knoedler à New York en 1953. C'est là où il s'installe une année en Provence avec sa femme Françoise et leurs enfants. En 1954, il emménage seul à Antibes, prépare de nombreuses autres expositions. Le 16 mars, il donne fin à ses jours.

Exposition du 27 avril au 23 septembre tous les jours de 10h à 18h (19h entre mai et septembre), nocturnes le vendredi jusqu'à 20h30.
Entrée 14 €€, réduit 10 €, famille 42 €, gratuit moins de 7 ans.
Visites commentées tous les jours à 17h : 20 €, réduit 16 €.
Hôtel de Caumont, 3, rue Joseph Cabassol, tél. 04 42 20 70 01, www.caumont-centredart.com


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