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2018




Grande Guerre : la Ville d’Elbeuf sort de l’oubli les Poilus omis sur le monument aux morts

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Publié le 26 Oct 18

La ville d'Elbeuf va dévoiler une plaque portant les noms de 49 Elbeuviens morts pour la France pendant la Grande Guerre dont les noms ont été omis sur le monument érigé en 1922.

Bien qu'étant né à Elbeuf et y ayant toujours vécu, Aimé Joseph Coquerel, inexplicablement, ne figure pas surle monument aux morts.

Bien qu’étant né à Elbeuf et y ayant toujours vécu, Aimé Joseph Coquerel, inexplicablement, ne figure pas surle monument aux morts. (©DR)

Jeudi 1er novembre 2018, journée du Souvenir Français, la ville d’Elbeuf dévoilera une plaque portant les noms de 49 Elbeuviens morts pour la France pendant la Grande Guerre dont les noms ont été omis sur le monument aux morts érigé en 1922.

Devoir de mémoire

En août 2014, pour commémorer le centenaire de la guerre 1914-1918, Le Journal d’Elbeuf a entrepris de publier chaque mois le Tableau d’Honneur des soldats de l’agglomération d’Elbeuf « morts pour la France » durant le conflit.

Né à Strasbourg, chef cuisinier à Paris, Guillaume Goëllner avait grandi et vécu à Elbeuf jusqu’à son service militaire. Sa famille habitait toujours Elbeuf. (©DR)

né à Strasbourg, cuisinier à paris, Guillaume Goëllner avait grandi et vécu à Elbeuf jusqu'à son service militaire. Sa famille habitait toujours Elbeuf.

Aux noms gravés dans la pierre des monuments aux morts des dix communes de l’agglo, il nous est très rapidement apparu évident d’ajouter tous ceux qui, à l’époque et pour diverses raisons, ont été écartés ou oubliés bien qu’étant natifs de l’une de ces communes, y ayant grandi, longtemps vécu, y habitant à la mobilisation ou encore y étant arrivés pendant le conflit, qu’il s’agisse ou non de réfugiés, inscrits ou non sur le monument aux morts de l’une de ces communes. Certains figurent sur un monument extérieur à l’agglomération mais d’autres nulle part, ayant tout simplement été omis.

 

Militaire de carrière De lesquen du Plessis casso était chef de bataillon à la caqserne d'Elbeuf lors de la déclaratio nde guerre.

Militaire de carrière Pierre de Lesquen du Plessis Casso était chef de bataillon à la caserne d’Elbeuf lors de la déclaration de guerre. (©DR)

La mise en ligne en août 2014 des Livres d’Or, réalisés par l’État et adressés aux 36 000 communes de France en 1929, après donc l’érection des monuments, nous a permis d’en identifier un grand nombre et de réparer beaucoup d’omissions. La consultation des listes préparatoires d’Elbeuf, Orival, Caudebec-lès-Elbeuf et Saint-Pierre-lès-Elbeuf, la lecture du journal L’Elbeuvien et de son Tableau d’Honneur publié dès août 1914, les transcriptions de décès parvenues à l’état civil, les plaques des églises, les tombes des carrés militaires d’Elbeuf, Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Caudebec-lès-Elbeuf, Saint-Pierre-lès-Elbeuf ou retrouvées dans les cimetières communaux nous ont aidés à aller encore plus loin et d’en trouver d’autres.

Une plaque complémentaire dévoilée le 1er novembre 2018

Informé de ces recherches, le maire d’Elbeuf, Djoudé Merabet, a souhaité, afin de perpétuer le devoir de mémoire et en quelque sorte réparer un oubli, faire graver dans la pierre les noms des 49 Elbeuviens qui auraient pu ou dû figurer sur la liste initiale.

l’épouse et les trois enfants de Léon Rémy étaient venus de Reims pendant la guerre. Des descendants à lui vivent toujours dans le pays d’Elbeuf. (©DR)

l'épouse et les trois enfants de Léon Rémy étaient venus de Reims pendant la guerre. Des descendants à lui vivent toujours dans le pays d'Elbeuf.

Cette plaque complémentaire sera installée et dévoilée, jeudi 1er novembre, à 9 h 15, sous la voûte d’entrée de l’hôtel de ville, lors d’une cérémonie ouverte à tous. Les descendants de ces soldats ou de leurs familles y sont bien entendu conviés.

Le Tableau d’honneur des 49 omis d’Elbeuf figurant sur la plaque complémentaire

AUDIGER Maurice Louis
Soldat au 76e RI. Né le 11-12-1895 à Bérou-la-Mulotière (Eure-et-Loir). Charretier, célibataire. Tué le 13-07-1915 à Lachalade (Meuse).
AUTIN Octave Adrien
Soldat au 224e RI. Né le 02-02-1884 à Bosc-Roger-en-Roumois. Journalier, célibataire. Tué le 17-09-1914 à Cormicy (Marne).
BACHELET Marcel Augustin
Soldat au 97e RI. Né le 24-09-1895 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Échantillonneur, marié, un fils. Tué le 17-03-1916 à Verdun (Meuse).
BAZIN André Alfred
Soldat au 244e RAC. Né le 25-03-1899 à Caudebec-lès-Elbeuf. Cultivateur, célibataire. Tué le 15-07-1918 à Val-de-Vesle (Marne).
BEZIN Joseph André
Soldat au 233e RI. Né le 15/1/1886 à Pont-de-l’Arche (Eure). Fileur, marié. Décédé des suites de maladie le 03-05-1917 à l’hôpital complémentaire 32 à Château-Thierry (Aisne).
BLOT dit FIZOT Fernand Albert
Soldat au 24e RI. Né le 07-09-1880 à Saint-Maclou-la-Campagne (Eure). Maçon, marié, une fille. Tué le 26-09-1914 à Cauroy-lès-Hermonville (Marne).
BOILEAU Gaston Alphonse
Caporal au 39e RI. Né le 14-09-1887 à Vron (Somme). Comptable, marié, une fille. Tué le 11-04-1918 au Fretoy (Oise).
BOURGALÉ Léon Charles
Soldat au 3e BILA. Né le 06-11-1876 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Rattacheur, marié. Porté disparu le 14-09-1916 à Rancourt (Somme).
BRUNET Eugène Désiré
Gendarme à la 3e LG. Né le 29-12-1879 à Hennezis. Gendarme, marié, trois enfants. Tué le 04-11-1914 à Oudekapelle (Belgique).
CLATOT Marcel Maurice André
Soldat au 24e RI. Né le 17-02-1896 à Luneray. Charretier, célibataire. Tué le 05-01-1917 à Verdun.
COLLET Gustave
Sergent au 66e BCP. Né le 08-07-1888 à La Ferté-Bernard (Sarthe). Bijoutier, marié. Tué le 14-11-1916 à Verdun (Meuse).
COPLO Georges
Soldat au 3e BILA. Né le 01-01-1886 au Gros-Theil (Eure). Charretier, marié, une fille. Tué le 12-09-1916 à Maurepas (Somme).
COQUEREL Aimé Joseph
Soldat au 228e RI. Né le 12-01-1885 à Elbeuf. Journalier, marié, quatre enfants. Tué le 15-09-1914 à Cormicy (Marne).
CRÉTAIGNE Émile Ernest
Soldat au 22e RIT. Né le 07-06-1877 à Louviers. Boulanger-pâtissier, marié, trois enfants. Mort de ses blessures le 31-12-1914 à l’hôpital complémentaire n°1 de Rennes.
DAMOI Gaston Alexandre
Soldat au 205e RI. Né le 12-08-1889 à Bosc-Roger-en-Roumois. Fumiste, célibataire. Tué le 30-11-1914 à Fay (Somme).
DEBOOS Clément Auguste
Soldat au 123e RI. Né le 16-03-1894 à Criquebeuf-sur-Seine (Eure). Cardier, marié. Décédé le 30-04-1918 à son domicile, à Elbeuf, des suites de maladie contractée en service.
DESPREZ Camille Victor Alexandre
Soldat au 164e RI. Né le 18-07-1898 à Dissay-sous-Courcillon (Sarthe). Monteur mécanicien, marié, une fille. Porté disparu le 20-07-1918 à Vauxbuin (Aisne).
DORÉ Alphonse Alexandre
Soldat au 74e RI. Né le 18-03-1882 à La Londe, domicilié à Puteaux. Charretier, célibataire. Tué le 06-09-1914 à Courgivaux (Marne).
DOUBET Angelbert
Soldat au 228e RI. Né le 22-05-1885 à la Haye-Malherbe. Menuisier, marié. Mort le 12 juin 1915 dans l’ambulance n° 2 à Avesnes-le-Comte (Pas-de-Calais).
DULONDEL René Léon
Soldat au 11e RAC. Né le 22-07-1895 à La Londe. Maréchal-ferrant, célibataire. Mort de ses blessures le 22-06-1917 à l’ambulance 1/70 à Vauxtin (Aisne).
FILLEUL André Adrien
Soldat au 339e RI. Né le 25-09-1878 à Paris, domicilié à Elbeuf. Journalier, marié, une fille. Tué le 24-04-1918 à Hailles (Somme).
FOSSE Jules François
Soldat au 274e RI. Né le 16-04-1877 à Épreville-en-Roumois (Eure). Domestique, marié, un fils. Tué le 22-05-1916 à Verdun (Meuse).
GANCEL René Albert
Soldat au 1er BILA. Né le 27-02-1886 à Louviers. Débardeur, célibataire. Tué le 12-05-1916 à Verdun (Meuse).
GOELLNER Auguste Guillaume
Soldat au 9e RMZ. Né le 30-04-1881 à Strasbourg (Bas-Rhin. Chef cuisinier, marié. Tué le 23-11-1916 à Sailly-Saillisel (Somme).
GRUEL René Angelbert
Soldat au 3e BMILA. Né le 01-04-1894 à Barc (Eure). Célibataire. Tué le 31-05-1917 à Cauroy-lès-Hermonville (Marne).
GRUEL Armand Robert
Soldat au 51e RI. Né le 14-12-1895 à La Harengère (Eure). Ouvrier agricole, célibataire. Mort de ses blessures le 13-01-1918 dans l’ambulance 3/2 à Ville-sur-Cousances (Meuse).
HÉBERT Jules Eugène
Soldat au 135e RI. Né le 19-09-1886 à Elbeuf. Frappeur, marié. Tué le 23-05-1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
HUET Louis François
Soldat au 129e RI. Né le 25-02-1882 à Pierrefiques. Boulanger, marié, une fille. Tué le 05-06-1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
JABIOL Emmanuel Alphonse
Soldat au 129e RI. Né le 10/2/1879 à Saint-Ouen-de-Thouberville (Eure). Charretier, marié, deux enfants. Tué le 25-09-1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
KLEIN Chrétien Ferdinand
Soldat au 160e RI. Né le 10-08-1882 à Elbeuf. Charbonnier, célibataire. Tué le 09-04-1916 à Verdun (Meuse).
LANGLOIS Eugène Ernest
Soldat au 319e RI. Né le 17-10-1880 à Arques-la-Bataille. Cardier, marié, une fille. Mort de ses blessures le 14-10-1915 à Perthes-lès-Hurlus (Marne).
LANOË Léon René
Soldat au 116e BCA. Né le 18-02-1897 à La Londe. Maçon, célibataire. Tué le 27-04-1917 à Pancy-Courteçon (Aisne).
LECOMTE Alexandre Alphonse
Soldat au 274e RI. Né le 22-07-1880 à Caudebec-lès-Elbeuf. Journalier, célibataire. Mort de ses blessures le 17-10-1914 à l’hôpital n ° 21 à Orléans (Loiret).
LECOMTE Charles Hippolyte Socrate
Soldat au 329e RI. Né le 27/11/1886 à Morville-sur-Andelle. Maître d’hôtel, célibataire. Mort de ses blessures le 29-05-1915 à Habarcq (Pas-de-Calais).
LEFRANC Lucien Louis
Soldat au 10e RAP. Né le 23-11-1876 à Elbeuf. Mécanicien, marié, trois enfants. Décédé le 03-01-1917 des suites de maladie à son domicile, à Canteleu.
LEFRANÇOIS Louis Auguste
Soldat au 166e RI. Né le 31-03-1892 à Cabourg (Calvados). Charretier, marié. Porté disparu le 05-09-1916 à Vermandovillers (Somme).
LEPÊTRE Arthur Louis
Soldat au 36e RI. Né le 15-06-1890 à Elbeuf. Journalier, célibataire. Tué le 19-02-1915 à Pontavert (Aisne).
LEROY Louis Ernest
Soldat au 414e RI. Né le 7/3/1896 au Petit-Quevilly. Fileur, célibataire. Porté disparu le 29-04-1918 à Locre (Belgique).
LESQUEN DU PLESSIS-CASSO (DE) Pierre Charles Marie
Chef de bataillon au 74e RI. Né le 19/10/1866 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). Militaire, marié, deux enfants. Mort le 22-09-1914 des suites de blessure à l’hôpital auxiliaire n° 49 à Paris 7e.
POISSON (DE VILLARNOUX) André Camille
Sous-lieutenant au 20e RI, élève pilote au 1er groupe d’aviation. Né le 26/7/1889 à Orsennes (Indre). Répétiteur d’internat à Évreux, célibataire. Tué le 03-06-1916 dans un accident d’avion sur le champ d’aviation de Buc (Yvelines).
RÉMY Léon Etienne
Soldat au 44e RIT. Né le 21-09-1874 à Reims. Apprêteur, marié, une fille. Tué le 24-02-1916 à Fromezey (Meuse).
RENARD René André
Soldat au 4e RTS affecté à l’AOF. Né le 04-07-1884 à Darnétal. Peintre en bâtiment, marié, un fils. Mort le 13-01-1919 à Dakar (Sénégal) des suites de cochexie palustre.
ROSEY Léon Armand
Soldat au 129e RI. Né le 3/8/1889 à Saint-Didier-des-Bois (Eure). Peintre en bâtiment, célibataire. Tué le 06-04-1916 à Verdun (Meuse).
SAVARY Fernand Ernest Arsène
Soldat au 286e RI. Né le 14-12-1886 à Elbeuf, domicilié à Puteaux. Employé de commerce, marié. Mort de maladie aggravée en service le 06-08-1914 à l’hôpital mixte du Puy (Haute-Loire).
SIRE Alexandre Jules
Soldat au 4e RG. Né le 21-05-1882 à Rouen. Peintre en bâtiments, célibataire. Tué le 17-06-1915 à Maucourt (Somme).
TUVACHE Georges Louis Alexandre
Soldat au 403e RI. Né le 16-11-1895 à Pont-Audemer (Eure). Pâtissier, célibataire. Porté disparu le 04-06-1918 à Laversine (Aisne).
VATTIER-DESCOURS Arthur Léon
Soldat au 74e RI. Né le 27-12-1889 à Valailles (Eure). Journalier, marié. Porté disparu le 22-08-1914 à Roselies (Belgique).
VORANGER Gaston Léopold
Soldat au 28e BCP. Né le 31-12-1898 à Notre-Dame-du-Vaudreuil (Eure). Porteur au Caïffa, célibataire. Tué le 23-10-1917 à Pargny-Filain (Aisne).
ZIMMERMANN Aloïs
Soldat au 35e RI, engagé volontaire dans la légion étrangère le 13 août 1914 à Rouen (du fait de sa naissance en Alsace, il avait la nationalité allemande). Né le 02-01-1885 à Rountzenheim (Bas-Rhin). Disparu en mer le 04-10-1916 lors du naufrage du Gallia.


Dijon : on l’appelait le capitaine La Baraka

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Le 24/10/2018

François d’Arbaumont donne une conférence, jeudi, sur son oncle Maurice d’Arbaumont, légionnaire, dit capitaine La Baraka.  Photo Photo Anne-Françoise BAILLY

François d’Arbaumont donne une conférence, jeudi, sur son oncle Maurice d’Arbaumont, légionnaire, dit capitaine La Baraka.  Photo Photo Anne-Françoise BAILLY

François d’Arbaumont donne une conférence, jeudi, sur son oncle Maurice d’Arbaumont, légionnaire, dit capitaine La Baraka.  Photo Photo Anne-Françoise BAILLY

François d’Arbaumont donne une conférence, jeudi, sur son oncle Maurice d’Arbaumont, légionnaire, dit capitaine La Baraka. Photo Photo Anne-Françoise BAILLY

Ce légionnaire, qu’on avait voulu achever d’un coup de baïonnette pendant la guerre d’Indochine, avait miraculeusement survécu. Son neveu retrace l’histoire extraordinaire de ce grand invalide de guerre.

Pour en savoir plus, rendez-vous dans nos éditions payantes.


L’arrivée de la demi-brigade de Légion étrangère nécessite un renfort de l’adduction d’eau

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Publié le 24/10/2018

Réunion sur le site pour marquer le départ du chantier.
Réunion sur le site pour marquer le départ du chantier.

Les travaux de renforcement de la canalisation d’adduction d’eau potable entre le réservoir de Serre d’Aigle et La Cavalerie ont débuté le lundi 22 octobre. Ce chantier s’étalera sur 31 semaines, avec une mise en service prévue pour la fin du mois de mai 2019.

Ces travaux sont réalisés afin de satisfaire les besoins en eau de la population suite à une augmentation des besoins liée à l’arrivée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. La Région Occitanie, le conseil départemental de l’Aveyron, l’État et le ministère de |’Armée ont participé au financement de ces travaux. Le SIAEP du Larzac a retenu le groupement d’entreprise Sévigné – Hernan – lneo MPLR pour réaliser le renforcement de cette canalisation.

Pendant la durée des travaux, la circulation sur la route de la Tune sera interrompue.


Champ d'honneur, champ d'horreur

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Publié le 19/10/2018

De gauche à droite : M. Pierrard, J-C Requier, M. Charles, J-L Tarrega, H. Tiegna, A. Préville.

De gauche à droite : M. Pierrard, J-C Requier, M. Charles, J-L Tarrega, H. Tiegna, A. Préville.

Dimanche 14 octobre, avec quelques jours d'avance sur le 11-Novembre, la commune de Bio avait décidé d'honorer ses enfants morts pour la France lors de la Grande Guerre. Matthieu Charles, le maire, Jean-Luc Tarrega, sous-préfet, Huguette Tiegna, députée, Angèle Préville et Jean-Claude Requier, sénateurs, le lieutenant-colonel Marc Pierrard, délégué militaire départemental, les représentants du CEA et du CNICG, les élus départementaux et locaux, les Biotois et Biotoises venus en nombre, se sont rassemblés en fin d'après-midi devant le monument aux morts.

Cette cérémonie était rehaussée par la présence des porte-drapeaux et d'un détachement de la 13e demi-brigade de Légion étrangère basée à La Cavalerie du Larzac, actuellement en stage dans la région. Dans son intervention, Matthieu Charles est revenu sur les conséquences de cette guerre mortifère qui a emporté 1,4 million de nos compatriotes, parmi lesquels quatorze enfants de Bio. Il a fait part de son étonnement en découvrant que seules cinq de ces victimes biotoises avaient reçu une sépulture. «Les corps des neuf autres ont été enfouis, disloqués dans la lourde terre du Nord et d'Alsace, témoignant si cela était nécessaire de la violence des conflits», a-t-il ajouté. Avec des mots et des phrases particulièrement choisis, il a évoqué «la souffrance de nos aïeux envoyés par centaines conquérir des morceaux de collines ou des lopins de terre, le traumatisme créé par les combats et la douleur des familles apprenant la disparition d'un proche.» Comme il l'a dit, «le champ d'honneur était aussi un champ d'horreur…»

Rappelant que le dernier vétéran français de cette guerre était décédé en 2008, le maire a conclu en indiquant que la disparition des poilus ne signifiait pas l'oubli, «c'est au nom de l'Homme, au nom de l'humanité, qu'il s'agit, par simple amour de la vie, de l'honneur et de la liberté d'en garder la mémoire.»

Dépôt de gerbes, appel aux morts, minute de silence et Marseillaise ont clôturé la cérémonie. Les participants ont partagé ensuite le verre de l'amitié devant la mairie.

La Dépêche du Midi

Emploi. Avend a quitté la Légion pour devenir coiffeur barbier à Saint-Brieuc

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Avend Yassin, coiffeur barbier.

Avend Yassin, coiffeur barbier. | OUEST-FRANCE

Avend Yassin, d’origine irakienne, a grandi dans le quartier du Plateau, à Saint-Brieuc. À 27 ans, il est désormais à la tête de son propre salon de coiffure pour hommes. Après un itinéraire qui l’a mené à l’armée puis en usine.

Étonnant itinéraire que celui de Avend Yassin. Ce jeune homme de 27 ans a grandi à Saint-Brieuc, dans le quartier du Plateau. Sa famille est arrivée d’Irak au début des années 1990.  « J’habitais rue de Prague, raconte-t-il.  Je suis allé au lycée Chaptal, j’ai fait un BEP mécanique, en un an. Et puis je suis parti à l’Epide, à Lanrodec. Depuis tout petit, je voulais faire militaire. Je me suis rendu compte que je n’avais pas de temps à perdre avec la mécanique. »

Il passe son permis de conduire, ne reste pas longtemps à l’Epide. En deux mois, son projet est ficelé. La Marine nationale ne retient pas sa candidature. Il choisit la Légion étrangère. Deux jours à Nantes, une semaine à Paris, puis il est envoyé à Aubagne, fait partie de ceux qui sont sélectionnés et part pour quatre mois de classes à Castelnaudary. En tout, il passera deux ans à la Légion, entre l’âge de 18 ans et 20 ans.

« Je faisais peur »

Pourquoi en est-il parti ? À cause de la réaction de ses parents ! « Au bout de neuf mois, j’ai eu le droit de rentrer, en permission. J’avais pris 20 kg, à cause de l’exercice. On fait tellement d’efforts, on dort peu, ça fait prendre beaucoup de masse musculaire. Physiquement, je faisais peur. J’étais moins sociable, j’étais dans ma bulle de militaire. Mes parents n’aimaient pas ça. » Ils persuadent leur fils de ne pas continuer. Il lui reste quand même cinq mois à faire.

« C’est à la Légion que j’ai appris à coiffer. La coupe militaire, ce n’est pas compliqué : 3 mm partout. Petit à petit, j’ai commencé à couper les gradés, les chefs de section. C’est eux qui, au moment de ma reconversion, m’ont orienté vers une formation de coiffeur, dans un vrai salon de coiffure, à l’armée. »

Coiffure masculine

Il y a sept ans, Avend revient donc à Saint-Brieuc.  « J’ai fait des petits boulots dans des salons de coiffure. Ce n’était pas facile. J’étais très timide. Quand il y avait plein de monde autour de moi, j’étais impressionné. Je n’étais pas à l’aise sous le regard des clients. » Il s’en va travailler comme cariste, dans une usine. Tout se passe bien. Il continue à couper les cheveux des petits frères et des amis, à la maison. Puis son père lui suggère de revenir à la coiffure. Masculine, cette fois. Bingo.

Il part se former, avec l’aide de Pôle emploi, dans un salon pour hommes, apprend les nouvelles techniques, le traçage, les contours, les dessins que l’on fait sur les côtés. Il crée une société, avec ses parents, et parvient à racheter un fonds de commerce. Aujourd’hui, son salon, rue de la Gare, en face de la Banque de France est un lieu très vivant.

Ambiance super

Hier soir, c’était bourré de jeunes hommes, heureux d’être ensemble, qui plaisantent et se charrient. De la musique, une super ambiance.  « J’aime que les clients se sentent comme chez eux. Ils ressortent avec le sourire, ils sont beaux, bien dans leur peau. C’est bientôt les vacances de la Toussaint, ils ont envie de se faire beaux pour le week-end. »

Les prix sont accessibles. De 10 € à 15 €, maxi 20 € pour une coupe rasoir.  « J’ai une clientèle très large, depuis les enfants jusqu’aux personnes âgées. Le salon est accessible aux fauteuils roulants. Je rencontre tout le temps de nouvelles personnes, j’apprends à les connaître, j’aime beaucoup toutes ces rencontres. »

Salon Fashion Hair, 18, rue de la Gare, Saint-Brieuc.

Ce vendredi, de 9 h à 11 h 30, au centre social du Plateau, 1, rue Mathurin-Méheut, rencontre avec des professionnels qui ont réussi et qui en parlent. Organisée par la Cité des Métiers, avec de nombreux partenaires.


Bataille de Sedan : la débâcle française en question

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Par Francisque Oeschger - Publié le 18/10/2018

 

Cet épisode de 1870 reste une blessure profonde pour la France. Déroute militaire, chute du régime, amputation du territoire… Comment le Second Empire qui rayonnait sur l’Europe a-t-il pu sombrer si vite devant les troupes prussiennes ?

Une défaite sans précédent, une humiliation historique. Le 2 septembre 1870, l’annonce de la capitulation de Sedan se propage dans toute la France comme une onde de choc. L’empereur est prisonnier, l’armée défaite, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par les Prussiens. Les soldats, en débandade, brûlent le drapeau bleu-blanc-rouge, jettent leurs fusils et refusent d’obéir à leurs officiers. A Paris, le peuple descend dans la rue et réclame la proclamation de la République. Il a suffi d’un mois d’une campagne militaire désastreuse pour mettre fin au Second Empire. Comment expliquer une pareille déroute ?

La déclaration de guerre : la France est-elle tombée dans un piège ?

Parler d’une provocation savamment orchestrée serait plus juste. A la fin des années 1860, l’équilibre des forces en Europe est menacé par l’agressivité de la Prusse. Otto von Bismarck, Premier ministre de Guillaume Ier depuis 1862, rêve en effet d’unifier l’Allemagne autour de son pays. Dans ce but, il commence par déclarer la guerre à l’Autriche. Le conflit se règle en une seule bataille : à Sadowa, en Bohême, dans le nord de l’actuelle République tchèque, le 3 juillet 1866, les Prussiens écrasent les troupes autrichiennes. A la stupeur de toute l’Europe, l’empire d’Autriche est mis hors jeu. Dans la foulée, Bismarck signe une alliance de défense entre la Confédération de l’Allemagne du Nord (vingt et un Etats regroupés autour de Berlin). Dans le même temps, il signe des traités secrets avec les Etats du Sud (Bavière, Wurtemberg, Bade, Hesse-Darmstadt), jusque-là méfiants vis-à-vis de l’hégémonie prussienne. En cas de nouveau conflit, ces Etats, obligés de respecter leur engagement, devraient alors se ranger sous la bannière du roi de Prusse. Et dans cette optique, la France paraît un adversaire tout désigné à Bismarck. Il ne lui manque qu’un prétexte pour défier Paris et la cour impériale.

Ce prétexte, le chancelier prussien ne tarde pas à le trouver lorsque la reine d’Espagne, Isabelle II, abdique sous la pression d’une junte militaire. Bismarck pousse alors Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, un cousin du roi de Prusse Guillaume Ier, à présenter sa candidature au trône d’Espagne. La nouvelle, rendue officielle le 2 juillet 1870, suscite à Paris une levée de boucliers. Pas question d’avoir des Prussiens à la fois à l’est, sur le Rhin, et au sud, sur la frontière pyrénéenne, qui prendraient le pays en tenailles. La France se dresse contre les prétentions germaniques. Faut-il déclarer la guerre ? Napoléon III, miné par la maladie de la pierre – il souffre d’une inflammation de la vessie –, estime l’armée française insuffisamment préparée. Il a en outre conscience de n’être soutenu que du bout des lèvres par ses deux alliés, l’Autrichien François-Joseph et l’Italien Victor-Emmanuel II, peu enclins à se lancer dans une pareille aventure militaire.

Guillaume Ier, malgré l’insistance de Bismarck, semble décidé, lui aussi, à éviter un conflit. Il fait pression sur son cousin. Le 12 juillet, le prince de Hohenzollern-Sigmaringen annonce qu’il «décline sa candidature au trône» d’Espagne. Pour la France, il s’agit d’une victoire diplomatique incontestable. Pourtant, le ministre des Affaires étrangères de Napoléon III, le duc de Gramont, souhaite que Guillaume Ier entérine en personne cette décision. Le comte Benedetti, ambassadeur de France en Prusse, est chargé de le lui faire savoir. Il rencontre le roi de Prusse à Bad Ems, une cité thermale de Rhénanie. L’entretien est «courtois», d’après le ministère des Affaires étrangères. Le souverain prussien confirme le retrait de la candidature du prince. Mais dans un second temps, Gramont veut que Guillaume Ier s’engage à ne soutenir, à l’avenir, aucun autre prétendant allemand au trône d’Espagne. Cette exigence s’apparente à un ultimatum. Etait-ce bien utile ? Car cette fois, le roi de Prusse refuse de recevoir Benedetti. Il lui fait dire, par l’un de ses aides de camp, qu’il «n’a plus rien à [lui] dire d’autre». Pour Guillaume Ier, l’incident est clos. Pas pour Bismarck qui saute sur l’occasion. Le chancelier prussien fait diffuser dans les journaux le compte rendu que le roi de Prusse lui a envoyé de l’affaire. Mais ce document, entré dans l’Histoire sous le nom de la «dépêche d’Ems», a été habilement réécrit, laissant entendre que Benedetti a été humilié par le roi de Prusse. En outre, une malencontreuse erreur de traduction, dans la presse française, fait croire que l’ambassadeur de France a été éconduit par un simple adjudant alors que le terme allemand Adjutant signifie aide de camp. «Ce texte fera sur le taureau gaulois l’effet d’un chiffon rouge», avait prédit Bismarck. Il avait vu juste. Les Parisiens descendent dans la rue aux cris de «A Berlin ! A Berlin !», alors que la province, qui représente près de 80 % de la population, reste chez elle. Le 19 juillet 1870, Napoléon III, estimant néanmoins que «c’est la nation entière qui, dans son irrésistible élan, a dicté nos résolutions», déclare la guerre à la Prusse. Les dés sont jetés.

Les forces militaires en présence : un combat inégal ?

Le maréchal Le Bœuf, ministre de la Guerre, a-t-il vraiment déclaré que «pas un bouton de guêtre ne manquerait au fourniment du soldat ». Si la formule n’est pas de lui, elle reflète bien l’état d’esprit de nombre d’hommes politiques, de la presse et d’une opinion publique belliqueuse. L’armée française, fière de ses victoires en Algérie, Crimée et Italie, passe, au milieu du siècle, pour la meilleure d’Europe. Seul, ou presque, l’empereur ne partage pas cet optimisme. Il se méfie de la puissance de l’armée allemande. «Il savait combien incertaine était l’issue de la campagne», note Eric Anceau (Napoléon III, éd. Tallandier, 2008).

Sur le papier, l’armée française aligne moins de 300 000 soldats de métier alors que la Prusse compte 500 000 hommes sous les drapeaux, auxquels s’ajoutent les 300 000 soldats des Etats allemands du Sud. Après la mobilisation, l’écart sera un peu réduit mais restera conséquent : 900 000 Français contre 1 200 000 Prussiens et Allemands. En ce qui concerne l’armement, la France peut compter sur la supériorité du fusil Chassepot et de la mitrailleuse de Reffye. En revanche, le reste du matériel – les pistolets à un coup, les 1 000 vieux canons se chargeant par la gueule – est dépassé et l’intendance mal préparée. La Prusse, elle, possède 2 000 canons Krupp modernes qui se chargent par la culasse, avec une portée et une cadence de tir supérieures. En outre, les Prussiens sont mieux organisés, ils possèdent un système de transmission efficace et ils peuvent compter sur cette discipline militaire qui fait leur réputation depuis le XVIIIe siècle. Placés sous le commandement du chef d’état-major Moltke, les principaux chefs d’armée allemands, Steinmetz, Mantenffel, Blumenthal et le prince royal Frédéric-Charles, ont reçu une formation rigoureuse à l’Académie militaire de Prusse. Et ils ont pour eux l’expérience de la récente guerre contre l’Autriche qu’ils ont gagnée quatre ans plus tôt.

Les opérations : Napoléon III a-t-il eu raison de prendre le commandement ?

Napoléon III décide, le 19 juillet 1870, de prendre en personne la tête de l’armée comme il l’a fait en 1859 durant la campagne d’Italie. Il confie la régence à l’impératrice Eugénie. C’est un homme âgé de 62 ans, diminué par la maladie. Le souverain est lucide. «Je suis bien vieux pour une pareille campagne et je ne suis pas valide du tout», confie-t-il au maréchal Randon. Il estime pourtant que sa présence au front et celle du prince impérial sont indispensables alors que vont se jouer sur le Rhin l’avenir de la France et celui de la dynastie.

L’armée française est alors à l’apogée de sa gloire. Elle a achevé la conquête et la pacification de l’Algérie, de 1830 à 1848. Avec les Anglais et les Ottomans, de 1853 à 1856, elle a battu l’armée russe en Crimée (victoires de l’Alma, d’Inkerman, Malakoff , Sébastopol) ; avec les Piémontais, en 1859, elle a gagné la guerre de libération de l’Italie septentrionale contre les Autrichiens (Montebello, Turbigo, Magenta, Solférino) ; avec les Anglais, toujours, elle s’est imposée, en 1860, en Chine (victoire de Palikao et sac du palais d’Eté, à Pékin) ; la même année, au Liban, un corps expéditionnaire français a soutenu victorieusement les chrétiens maronites en but aux attaques des musulmans druzes, soutenus par l’Empire ottoman. Seule ombre au tableau, la désastreuse campagne du Mexique, de 1861 à 1866, destinée à mettre l’archiduc autrichien Ferdinand-Maximilien sur le trône du pays. Le corps expéditionnaire, commandé par le général Bazaine, avait échoué, en dépit d’une bataille livrée par la Légion étrangère à Camerone, devenue légendaire (le 30 avril 1863, 63 légionnaires français avaient résisté à une armée mexicaine de plus de 2 000 hommes.)

Napoléon III pressent que la campagne qui s’ouvre sur le Rhin sera beaucoup plus difficile. La Prusse a, comme prévu, obtenu le ralliement des quatre Etats allemands du Sud. «De franco-prussienne qu’elle était, la guerre devient franco-allemande, écrit François Roth. Ce n’est plus une guerre entre deux Etats, c’est une guerre entre deux nations» (La Guerre de 70, Librairie Arthème Fayard, 1990). Le 28 juillet 1870 au matin, l’empereur quitte Paris en train, en compagnie de son fils, de l’état-major et de sa suite. Il arrive à la préfecture de Metz en fin d’après-midi. Il mesure vite l’état d’impréparation de l’armée. «Tout n’est que désordre, incohérence, retards, disputes et confusion», note-t-il. L’intendance est déficiente. L’état-major n’a pas de cartes de la région et ignore les positions exactes de l’ennemi. Il est trop tard pour reculer. Le 2 août, Napoléon III ordonne d’attaquer Sarrebruck, une garnison allemande peu défendue. Il a voulu se montrer à la tête des troupes à cheval mais il souffre tellement qu’il doit abandonner sa monture pour suivre les combats en voiture. Mal conseillé, il ne profite pas de cette victoire facilement obtenue. Alors qu’il faudrait attaquer, les sept corps d’armée français restent alignés le long de la frontière, laissant l’initiative à l’ennemi. «Il est évident qu’aucune stratégie n’a été conçue du côté français», constate Louis Girard (Napoléon III, Librairie Arthème Fayard, 1986). Moltke réplique par une contre-offensive massive.

Le 4 août, le maréchal Mac-Mahon est bousculé à Wissembourg. Le 6, il est battu entre Woerth et Froeschwiller, malgré la charge aussi héroïque que désastreuse de la cavalerie à Reichshoffen. Guillaume Ier, qui voit à la jumelle les cavaliers français, sabre au clair, se faire déchiqueter par son artillerie lâche : «Oh ! Les braves gens !» L’Alsace est perdue. Des troupes désorganisées et affamées se concentrent autour de Metz. Napoléon III assiste, impuissant, à la débandade. Un témoin le décrit «désolé, gémissant, atterré par les lugubres dépêches qui arrivaient à tout instant». Paris s’alarme de ces défaites. Le 11 août, l’état de siège est décrété dans la capitale et l’empereur, sous la pression du gouvernement, remet le commandement suprême de l’armée du Rhin à Bazaine. Le 16, l’empereur se replie sur le camp de Châlons (aujourd’hui, camp de Mourmelon, près de Châlons-en Champagne) afin de barrer la route de Paris aux Prussiens. Dans les jours qui suivent, il hésite. Rejoindre Metz ou rentrer à Paris, où les reculs successifs de l’armée ont soulevé l’opinion contre le régime ? Le souverain confie à son cousin, le prince Napoléon : «La vérité, c’est qu’on me chasse : on ne veut pas de moi à l’armée ; on n’en veut pas à Paris.» Son entourage le presse de partir à Mézières d’où il pourrait gagner la Belgique en cas de péril. Mais il refuse d’abandonner ses soldats. Le 23 août, après la défaite de Saint-Privat, l’empereur décide de suivre Mac-Mahon, qui marche sur Metz pour porter secours à Bazaine. Les Allemands accentuent leur pression. Face à eux, Mac-Mahon tente en vain de franchir la Meuse le 30. Il s’arrête à Sedan pour s’y ravitailler et réorganiser ses troupes. L’étau prussien se referme sur les Français. «Nous ne sortirons jamais d’ici», déclare l’empereur à ses proches. A l’aube du 1er septembre, les Allemands pilonnent la ville. La défaite est inéluctable. Une «effroyable catastrophe dont la France a failli mourir», écrira Emile Zola.

 

L’état-major : les chefs militaires étaient-ils compétents ?

Pas tous… Napoléon III, en prenant le commandement de l’armée du Rhin, n’a pas nommé de chef d’état-major mais un major-général, le maréchal Le Bœuf, son ministre de la Guerre, aux attributions mal définies. Il confie aux maréchaux Mac-Mahon, Bazaine et Canrobert, et aux généraux Frossard, Failly, Ladmirault et Douay, le commandement des sept corps d’armée français tandis que le général Bourbaki est placé à la tête de la garde impériale. Le général de Wimpffen, resté à Paris, ne rejoindra le front que pour succéder à Mac Mahon, blessé à Sedan. Agés de 50 à 60 ans, tous sont des officiers qui se sont illustrés lors des campagnes de l’Empire en Algérie, en Crimée, en Italie, au Mexique ou en Asie. Mais ces opérations, qui ne menaçaient pas l’intégrité de la France, étaient sans commune mesure avec une guerre frontale contre la Prusse. Plusieurs de ces officiers généraux devaient d’ailleurs montrer leurs limites : Le Bœuf, brillant artilleur mais «bureaucrate médiocre», selon l’historien François Roth, n’était pas préparé à diriger l’état-major ; Bazaine, affairiste et intrigant, sera accusé de trahison et condamné à mort par le conseil de guerre, peine commuée en vingt ans de prison en 1872 ; Failly, incompétent et timoré, échappera de peu au même conseil de guerre… Du 2 août, début des combats, au 2 septembre, date de la capitulation de Sedan, l’armée française, à de rares exceptions près, n’aura fait que réagir d’une manière désordonnée et inadaptée aux attaques des Prussiens, sans jamais prendre l’initiative, malgré l’héroïsme de certaines troupes.

Otto von Bismarck : les Français l’ont-ils sous-estimé ?

Au lieu de le caricaturer en uhlan (cavalier armé d’une lance dans les armées slaves et germaniques), coiffé du casque à pointe, ou, comme l’illustrateur Daumier, en Barbe bleue prussien, les Français auraient mieux fait de le lire. Otto von Bismarck, «l’Allemand le plus détesté des Français », n’avait jamais caché son ambition : unifier l’Allemagne et en faire une grande puissance européenne, au détriment de la France.

Né le 1er avril 1815 à Schönhausen, près de Magdebourg (Saxe), dans une famille d’aristocrates prussiens, les fameux Junkers, Bismarck, après des études de droit, consacre les premières années de sa vie à l’exploitation du domaine familial. Jouisseur, séducteur, joueur – il perd beaucoup d’argent au casino –, ce luthérien n’entre en politique, en 1843, que pour défendre les intérêts de sa caste face à la montée du libéralisme qui prospère alors en Europe. Conservateur sans état d’âme, il est élu en 1847 au parlement prussien où il se fait remarquer par un nationalisme intransigeant. Il plaide alors pour une «petite Allemagne», une Confédération de l’Allemagne du Nord dominée par Berlin, alors que les Autrichiens sont partisans d’une «grande Allemagne», sous la tutelle de Vienne. La suite lui donnera raison. En 1862, nommé ministre-président et ministre des Affaires étrangères par le roi Guillaume Ier, il déclare : «Les grandes questions de notre temps ne se décideront pas par des discours et des votes à la majorité, mais par le fer et le sang.» Le 3 juillet 1866, en battant les Autrichiens à Sadowa, l’armée prussienne met fin aux rêves hégémoniques de Vienne. Mais les Etats du Sud (Bavière, Wurtemberg, Bad, Hesse-Darmstadt) préfèrent rester en dehors de la Confédération du Nord. Bismarck comprend que seule une guerre pourrait les contraindre à se ranger dans le camp de la Prusse. Le différend avec la France, à propos de la succession d’Espagne, et la fameuse «dépêche d’Ems» vont offrir à ce fin tacticien l’occasion de provoquer Napoléon III et de le pousser à déclarer une guerre à laquelle il n’est pas préparé, alors que l’armée allemande s’y entraînait depuis des années. Bismarck, le «chancelier de fer», connaîtra la gloire suprême le 18 janvier 1871 lorsqu’il fera proclamer l’Empire allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles.

La bataille de Sedan : pouvait-on éviter le désastre ?

Dans l’imaginaire français, la citadelle de Sedan, située sur les bords de la Meuse, est associée au nom de Vauban et à ses fortifications réputées imprenables. En réalité, l’architecte militaire de Louis XIV s’est contenté d’y construire, à la fin du XVIIe siècle, la Porte des Princes et d’y faire quelques aménagements adaptés aux besoins de l’artillerie naissante. En 1870, Sedan, qui a vu naître Turenne, un des meilleurs généraux de Louis XIV, et mourir les rêves dynastiques du Second Empire, n’a plus de place forte que le nom. Située dans une cuvette, la vieille forteresse, construite au XVe siècle, est devenue indéfendable à l’heure où les canons à longue portée permettent de la bombarder à partir des collines environnantes.

La bataille de Sedan au 1er septembre 1870. - Brück & Sohn Kunstverlag Meißen

Les Français, retranchés dans la ville, vont connaître l’enfer. Le 1er septembre, Moltke, dont les forces sont supérieures en nombre (180 000 hommes contre un peu plus de 100 000 Français) et disposent d’une puissante artillerie, fait pilonner la ville qui se réveille sous un orage d’acier. Dans son livre La Débâcle, Emile Zola fait le récit du siège, du bruit du canon, «un roulement de foudre dont tremblaient les vitres et les murs», des soldats épuisés, des officiers affolés, des civiles affamés, des blessés qu’on ampute dans des infirmeries de fortune, des charniers où s’amassent les cadavres. Mac-Mahon est grièvement blessé par un éclat d’obus. Napoléon III passe la journée au milieu de ses hommes, s’exposant volontairement aux points les plus chauds du combat. Manifestement, il cherche la mort, «une fin shakespearienne digne de son extraordinaire destin», écrit l’historien Eric Anceau. Mais la mort ne veut pas de lui. Pour éviter un carnage devenu inéluctable, l’empereur fait hisser le drapeau blanc sur la citadelle. Le général de Wimpffen, qui a succédé à Mac-Mahon, est envoyé dans le camp prussien pour négocier la reddition. Le bilan, pour l’armée française, est lourd : 3 000 tués, 14 000 blessés et quelque 100 000 prisonniers qui se retrouvent parqués, sur la presqu’île d’Iges, située dans une boucle de la Meuse.

La capitulation : que pouvait négocier l’empereur déchu ?

Rien. «Monsieur mon frère, n’ayant pu mourir à la tête de mes troupes, il ne me reste qu’à remettre mon épée entre les mains de votre majesté», écrit Napoléon III, le soir du 1er septembre, au roi de Prusse. Guillaume Ier, Bismarck et Moltke découvrent alors que l’empereur n’a pas quitté Sedan. Pour eux, c’est une aubaine. Un souverain prisonnier de l’ennemi a peu de latitude pour négocier. Entamer des pourparlers de paix ? Les Prussiens y sont favorables. Ils craignent que la chute de l’Empire n’entraîne la formation d’un gouvernement révolutionnaire à Paris et une mobilisation générale, comme en 1792. Ils ont des gages sérieux : la personne de l’empereur, les territoires conquis et les 100 000 prisonniers français. Napoléon III, de son côté, préfèrerait que les Allemands négocient avec l’impératrice régente, ce qui préserverait les chances militaires de la France. A ce moment-là, l’armée française n’est pas totalement vaincue : Bazaine, assiégé dans la ville de Metz, dispose de 150 000 hommes, les troupes d’Algérie et les garnisons de province peuvent aligner 70 000 soldats. Mais les Prussiens sont intraitables. Ils exigent une capitulation sans condition. Elle est signée le 2 septembre 1870 par le général de Wimpffen au château de Bellevue, près de Sedan. L’empereur, désespéré par cette «capitulation si désastreuse», comme il l’écrit à l’impératrice, est fait prisonnier au château de Wilhelmshöhe, en Westphalie. Le dimanche 4 septembre, les députés français proclament la République et un gouvernement provisoire signe la fin du Second Empire. Sans gloire.

Tableau de Wilhelm Camphausen représentant Otto von Bismarck escortant l'empereur Napoléon III. - Deutsches Historisches Museum Berlin


Sud-Aveyron : la légion inaugure sa nouvelle armurerie

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https://www.midilibre.fr/

Publié le 17/10/2018

L’armurerie est armée contre des cyberattaques.
L’armurerie est armée contre des cyberattaques.

Un local high-tech pour des armes de dernières générations.

Dans la continuité des travaux amorcés pour absorber l’afflux d’effectif de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, un nouveau bâtiment vient d’être livré, l’armurerie.

LIRE AUSSI - Sud-Aveyron : le cœur de la Légion sur le camp du Larzac s'agrandit

Car plus de soldat en exercice sur le plateau du Larzac signifie d’autant plus d’équipements, armements, moyens de communication. Et depuis quelques années, ce matériel a évolué. Vers plus de connectivité, de technologie de l’information et le renseignement. "Nous avons un équipement FELIN (Fantassin à équipements et liaisons intégrés), précise le lieutenant Maël Couty. Il permet de géolocaliser les soldats en opération. Les systèmes de visée permettent l’envoi de photos ou vidéos pour la reconnaissance ou des tirs d’appui dans le cas où on ne peut même pas sortir la tête."

Des armes high-tech stockées depuis environ une semaine dans la nouvelle armurerie portant, elle aussi, le doux nom de Felin et équipée en conséquence. Aire de chargement équipée d’un portique pour trois véhicules blindés, systèmes d’alarme, vaste salle de séchage des tenues de combat.

Des Sud-Aveyronnais sur les chantiers

Un bâtiment de haute technicité en béton armé, équipé contre des cyberattaques et dont les baies vitrées peuvent supporter des pressions de deux tonnes au mètre carré. Coût de l’opération, 10 millions d’euros avec, une fierté pour les autorités, trois des quatre principales entreprises qui sont intervenues dans la construction sont basées en Sud-Aveyron et plus de 3 000 heures de formation ont été réalisées sur les chantiers à destination de personnes en insertion.

Vincent DAMOURETTE


Plusieurs générations rendent hommage à Jean Mazloum, soldat Arménien tombé en 1915

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| 14/10/2018

 

Ce dimanche se déroulait une cérémonie d’hommage à Jean Mazloum, soldat engagé dans la légion étrangère lors de la Première Guerre mondiale. Mort à Acq, cet Arménien a été choisi par le Souvenir français dans le Pas-de-Calais à l’occasion des commémorations du centenaire.

Dépôt de gerbe par le président de la communauté urbaine d’Arras, Pascal Lachambre, et des enfants du RPI.

Dépôt de gerbe par le président de la communauté urbaine d’Arras, Pascal Lachambre, et des enfants du RPI. - VDNPQR

Une planche à roulettes, une poussette et des vélos d’enfants posés à l’entrée du cimetière. Des parents venus souvent avec leurs enfants. Des élèves du regroupement pédagogique, petits drapeaux en main, tirés à quatre épingles. Des porte-drapeaux et des représentants du Souvenir français parfois très âgés. Le souvenir du soldat Jean Mazloum, et de tous les soldats tombés pour la France lors de la Première Guerre mondiale, traversait toutes les générations.

Ce dimanche, à l’initiative du Souvenir français, c’est la commune d’Acq qui avait été choisie dans le Pas-de-Calais pour...


Centenaire du 11 novembre: six symboles personnels du conflit

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Publié le 13/10/2018

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Une stèle dressée en l'honneur d'Abdoulaye Ndiaye, le dernier des tirailleurs sénégalais dans le village de Thiowor au nord de Dakar, le 31 août 2018

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Babacar Ndiaye, petit fils d'Abdoulaye Ndiaye, montre une photo de son grand-père, le dernier des tirailleurs sénégalais, dans le village de Thiowor au nord de Dakar, le 31 août 2018

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Une pochette en cuir ayant appartenue au héros américain de la première Guerre mondiale Alvin C. York, et portant l'inscription

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Le 8 octobre 2018, Patrice Retour, l'un des douze petits-enfants de Maurice et Yvonne Retour, pose avec le portrait de son grand-père, mort en 1915 à Nantes

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Ulrich Habsbourg-Lorraine, descendant des souverains d'Autriche-Hongrie, pose dans une calèche avec une reproduction d'une toile de son grand-père, l'archiduc Henri-Ferdinand, le 9 octobre 2018 à Vienne

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Istvan Petnehazy, 86 ans, s'entretient avec l'AFP le 3 octobre 2018, chez lui dans le village de Kosino en Ukraine, où il est né

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Elizabeth Sonia Touloumdjian montre des photos de son père, Sarkis Najarian, volontaire de la Légion d'Orient, lors d'un entretien avec l'AFP à son domicile à Nicosie, le 28 août 2018

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Elizabeth Sonia Touloumdjian montre des photos de son père, Sarkis Najarian, volontaire de la Légion d'Orient, lors d'un entretien avec l'AFP à son domicile à Nicosie, le 28 août 2018

 

Une stèle, une pochette en cuir, une lettre d'amour... : l'AFP a rencontré des descendants de combattants ou de témoins à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre. Voici leur récit à partir d'un objet ou d'un lieu symbolique.

 

Abdoulaye Ndiaye, le dernier des tirailleurs sénégalais

DAKAR (Sénégal) - Abdoulaye Ndiaye est né en 1894 dans le village de Thiowor, à 180 km au nord de Dakar, selon sa carte de combattant conservée au Musée des armées de la capitale sénégalaise.

Le 11 novembre 1998, ce modeste paysan, dernier survivant des tirailleurs sénégalais de la Grande Guerre, devait être décoré par la France de la Légion d'honneur, mais il est décédé la veille, à l'âge de 104 ans.

Engagé comme 600.000 autres soldats des colonies françaises, Abdoulaye Ndiaye a été blessé à la tête dans la Somme (France) en 1916, après avoir pris part à la bataille des Dardanelles (Turquie).

En 1992, il racontait avoir été enrôlé alors qu'il transportait de la marchandise à dos de chameau vers un village voisin où, lors de combats de lutte, il était resté "invaincu".

"Il est l'auteur de beaucoup de hauts faits d'armes", affirme un octogénaire de village, Babacar Sène, vétéran de la guerre d'Indochine. "C'est le plus célèbre fils de Thiowor. Il m'arrivait souvent de le raser. La partie de sa tête où il était blessé était molle", raconte M. Sène. "Il disait que ça faisait mal au toucher", se souvient son petit-neveu, Cheikh Diop.

Une stèle a été dressée en son honneur dans cette localité sablonneuse de quelque 3.000 habitants, où les enfants chantent encore ses exploits et où subsiste la maison où il a vécu à son retour du front et repris le travail des champs.

Il n'a su que trente ans plus tard qu'il avait droit à une pension, quelque 30.000 francs CFA mensuels (45 euros), qui ne "lui permettait pas de vivre" mais qu'il partageait volontiers.

"Toute sa vie se résumait à cette case et à cet arbre", situé dans une arrière-cour, affirme M. Diop, en montrant une photo écornée du vieil homme, adossé à un tronc et entouré d'enfants. Dans sa case en ruine s'entremêlent bouilloires, gris-gris, marmites et théière rouillées. "Beaucoup de documents et de photos ont été détruits lors d'incendies", regrette son petit-fils, Babacar Ndiaye.

Le musée qui devait voir le jour dans son ancienne maison est resté à l'état de projet et la route construite en 2002 par la France, la "pistes des tirailleurs" est aujourd'hui bosselée. Mais le stade en construction à la lisière du village portera le nom d'Abdoulaye Ndiaye.

 

Alvin C. York, héros de la Grande guerre et directeur d'école

MOUNT VERNON (Etats-Unis) - C'est une simple pochette en cuir marron, qui porte l'inscription "Sgt Alvin C. York" en lettres d'or. Elle appartient à un héros américain de la Première guerre mondiale devenu directeur d'école pour les enfants défavorisés.

En 1917, Alvin York, un fermier illettré du Tennessee âgé de 30 ans, est mobilisé pour aller se battre en France. "Il avait toujours vécu à la campagne, il ne connaissait rien du monde extérieur, il ne savait pas pourquoi on se battait", raconte à l'AFP son petit-fils, Gerald York, colonel de l'armée à la retraite, à son domicile de Mount Vernon près de Washington.

En octobre 1918, ce caporal est le héros de la bataille de Meuse-Argonne, près de Verdun, l'ultime offensive alliée qui va faire plier l'armée allemande. Avec son groupe, sous le feu ennemi, ce tireur d'élite tue 25 soldats allemands et fait plus d'une centaine de prisonniers. Il est promu sergent et collectionne les récompenses militaires dont la médaille d'honneur, la plus haute distinction américaine, la Croix de guerre et la Légion d'honneur françaises. Au total, une cinquantaine.

Après l'armistice, il reste en France quelques mois avant d'être accueilli en héros à New York.

"À cause de ce qu'il avait vu en France et à New York, parce qu'il avait senti que son manque d'éducation était un frein réel, il a décidé de créer une école et des infrastructures de qualité dans sa communauté. Il voulait que tous les enfants du Tennessee aient une chance", dit Gerald York.

Le sergent York crée une fondation et, toujours accompagné de sa pochette marron, parcourt le pays, profitant de son statut de héros de guerre pour financer son projet d'école, qui voit le jour en 1926 à Jamestown. Pendant dix ans, et malgré la grande dépression, il paye les enseignants, les bus de ramassage scolaire ou la construction de routes autour de l'établissement.

Ce fervent chrétien, membre d'une petite congrégation pacifiste, disait peu avant sa mort en 1964: "je veux qu'on se souvienne de moi pour ma contribution à l'éducation", assure Gerald York.

L'Institut Alvin C. York, devenu un lycée public, existe toujours.

 

Yvonne et Maurice, couple français fusionnel de la Première guerre mondiale

NANTES (France) - Pendant un an, Maurice et Yvonne Retour se sont écrit chaque jour, évoquant les impératifs du quotidien, les horreurs de la guerre et se disant des mots d'amour d'une rare intensité. Près d'un siècle plus tard, leurs petits-enfants ont été bouleversés en découvrant ces échanges emplis de tendresse.

"Mon adoré Maurice, te reverrai-je ?". C'est par ces mots simples qu'Yvonne Retour entame la correspondance qui s'achèvera brutalement à la mort de Maurice, le 27 septembre 1915, alors qu'elle est enceinte de leur second enfant.

"Je ne saurais jamais te dire assez combien je suis fier de toi et combien tu me rends heureux, tu es vraiment la femme dont je rêvais", écrit Maurice, qui alterne sentiments amoureux et descriptions sordides, racontant à sa femme qu'il "pleure seul le soir" à force de côtoyer la mort dans les tranchées.

"Je t'embrasse avec la tendresse de la plus amoureuse des femmes", lui assure Yvonne, qui avait 23 ans au début de la guerre et ne s'est jamais remariée après le décès de son "bien-aimé taquin".

Elle a élevé seule son fils Michel et sa fille Emmanuelle, dite Mawell, conçue lorsque Maurice fut rapatrié pendant l'été 1915 afin de soigner une blessure à la main avant de mourir peu après.

Patrice Retour, l'un des douze petits-enfants du couple, explique, à propos de sa grand-mère décédée en 1971, qu'"un de nos regrets, c'est de ne pas l'avoir fait parler, mais on n'imaginait pas le feu incroyable qu'il y avait dans ces lettres".

Ce n'est en effet qu'à la fin des années 1990, suite à un déménagement lié au décès de Mawell, que ce retraité installé à Nantes, dans l'ouest de la France, a eu accès à une boîte renfermant la précieuse correspondance. Jusqu'alors, des lettres du soldat Maurice avaient été rendues publiques par Yvonne, mais celle-ci avait toujours gardé secrètes les missives enflammées qu'elle avait adressées à son époux.

"Il fallait qu'une génération passe", conclut Patrice Retour, qui, devenu grand-père à son tour, lit et relit désormais avec passion ces courriers qui font "découvrir la guerre beaucoup mieux qu'un reportage ou un cours d'histoire, parce que vous êtes à la fois au front et à l'arrière".

 

Les toiles d'un aïeul archiduc, officier et peintre

VIENNE (Autriche) - Ulrich Habsbourg-Lorraine, descendant des souverains d'Autriche-Hongrie, garde précieusement les reproductions des tableaux peints par son grand-père, souvenirs des affectations de cet officier de l'armée impériale.

Son grand père paternel, l'archiduc Henri-Ferdinand, fut envoyé à partir de 1914 sur le front russe puis en Italie. Peintre accompli, il a laissé plusieurs toiles reproduisant notamment des scènes vues à cette époque près de Loutsk, aujourd'hui en Ukraine.

"Il a peint des lavandières, un bateau militaire sur une rivière, un cimetière juif mais pas de scène de bataille", témoigne M. Habsbourg-Lorraine, 77 ans, qui a bien connu cet aïeul mort dans les années 60.

Il est probable que cet aristocrate artiste, passionné de photographie, ait peint ses toiles à partir des très nombreux clichés qu'il avait pris sur le front et à l'arrière.

Après la guerre, la République autrichienne proclamée en 1918 détrôna les Habsbourg et saisit la plupart de leurs propriétés. Henri-Ferdinand perdit officiellement son titre d'archiduc et se retira dans sa demeure de Salzbourg.

Son petit-fils Ulrich, né en 1941, découvrit rapidement le poids de son nom: "A l'école primaire, on disait que ma famille était responsable de la Première guerre", confie-t-il. Et à lui qui n'aimait pas particulièrement l'histoire, les enseignants faisaient la leçon: "vous devriez pourtant tout savoir".

Neveu au 3e degré d'Otto Habsbourg, lui-même fils du Charles 1er, dernier empereur d'Autriche, Ulrich Habsbourg plaide depuis de nombreuses années pour le rétablissement des titres de noblesse abolis il y a cent ans.

Attaché à la République, cet ex-conseiller municipal écologiste n'en revendique pas moins ses origines. "Je n'ai pas le droit de m'appeler Ulrich +de+ Habsbourg, ni +duc+ et encore moins +Altesse Impériale+", explique-t-il.

"C'est injuste, c'est une partie de l'histoire, on ne peut pas la rayer d'un trait".

 

Ukraine: une maison pour cinq pays

KOSINO (Ukraine) - Istvan Petnehazy n'a jamais quitté le village de Kosino où il est né, mais sa maison familiale a changé cinq fois de pays depuis la Première guerre mondiale, illustration des bouleversements territoriaux et politiques engendrés par le conflit.

Ce monsieur affable de 86 ans s'exprime en Hongrois, la langue parlée par les siens depuis des générations. Mais son village de Kosino est aujourd'hui situé en Ukraine, en bordure de la frontière avec la Hongrie.

Lorsque son père est né, la commune était incluse dans le vaste empire austro-hongrois qui s'étendait de l'Europe centrale aux Balkans. Lorsque Istvan est né, en 1932, le village était passé à la Tchécoslovaquie, nouvel Etat né du redécoupage de l'empire des Habsbourg après 1918.

Les Hongrois occupèrent brièvement la région de Kosino, à majorité linguistique hongroise, entre 1938 et 1944. Mais c'est l'Union soviétique qui récupéra la zone après 1945 puis l'Ukraine, après la chute de l'URSS, en 1991.

De ce tourbillon de l'histoire, Istvan Petnehazy conserve des photos jaunies: celles, par exemple, des frères de sa grand-mère, encore adolescents et envoyés au front dans l'uniforme austro-hongrois.

L'un d'eux sera tué dans les derniers jours de la Première guerre, un autre sera fait prisonnier et détenu en Italie. Sur une autre photo, Istvan lui-même pose en uniforme de conscrit de l'armée soviétique dans les années 1950.

"La vie s'est poursuivie tant bien que mal", au gré des changements de drapeau, explique M. Petnehazy, affairé à vendanger ses raisins. "Les gens ont continué à aller et venir dans les vignes qui enjambaient la frontière".

 

Le périple d'un volontaire de la Légion d'Orient

NICOSIE (Chypre) - Quelques photos sépia et une lettre dans une petite boîte. C'est ainsi qu'Elizabeth Sonia Touloumdjian garde le souvenir du voyage de son père à travers les continents lors d'un des épisodes les moins connus de la Première Guerre mondiale.

Montrant des clichés d'un jeune homme aux cheveux bruns vêtu d'un uniforme militaire, Elizabeth se remémore comment son père, Sarkis Najarian, racontait "sur un ton fier" à sa famille ou aux visiteurs son passage au sein de la Légion d'Orient.

Formée par la France en 1916 au sein de la Légion étrangère, cette unité comptait une majorité de volontaires arméniens. Certains avaient survécu aux déportations forcées et massacres commis par les Ottomans contre les Arméniens entre 1915 et 1917.

Les Français avaient indiqué aux volontaires qu'ils seraient envoyés dans une zone de combat, aujourd'hui située en Turquie, comprenant la Cilicie, une région que les Arméniens espéraient inclure dans leur futur Etat.

Outre quelques opérations sur le territoire turc, la légion d'Orient fut aussi déployée sur des fronts dans la Palestine d'alors.

Sarkis avait rejoint cette unité dans l'espoir de retrouver sa famille. Avant l'éclatement de la Grande Guerre, il avait émigré à Boston, sur la côte est des Etats-Unis, perdant de ce fait contact avec son père et sa fratrie.

"Il a décidé d'y aller dans l'espoir de retrouver sa soeur", explique Elizabeth, 91 ans, dans sa maison de Nicosie.

Les photos montrent Sarkis posant avec des compagnons d'armes lors d'entraînements à Chypre et en Egypte. La Légion d'Orient a compté jusqu'à 5.000 volontaires.

Après l'armistice, Sarkis fut envoyé avec son unité, rebaptisée en 1919 Légion arménienne, dans le sud de la Turquie, une zone occupée par la France.

Confrontée à la résistance croissante des nationalistes turcs, Paris finit par retirer ses troupes. La Légion arménienne fut dissoute en 1920.

Sarkis avait lui commencé une nouvelle vie, partant travailler dans une banque à Beyrouth où il fonda une famille. Bien après la chute de l'empire ottoman, il finit par retrouver une soeur, qui avait fui dans ce qui est aujourd'hui la Syrie, puis un frère.

En 1980, après l'éclatement de la guerre civile au Liban, Sarkis fut contraint de fuir une nouvelle fois et s'établit à Chypre.

Durant ses dernières années, il rédigea une lettre de quatre pages relatant son expérience au sein de la Légion d'Orient.

Depuis la mort de son père en 1985 à l'âge de 89 ans, Elizabeth conserve cette missive chez elle, dans la capitale chypriote.

"Il n'a pas perdu sa jeunesse" en rejoignant la Légion d'Orient, estime Elizabeth, "il s'est battu depuis l'âge de 16 ans pour sa vie et sa famille".

burs/lb


Plateau de champions pour le semi-marathon de la légion

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Publié le 07/10/2018

Lokiten Opiyo accompagné dans son effort par Yannick Isebe.

Lokiten Opiyo accompagné dans son effort par Yannick Isebe.

Ce samedi, quelque 1200 coureurs ont participé au 41e semi-marathon de la légion étrangère de Castelnaudary. Parmi les différents légionnaires, les militaires, et les civils, se trouvait une délégation de sportifs de très haut niveau du bataillon de Joinville. Actuellement en stage de cohésion au 4e régiment étranger de Castelnaudary, les sportifs ont profité du dernier jour de stage pour participer aux deux épreuves proposées, le 9,5 km et le 21,5 km. Champions du Monde, champions d'Europe, champion olympique et paralympique en tir à l'arc, course, Bmx, Kayak, escrime… une douzaine de champions ont parcouru les terres de la ville et du Lauragais. Un beau plateau d'étoiles du sport qu'ont pu côtoyer les militaires et des civils. C'est sous un beau soleil automnal que les 200 coureurs du 9.5km, et le millier pour le semi-marathon se sont élancés. Un beau soleil, certes, mais un vent de face qui a quelque peu gêné nos sportifs sur la fin du parcours. Une distance qui a été remporté par Dorian Coninx en 29 minutes. Dorian Coninx qui vient juste d'être sacré champion du monde de relais mixte de triathlon en Allemagne. 45 secondes après le champion, notre champion chaurien : Bastien Mourlon (représentant le club du LAC) a réalisé une performance exceptionnelle. Second du 9,5 km et premier dans sa catégorie junior, bravo Bastien ! Pour le semi-marathon, ce sont les légionnaires qui ont trusté le podium en réalisant également de très belles performances. C'est Lokiten Opiyo qui a bouclé ce semi-marathon en 1h20 ! Toreau Sébastian et Aazam Younes, légionnaires au 4e RE montent également sur le podium avec un très beau temps de 1 h 22. Ont également participé à cette courses pour l'armée des champions des athlètes handicapés, comme Yannick Isebe, qui a accompagné les coureurs. Yannick Isebe est devenu, après 3 ans d'escrime de haut niveau, champion olympique à l'épée lors des derniers jeux de Rio !

La Dépêche du Midi


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